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Mariangela Melato

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Mariangela Melato
Description de cette image, également commentée ci-après
Mariangela Melato sur le plateau de Lo chiameremo Andrea en 1972.
Nom de naissance Maria Angela Melato
Naissance
Milan
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 71 ans)
Rome
Profession Actrice
Films notables La classe ouvrière va au paradis
Mimi métallo blessé dans son honneur
Site internet mariangelamelato.com

Mariangela Melato, née le à Milan et morte le à Rome, est une actrice italienne.

Elle a commencé à étudier le théâtre avec Esperia Sperani. Après des années de théâtre au cours desquelles elle a travaillé avec Fantasio Piccoli (it), Dario Fo, Luchino Visconti et Luca Ronconi, elle fait ses débuts au cinéma avec Pupi Avati dans le film d'épouvante Thomas e gli indemoniati.

Le succès arrive dans les années 1970, à travers sa participation à des drames et des comédies à succès, notamment par sa collaboration artistique avec Lina Wertmüller et Giancarlo Giannini dans les comédies burlesques Mimi métallo blessé dans son honneur, Film d'amour et d'anarchie et Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été.

C'est au cours de cette période qu'elle a reçu la plupart de ses prix cinématographiques, notamment quatre David di Donatello de la meilleure actrice pour La poliziotta (1974), Caro Michele (1976), Qui a tué le chat ? (1977) et Aiutami a sognare (1981) et quatre autres prix spéciaux. Elle a également remporté cinq Rubans d'argent de la meilleure actrice, deux Golden Globes et un Ciak d'oro. Au théâtre, elle a remporté deux prix Ubu (it) (2002 et 2011) et deux Prix Éléonore Duse (1987, 1999) de la meilleure actrice.

Elle a toujours alterné son travail entre le cinéma et le théâtre : c'est à ce dernier qu'elle s'est davantage consacrée dans la seconde moitié de sa carrière, espaçant ses apparitions au cinéma et travaillant occasionnellement dans quelques feuilletons télévisés et téléfilms.

Elle tombe malade d'un cancer du pancréas et meurt le à l'âge de 71 ans.

Mariangela Melato en 1972

Mariangela Caterina Melato[1] est née en 1941 à Milan, dans le quartier de San Marco, fille d'Adolfo Melato et de Lina Fabbrica. Son père, originaire de Trieste et d'origine autrichienne (son nom d'origine était Adolf Hönig), s'installe à Milan dans les années 1930 et devient d'abord traducteur de l'allemand puis agent de la circulation[1]. Sa mère, originaire de Milan, est une habile couturière et dirige un petit atelier à la maison qui donne du travail à une dizaine de filles. Elle a un frère et une sœur : Ermanno (né en 1939, accordéoniste) et Anna (it) (née en 1952, actrice et chanteuse)[1].

Très jeune, elle étudie la peinture à l'Académie des beaux-arts de Brera, conçoit des affiches et travaille comme étalagiste aux grands magasins La Rinascente pour payer les cours de théâtre d'Esperia Sperani[2],[3]. En 1960, alors qu'elle n'a pas encore la vingtaine, elle rejoint la compagnie de Fantasio Piccoli (it) comme accessoiriste et souffleuse, et fait ses débuts comme comédienne dans Binario cieco, de Carlo Terron (it), joué au Teatro Stabile di Bolzano (it)[4].

De 1963 à 1965, elle travaille avec Dario Fo dans Settimo: ruba un po' meno (it) et La colpa è sempre del diavolo. En 1966, elle est engagée par Politeama Rossetti (it) à Trieste et en 1967, elle travaille avec Luchino Visconti dans La monaca di Monza (it). En 1968, elle fait sa percée définitive au théâtre dans Orlando furioso de Luca Ronconi, mais connaît également le succès dans la comédie musicale Alleluja brava gente (it) de Garinei et Giovannini (1971). Elle a joué dans l'épisode Lotta ai rumori sur la chaîne Rai 1 dans la série Vivere insieme animée par Ugo Sciascia (it)[5].

Les années 1970 et le succès international

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Mariangela Melato en 1974

Au cinéma, après ses débuts dans les films Thomas e gli indemoniati de Pupi Avati et Juste un gigolo de Luciano Salce en 1970, le succès arrive en 1971 avec le film Miracle à l'italienne de Nino Manfredi. Mais la véritable consécration a lieu la même année avec La classe ouvrière va au paradis d'Elio Petri. Elle y est Lidia, l'épouse de l'ouvrier Lulu (Gian Maria Volonté) qui joue dans un premier temps à l'ouvrier modèle dans son usine, pour devenir ensuite un des plus féroces grévistes après avoir perdu son doigt dans un accident de travail. Dans ce film, le travail de Lulu l'aliène jusque dans sa vie de famille avec Lidia. Pour ce rôle, Melato remporte le Ruban d'argent de la meilleure actrice.

Le succès se poursuit en 1972 avec Société anonyme anti-crime de Steno. Dans ce film réalisé en pleines années de plomb qui lancera le genre poliziottesco, le commissaire Bertone (Enrico Maria Salerno) est aux prises avec un groupe d'extrême droite qui assassinent des gangsters relâchés par la justice. Dans Lo chiameremo Andrea de Vittorio De Sica, elle et son mari (Ugo Tognazzi) font tout pour avoir un enfant malgré leur stérilité ; elle finira par avoir une grossesse nerveuse. Elle donne de nouveau la réplique à Ugo Tognazzi dans Le général dort debout de Francesco Massaro, une comédie qui fait référence au plan Solo[6], un projet de coup d'état militaire anticommuniste à la fin des années 1960, à la même époque que la dictature des colonels grecque[7].

Mais c'est surtout Lina Wertmüller qui fait d'elle l'une des plus grandes actrices des années 1970 grâce à des films tels que Mimi métallo blessé dans son honneur (1972), un film qui se classe no 3 de l'année au box-office et grâce auquel elle remporte un autre Ruban d'argent, Film d'amour et d'anarchie (1973) et Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été (1974), tous aux côtés de Giancarlo Giannini. Dans cette comédie bouffonne et sarcastique qui marie la lutte des classes et la lutte des sexes[8], Melato incarne une bourgeoise arrogante qui se retrouve coincé sur une île déserte au large de la Sardaigne avec un matelot communiste qui rage en sourdine face à tant de mépris pour les classes sociales les plus démunies. Le mépris et la haine qui les opposent se transforment bientôt en passion charnelle dévorante après un concert d’insultes et de disputes. Dans ce film au décor paradisiaque, le personnage incarné par Melato fait d'entrée de jeu une tirade cynique qui annonce le ton globalement pessimiste de l'œuvre :

« C’est merveilleux ! Un vrai paradis ! Dire que ce paradis sera bientôt recouvert de merde… Puisque nous avons imposé une fausse civilisation, nous allons tout détruire. Une fois que nous serons plus de cent millions, ce sera un vrai bonheur : la mer sera devenue un grand égout à l’air libre, une fourmilière en béton peuplée de ratés ! »

— Mariangela Melato dans le rôle de Raffaella Pavone Lanzetti[9]

Mariangela Melato et la réalisatrice Lina Wertmüller resteront de proches amies après ce film[10]. Il s'ensuit la comédie à l'italienne plus légère La poliziotta (1974), toujours réalisé par Steno. Melato y incarne une apprentie policière qui découvre comment tout le monde politique est un enchevêtrement de mensonges, d'escroqueries, de clientélisme et de népotisme entre les particuliers, les entreprises et l'État. Sa prestation vaut à l'actrice milanaise de remporter son premier David di Donatello de la meilleure actrice. Le succès de ce film entraînera trois autres suites plus centrées sur l'érotisme avec Edwige Fenech.

C'est à l'apogée de sa carrière que celle qui se surnommait l'« anti-diva »[11] participe à deux films français, un petit rôle dans Par le sang des autres de Marc Simenon avec Bernard Blier et Francis Blanche et surtout le rôle de Véronique Cash dans Nada (1974) de Claude Chabrol, adapté du roman policier Nada de Jean-Patrick Manchette.

Mariangela Melato sur le plateau du film Di che segno sei? (1975)

Elle remporte un autre grand succès en salles avec le film à sketches Di che segno sei? (1975) de Sergio Corbucci, dans lequel elle partage l'affiche avec Adriano Celentano. L'année 1976, la comédie dramatique Caro Michele de Mario Monicelli lui vaut un deuxième David di Donatello et un Ruban d'argent de la meilleure actrice. La même année, elle retourne travailler avec Elio Petri pour le film Todo modo, où elle interprète l’épouse de Gian Maria Volonté en ponte de la Démocratie chrétienne. Elle côtoie également dans ce film les vedettes Marcello Mastroianni et Ciccio Ingrassia (avec qui elle a également travaillé dans Les Maffiosi (1972) de Florestano Vancini).

En 1977, elle renoue avec le succès avec le film Qui a tué le chat ? de Luigi Comencini, de nouveau face à Ugo Tognazzi. Grâce à cette prestation, elle remporte son troisième David di Donatello, et la même année, Sergio Citti lui donne l'occasion avec La Cabine des amoureux de jouer à nouveau aux côtés de Tognazzi, ainsi que de Gigi Proietti, Paolo Stoppa, Michele Placido et la jeune Jodie Foster.

Elle joue également dans La presidentessa de Luciano Salce (1977) d'après la pièce La Présidente (1912) de Maurice Hennequin et Pierre Veber. Le succès se poursuit avec Saxofone (it) de Renato Pozzetto (1978) et Une femme italienne de Giuseppe Bertolucci (1980), où elle erre dans la gare centrale de Milan. Mais c'est le mélodrame Oublier Venise de Franco Brusati (1979) qui lui procure le quatrième Ruban d'argent de la meilleure actrice.

Les années 1980

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Dans les années 80, elle revient sur le grand écran avec Il pap'occhio (1980) de Renzo Arbore, avec lequel elle entretient une longue relation amoureuse ; la même année, elle joue le rôle du général Kala, l'un des antagonistes du film Flash Gordon de Mike Hodges, puis Aiutami a sognare (1981) de Pupi Avati, pour lequel elle remporte son dernier David et son dernier Ruban d'argent. Elle joue ensuite dans Le Bon Soldat (1982), toujours de Brusati, Figlio mio, infinitamente caro... (1985), de Valentino Orsini, et Mortacci (1988), toujours de Sergio Citti.

Sa carrière reste cependant étroitement liée au monde du théâtre. Elle y aborde des personnages très engagés dans les tragédies Médée (1986) et Phèdre (1987) et dans les comédies Il caso di Alessandro e Maria (1982) de Giorgio Gaber et Sandro Luporini (it), Vêtir ceux qui sont nus de Luigi Pirandello (1990) et La Mégère apprivoisée de William Shakespeare (1992).

Des années 1990 à sa mort

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Mariangela Melato dans Juste un gigolo (1970).

Dans les années 1990 et 2000, elle a travaillé pour la télévision : Scandalo (1990), Una vita in gioco (1991), Due volte vent'anni (1995), L'avvocato delle donne (it) (1997), Rebecca, la prima moglie (it) (2008) et Filumena Marturano (2010) et poursuit son engagement théâtral, souvent en collaboration avec le Théâtre de Gênes (Le deuil sied à Électre, 1996 ; La Dame de chez Maxim, 1998 ; Phèdre, 1999 ; Un amore nello specchio (it) et Mère Courage et ses enfants, 2002 ; La centaura, 2004 ; Qui a peur de Virginia Woolf ?, 2005 ; La Douleur, 2010) ; au cinéma, elle a joué dans La fin est connue (1993) de Cristina Comencini, Panni sporchi de Mario Monicelli, Un uomo perbene (1999) de Maurizio Zaccaro et Vieni via con me (it) (2005) de Carlo Ventura, et elle a participé au documentaire de Cosimo Damiano Damato (it) sur Alda Merini, Una donna sul palcoscenico (2009), présenté lors des Journées des auteurs de la Mostra de Venise 2009, en récitant des poèmes inédits de la grande poètesse milanaise.

Compagne de l'animateur et chanteur Renzo Arbore pendant de nombreuses années, elle décède le dans une clinique romaine à l'âge de 71 ans d'un cancer du pancréas dont elle souffrait depuis quelque temps[12],[13]. Les funérailles ont été célébrées à Rome le lendemain dans la basilique Santa Maria in Montesanto, également connue sous le nom d'église des artistes. La femme politique (Radicaux) et féministe Emma Bonino, avec laquelle l'actrice s'était ouvertement rangée à plusieurs reprises, a honoré sa mémoire dans le cimetière, d'après le souhait de Melato elle-même.

L'urne contenant les cendres de Mariangela Melato est conservée par sa sœur Anna (it)[14].

Filmographie

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Melato dans Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été (1974).
Melato dans La poliziotta (1974).
Carlo Montagna (it) et Mariangela Melato jouant dans la pièce Phèdre en 2000.

Télévision

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Mariangela Melato avec Fabrizio Cadeddu, au Teatro della Corte de Gênes en mars 2009.

Distinctions

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  • 1979 : Ambrogino d'or, de la commune de Milan

Notes et références

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  1. a b et c (it) Michele Sancisi, Dizionario biografico degli Italiani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne)
  2. (it) Curzio Maltese, « Melato – Siate esagerate », sur lastampa.it, (version du sur Internet Archive)
  3. (it) Lietta Tornabuoni, « Il bell'inferno della Melato », sur lastampa.it, (version du sur Internet Archive)
  4. « Teatro Stabile di Bolzano », sur teatro-bolzano.it, (consulté le )
  5. (it) Aldo Grasso, Enciclopedia della Televisione, Garzanti, , p. 841 :

    « Lotta ai rumori. Sceneggiatura Silvano Ambrogi. Regia Domenico Campana. Interpreti: Mariangela Melato,... »

  6. (it) Francesco Parrino, « Come (ri)scoprire gratis in streaming il genio di Ugo Tognazzi », sur hotcorn.com, (consulté le )
  7. Alessandro Giacone, « Le « Plan Solo » : anatomie d'un « coup d'État » », Parlement[s], Revue d'histoire politique, no 12,‎ , p. 67-86 (lire en ligne)
  8. Olivier Père, « Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l’été de Lina Wertmüller », sur arte.tv, (consulté le )
  9. Guillaume Gas, « Vers un destin insolite sur les flots bleus de l’été », sur courte-focale.fr, (consulté le )
  10. (en) John Francis Lane, « Mariangela Melato obituary », sur theguardian.com, (consulté le )
  11. Norbert Creutz, « L’Italie pleure l’«anti-diva» Mariangela Melato », sur letemps.ch, (consulté le )
  12. Claudia Morgoglione, « Morta Mariangela Melato, la Signora del teatro. Sul palco o al cinema, un'artista "totale" », sur repubblica.it, (version du sur Internet Archive)
  13. « L'actrice Mariangela Melato est décédée », sur lapresse.ca,
  14. (it) Francesca Romana Domenici, « Mariangela Melato, il rimpianto di non avere figli », sur gossip.it, (consulté le )

Liens externes

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Crédit d'auteurs

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