Lipase hormonosensible
N° EC | EC |
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IUBMB | Entrée IUBMB |
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IntEnz | Vue IntEnz |
BRENDA | Entrée BRENDA |
KEGG | Entrée KEGG |
MetaCyc | Voie métabolique |
PRIAM | Profil |
PDB | RCSB PDB PDBe PDBj PDBsum |
GO | AmiGO / EGO |
La lipase hormonosensible (LHS, hormone-sensitive lipase (HSL) en anglais), parfois écrite lipase sensible aux hormones, est une hydrolase à sérine qui catalyse les réactions :
- triglycéride + H2O diglycéride + acide gras ;
- diglycéride + H2O monoglycéride + acide gras ;
- monoglycéride + H2O glycérol + acide gras.
Cette enzyme est une lipase intracellulaire neutre capable d'hydrolyser une grande diversité d'esters[1]. Son gène humain est LIPE situé sur le chromosome 19 humain[2]. Une mutation de ce gène peut conduire à une inactivation partielle (hétérozygote) ou totale (homozygote) de la lipase hormonosensible, entraînant une dyslipidémie, une stéatose hépatique, un diabète de type 2[3].
Elle possède une forme longue et une forme courte : la forme longue est exprimée dans les tissus stéroïdogènes tels que les testicules où elle agit sur les esters du cholestérol pour en libérer ce dernier afin de produire des hormones stéroïdiennes ; la forme courte est exprimée dans les tissus adipeux, où elle hydrolyse les triglycérides pour en libérer les acides gras. Elle hydrolyse préférentiellement les acides gras situés sur les atomes de carbone no 1 et no 3 du résidu de glycérol. Elle ne montre pas de vraies différences d'activité selon les acides gras considérés, bien que son activité soit favorisée pour les acides gras à chaîne courte. Elle est dite « hormonosensible » dans la mesure où elle est stimulée lors du jeûne par diverses hormones telles que les catécholamines (l'adrénaline notamment) et l'hormone corticotrope (ACTH) pour favoriser la libération dans le sang des acides gras stockés dans les lipides des tissus adipeux[1] ; elle est au contraire inhibée par l'insuline.
Le rôle principal de la lipase hormonosensible est de permettre la mobilisation des acides gras stockés dans les graisses. Elle se distingue des autres lipases par sa spécificité relativement large par rapport à ses substrats. Bien qu'elle puisse agir aussi bien sur les triglycérides, les diglycérides et les monoglycérides, elle hydrolyse en premier lieu les triglycérides, ce qui a pour effet de libérer un diglycéride, à l'instar de la triacylglycérol lipase pancréatique. D'autres enzymes interviennent ensuite pour hydrolyser ce diglycéride en libérant un monoglycéride, puis pour hydrolyser ce dernier en libérant du glycérol : ce sont respectivement la diacylglycérol lipase et la monoacylglycérol lipase. Ces deux dernières enzymes sont des dizaines ou des centaines de fois plus rapides que la lipase hormonosensible — qui est précisément la seule à être sensible aux hormones — catalyse l'étape cinétiquement déterminante de l'hydrolyse des triglycérides en acides gras et glycérol[4].
Elle intervient également dans le clivage des esters de cholestérol afin de permettre la conversion de ce dernier en stéroïdes[5].
Outre les triglycérides, diglycérides, monoglycérides et les esters du cholestérol, les esters du rétinol peuvent également être des substrats de la LHS[6].
Elle peut être activée selon deux mécanismes : la périlipine A phosphorylée la fait migrer à la surface de la gouttelette lipidique où elle commence l'hydrolyse des triglycérides qui constituent cette dernière ; elle est également activée par la protéine kinase A en réponse à la présence d'AMP cyclique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Fredric B. Kraemer et Wen-Jun Shen, « Hormone-sensitive lipase control of intracellular tri-(di-)acylglycerol and cholesteryl ester hydrolysis », Journal of Lipid Research, vol. 43, no 10, , p. 1585-1594 (PMID 12364542, DOI 10.1194/jlr.R200009-JLR200, lire en ligne)
- (en) D. Langin, H. Laurell, L. S. Holst, P. Belfrage et C. Holm, « Gene organization and primary structure of human hormone-sensitive lipase: possible significance of a sequence homology with a lipase of Moraxella TA144, an antarctic bacterium », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 90, no 11, , p. 4897-4901 (PMID 8506334, PMCID 46620, DOI 10.1073/pnas.90.11.4897, lire en ligne)
- (en) Jessica S. Albert, Laura M. Yerges-Armstrong, Richard B. Horenstein, Toni I. Pollin, Urmila T. Sreenivasan, Sumbul Chai, William S. Blaner, Soren Snitker, Jeffrey R. O'Connell, Da-Wei Gong, Richard J. Breyer, Alice S. Ryan, John C. McLenithan, Alan R. Shuldiner, Carole Sztalryd et Coleen M. Damcott, « Null Mutation in Hormone-Sensitive Lipase Gene and Risk of Type 2 Diabetes », The Nez England Journal of Medicine, vol. 370, no 24, , p. 2307-2315 (PMID 24848981, PMCID 4096982, DOI 10.1056/NEJMoa1315496, lire en ligne)
- (en) B. Crabtree et E. A. Newsholme, « The activities of lipases and carnitine palmitoyltransferase in muscles from vertebrates and invertebrates », The Biochemical Journal, vol. 130, no 3, , p. 697-705 (PMID 4664927, PMCID 1174508)
- (en) Fredric B. Kraemer, « Adrenal cholesterol utilization », Molecular and Cellular Endocrinology, vol. 265-266, , p. 42-45 (PMID 17208360, DOI 10.1016/j.mce.2006.12.001, lire en ligne)
- (en) Guenter Haemmerle, Robert Zimmermann et Rudolf Zechner,, « Letting lipids go: hormone-sensitive lipase », Current Opinion in Lipidology, vol. 14, no 3, , p. 289-297 (PMID 12840660, lire en ligne)