Jacques Warnier
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Germaine Durand-Viel, épousée le 12 octobre 1929 à Paris |
Jacques Warnier, né le à Reims, et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un patron du textile rémois, qui a milité pour le corporatisme et fondé ou présidé plusieurs associations des années 1930 aux années 1960.
Biographie
[modifier | modifier le code]Un patron catholique
[modifier | modifier le code]Jacques Warnier est le petit-fils de Jules Warnier, député de 1871 à 1876, et le fils aîné d'André Warnier (1869-1926) et de Cécile Duché (1878-1931), héritière d'une dynastie d'industriels du textile qui a fait fortune dans la confection de châles en cachemire[2]. Ses parents sont catholiques : son père a été membre fondateur de la Mutualité ecclésiastique rémoise et sa mère a soutenu financièrement le sanatorium du clergé[3]. L'un de ses frères, Paul (1902-1966), est ordonné prêtre en 1928[4].
Jacques Warnier entre en 1923, après son service militaire[5], dans l'entreprise familiale Warnier-David de Reims, une société de négoce de tissus de laine, fondée en 1838. Il succède à son père en 1927. Il est allé aux États-Unis en 1924 et en est revenu effrayé par la société capitaliste américaine. La société de négoce qu'il dirige achète en 1931 une usine de tissage à Reims, impasse de la blanchisserie, à proximité de la rue de Cernay, où se situaient les bureaux de l'entreprise depuis 1860. L'entreprise emploie 100 personnes en 1934, 97 en 1955, 50 en 1955 et 174 en 1968[6].
Il épouse à Paris le 12 octobre 1929 Germaine Durand-Viel (1904-1996), fille du vice-amiral Georges Durand-Viel, commandant l'école de guerre et le Centre des hautes études navales, futur chef d'état-major de la Marine en 1931[7],[1]. Il est père de 6 enfants[5]. Il demeure au château de Cuisles après la Seconde Guerre mondiale[8] et habite aussi à Paris, dans le 16e arrondissement[9].
C'est à partir des années 1930 qu'il commence à prendre des responsabilités sociales et à fonder des associations. À Reims tout d'abord. Il fonde en 1934[10] avec un groupe d'amis, dont un théologien, un petit cercle catholique qui publie des Cahiers, la Société de Saint-Louis. Il accède en 1935 au secrétariat social du diocèse de Reims[11]. Il est chargé à ce titre en 1936 d'accueillir l’archevêque de Reims Mgr Emmanuel Suhard, de retour de Rome où il a été élevé au cardinalat. Dans son discours, il évoque « la France et le monde entier ( qui ) expient lourdement depuis de longues années la grande erreur matérialiste d’une humanité qui a cru pouvoir dans son orgueil rejeter Dieu ». « Faisons passer au second plan nos préférences politiques », demande-t-il ; « oublions nos préjugés de classes ». « Les privilèges de classes » ne se justifient que « par des responsabilités et des devoirs effectifs ». Il fustige « les erreurs dénoncées par les papes », « le capitalisme libéral ou son héritier direct le socialisme », deux systèmes qui sous prétexte de liberté ou de justice créent la licence et l’oppression » ». Il est de ces catholiques « qui veulent refaire un ordre social juste ». Un ordre dans lequel les intérêts « temporels et spirituels » des patrons et des ouvriers sont liés car « patrons chrétiens et ouvriers trouvent le principe de l’unité dans l’esprit surnaturel qui les anime » ; leur « union s’effectue concrètement sur les Encycliques pontificales ». Il convient donc d’agir pour « rendre intentionnellement possible à chacun l’expression pleinement chrétienne de sa fonction au lieu de revendiquer parfois des mesures incompatibles que l’économie libérale ne permet pas d’appliquer »[12].
Il entre en 1935 au conseil d'administration de la Société des amis du vieux Reims[13]. Il préside aussi à Reims, à la même époque, l'association Les Amis des arts[14].
Un militant du corporatisme
[modifier | modifier le code]Warnier est à la fois « un praticien et un théoricien du corporatisme chrétien »[15]. Il fonde en 1936 et anime l’Alliance corporative des industries textiles de Reims et de la région, qui est une des premières tentatives de concrétiser l'espoir d'« organisation de la profession » et de collaboration entre patrons et employés, en réaction aux grèves de 1936 et au Front populaire. Elle fédère les patrons des diverses branches du textile. Et elle associe des patrons, des cadres et des agents de maîtrise, pour gérer ensemble des questions surtout sociales (conditions de travail, apprentissage) et fournir aux employés des aides sociales, grâce à une caisse alimentée par des cotisations. Les ouvriers n'en font pas partie, du fait des conditions politiques, psychologiques et économiques, mais leur intégration est espérée[16].
Il milite à Reims - il préside le Centre interprofessionnel de Champagne-Nord des Métiers français - , et à l'échelon national à l'association Les Métiers français, « Mouvement national pour la corporation », initiée par le « comte de Paris » Henri d'Orléans (1908-1999) et soutenue par son périodique, Courrier royal, auquel Warnier collabore. Le mouvement « Métiers français » est un mouvement corporatiste fondé en . Le « comte de Paris » avait demandé l’union des Français sur les bases de leur métier, pour élaborer les bases d’une « société nouvelle basée sur le travail et la justice » et sauver « le patrimoine matériel et spirituel du pays ». Parmi ceux qui ont répondu à son appel figurent Pierre Nicolle, Warnier, Jean Le Cour-Grandmaison de la Fédération nationale catholique, Lévis-Mirepoix, Jean de Fabrègues, André Voisin, futur dirigeant de La Fédération. Ils s’appuient sur l’enseignement du christianisme social de René de La Tour du Pin et des encycliques pontificales. Le « comte de Paris » a ordonné fin 1937 de dissoudre l’organisation centrale des Métiers français et de maintenir les centres locaux qui peuvent vivre sur leurs ressources[17],[18],[19],[20]. Il présente son expérience précorporatiste rémoise lors du deuxième congrès de cette association en 1937[21]. Il l'a aussi présentée dans le périodique Le Corporatisme[22] et dans des conférences, comme par exemple à Nancy ou à Lyon[23]. Warnier est alors convaincu que « l’anarchie libérale ne pouvait plus durer, mais qu’elle n’était pas à remplacer par une économie caporalisée que l’État s’efforcerait de diriger ». Réponse à la crise des années 1930 et du libéralisme orthodoxe, son corporatisme se voulait aussi « un barrage » à l’étatisme[24].
Dès 1935, il souhaite « l’organisation à la fois sociale et économique des professions en « corporations » se gérant elles-mêmes », fondée sur des « corps professionnels dirigés par une représentation qualifiée des patrons, des techniciens, des employés, des ouvriers permettant la collaboration effective des divers éléments sociaux de la profession, dans un esprit de communauté d’intérêts indispensable au relèvement moral et économique du pays ». Avec comme arbitre « un pouvoir politique capable de rendre impartialement la justice, dégagé donc de la pression des partis aussi bien que de celle de l’argent ». Un capitalisme « assaini » mettrait un terme à « l’irresponsabilité et l’anonymat », concrétisés par la société anonyme. Car, selon Warnier, « il faut à toute entreprise un chef, mais un chef pleinement responsable » et « l’entreprise, qui est une communauté de travail, ne doit pas être à la merci du seul pouvoir d’un argent anonyme ». Le but devant permettre de retrouver « la notion chrétienne de l’homme »[25].
Il intègre au printemps 1937 une association patronale, le Comité central de l’organisation professionnelle (CCOP), fondé l'année précédente afin de promouvoir l’idée corporatiste auprès du patronat[26], puis contribue à fonder le Centre des jeunes patrons (CDJ), né en 1938 et présidé par Jean Mersch. Selon Warnier, l'enjeu est simple : « faire peut-être l’économie d’une révolution rouge »[27]. Il préside à Paris en 1938 une conférence donnée par d'autres militants du corporatisme, tel Pierre Baruzy[28].
Mobilisé en 1939 dans l'artillerie, il est blessé dans les Vosges en . Il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Légion d'honneur, à titre militaire[29]. Il préside à partir de la section rémoise du Centre des jeunes patrons ainsi que le Comité de liaison des sections de province à partir d’. Cette année-là, dans le contexte des réflexions menant à la mise en place de la Charte du travail (octobre 1941) et à la suite du discours du maréchal Pétain à Saint-Étienne du , annonçant la création de « comités sociaux où, patrons, techniciens et ouvriers rechercheront ensemble les solutions des problèmes actuels dans une commune volonté de justice, dans le souci constant d’apaiser par l’entraide les misères et les angoisses de l’heure », il fonde avec d'autres patrons et des militants corporatistes comme André Voisin une association, l'Office des comités sociaux, chargé par l'État de promouvoir la constitution des comités sociaux d'entreprises, ancêtres des comités d'entreprises fondés après la Libération. Il préside jusqu'à sa démission en 1944 la commission patronale de cet Office et préside l'association à tour de rôle avec un cadre et un syndicaliste. Il réfléchit à sa doctrine lors de conférences et dans des brochures[30]. Il démissionne en , refusant l'étatisation de l'OCS voulue par les syndicalistes proches du Rassemblement national populaire et par les ministres du travail, Jean Bichelonne et plus encore Marcel Déat.
Il est alors membre du comité de patronage de l'Institut d'études corporatives et sociales de Maurice Bouvier-Ajam[31].
Il est par ailleurs membre du Conseil de direction du principal syndicat patronal du textile, l'Union des syndicats patronaux des industries textiles de France, des années 1940 aux années 1960[5]. Il est désigné en par le ministre du travail Hubert Lagardelle membre de la commission provisoire d'organisation de la famille professionnelle de la fabrication des tissus et des industries similaires, créée en application de l'article 77 de la Charte du travail. C'est aussi un organisme paritaire tripartite : il y siège avec des patrons (parmi lesquels deux autres membres de l'OCS, Georges Laederich et Marcel Doligez), des cadres et des syndicalistes ouvriers[32].
Un engagement poursuivi après la guerre : CJP et CRC
[modifier | modifier le code]S'il abandonne après la guerre le vocable corporatiste, il n'en continue pas moins à militer au sein du Centre des jeunes patrons (futur Centre des jeunes dirigeants d'entreprise), qu'il préside d'ailleurs de 1947 à 1951[33]. Il est toujours opposé aussi bien à l'individualisme libéral qu'au dirigisme alors triomphant[34]. Il a pu critiquer le conservatisme du Conseil national du patronat français, notamment en 1949[35]. Il appelle au sein du CJP à la mise en place d'une économie humaniste, au service de l'homme et non du profit, soulignant qu'il convient pour les patrons de ne pas se contenter de « mettre leur conscience en paix par le moyen bien connu de réalisations sociales appliquées comme les emplâtres à des structures économiques auxquelles on se garde bien de toucher, parce qu'en le faisant, on attaquerait le vrai problème »[36]. De même, il rappelle aux patrons les exigences de l'humanisme chrétien face aux progrès techniques : la technique ne doit pas oublier l'homme et le considérer comme une chose[37].
Il est l'un des cofondateurs en 1950 d'une revue trimestrielle, Sources, et l'un de ses gérants, aux côtés de catholiques « unis par le travail et l'amitié et désireux de faire passer leur foi dans leurs actes »[38], dont Jean de Fabrègues, Jean Predseil, secrétaire général du CDJ et futur délégué général du CRC, l'économiste Louis Salleron, qui milita aussi pour un corporatisme chrétien, Henri Migeon, cadre supérieur, Jean Daujat, Pierre Loyer, autre ancien partisan du corporatisme chrétien, ancien directeur du service de l'artisanat au ministère de la production industrielle au temps du régime de Vichy et ancien militant catholique antimaçon[39], André Romieu, ancien directeur de l'Office des comités sociaux, Pierre Pasquet, de la Confédération nationale de la famille rurale, le polytechnicien Yvan Téqui. C'est une énième revue de la troisième voie, entre libéralisme et socialisme[40]. Cette revue est selon Olivier Dard le dernier bastion d’un corporatisme sur le déclin après la guerre[41].
En 1951, il gagne à nouveau les États-Unis à l'occasion d'une mission de l'Association française pour l'accroissement de la productivité ; il est alors frappé par le niveau de vie des salariés américains. Il adhère à sa fondation en 1952 au groupe français du Comité européen pour le progrès économique et social (CEPES), fondé avec l'appui de patrons américains et de la Ford Foundation, mais il n'intègre pas son comité directeur[42]. La même année, il mène avec Georges Villiers, président du Conseil national du patronat français, des discussions qui débouchent l'année suivante sur la fondation d'un club de réflexion patronal, le Centre de recherche des chefs d'entreprise (CRC)[43]. Villiers et Warnier veulent que le CRC réponde à deux objectifs complémentaires : proposer des sessions d’études aux patrons et aux cadres voulant recevoir un enseignement pratique des techniques managériales d’une part, et d’autre part organiser un « lieu de réflexion en commun sur des grands problèmes d’intérêt général »[44]. Warnier y voit l'occasion de mettre en œuvre ses convictions sur la nécessité pour les patrons et les cadres de discuter sur les aspects psychologiques, sociaux et économiques de l'entreprise, et de se former aux méthodes d'organisation et de direction des entreprises. Il écrit dans la revue du CJP en 1954 : « Le CRC sélectionne des chefs d’entreprise ayant une grande responsabilité ou un large rayonnement, et leur propose un entrainement idéologique »[45]. Il préside le CRC jusqu'en 1957. Il est secondé par deux vice-présidents, Alfred Landucci, président de Kodak-Pathé (par ailleurs vice-président du groupe français du CEPES), et Emmanuel Mayolle, vice-président du CNPF.
Le CRC organise des sessions d'informations pour les cadres, à Annet-sur-Marne du printemps 1954 à , puis au château de Jouy-en-Josas, acheté par une société civile immobilière constituée en par Warnier et ses amis, et tient des séminaires de recherche doctrinale, dans le cadre de la « section d’études générales du CRC », rassemblant les patrons membres de l’association. De ces séminaires résulte un rapport, écrit par le président des trois groupes d’études mis en place. Ces groupes sont présidés par Paul Huvelin, futur président du CRC puis du CNPF, qui préside la section générale, Marcel Demonque et Pierre Grimanelli. Ces patrons ne sont que 21 à l'origine. Parmi eux, on trouve René Norguet, Rolf Nordling, président du CNOF, Georges Laederich (autre vice-président du comité français du CEPES), ainsi que des métallurgistes comme Raoul de Vitry, Jacques Lenté, Roland Labbé, président de l'UIMM.
Alors que l'emprise du CNPF sur le CRC se renforce, les relations entre Warnier et Villiers, conseillé par le docteur André Gros[46], se détériorent. Ce qui conduit Warnier à quitter le CRC en 1957, d'autant qu'il tombe malade cette année-là. Il prépare cependant sa succession, proposant pour lui succéder Arnaud de Vogüé, le président de Saint-Gobain, qui devient en 1958 le nouveau président du CRC, remplacé en 1975 par l'Institut de l'entreprise.
À partir de 1959, Warnier préside la Fédération française du tissage de la laine, jusqu’à ce qu’un infarctus du myocarde le frappe à nouveau en 1964.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Régis Boulat, « Jacques Warnier, itinéraire d’un patron corporatiste des années 1930-1950 », dans Olivier Dard (dir.), Le siècle du corporatisme. Le corporatisme dans l’aire francophone au XXe siècle, Peter Lang, Berne, 2011, p. 94-118
- Régis Boulat, « Du Centre de recherche des chefs d’entreprise à l’Institut de l’entreprise ou « comment gagner la guerre des idées » dans la seconde moitié du XXe siècle » dans Olivier Dard, Gilles Richard (dir.), Les droites et l’économie en France au XXe siècle, Riveneuve éditions, 2011, p. 27-53
- Florent Le Bot, « La naissance du Centre des jeunes patrons (1938-1944) : entre réaction et relève », dans Vingtième siècle, Revue d'histoire, 2012/2, no 114 (Lire en ligne)
- Richard Vinen, The Politics of French Business 1936-1945, Cambridge University Press, 2002
- Georges Lefranc, Les organisations patronales en France : du passé au présent, Payot, 1976
Liens externes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Dossier de la Légion d'honneur de J. Warnier », sur base Léonore.
- Journal des débats, 25 septembre 1926, "Deuil", Journal des débats, 2 janvier 1932,
- BNF/gallica collections du Bulletin du Diocèse de Reims et du périodique Église de Reims : vie diocésaine
- Biographie sur le site La vie rémoise
- L’Entreprise, no 6, 15 juin 1953
- Paul Oudart, Les grandes villes de la couronne urbaine de Paris: de la Picardie à la Champagne, Université de Paris I, 1983, p. 280, Notice de l'usine, Evelyne Taquet de Caffarelli, L'industrie textile à Reims, une reconversion, Institut de géographie de Reims, 4/1970, p. 23
- Journal des débats, 30 août 1929
- Annuaire-bulletin de la Société des amis du vieux Reims , 1950
- Dossier de la Légion d'honneur de J. Warnier dans la base Léonore
- Selon Florent Le Bot, op. cit.. En 1931 selon Régis Boulat.
- Le secrétariat social a pour mission de coordonner et d’activer les œuvres sociales catholiques, et d’en susciter d’autres : Bulletin du diocèse de Reims, 29 juin 1935.
- Bulletin du Diocèse de Reims, 11 janvier 1936, p. 23-27
- Annuaire-bulletin de la Société des amis du vieux Reims
- « L'Art moderne à Reims », Beaux-Arts, 12 avril 1935
- Régis Boulat, « Jacques Warnier, itinéraire d’un patron corporatiste des années 1930-1950 », op. cit.
- Florent Le Bot, op. cit., « Un essai d'organisation de la profession », Le Petit Journal, 13 juillet 1938, « Un essai d'organisation de la profession II, A travers de multiples hésitations, employés et patrons viennent à la collaboration », Le Petit Journal, 14 juillet 1938, « Essai d'organisation de la profession III. Premiers fruits », Le Petit Journal, 15 janvier 1938, , Henri Migeon, « Le comité tripartite intersyndical du textile de Reims », Sources, no 2 : fondée en 1936, l'Alliance est mise en place officiellement le 1er octobre 1937 autour de quatre syndicats patronaux et d'un syndicat de cadres et d'agents de maîtrise. Des syndicalistes CGT et CFTC sont entrés au conseil en 1942. Le conseil a été renouvelé en janvier 1945. L'Alliance est devenue le Comité tripartite en 1946 et rassemble 59 entreprises. Il est géré alors par 9 patrons, 9 cadres ou agents (de la CGC, CFTC et CGT) et 9 ouvriers (de la CGT et de la CFTC ). Depuis avril 1950, les syndicalistes CGT refusent de siéger au conseil, sur la pression selon Migeon de la direction parisienne de leur syndicat
- André Voisin, « Le mouvement Métiers français », La Revue hebdomadaire, 12 décembre 1936, « Les Métiers français », Journal des débats, 17 juin 1936
- Bruno Goyet, Henri d’Orléans, comte de Paris (1908-1999) : le prince impossible, Odile Jacob, 2001, p. 222-223
- Olivier Dard, Jean-Claude Daumas, François Marcot (dir.), L’Occupation, l’État français et les entreprises, Association pour le développement de l’histoire économique, 2000, p. 185-186
- Olivier Dard, « Le corporatisme entre traditionalistes et modernisateurs : des groupements aux cercles du pouvoir », dans Didier Musiedlak, Les expériences corporatives dans l’aire latine, Peter Lang, 2010, p. 73-76
- Courrier royal, 3 juillet 1937
- N° de février 1938
- « Une réunion consacrée au pré-corporatisme. L'expérience des textiles de Reims », L'Est républicain, 30 janvier 1938, p. 4, Société d'économie politique et d'économie sociale de Lyon, 1939
- Olivier Dard, « Le corporatisme entre traditionalistes et modernisateurs », dans Didier Musiedlak (dir.), Les expériences corporatives dans l'aire latine, Peter Lang, 2010, p. 74-75
- « Réponse de M. Jacques Warnier », La Revue hebdomadaire, 27 mars 1937. Dans ce dernier article, Warnier cite ses lettres envoyées au ministre du commerce en 1935, pour contrer un projet de loi qui ne tient compte que de l’organisation économique. Il s’agit dans cet article d’une réponse à une enquête menée par Emmanuel Beau de Loménie et intitulée « Nos chefs d’entreprise devant la réforme économique ». De cette enquête, à laquelle se sont prêtées des personnalités comme Claude-Joseph Gignoux, Jean Fraissinet, Jean Coutrot, Nicolle, Raty ou Darcy, les auteurs concluent que la plupart des patrons souffrent de « l’absence d’un programme d’action, d’une volonté précise », à l’exception de quelques hommes comme Warnier.
- Olivier Dard, Jean Coutrot : de l'ingénieur au prophète, Presses Universitaires de Franche-Comté, 1999, p. 277. Cf. Régis Boulat, « Le CCOP, le fonctionnement syndical et la formation des permanents patronaux (1936-1941 », dans Olivier Dard et Gilles Richard (dir.), Les Permanents patronaux : éléments pour l’histoire de l’organisation du patronat en France dans la première moitié du XXe siècle, Metz, Centre de recherche Histoire et civilisation de l’Université Paul-Verlaine de Metz, 2005, p. 171-198
- Cité par Florent Le Bot, op. cit.
- La Voix du combattant, 8 janvier 1938
- L’Entreprise, no 6, 15 juin 1953. Un industriel du textile vosgien lui vient en aide en 1940 : Georges Laederich, que l'on va trouver à la commission patronale de l'Office des comités sociaux. Warnier témoignera en sa faveur lors du procès de Laederich en 1946 : cf. Régis Boulat, « Jacques Warnier, itinéraire d’un patron corporatiste des années 1930-1950 », op. cit., Richard Vinen, op. cit.
- De l'Institution des comités sociaux prévus par le chef de l'État dans son message du 1er mars, Imprimerie du Nord-Est, 1942, 16 p.
- « A l'institut d'études corporatives et sociales où se forment les cadres sociaux », L'Atelier, 24 janvier 1942
- Journal officiel, 28 août 1942
- Philippe Bernoux, Les nouveaux patrons : Le Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise, Les Éditions Ouvrières, 1974, p. 37, « Le Centre des jeunes patrons a ouvert son congrès », Le Monde, 28 juin 1948
- Industrie du cuir : revue technique, 15 septembre 1947 (citant un éditorial de Warnier dans Jeune patron, no 5, juin 1947 )
- Transnational companies, 19th-20th centuries, P.L.A.G.E., 2002, p. 846
- La Croix du Nord, 16 juillet 1949
- « Technocratie et humanisme », La Croix du Nord, 5 avril 1952
- Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe – XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 269
- Cédric Perrin, « Pierre Loyer, itinéraire d’un technocrate réactionnaire de Vichy », dans la Revue historique, 2017/1, n° 681.
- Le premier gérant a été Pierre Pasquet. Warnier, Migeon, Raymond Dreux, DG de la SCAC, futur vice-président du Centre français du patronat chrétien (CFPC) et Jean de Fabrègues en deviennent les gérants à partir de novembre 1951. Leur revue, qui s'achève avec son dernier numéro 9 en 1953, accueille comme collaborateurs Jean Daniélou, futur cardinal, Jean Guitton, Hyacinthe Dubreuil, Bernard Jousset (président du CFPC), Jean-Louis Lagor (alias Jean Madiran), le R.P. Chenu, l'abbé Pierre Leisnay, Henri Pourrat et aussi un protestant, Jean Carbonnier (en 1953). Cf. Sources, no 1, juillet 1950, no 5, novembre 1951, Cédric Perrin, op. cit..
- Olivier Dard, Le siècle du corporatisme. Le corporatisme dans l’aire francophone au XXe siècle, Berne, Peter Lang, 2011
- Il n'en est plus membre en 1955.
- Cf. les textes de Régis Boulat pour les lignes et paragraphes suivants.
- Georges Villiers, « Le CRC »Patronat français, no 199, août-septembre 1960
- Jacques Warnier, «Les chefs d’entreprise dans le monde d’aujourd’hui et de demain », Jeune patron, septembre-octobre 1954
- Ancien vice-régent de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains, il a participé à une conférence en 1942 organisée par l'Office des comités sociaux : Le Petit Parisien, 5 juin 1942