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Maïa (Pléiade)

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Maïa
Mythologie grecque
Assemblée divine (détail) : Hermès et sa mère Maïa, amphore attique à figures rouges, v. 500 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen (Inv. 2304).
Assemblée divine (détail) : Hermès et sa mère Maïa, amphore attique à figures rouges, v. 500 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen (Inv. 2304).
Caractéristiques
Nom grec ancien Μαῖα (Maîa)
Période d'origine Antiquité grecque
Groupe divin Les Pléiades
Associé(s) Artémis
Culte
Mentionné dans Hymne homérique à Hermès
Famille
Père Atlas
Mère Pléioné
Fratrie Six sœurs : Un demi-frère : Plusieurs demi-sœurs :
Conjoint Zeus
• Enfant(s) Hermès
Végétal Aubépine

Dans la mythologie grecque, Maïa (en grec ancien : Μαῖα / Maîa) est l'aînée des Pléiades, fille d'Atlas et de Pléioné. Séduite par Zeus, elle donne naissance à Hermès. Plus tard, Hermès lui confiera Arcas, fils de Zeus et de la nymphe Callisto, afin qu'elle l'élève en cachette d'Héra.

Le cinquième mois du calendrier julien puis grégorien n'a pas du tout été nommé mai en son honneur par les Romains, mais en l'honneur de Maia, déesse romaine de la fertilité et du printemps n'ayant aucun rapport avec la Pléiade grecque en dehors de leur homophonie.

Étymologie

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Son nom signifie littéralement « petite mère », hypocoristique donné traditionnellement à la grand-mère, la nourrice ou la sage-femme[1].

Maïa est la fille du Titan Atlas et de l'Océanide Pléioné. Cela fait d'elle la petite-fille de Japet ou Ouranos et de Thémis, Clymène ou Asia (suivant les versions) de par son père et d'Océan et de Téthys de par sa mère. Une version mineure par Hygin donne aussi les Pléiades comme les filles d'Atlas et de l'Océanide Éthra[2].

Elle a six sœurs avec lesquelles elle forme le groupe des Pléiades dont elle est l'aînée. Ses sœurs sont, Alcyone, Astérope, Céléno, Électre et Taygète et Mérope, la benjamine.

Elle a également un frère ou demi-frère, Hyas, et plusieurs autres sœurs ou demi-sœurs, les Hyades, enfants d'Atlas et de l'Océanide Éthra[3] ou d'Atlas et Pléioné[4], Calypso[5] (lorsque celle-ci est donnée comme fille d'Atlas) et les Hespérides, filles d'Atlas[6] et d'Hespéris[7].

Descendance

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Maïa n'eut qu'un fils d'une liaison avec Zeus, mais pas des moindres : Hermès, un des olympiens.

Mercure et Maïa[8] dans une coupe d'argent dédiée par l'affranchi P. Aelius Eutychus (fin du IIe siècle), trésor de Berthouville.

Mère d'Hermès

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Selon l'hymne homérique à Hermès, Zeus, au cœur de la nuit, eut secrètement une relation avec Maïa[9], qui évitait la compagnie des dieux, dans une grotte de Cyllène. Elle tomba enceinte d'Hermès. Après avoir donné naissance au bébé, Maïa l'enveloppa dans des couvertures et s'endormit. Le bébé Hermès, qui mûrit rapidement, rampa vers la Thessalie où, à la tombée de la nuit de son premier jour, il vola une partie du bétail de son demi-frère Apollon. En cours de route, il inventa la lyre à partir d'une carapace de tortue. Maïa refusa de croire Apollon quand celui-ci affirma qu'Hermès était le voleur mais Zeus se rangea du côté d'Apollon. Finalement, Apollon échangea le bétail contre la lyre, qui est devenue l'un de ses attributs d'identification.

Maïa a également élevé l'enfant Arcas, le fils de Callisto avec Zeus. Loin de cette histoire d'amour, la femme de Zeus, Héra, dans une rage jalouse, avait transformé Callisto en ours. Arcas est aussi le roi éponyme d'Arcadie, où Maïa est née[10]. L'histoire de Callisto et Arcas, comme celle des Pléiades, est une aition pour une formation stellaire, les constellations Ursa Major et Ursa Minor, la Grande et la Petite Ourse.

Parmi les Pléiades

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Dans une histoire, les Pléiades, avec leurs demi-sœurs les Hyades, étaient des compagnes vierges d'Artémis[11], la sœur jumelle d'Apollon et fille de Léto et Zeus, et protectrice des chasseurs et des animaux sauvages. Les Pléiades sont ici des nymphes et, avec leurs demi-sœurs, étaient appelées les Atlantides, les Modonodes ou les Nysiades qui, ensemble, étaient les gardiennes de Dyonisos enfant[12].

Orion poursuivit les Pléiades (nommées Maia, Electra, Taygete, Celaeno, Alcyone, Sterope et Merope) après s'être pris de passion pour leur beauté et de leur grâce. Artémis demande alors à son père Zeus de protéger les Pléiades et, pour ce faire, ce dernier les transforme en étoiles. Artémis entre alors dans une grande colère car elle ne peut plus voir ses compagnes adorées et demande à son frère, Apollon, d'envoyer un scorpion géant pour chasser et tuer Orion. Zeus transforme ensuite Orion en une constellation afin qu'il continue à poursuivre les Pléiades dans les cieux[13].

Dans une autre légende, les sœurs sont transformées en étoiles par Zeus parce qu'Orion est tombé amoureux d'elles et a poursuivi sans relâche leur affection pendant 12 ans. Au début, elles furent transformées en colombes, mais plus tard, avec Orion, en étoiles afin que le chasseur Orion les poursuive à jamais[14].

Dans les deux légendes, les Pléiades ont été transformées en étoiles et maintenant, avec leurs demi-sœurs, les Hyades (qui sont mortes en pleurant leur frère mort Hyas), font partie de la constellation d'étoiles du Taureau.

Évocation moderne

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  1. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Klicksieck, 1990 (nouvelle édition), s.v. μαῖα, p. 657b-658a.
  2. Fabulae from The Myths of Hyginus traduit et édité par Mary Grant. University of Kansas Publications in Humanistic Studies. Version online sur le Topos Text Project.
  3. Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne], V, 164.
  4. Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], CXCII.
  5. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (I, vers 13-15 ; 50 à 57 ; V, 57-58.)
  6. Phérécyde, fr. ap. Hygin, Astronomie [détail des éditions] [(la) lire en ligne], II, 3.
  7. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 26.
  8. Bien que l'identification de Mercure soit sûre, basée sur la présence du caducée, le vêtement à une épaule appelé chlamys et sa tête ailée, la figure féminine a été identifiée de diverses manières. La coupe fait partie du trésor de Berthouville, trouvé dans l'enceinte d'un temple gallo-romain; voir Lise Vogel, The Column of Antoninus Pius, Loeb Classical Library Monograph (Harvard University Press, 1973), p. 79 s., et Martin Henig, Religion in Roman Britain, Taylor & Francis, 1984, 2005, p. 119 f. En Gaule, l'épouse régulière de Mercure est l'une des déesses celtiques, généralement Rosmerta. L'étymologie du nom de Rosmerta comme "Grande Pourvoyeuse" suggère une théologie compatible avec celle de Maïa "la Grande". L'épouse sur la coupe a également été identifié comme Vénus par M. Chabouillet, Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothéque Impériale, Paris 1858, p. 449. Maïa est suggérée par la découverte concomitante d'un buste en argent, pas toujours considéré comme faisant partie du trésor proprement dit, mais plus solidement identifié comme Maïa et connecté à Rosmerta; voir E. Babelon, Revue archéologique 24 (1914), pp. 182-190, comme résumé dans le American Journal of Archaeology 19 (1915), p. 485.
  9. hymne homérique à Hermès 4.5.
  10. Hésiode, Théogonie 938.
  11. Scholie à l'Iliade, 18.486. voir ici Qui elle-même cite à son tour le cycle épique perdu.
  12. Mythology of the Seven Sisters (Pleiads), National Astronomy and Ionosphere Center (Arecibo Observatory).
  13. Pléiades, dans la mythologie grecque (anglais), InfoPlease.
  14. The Pleiades in mythology, Pleiade.org.

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