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Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien

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Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien
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Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, sous-titré roman néo-scientifique est un ouvrage romanesque d'Alfred Jarry achevé en 1898 et édité à titre posthume pour la première fois en 1911 chez Fasquelle[1]. On y suit les pérégrinations à travers Paris du Docteur Faustroll, pataphysicien, de son domestique Bosse-de-Nage, cynocéphale papion (babouin), et de l'huissier de justice René-Isidore Panmuphle, venu saisir les biens de Faustroll. C'est la Bible du Collège de 'Pataphysique, qui y a consacré de nombreuses exégèses.

Présentation

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Les Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien sont divisés en huit livres et quarante-et-un chapitres, suivis d'une table.

  1. Procédure
  2. Éléments de pataphysique
  3. De Paris à Paris par mer, ou le Robinson belge
  4. Céphalorgie
  5. Officiellement
  6. Chez Lucullus
  7. Khurmookum
  8. Éthernité

Sur son manuscrit, après le mot « Fin », Alfred Jarry a noté : « Ce livre ne sera publié intégralement que quand l'auteur aura acquis assez d'expérience pour en savourer toutes les beautés »[2].

Références à des personnalités existantes

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L'histoire contient de nombreuses références à des personnalités de l'époque. En voici quelques exemples[3][réf. incomplète] :

  • Bosse-de-Nage est fortement inspiré par l'écrivain belge Christian Beck[4], ancien collaborateur de Jarry.
  • Dans le livre III, « De Paris à Paris par mer, ou le Robinson belge », les personnages abordent plusieurs îles fictives. La première, celle de Bran, dans le chapitre XII, est décrite comme étant le corps du Baron Hildebrand de la mer d'Habundes. Il n'est mort et putréfié que du cerveau et des centres intérieurs de la moelle, inertie faisant qu'il n'est pas un homme mais une île. Vivent sur cette île des barbons blancs, ayant bâti une chapelle baptisée « Catholique maxime ». Le chapitre consacré à cette île est une pique contre Louis Lormel (le Louis L... à qui est dédié le chapitre), avec qui Jarry est alors fâché. La charogne est Lormel et ces barbons représentent ses propres amis de plus en plus tournés vers le catholicisme et la tradition.
  • Dans le chapitre XVI est présenté une île nommée Amorphe car étant « semblable à du corail mou, amiboïde et protoplasmique ». Elle est gouvernée par six rois, présentés successivement. Des spécialistes[Qui ?] ont cherché à déterminer qui se cachent derrière ces six personnages. Le premier serait Alphonse Allais, le second Pierre Quillard, le troisième Jules Renard, le cinquième Alfred Jarry lui-même ou Paul Ranson et le sixième Franc-Nohain (dédicataire du chapitre)[réf. souhaitée]. Quant à l'identité du quatrième, elle reste indéterminée.
  • Le chapitre XVII et l'île Fragrante sont principalement consacrés au peintre Paul Gauguin[réf. souhaitée]. Cette île est décrite comme « toute sensitive, et fortifiée de madrépores ». Son roi nu, se déplaçant dans une barque, est décrit étant « drapé […] de ciel et de verdure, comme la course en char d'un César, et roux comme sur un piédestal ». Cette description reprend les mots d'un poème de Jarry, intitulé comme un tableau du peintre auquel il fait allusion, L'Homme à la hache, publié en 1932 dans le recueil Les Minutes de sable mémorial[a]. Hors de l'entrelacs des seins jeunes et des croupes, les sibylles constatent la formule du bonheur « Soyez amoureuses et soyez mystérieuses ». Celle-ci reprend les titres de deux sculptures de l'artiste : Soyez amoureuses vous serez heureuses et Soyez mystérieuses. Le passage à propos de la lampe et des femmes effrayées par l'esprit des morts se terrant au creux de leur lit est basé sur le tableau Manao Tupapau. Celui-ci montre une femme dans son lit, avec derrière le tūpāpa’u, esprit des morts des croyances polynésiennes, que les Tahitiens font partir en laissant une lampe allumée pendant la nuit. Toujours sur cette île, un cul-de-jatte s'en fait expulser par ses habitants, personnage qui reviendra dans les chapitres XXX et XXXI, livre V. À travers ce personnage, l'auteur se moque de Pierre Loti, qui livre de l'Océanie, notamment à travers Le Mariage de Loti (Rarahu), une description très conventionnelle, à l'opposé de celles fournies par Gauguin. Ce cul-de-jatte essaye de grimper la plate-forme de L’Omnibus de Corinthe : c'est le nom d'une publication à laquelle Jarry collabora.

De la surface de Dieu

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Représentation graphique utilisée par le docteur Faustroll pour calculer la surface de Dieu.

Le dernier chapitre (Livre VIII, chapitre XLI) est consacré au calcul de la « surface de Dieu », et à sa démonstration[b], mêlant une vision du Christ[c], le théorème de Pythagore et le respect du dogme de la sainte trinité dans une symbolique mathématique et mystique. Faustroll y conclut que « DIEU EST LE POINT TANGENT DE ZÉRO ET DE L’INFINI. », et donc que « La 'Pataphysique est la science… ».

Allusions dans d'autres œuvres

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Notes et références

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Références

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  1. Version en ligne de la BnF: Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien: roman néo-scientifique, suivi de Spéculations, Alfred Jarry, 1 vol. (323 p.) in-12, Fasquelle, Paris, 1911
  2. Jarry 2010, p. 465.
  3. D'après les notes[Lesquelles ?] de l'édition Poésie/Gallimard de 1980
  4. Jarry 2010, p. 160-161.
  1. Voici ce poème L'Homme à la hache, également lisible ici : A l'horizon, par les brouillards, Les tintamarres des hasards, Vagues, nous armons nos démons Dans l'entre-deux sournois des monts. Au rivage que nous fermons Dome un géant sur les limons. Nous rampons à ses pieds, lézards. Lui, sur son char tel un César Ou sur un piédestal de marbre, Taille une barque en un tronc d'arbre Pour debout dessus nous poursuivre Jusqu'à la fin verte des lieues. Du rivage ses bras de cuivre Lèvent au ciel la hache bleue.
  2. À la même époque, Georg Cantor pose les premiers éléments mathématiques solides sur les infinis. On ne peut que songer à ce qu'il aurait pensé d'un tel raisonnement, où les infinis s'annulent comme de vulgaires entiers naturels...
  3. Le Christ en croix, décrit par la nonne mystique Anne-Catherine Emmerich (1774-1824), « qui vit la croix (que nous considèrerons comme symbole du Verbe de Dieu) en forme d'Y ».
  4. Voir René Daumal, Écrits pataphysiques, Au Digne de la Licorne, 2016.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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