Le Martyre de saint Matthieu
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Technique |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
323 × 343 cm |
Mouvement | |
Localisation |
chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français, Rome |
Le Martyre de saint Matthieu (en italien : Martirio di san Matteo) est un tableau de Caravage peint entre 1599 et 1600[1] pour la chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome où il est conservé depuis.
Historique
[modifier | modifier le code]Ce tableau est le second d'une commande faite en 1599[1] au jeune Caravage grâce à l'intervention du puissant cardinal Del Monte, son protecteur, pour décorer la chapelle de l'église Saint-Louis-des-Français d'un cycle de trois peintures sur la vie de saint Matthieu[2]. Il orne la partie latérale de la chapelle.
Iconographie chrétienne
[modifier | modifier le code]L'histoire est issue d'une hagiographie de La Légende dorée de Jacques de Voragine, celle concernant Matthieu frappé à mort par un garde à l'issue d'une messe, pour s'être opposé à l'amour de l'usurpateur Hirtacus pour la fille du roi d'Éthiopie[1].
Description
[modifier | modifier le code]Le personnage principal n'est pas l'apôtre martyrisé, Matthieu, mais son bourreau, jeune homme à moitié nu « vision de splendeur physique meurtrière et brutale »[3]. Matthieu est à terre, barbu, vêtu en prêtre, avec sa chasuble. La victime s'écroule, son bourreau l'immobilisant en lui tenant le poignet pour lui donner le coup mortel. L'apôtre, tentant de parer le geste, lève le bras et reçoit la palme du martyre tendue vers sa paume par un ange soutenu par un nuage.
On note l'aspect pathétique caractéristique de l'auteur, visible dans la position du saint, bras tendu vers le ciel, et dans la stupeur terrible des personnages qui l'entourent. Caravage se peint lui-même dans le cercle ("le fuyard" à demi-caché au centre), empreint d'une expression d'amertume[3].
Le clair-obscur caractéristique de Caravage s'affirme dans le contraste des personnages principaux avec les secondaires et le fond (plus obscurs). Le contraste s'exprime également par l'alliance artistique de la beauté et la mort, qui est aussi une marque de fabrique du Caravage[3].
Postérité
[modifier | modifier le code]La peinture fait partie du musée imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intitulé Mon musée imaginaire[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Michel Hilaire, Caravage, le sacré et la vie, Herscher, 1995, p. 32 (ISBN 2-7335-0251-4)
- « À Rome, sur les traces du Caravage », dans La Croix du 28 mai 2010.
- Bruno Lussato Bouillon de culture Robert Laffont 1986, 2ème partie chap. 1
- Paul Veyne, Mon musée imaginaire, ou les chefs-d'œuvre de la peinture italienne, Paris, Albin Michel, , 504 p. (ISBN 9782226208194), p. 424-425.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Francesca Cappelletti (trad. de l'italien par Centre International d'Études Linguistiques), Le Caravage et les caravagesques, Paris, Le Figaro, coll. « Les Grands Maîtres de l'Art », , 335 p. (ISBN 978-2-8105-0023-9).
- Sybille Ebert-Schifferer (trad. de l'allemand par V. de Bermond et J-L Muller), Caravage, Paris, éditions Hazan, , 319 p. (ISBN 978-2-7541-0399-2).
- (en) Mina Gregori, Luigi Salerno, Richard Spear et al., The Age of Caravaggio : [exhibition held at the Metropolitan museum of art, New York, February 5-April 14, 1985 and at the Museo nazionale di Capodimonte, Naples, May 12-June 30, New York, Milan, The Metropolitan Museum of Art et Electa Editrice, , 367 p. (ISBN 0-87099-382-8). : catalogue des expositions du Metropolitan Museum of Art (New York) et du Museo Nazionale di Capodimonte (Naples) en 1985.
- [vidéo]Caravage : Anges et Bourreaux de Alain Jaubert, coll. « Palettes », 1998, 31 minutes [présentation en ligne], « Caravage, Anges et Bourreaux » : disponible dans le coffret Mystères sacrés, Montparnasse / Musée du Louvre, EAN 3346030017272
- Roberto Longhi (trad. de l'italien par Gérard-Julien Salvy), Le Caravage, Paris, éditions du Regard, (1re éd. 1927), 231 p. (ISBN 2-84105-169-2).
- Alfred Moir (trad. de l'anglais par Anne-Marie Soulac), Caravage, Paris, éditions Cercle d'art, coll. « Points cardinaux », (1re éd. 1989), 40 hors-texte + 52 (ISBN 2-7022-0376-0).
- Catherine Puglisi (trad. Denis-Armand Canal), Caravage, Paris, Phaidon, (1re éd. 1998), 448 p. (ISBN 978-0-7148-9995-4), 1re éd. française 2005, réimp. brochée 2007.
- Gérard-Julien Salvy, Le Caravage, Paris, Gallimard, coll. « Folio biographies », , 317 p. (ISBN 978-2-07-034131-3).
- (en) Stefano Zuffi (trad. Susan Ann White), Caravaggio : the stories of St. Matthew, Milan, 24 ORE Cultura, , 95 p. (ISBN 978-88-6648-085-3).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Tableaux de la chapelle Contarelli
- Les autres œuvres du cycle de la vie de saint Matthieu par Caravage :
- Liste de peintures du Caravage
- Peinture napolitaine du XVIIe siècle
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :