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Glossopètre

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Glossopètre
Image illustrative de l’article Glossopètre
Dent de requin fossile, Cadzand, Pays-Bas

Une glossopètre (latin glossopetra, « pierre — langue ») (glosso– : langue (en grec) ; petra : pierre) est une dent fossile de requin[1] ; c'est un fossile plutôt commun, les requins renouvelant leurs dents en permanence.

Scapanorhynchus texanus
Elementorum myologiae specimen, 1669

Les Anciens ignorent l'origine de ces pierres, parfois retrouvées en montagne, et Pline l'Ancien imagine qu'elles tombent du ciel ou de la lune[2].

Selon les récits du Moyen Âge et de la Renaissance, de grandes dents fossiles triangulaires sont souvent découvertes dans des formations rocheuses et leur racine en forme de V fait qu'elles sont interprétées comme les langues fourchues de dragons et de serpents qui ont été pétrifiées, d'où leur nom de glossopètre. Elles sont utilisées comme remède pour guérir de divers poisons[3] et toxines ou pour traiter les morsures de serpent selon la théorie des signatures. De nombreux aristocrates les portent en pendentifs ou les gardent dans leurs poches comme porte-bonheur[4].

C'est Fabio Colonna qui, le premier, démontre de façon convaincante que les glossopètres sont des dents de requin[5], dans son traité De glossopetris dissertatio publié en 1616[6].

Niels Stensen ajoute à la théorie de Colonna en 1667 une discussion sur la différence dans la composition des dents de requins vivants et les pierres de langue, développant la théorie que les fossiles pouvaient changer de composition, sans que cela fût visible extérieurement. Ceci peut être considéré comme un précurseur précoce de la théorie des particules : la matière est constituée de particules extrêmement petites, qui sont interchangeables[7].[pas clair]

Gian Francesco Buonamico publie en 1770 le Trattato circa l’origine delle glossopetre, conchiglie ed altre pietre figurate, che si cavano nelle rocche dell’Isola di Malta[8],[9].

Barthélemy Faujas de Saint-Fond est l'auteur, en 1803, d'un Mémoire sur une grosse dent de requin et sur un écusson fossile de tortue, trouvés dans les carrières des environs de Paris.

Bibliographie

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  • (en) Nicoletta Morello, « Steno, the fossils, the rocks, and the calendar of the Earth », dans G. B. Vai et W. G. E. Caldwell, The origins of geology in Italy, Geological Society of America Special Paper no 411 lire en ligne DOI 10.1130/2006.2411(06)

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  1. Malgré l'étymologie, le mot peut s'utiliser au masculin. Le Wiktionnaire, au sujet du genre, écrit : « l’usage hésite ». Le Grand Robert, version électronique 3.1.0 (7.0), le donne comme masculin. Flaubert, dans Salammbô, écrit : « des glossopètres tombés de la lume ».
  2. « La glossopètre, semblable à la langue de l'homme, ne s'engendre point, dit-on, dans la terre, mais tombe du ciel pendant les éclipses de lune ; elle est nécessaire à la sélénomantie [sic] ; mais nous avons été rendus incrédules par la vanité d'une promesse comme celle-ci, à savoir que cette pierre fait cesser les vents. » Histoire naturelle, trad. Littré, livre 37.
  3. Ou pour se garder de leurs effets : elles étaient placées dans des mets ou boissons et, s’ils changeaient de couleur, cela signifiait qu'ils étaient empoisonnés.
  4. Valentine Penrose, Erzsébet Báthory : la comtesse sanglante, Mercure de France, , p. 115.
  5. Site internet du Centro dei Musei di Scienze Naturali, université de Naples consulté le 11 août 2007.
  6. Francesco Abbona, « Geologia », Dizionario Interdisciplinare di Scienza e Fede, Rome, Urbaniana University Press – Città Nuova Editrice, 2002 http://www.disf.org/Voci/4.asp article en ligne consulté le 11 août 2007.
  7. (en) Kendall Haven, 100 Greatest science discoveries of all time, Libraries Unlimited, , p. 25–26.
  8. Voir la liste des publications de Gian Francesco Buonamico.
  9. Pour les relations entre les glossopètres, l'île de Malte et l'apôtre saint Paul, voir Morello.