Gisèle Freund
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Girix |
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Julius Freund (en) |
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University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC043)[1] Institut mémoires de l'édition contemporaine (406FND) Archives of American Art (AAA.robeschg) Archives of American Art (AAA.zabrgall, Box 18, Folder 16; Box 45, Folder 6) Archives of American Art (AAA.rattabra) Archives of American Art (AAA.kopldelr, Box 2, Folder 18-20) Archives of American Art (AAA.sidnjani, Box 5, Folder 14) |
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Gisèle Freund, née à Berlin-Schöneberg le et morte à Paris le , est une sociologue et photographe portraitiste française d'origine allemande.
Elle est l'une des premières à faire des portraits en couleurs dès 1938.
Biographie
[modifier | modifier le code]Sophie Gisela Freund naît en 1908 d'un père collectionneur, Julius Freund, qui lui fait découvrir les œuvres de Karl Blossfeldt et lui offre un appareil photographique Leica lorsqu'elle est adolescente[2],[3]. Elle étudie la sociologie à Francfort avec Norbert Elias notamment[4], qui lui propose d'écrire sa thèse sur La Photographie en France au XIXe siècle, la toute première sur la sociologie de l'image.
D'origine juive et membre d'un groupe communiste, elle fuit en 1933[2],[5] l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler, qui met en place sa politique antisémite et autoritaire de "mise au pas", et elle achève ses études à Paris en 1936. Amie intime d'Adrienne Monnier, avec qui elle habite jusqu'à la guerre[5], elle côtoie de nombreux écrivains qu'elle immortalise en des portraits devenus célèbres : Virginia Woolf, James Joyce, Colette, André Malraux sur un toit dans le vent, Henri Michaux, Michel Leiris, Marguerite Yourcenar, Jean Cocteau, Sartre, Simone de Beauvoir, Samuel Beckett, Elsa Triolet. Elle prend sur le vif André Gide, Aldous Huxley et Boris Pasternak lors du premier congrès international des écrivains pour la défense de la culture en 1935. Elle devient française par un mariage blanc en 1936 (elle divorcera après la guerre)[4]. Une relation commence aussi avec Adrienne Monnier[4]. Elle emploie dès 1938 les pellicules Agfacolor pour réaliser des portraits en couleurs avant l'heure[2], notamment ceux d'Henri Michaux et Susana Soca. Elle travaille aussi comme journaliste sous le pseudo de Girix[2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle part pour l'Argentine[2] où l'accueille Victoria Ocampo. Elle établit des liens avec Borges, María Rosa Oliver, Bioy Casares et les membres de SUR. En 1943 elle rapporte de Patagonie et de Terre de Feu des paysages puissants[2]. Elle rencontre également Frida Kahlo et Diego Rivera au Mexique[2]. Elle rentre en France en 1946 et travaille à partir de 1948 pour l'agence Magnum comme photojournaliste. En 1950, elle se trouve réfugiée en Uruguay, chez Jules Supervielle et aussi Ingeborg Bayerthal, lors d'un départ forcé de l’Argentine, à la suite de la publication d'un reportage paru dans Life sur la vie de luxe menée par Eva Perón. Suspectée de communisme, elle est interdite de visa américain et est forcée en 1954 de quitter Magnum, qu'elle a rejoint en 1947 à l'invitation de Robert Capa[3].
En France, le ministère de la Culture lui décerne en 1980 le grand prix national des Arts pour la Photographie. Elle réalise en 1981 le portrait officiel du président François Mitterrand[2]. En 1991, elle est honorée par une grande rétrospective de son œuvre au Centre Georges-Pompidou. Elle a légué plus de deux cents photographies de cette exposition à l'État français.
Elle meurt à Paris en 2000[3]. Elle est inhumée à Paris, au cimetière du Montparnasse (12e division), tout près de sa maison atelier du 12, rue Lalande.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- André Malraux, 1935, 40 x 30 cm, Musée d'art de Toulon.
Expositions
[modifier | modifier le code]Expositions individuelles
[modifier | modifier le code]- - : Au pays des visages, trente ans d'art et de littérature à travers la caméra de Gisèle Freund : exposition-spectacle, Musée d'art moderne de la Ville de Paris[6].
- - : Fotografien 1932-1977 von Gisèle Freund, Rheinisches Landesmuseum, Bonn.
- : Gisèle Freund, Galerie municipale du Château d'eau, Toulouse.
- - : Gisèle Freund : itinéraires, Musée national d'Art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris.
- - : Gisèle Freund. Gesichter der Sprache : Schriftsteller um Adrienne Monnier Fotografien zwischen 1935 und 1940, Sprengel Museum, Hanovre.
- - : Malraux sous le regard de Gisèle Freund, Galerie nationale du Jeu de paume, Paris[7],[8].
- - : Susana Soca et sa constellation vues par Gisèle Freund, Maison de l'Amérique latine, Paris[9].
- 2008 expositions pour le centenaire de sa naissance :
- - : Gisèle Freund, l'oeil frontière, Fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent, Paris[12].
- - : Gisèle Freund, ce sud si lointain : photographies d'Amérique latine, Maison de l'Amérique latine, Paris.
- 6 novembre 2024 - 9 février 2024 ; Gisèle Freund, une écriture du regard, Pavillon Populaire, Montpellier
Expositions collectives
[modifier | modifier le code]- - : La Volonté de bonheur. Témoignages photographiques du Front populaire 1934-1938, Pavillon populaire, Montpellier ; photographies de Brassaï, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Nora Dumas, Gisèle Freund, André Kertész, François Kollar, Sam Lévin, Éli Lotar, Willy Ronis, David Seymour.
Récompenses et distinctions
[modifier | modifier le code]- 1977 : élue présidente de la Fédération Française des Associations des Photographes Créateurs.
- 1977 : invitée d'honneur des Rencontres de la photographie d'Arles[13].
- 1978 : prix culturel de la Société allemande de photographie.
- 1980 : Grand Prix national de la photographie.
- 1982 : Officier des Arts et Lettres.
- 1983 : Chevalier de la Légion d'Honneur.
- 1987 : Officier de l'ordre national du Mérite.
- 1989 : Docteur honoris causa du musée national de la photographie de l'université de Bradford[14].
Publications
[modifier | modifier le code]- La Photographie en France au XIXe siècle : essai de sociologie et d'esthétique., Paris, Maison des amis des livres Adrienne Monnier, 1936. Réédition : Paris, Christian Bourgois, 2011 (ISBN 978-2267022650).
- Mexique précolombien, Neuchâtel, Ides & Calendes, 1954.
- Le monde et ma caméra, Paris, Denoël Gonthier, 1970[15] ; réédition, Paris, Denoël, 2006 (ISBN 978-2207257920).
- Photographie et société, Paris, Éditions du Seuil, (ISBN 2-02-000660-X).
- Mémoires de l'œil, Paris, Seuil, 1977, 141 p.[16],[17].
- Carnets de Gisèle Freund, Paris Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, RMN-Grand Palais IMEC, (ISBN 978-2-7118-5925-2)
- Trois jours avec Joyce, Paris, Denoël, 1983, 2006 (ISBN 978-2207257937)
- Itinéraires, Paris, Albin Michel, 1985
- Frida Kahlo par Gisèle Freund, Albin Michel, (ISBN 978-2226250551)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://uvic2.coppul.archivematica.org/gisele-freund-fonds » (consulté le )
- Martine Ravache, « Gisèle Freund », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 215
- Brigitte Ollier, « Une figure de la photo. Célèbre pour ses portraits, Gisèle Freund est morte à 91 ans », Libération, (lire en ligne)
- Renaud Machart, « “Gisèle Freund, portrait intime d’une photographe visionnaire”, sur Arte : une vie et une œuvre sous le signe des écrivains », Le Monde, (lire en ligne)
- Didier Eribon (dir.), Catherine Gonnard, Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, Larousse, , 548 p. (ISBN 2-03-505164-9), p. 202
- Bertrand Girod de l'Ain, « Portraits de Gisèle Freund », Le Monde, (lire en ligne).
- Michel Guerrin, « Malraux face à Gisèle Freund », Le Monde, (lire en ligne).
- M. Ravache, « Gisele Freund raconte Malraux », Le Magazine littéraire, , p. 31-32.
- « Susana Soca et sa constellation vues par Gisèle Freund », sur Actuphoto (consulté le ).
- « Photojournalism and Portraiture Symposium. Tribute to Gisèle Freund on her 100th anniversary », sur Actuphoto (consulté le )
- « Gisèle Freund - Wiedersehen mit Berlin 1957-1962 », sur photography-now (consulté le ).
- Olivier Corpet, Gisèle Freund, l'œil frontière : Paris 1933-1940 (catalogue d'exposition), Paris Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, RMN-Grand Palais IMEC éd, , 222 p. (ISBN 978-2-7118-5924-5).
- « Édition 1977 », sur Rencontres de la photographie d'Arles (consulté le )
- Amanda Hopkinson, « Gisele Freund », sur The Guardian,
- Jean-Marie Dunoyer, « Images et souvenirs de Gisèle Freund », Le Monde, (lire en ligne)
- Jacques Mousseau, « Mémoires de l'œil, de G. Freund [compte-rendu] », Communication et langages, no 35, , p. 123 (lire en ligne ).
- Jean-Marie Dunoyer, « Mémoires de l'œil », Le Monde, (lire en ligne).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Guerrin et Emmanuel de Roux, « Les visages de Gisèle Freund », Le Monde, (lire en ligne).
- Catalogue de l'œuvre photographique Gisèle Freund, Paris, Centre Pompidou, 1991.
- Gisèle Freund, portrait, entretiens avec Rauda Jamis, Paris, éditions Des femmes, 1991 (ISBN 978-2721004222).
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Gisèle Freund, portrait intime d'une photographe visionnaire, Teri Wehn-Damisch (), Arte
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Naissance à Berlin-Schöneberg
- Naissance dans l'Empire allemand
- Naissance dans le royaume de Prusse
- Photographe allemande
- Photographe française
- Photographe allemand du XXe siècle
- Photographe français du XXe siècle
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- Photographe officiel du portrait du président de la République française
- Auteur d'ouvrage sur la photographie
- Lauréat du grand prix national de la photographie
- Personnalité de la liste Portraits de France
- Mort de la maladie d'Alzheimer
- Personnalité morte en exil
- Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 12)
- Naissance en décembre 1908
- Décès en mars 2000
- Décès dans le 14e arrondissement de Paris
- Décès à 91 ans