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Michel Aupetit

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Michel Aupetit
Image illustrative de l’article Michel Aupetit
Michel Aupetit en 2019.
Biographie
Nom de naissance Michel Christian Alain Aupetit
Naissance (73 ans)
à Versailles
Ordination sacerdotale
par le card. Lustiger
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par le card. Vingt-Trois
Dernier titre ou fonction Archevêque émérite de Paris
Ordinaire des Orientaux de France
Archevêque de Paris
Évêque de Nanterre
Évêque auxiliaire de Paris
Évêque titulaire de Massita (de)
Autres fonctions
Fonction laïque
Médecin

Signature de Michel Aupetit

Blason
« Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Michel Aupetit, né le à Versailles, est un médecin et évêque catholique français. Il devient évêque de Nanterre en 2014, puis est archevêque de Paris du au 2 décembre 2021, date à laquelle sa démission pour « comportement ambigu » est acceptée par le pape François. Il est connu pour ses positions conservatrices sur les sujets de société tels que le mariage des homosexuels, l’IVG ou encore la PMA.

Jeunesse et formation

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Michel Aupetit est né le à Versailles (Seine-et-Oise aujourd'hui Yvelines) d'un père cheminot et d’une mère connue comme la seule pratiquante de la famille[1]. Il grandit à Chaville et Viroflay, dans l'ouest de l'Île-de-France[2]. Après des études de médecine suivies notamment aux hôpitaux Bichat et Necker, il s'installe comme médecin généraliste à Colombes, où il exerce de 1979 à 1990[2]. Il expliquera plus tard dans un entretien avoir voulu devenir médecin car « il supportait mal de voir souffrir »[1]. Il entre ensuite à la Maison Saint-Augustin puis, à l'âge de 39 ans, intègre le séminaire de Paris[3].

Il est titulaire d'un diplôme d'État de docteur en médecine, d'un diplôme universitaire d'éthique médicale obtenu en 1994 à la faculté de médecine de Créteil (où il a également enseigné[4]), et d'un baccalauréat canonique de théologie.

Il est ordonné prêtre par le cardinal Lustiger[5] à l'âge de 44 ans en 1995 pour l'archidiocèse de Paris. Affecté comme vicaire à Saint-Louis-en-l'Île de 1995 à 1998, il est ensuite vicaire de Saint-Paul-Saint-Louis de 1998 à 2001. Il est parallèlement de 1995 à 2001 aumônier des lycées et collèges du Marais.

De 2001 à 2006, il est curé de l'église Notre-Dame-de-l'Arche-d'Alliance, et en complément doyen du secteur « Pasteur Vaugirard 15e » de 2004 à 2006.

De 2006 à sa nomination épiscopale, il est vicaire général de l'archidiocèse de Paris.

Il est nommé évêque auxiliaire de Paris avec le titre d'évêque titulaire (ou in partibus) de Massita (de) le [6] par le pape Benoît XVI. Le , il reçoit la consécration épiscopale des mains du cardinal André Vingt-Trois assisté d'Éric Aumonier et Jean-Yves Nahmias.

Il est nommé évêque de Nanterre par le pape François le [7]. Michel Aupetit est canoniquement installé évêque de Nanterre le à 15 h 30 en la cathédrale Sainte-Geneviève-et-Saint-Maurice de Nanterre[8].

De 2014 à 2017, il est président de Radio Notre Dame et président de la Cofrac France à partir de 2017.

Il est nommé archevêque de Paris par le pape François le , pour succéder au cardinal André Vingt-Trois[9] à partir du [10]. Le , il reçoit formellement en plus de sa charge d'archevêque de Paris, celle d'ordinariat des catholiques des Églises orientales résidant en France, dépourvus de hiérarchie propre[11],[12]. Le , le pape François le nomme membre de la Congrégation pour les évêques[13].

Le , il est nommé membre de la Congrégation pour les Églises orientales[14].

Des positions conservatrices

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En 2013, Michel Aupetit défile avec La Manif pour tous pour s’opposer à la loi sur le mariage des couples homosexuels. En 2021, il affirmait qu'on ne pouvait pas créer « une loi pour chaque catégorie de personnes. (...) Sinon, pourquoi pas la polygamie ? L’inceste ? L’adoption d’un enfant par un frère et une sœur ? Pourquoi pas, en effet, “puisqu’ils s’aiment”, pour reprendre l’argumentation des partisans du “mariage homosexuel” ? »[3]. Avec d'autres évêques conservateurs, il participe à des « marches pour la vie » pour s'opposer à l’interruption volontaire de grossesse[3]. Pendant le débat sur la loi bioéthique, il s'oppose à l'ouverture de la PMA aux couples de femmes[15], expliquant que, selon lui, « l’enfant devient un simple produit manufacturé : sous prétexte qu’il est objet de désir, il est mis à la disposition des adultes, comme l’on ferait pour une voiture ou un smartphone à la mode ! »[3],[16].

En novembre 2020, alors que la France connaît un second confinement en raison de la pandémie de coronavirus, et que les messes publiques sont interdites, des divisions éclosent parmi les catholiques français[17]. Michel Aupetit prend part à cette polémique et s'oppose aux catholiques continuant à assister à des messes en secret : « Ceux qui font leur petit business dans leur coin empêchent tous leurs frères de pouvoir assister à la messe [18]».

Rapport Sauvé

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Après la publication, début octobre 2021, du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église présidée par Jean-Marc Sauvé qui a montré l'ampleur du phénomène de la pédocriminalité dans l'Église catholique de France depuis les années 1950, Michel Aupetit n'a pas pris position publiquement sur ce sujet[19].

Remise de charge

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Gouvernance
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En , le magazine Le Point publie une enquête sur la gouvernance de l'archevêché et sur la vie privée du prélat[20]. L'article évoque plusieurs démissions depuis l'installation de l'évêque, notamment celles de deux vicaires généraux du diocèse (Alexis Leproux et Benoist de Sinety), ainsi que ses méthodes qualifiées d'autoritaires, et des prises de décisions non consensuelles au sujet notamment de la fermeture du centre pastoral de Saint-Merry, l'application du motu proprio Traditionis custodes ou les licenciements faisant suite aux affaires de harcèlement moral et d'agression sexuelle au lycée Saint-Jean-de-Passy. L'hebdomadaire évoque également une possible relation intime qu'aurait eue Michel Aupetit avec une femme en 2012[21].

Comportement et démission
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Le , dans une lettre envoyée au pape François, il remet sa charge entre ses mains. Il reconnaît avoir eu un comportement ambigu, mais se défend d'avoir eu une relation intime ou sexuelle[22],[23],[24],[25]. Le pape le démet de sa charge le [26],[27], et justifie sa décision prise « non pas sur l’autel de la vérité, mais sur celui de l’hypocrisie » : « Il y a eu manquement de sa part, un manquement au sixième commandement » (qui interdit l’adultère) « mais pas total », a déclaré le pape, qui a parlé « des petites caresses et des massages qu’il faisait à sa secrétaire » et il a été victime de « commérages » qui ont fini par emporter sa réputation, l’empêchant de gouverner[28]. À la mi-décembre, l'archevêque déclare être victime d'une cabale et envisager de porter plainte, dément à nouveau toute relation sexuelle et précise : « Il n’y a pas eu de liaison. Une fois, cette personne a eu mal au dos. Je lui ai fait un massage pour la soulager. Je rappelle que je suis médecin ». Concernant sa secrétaire, il pense que le pape « a un peu mélangé les éléments de l'histoire »[29].

Le prélat rejoint l'ancienne abbaye toulousaine de Sainte-Marie du Désert devenue un « lieu de vie partagé » géré par l'association Village de François, où il vient en aide à des « personnes blessées »[30]. Après plusieurs mois, il quitte l'abbaye Sainte-Marie du Désert, et est nommé à l'Académie pontificale pour la Vie, le 5 décembre 2023[31].

Enquête préliminaire
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Le , BFMTV révèle qu’une enquête préliminaire visant Michel Aupetit a été ouverte début décembre pour agression sexuelle sur personne vulnérable après un signalement du diocèse de Paris. La femme concernée a déjà été évoquée dans l'affaire précédente, elle est sous curatelle depuis plusieurs années. L'enquête doit déterminer la valeur du consentement de cette personne au regard de sa vulnérabilité[32],[33]. La procédure est classée sans suite, en , pour absence d'infraction [34].

Sa devise est : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10)[10].

Distinctions

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Le , Michel Aupetit est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre d' « archevêque de Paris ; 39 ans de services »[35].

Publications

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b « Michel Aupetit, le nouvel archevêque de Paris nommé par le pape François », sur huffingtonpost.fr, Le HuffPost, (consulté le ).
  2. a et b « L'intérêt d'un diocèse comme celui de Nanterre, c'est la mixité sociale », sur LeParisien.fr, (consulté le ).
  3. a b c et d « Six choses à savoir sur le nouvel archevêque de Paris, Mgr Aupetit », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Marie Guénois, « Mgr Michel Aupetit, l'archevêque courage », Le Figaro Magazine, semaine du 29 décembre 2017, pages 16-17.
  5. Marie-Lucile Kubacki et Aymeric Christensen, avec Sixtine Chartier et Sophie Lebrun, « Mgr Michel Aupetit : le pape appelle un médecin pour Paris », sur lavie.fr, (consulté le ).
  6. Mgr Aupetit nommé évêque auxiliaire de Paris, sur le site des évêques de France
  7. Nicolas Senèze, « Mgr Michel Aupetit nommé évêque de Nanterre, Mgr Pierre-Yves Michel à Valence », sur la-croix.com, (consulté le ).
  8. « Mgr Michel Aupetit nommé évêque de Nanterre », sur le site eglise.catholique.fr, 4 avril 2014.
  9. Radio Vatican, « Mgr Michel Aupetit est le nouvel archevêque de Paris », sur news.va, (consulté le ).
  10. a et b Marion Duchene, « Qui est Mgr Michel Aupetit, le nouvel archevêque de Paris ? », sur le site de la chaîne Radio Notre Dame, (consulté le ).
  11. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine - Nomina dell’Ordinario per i cattolici orientali residenti in Francia e sprovvisti di Gerarca proprio », sur news.va, (consulté le ).
  12. Modèle:Article-FR
  13. « Mgr Michel Aupetit, membre de la Congrégation pour les évêques », sur paris.catholique.fr, .
  14. « Nominations au sein de la Congrégation pour les Églises orientales », vaticannews.va, 6 août 2019.
  15. Modèle:Lien web -FR.
  16. « Mgr Michel Aupetit : « sur la PMA, l’Église et les chrétiens doivent s’exprimer » », sur Famille Chrétienne, (consulté le ).
  17. « Du simple laïc au plus haut niveau de l’Église, des divergences sur le caractère sacré de la messe », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  18. « Coup de fil à Mgr Michel Aupetit », sur paris.catholique.fr (consulté le ).
  19. Le Point magazine, « L’ex-archevêque de Paris visé par une enquête pour agression sexuelle », sur Le Point, (consulté le ).
  20. Violaine de Montclos, Marie Bordet, « Archevêché de Paris : les mystères de Mgr Aupetit », sur Le Point, (consulté le ).
  21. « Le pape François accepte la démission de Mgr Aupetit, archevêque de Paris », sur Famille Chrétienne, (consulté le ).
  22. Modèle:Article-FR
  23. « L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a présenté sa démission au pape », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  24. « «Comportement ambigu» avec une femme: l’archevêque de Paris s’en remet au pape », sur Libération (consulté le ).
  25. « L’archevêque de Paris, Michel Aupetit, a présenté sa démission au pape », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Modèle:Article-FR
  27. « Le pape François accepte la démission de Mgr Michel Aupetit l’archevêque de Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « Démission de l’archevêque Michel Aupetit : le pape François explique sa décision, en raison de « commérages » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « Mgr Michel Aupetit "victime d'une cabale" : retour sur l'affaire qui a poussé l'archevêque de Paris à la démission », LCI, 14 décembre 2021
  30. Le Point.fr, « Le nouveau quotidien de Mgr Michel Aupetit », sur Le Point, (consulté le ).
  31. « Biographie », sur dioceseparis.fr (consulté le ).
  32. « Enquête pour agression sexuelle après un signalement sur l'ex-archevêque de Paris Michel Aupetit » », Le Figaro.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. « Pourquoi Mgr Aupetit est-il visé par une enquête préliminaire ? », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. Modèle:Lien web -FR.
  35. Décret du 31 décembre 2018 portant promotion et nomination.