George VI
George VI, né Albert Frederick Arthur George le à Sandringham (Norfolk) et mort le en ce même lieu, second fils du roi George V, est roi du Royaume-Uni et des autres dominions du Commonwealth britannique du jusqu'à sa mort. Il est également le dernier empereur des Indes, le dernier roi d'Irlande et le premier chef du Commonwealth.
Il n'était pas prévu que le prince Albert monte sur le trône. C'est pourquoi Albert passa les premières années de sa vie dans l'ombre de son frère aîné, David (futur Édouard VIII). Il servit dans la Royal Navy et la Royal Air Force durant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il remplit les habituels engagements publics de son rang. Il épousa Elizabeth Bowes-Lyon en 1923 et ils eurent deux filles, Élisabeth et Margaret.
À la mort de son père en 1936, son frère accéda au trône sous le nom d'Édouard VIII. Toutefois, moins d'un an plus tard, Édouard exprima le désir de se marier avec Wallis Simpson, une américaine deux fois divorcée. Pour des raisons politiques et religieuses, le Premier ministre Stanley Baldwin informa le roi qu'il ne pouvait pas l'épouser et rester roi. Édouard VIII choisit d'abdiquer et Albert, surmontant ses problèmes de bégaiement, monta sur le trône sous le nom de George VI, devenant ainsi le troisième monarque issu de la maison Windsor.
Durant le règne de George VI, la dislocation de l'Empire britannique et sa transition vers le Commonwealth s'accélérèrent. En effet, le parlement de l'État libre d'Irlande supprima toute référence au roi dans sa constitution et ce, le jour de l'accession au trône de ce dernier ; le pays devint officiellement une république en 1949 et quitta le Commonwealth.
George VI régna sur le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, mais le pays, malgré sa victoire, perdit son statut de grande puissance au profit des deux superpuissances de l'après-guerre : les États-Unis et l'Union soviétique. Après l’indépendance de l'Inde et du Pakistan en 1947, George resta roi de ces deux nations, mais le titre d'empereur des Indes fut abandonné.
Victime de problèmes de santé dans les dernières années de son règne, il mourut le d'une thrombose coronaire pendant son sommeil. Après son décès en 1952, sa fille aînée lui succéda sous le nom d'Élisabeth II.
Jeunesse
[modifier | modifier le code]Naissance et famille
[modifier | modifier le code]Le prince Albert naît dans la résidence secondaire de Sandringham House dans le comté de Norfolk sous le règne de son arrière-grand-mère, la reine Victoria[1],[2]. Il était le second fils du prince George, duc d'York (futur George V), lui-même second fils du prince de Galles (futur Édouard VII) et de la princesse de Galles, Alexandra de Danemark. Sa mère était la duchesse d'York (future reine Mary) qui était la fille aînée du duc et de la duchesse de Teck[3].
Le jour de sa naissance, le , coïncidait avec l'anniversaire de la mort de son arrière-grand-père, le prince consort Albert[4],[1],[5],[6]. Le prince de Galles écrivit au duc d'York que la reine Victoria, veuve d'Albert, avait été « quelque peu bouleversée » par l'annonce de la naissance. Deux jours plus tard, il lui écrivit à nouveau : « je pense vraiment qu'elle serait satisfaite si vous lui proposiez le nom d'« Albert[7],[6] » ». La reine fut apaisée par cette idée et écrivit à la duchesse d'York : « Je suis très impatiente de voir le nouveau-né, en un jour si triste mais qui le sera moins désormais », d'autant plus qu'il sera appelé par ce cher nom qui est synonyme de tout ce qui est grand et bon[6]. Le nouveau-né fut donc baptisé « Albert Frederick Arthur George » dans l'église St. Mary Magdalene près de Sandringham, trois mois plus tard[N 1]. En tant qu'arrière-petit-fils de la reine Victoria, il fut formellement appelé Son Altesse le prince Albert d'York dès sa naissance. Au sein de sa famille, il était couramment surnommé « Bertie[9],[1],[5],[10] ». Sa grand-mère maternelle, la duchesse de Teck, n'aimait pas le prénom qu'avait reçu le nouveau-né et elle écrivit prophétiquement qu'elle espérait que le dernier prénom « puisse supplanter le moins favorisé[11] ».
Ordre de succession
[modifier | modifier le code]Albert était le quatrième dans l'ordre de succession au trône britannique après son grand-père, son père et son frère aîné, David (le futur Édouard VIII). En 1898, la reine Victoria délivra des lettres patentes accordant aux enfants du fils aîné du prince de Galles le prédicat d'altesse royale.
Problèmes de santé
[modifier | modifier le code]Albert souffrait d'une santé fragile et était décrit comme « facilement effrayé et quelque peu pleurnichard[12] ». Albert et David furent confiés à des nourrices, comme cela était la norme de l'époque pour les familles aristocratiques, et leurs parents, le duc et la duchesse d'York, étaient donc peu présents avec eux. Albert était touché par un bégaiement qui dura de longues années et était forcé d'écrire avec sa main droite alors qu'il était naturellement gaucher. Il souffrait de genoux cagneux, qui l'obligèrent à porter des attelles correctrices[13], et de problèmes digestifs chroniques.
Mort de la reine Victoria
[modifier | modifier le code]La reine Victoria mourut le et le prince de Galles lui succéda sous le nom d'Édouard VII. Le duc d'York devint le premier dans l'ordre de succession au trône alors que ses fils David et Albert passaient respectivement à la deuxième et à la troisième place.
Éducation et carrière militaire
[modifier | modifier le code]Entrée au Royal Naval College
[modifier | modifier le code]En 1909, Albert entra au Royal Naval College d'Osborne. En 1911, il arriva dans les derniers de sa promotion lors de l'examen final mais intégra néanmoins le Royal Naval College de Dartmouth[14],[15],[16]. Lorsqu'Édouard VII mourut en 1910, le père d'Albert devint roi sous le nom de George V. Édouard devint prince de Galles et Albert se trouvait à présent en second dans l'ordre de succession[17].
Carrière maritime
[modifier | modifier le code]Albert passa les six premiers mois de l'année 1913 à bord du navire d'entraînement HMS Cumberland aux Caraïbes et sur la côte orientale du Canada[18]. Il embarqua ensuite en tant qu'aspirant sur le HMS Collingwood le et passa trois mois en Méditerranée. Ses collègues officiers lui donnèrent le surnom de « Mr. Johnson[19] ». Un an plus tard, il commença son service pendant la Première Guerre mondiale. Il reçut une citation militaire pour son rôle d'officier de tourelle à bord du HMS Collingwood durant la bataille du Jutland qui fut le principal engagement naval de la guerre. Il ne participa pas à d'autres combats, principalement du fait de problèmes de santé causés par un ulcère gastro-duodénal pour lequel il fut opéré en [20]. En , il fut nommé officier à la base aérienne d'entraînement du Royal Naval Air Service à Cranwell[21]. Avec la création de la Royal Air Force (RAF) deux mois plus tard et le transfert de la base de Cranwell de la marine à l'armée de l'air, Albert intégra la Royal Air Force[20]. Il fut nommé officier commandant à Cranwell et y resta jusqu'en [21]. Il fut le premier membre de la famille royale à obtenir son brevet de pilotage[22],[16]. Dans les dernières semaines de la guerre, il servit au sein de l'état-major de l'unité de bombardement stratégique de la RAF à Nancy[23]. Après la dissolution de cette unité à la fin de la guerre, il resta deux mois sur le continent avant de revenir en Grande-Bretagne[24].
Université de Cambridge
[modifier | modifier le code]En , Albert entra au Trinity College de l’université de Cambridge où il étudia l'histoire, l'économie et l'instruction civique pendant un an[25],[26]. C’est à cette époque-là qu’il aurait prononcé sur la famille royale cette phrase restée célèbre : « Nous ne sommes pas une famille. Nous sommes une entreprise. »[27] Le , il fut fait duc d'York, comte d'Inverness et baron Killarney[2]. Il commença alors à réaliser des missions plus royales. Il représentait son père lors des événements publics et ses visites de mines de charbon, d'usines et de dépôts ferroviaires lui valurent le surnom de « prince industriel[28],[29],[30] ». Son bégaiement, son embarras à ce sujet, associé à sa timidité le rendaient bien moins impressionnant que son frère aîné. Il était cependant sportif et aimait jouer au tennis[31]. Il s'intéressa aux conditions de travail et devint président de l’Industrial Welfare Society qui organisait, entre autres, des camps d'été pour mélanger les jeunes d'origines sociales variées[32],[33].
Mariage
[modifier | modifier le code]Rencontre de sa future épouse
[modifier | modifier le code]À une époque où les membres de familles royales se mariaient entre eux, il était inhabituel qu'Albert ait eu la liberté de choisir une future femme. En 1920, il rencontra pour la première fois depuis son enfance, Lady Elizabeth Bowes-Lyon, la plus jeune fille du comte et de la comtesse de Strathmore et Kinghorne[34],[35]. Il était déterminé à l'épouser, mais elle refusa deux fois ses avances en 1921 et 1922, apparemment parce qu'elle n'était pas prête à faire les sacrifices nécessaires pour rejoindre la famille royale[36]. Après une période de séduction prolongée, Elizabeth accepta de l'épouser[37],[38].
Cérémonie de mariage
[modifier | modifier le code]Ils se marièrent le dans l'abbaye de Westminster. La nouvelle British Broadcasting Company souhaitait enregistrer et diffuser l'événement par radio, mais le chapitre de l'abbaye mit son veto à cette idée même si le doyen Herbert Edward Ryle y était favorable[39]. Elizabeth devint ainsi Son Altesse Royale la duchesse d'York. Ce mariage avec une personne extérieure à une famille royale était considéré comme un signe de modernité[40].
Voyages du couple
[modifier | modifier le code]De à , le duc et la duchesse visitèrent le Kenya, le protectorat d'Ouganda et le Soudan anglo-égyptien avec des escales au canal de Suez et à Aden. Le couple se livra à la chasse au gros gibier pendant son voyage[41].
Bégaiement
[modifier | modifier le code]En raison de son bégaiement, Albert craignait de parler en public[42]. Après son discours de clôture de l'Exposition impériale britannique à Wembley le , qui fut un supplice pour l'auditoire et pour lui-même[43],[33], il commença à voir Lionel Logue, un orthophoniste australien. Le duc et Logue se livrèrent à des exercices de respiration et la duchesse s'entraîna patiemment avec lui[44],[45] ; il fut ainsi capable de parler avec moins d'hésitation[46],[47]. Avec sa meilleure élocution, Albert inaugura le Parlement australien de Canberra durant une visite de l'Empire britannique en 1927[48],[49]. Son trajet maritime jusqu'en Australie, la Nouvelle-Zélande et les Fidji le fit passer en Jamaïque où il joua en double au tennis avec un partenaire noir, ce qui était inhabituel pour l'époque et fut localement considéré comme un signe de tolérance[50].
Descendance
[modifier | modifier le code]Le duc et la duchesse d'York eurent deux enfants : Élisabeth (surnommée « Lilibet » par sa famille) et Margaret. Le couple et ses deux filles vécurent une vie relativement abritée dans leur résidence londonienne de Piccadilly où ils formaient une famille soudée et aimante[51]. En 1931, le Premier ministre du Canada Richard Bedford Bennett proposa que le duc devienne gouverneur général du Canada, mais cette proposition fut rejetée par le roi George V sur les conseils de ses ministres[52].
Crise constitutionnelle de 1936
[modifier | modifier le code]Mort du roi George V
[modifier | modifier le code]George V avait de forts doutes au sujet du prince Édouard et déclara : « Je prie Dieu que mon fils aîné [Édouard] n'ait jamais ni femme ni enfant, et que rien n'empêche Bertie et Lilibet d'accéder au trône[53] ». Le , George V mourut et David monta sur le trône sous le nom d'Édouard VIII. Le prince Albert et ses trois frères, David, Henry et George se relayèrent pour assurer la garde devant la dépouille de leur père placé dans un cercueil fermé dans Westminster Hall.
Question maritale du roi
[modifier | modifier le code]Comme Édouard VIII n'était pas marié et n'avait aucun enfant, Albert devint l'héritier présomptif au trône. Le , Édouard VIII abdiqua pour épouser sa maîtresse, Wallis Simpson, une mondaine américaine qui avait divorcé de son premier mari et était en procédure de divorce avec son second. Édouard VIII avait été informé par le Premier ministre, Stanley Baldwin, qu'il ne pourrait pas rester roi et épouser une femme divorcée dont les précédents maris étaient encore en vie. Édouard VIII préféra renoncer au trône plutôt qu'à sa relation avec Simpson. Albert devint donc roi, une fonction qu'il était réticent à accepter[54]. La veille de l'abdication, il se rendit à Londres pour voir sa mère. Il écrivit dans son journal : « quand je lui ai dit ce qu'il s'était passé, j'ai craqué et fondu en larmes comme un enfant[55] ».
Abdication d'Édouard VIII
[modifier | modifier le code]Le jour de l'abdication, le parlement de l'État libre d'Irlande retira toute mention directe du monarque dans la Constitution irlandaise. Le lendemain, il vota l’External Relations Act qui faisait du roi le représentant de l'Irlande dans les questions de politique internationale. Les deux actes transformaient techniquement l'État libre d'Irlande en république, mais sans retirer ses liens avec le Commonwealth[56].
Le courtisan et journaliste Dermot Morrah avança qu'il y eut une brève période de spéculation sur les avantages de contourner Albert (et ses enfants) et son frère Henry en faveur du quatrième fils de George V, George de Kent. Il semble que cela était basé sur le fait que le prince George était à ce moment le seul frère d'Édouard à avoir un fils[57],[58].
Roi du Royaume-Uni
[modifier | modifier le code]Accession au trône et couronnement
[modifier | modifier le code]Albert prit le nom de « George VI » pour mettre l'accent sur la continuité avec son père et restaurer la confiance dans la monarchie[59],[60]. Le début de son règne fut marqué par les questions entourant son prédécesseur et frère dont les titres et les fonctions restaient à définir. Il avait été introduit comme Son Altesse Royale par le prince Édouard lors de son discours d'abdication[61],[62], mais George VI considérait qu'il avait perdu le droit de porter des titres royaux comme Altesse royale en renonçant au trône[63]. Pour régler la question, la première décision du nouveau roi fut d'accorder à son frère le titre de Son Altesse Royale le duc de Windsor, mais les lettres patentes créant le duché empêchaient sa femme ou ses futurs enfants de porter des titres royaux. George VI fut également obligé de racheter à Édouard les résidences royales de Balmoral et de Sandringham House de même que les propriétés privées qui ne lui furent pas automatiquement transmises[64]. Trois jours après son accession au trône, le jour de son 41e anniversaire, il fit entrer sa femme, la nouvelle reine consort, dans l'ordre de la Jarretière[65].
Le couronnement de George VI eut lieu le , la date qui avait été fixée pour le couronnement de son frère. En rupture avec la tradition, la reine Mary assista à la cérémonie pour montrer son soutien à son fils[66]. Il n'y eut pas de darbâr organisé à Delhi comme cela avait été le cas pour son père, car le coût aurait été prohibitif pour le gouvernement de l'Inde[67]. La montée en puissance du nationalisme indien signifiait également qu'une visite du couple royal aurait au mieux été ignorée[68], et une absence prolongée de Grande-Bretagne aurait été jugée néfaste dans la période tendue avant la Seconde Guerre mondiale. Deux tournées outre-mer furent néanmoins entreprises en France et en Amérique du Nord car cela présentait des avantages stratégiques significatifs en cas de guerre[69].
Premières tensions en Europe
[modifier | modifier le code]La probabilité grandissante d'une guerre en Europe domina le début du règne de George VI. Le roi était constitutionnellement forcé de soutenir la politique d'apaisement du Premier ministre Neville Chamberlain[13],[70]. Le couple royal invita néanmoins Chamberlain à apparaître avec lui sur le balcon de Buckingham à son retour de Munich en 1938. Cette association publique de la monarchie avec une personnalité politique était exceptionnelle car les apparitions au balcon étaient traditionnellement restreintes à la famille royale[13]. Bien que populaire auprès de l'opinion publique, la politique de Chamberlain envers Adolf Hitler était critiquée par une partie de la Chambre des communes, ce qui poussa l'historien John Grigg à décrire le comportement du roi en s'associant d'aussi près avec un homme politique comme « l'acte le plus inconstitutionnel d'un souverain britannique dans le siècle actuel[71] ».
Visites en Amérique du Nord
[modifier | modifier le code]En et , le couple royal visita le Canada et les États-Unis. Il fut rejoint à Ottawa par le Premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King[72] qui les présenta comme roi et reine du Canada[73],[74]. George VI fut le premier souverain régnant du Canada à se rendre en Amérique du Nord même s'il s'y était déjà rendu en tant que prince Albert et duc d'York. Le gouverneur général du Canada John Buchan et Mackenzie King espéraient que la présence du roi au Canada démontrerait les principes du Statut de Westminster de 1931 qui reconnaissait la pleine souveraineté des dominions et stipulait que chacun représentait une monarchie séparée. Dans sa résidence canadienne de Rideau Hall, George VI approuva personnellement les lettres de créance du nouvel ambassadeur américain au Canada, Daniel C. Roper. L'historien officiel de cette visite royale, Gustave Lanctot, déclara : « Lorsque Leurs Majestés entrèrent dans leur résidence canadienne, le Statut de Westminster devint pleinement réalité : le roi du Canada était rentré chez lui[75] ».
L'ensemble du voyage était destiné à réduire le fort sentiment isolationniste en Amérique du Nord concernant les tensions en Europe. Même si l'objectif de la tournée était essentiellement politique, pour renforcer le soutien au Royaume-Uni dans la guerre à venir, le couple royal fut accueilli avec enthousiasme par le public[76],[77],[78]. La crainte que George VI ne soit négativement comparé avec son prédécesseur Édouard VIII fut dissipée[79]. Le roi et la reine se rendirent à la foire internationale de New York et séjournèrent avec le président Franklin D. Roosevelt à la Maison-Blanche et à sa résidence privée de Hyde Park[80]. Le couple royal forgea une relation d'amitié avec le président et cela eut un impact important sur les relations entre le Royaume-Uni et les États-Unis dans la guerre qui suivit[81],[82],[83].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En , le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande déclarèrent la guerre à l'Allemagne nazie[84],[85]. Parmi les dominions de Sa Majesté, seule l'Irlande fit savoir qu'elle resterait neutre[86]. George VI et son épouse refusèrent de quitter la capitale britannique malgré les bombardements allemands. Même s'ils résidèrent officiellement au palais de Buckingham tout au long de la guerre, ils passaient généralement leurs nuits dans le château de Windsor[87],[88]. Le premier raid aérien allemand sur Londres, le , tua plusieurs centaines de personnes essentiellement dans l’East End[89]. Le , le roi et la reine faillirent être tués lorsque deux bombes allemandes explosèrent dans une cour du palais de Buckingham alors qu'ils s'y trouvaient[90]. La reine commenta : « Je suis heureuse que nous ayons été bombardés. Cela me fait sentir que nous sommes l'égal de l’East End[91],[92],[93] ». La famille royale était représentée partageant les mêmes dangers et privations que le reste du pays. Elle était soumise au rationnement et la Première dame des États-Unis Eleanor Roosevelt nota le rationnement de la nourriture et de l'eau du bain pendant un séjour dans un palais de Buckingham non-chauffé et barricadé[94]. En , le frère du roi, George de Kent, fut tué lors du crash de son hydravion militaire en Écosse[95],[96].
En 1940, Winston Churchill succéda à Neville Chamberlain au poste de Premier ministre, même si George VI aurait préféré nommer Lord Halifax[97]. Le roi fut déçu de la nomination par Churchill de Lord Beaverbrook au Cabinet mais Churchill et lui développèrent la « relation personnelle la plus étroite entre un monarque et un Premier ministre dans l'histoire moderne britannique[98] ». À partir de , les deux hommes se rencontrèrent en privé chaque jeudi pendant plusieurs heures pour discuter de la guerre[99].
Tout au long de la guerre, le couple royal s'efforça de soutenir le moral de la population britannique en se rendant sur les sites des bombardements et des usines de munitions. Le roi se rendit également auprès des troupes en France en , en Afrique du Nord et à Malte en , en Normandie en , dans le sud de l'Italie en et dans les Pays-Bas en de la même année[100]. Leur popularité auprès du public et leur détermination apparemment sans limites assurèrent leur place de symbole de la résistance de la nation[101]. Le , les foules en liesse criaient devant le palais de Buckingham, We want the King ! (« Nous voulons le Roi ! »). George VI invita donc Churchill à apparaître avec lui sur le balcon du palais comme il l'avait fait avec Chamberlain sept ans plus tôt[102]. Au soir du , son discours retransmis sur la BBC, station radio alors en pleine heure de gloire, est écouté par un taux record de 80 % des Britanniques[103]. En , George VI s'adressa aux Nations unies pour leur première Assemblée qui fut organisée à Londres et réaffirma « [sa] conviction dans l'égalité des droits des hommes et des femmes et des nations grandes ou petites[104] ».
Dissolution de l'Empire britannique et développement du Commonwealth
[modifier | modifier le code]Le règne de George VI vit l'accélération de la dissolution de l'Empire britannique et son remplacement par le Commonwealth. Le Statut de Westminster de 1931 avait déjà officiellement reconnu les résolutions des conférences impériales de 1926 et 1930 stipulant que les dominions étaient des États égaux au Royaume-Uni. Néanmoins, trois d'entre-eux ne disposaient pas encore d'une pleine souveraineté, le Royaume-Uni possédait un pouvoir sur les constitutions du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Le processus de transformation d'un Empire à une association volontaire d'États souverains avec le Commonwealth après la Seconde Guerre mondiale se développa sous le mandat du Premier ministre Clement Attlee[105]. L'Inde britannique se divisa en deux dominions indépendants, l'Inde et le Pakistan, en 1947[106]. George VI abandonna le titre d'empereur des Indes et devint roi de l'Inde et du Pakistan. Peu après éclata la première guerre indo-pakistanaise. Roi des deux pays, le monarque resta neutre et ne se mêla pas du conflit. Il cessa d'être roi de l'Inde en 1950 lorsque le pays devint une république au sein du Commonwealth, mais resta roi du Pakistan jusqu'à sa mort. D'autres pays quittèrent le Commonwealth comme la Birmanie en , la Palestine (divisée entre Israël et les États arabes) en et l'Irlande en [107].
En 1947, le roi et sa famille se rendirent en Afrique du Sud[108]. Le Premier ministre sud-africain, Jan Smuts, se préparait à des élections et espérait profiter politiquement de la visite[109]. George VI fut cependant consterné quand le gouvernement sud-africain lui demanda de ne serrer la main qu'à des Blancs[110] et fit référence à ses gardes du corps sud-africains comme à la « Gestapo »[111],[112]. Malgré la tournée royale, Jan Smuts perdit les élections de et le nouveau gouvernement renforça la politique de ségrégation raciale en instaurant l'apartheid.
Dégradation de son état de santé
[modifier | modifier le code]Le stress de la guerre avait épuisé la santé du roi[113],[114],[115] : son tabagisme déjà important[116] fut à l'origine d'un cancer du poumon et d'autres problèmes de santé dont l'athérosclérose l'affaiblirent. La princesse Élisabeth, l'héritière présomptive, remplaça de plus en plus souvent le roi dans ses fonctions publiques. Une tournée prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande fut repoussée, car le roi avait été victime d'une embolie dans la jambe droite qui fut opérée en [117]. Cette tournée fut réorganisée pour que la princesse Élisabeth et son époux, Philip Mountbatten, remplacent le couple royal. Le roi fut suffisamment en état pour ouvrir le Festival of Britain en , mais il subit une pneumonectomie le pour une tumeur maligne[118],[119]. Lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement en , le discours du Trône fut lu par le lord chancelier, Lord Simonds[120]. Son allocution de Noël de 1951 fut enregistrée en plusieurs parties qui furent regroupées pour la diffusion[121].
Mort et funérailles
[modifier | modifier le code]Le , malgré les conseils de ses proches, George VI se rend à l'aéroport de Londres-Heathrow pour assister au départ de la princesse Élisabeth et du prince Philip vers l'Australie. C’est la dernière fois que le souverain, malade et physiquement affaibli, apparaît en public.
La journée du 6 février 1952
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du 5 au 6 février 1952, âgé de 56 ans, il meurt dans son sommeil d’une thrombose coronaire dans sa résidence de Sandringham House. À 7 h 30 du matin, son valet de pied venu le réveiller découvre le corps inanimé du souverain. Il transmet la nouvelle par téléphone au palais de Buckingham en utilisant une phrase codée (« Hyde Park Corner ») afin d'éviter que les standardistes soient informées de la mort du roi[122].
La princesse Élisabeth apprend la nouvelle alors qu'elle se trouve au Kenya, sur le chemin de retour de son voyage en Australie. Elle devient la reine Élisabeth II à l'âge de 25 ans.
La nouvelle est rendue publique à 11 h par un journaliste de la BBC, John Snagge, qui prononce ces mots : « C’est avec la plus grande tristesse que nous faisons l’annonce suivante… ». La nouvelle est répétée à sept reprises à un intervalle de quinze minutes, puis la radio cesse d'émettre pendant cinq heures. La cloche Great Tom de la cathédrale Saint‑Paul sonne chaque minute pendant deux heures, ainsi que les cloches de l'abbaye de Westminster. La cloche de Sébastopol, trophée installé au château de Windsor, qui ne sonne qu’à la mort d'un monarque, sonne 56 fois, autant que d'années de la vie de George VI, entre 13 h 27 et 14 h 22.
La Chambre des communes se réunit peu avant midi pour exprimer sa douleur et son deuil[123]. Le conseil d'accession se réunit à 17 heures au palais Saint-James et proclame solennellement la princesse Élisabeth reine du Royaume-Uni.
Les funérailles (15 février)
[modifier | modifier le code]Le cercueil de George VI est transporté le 12 février de l'église Sainte-Marie-Madeleine au palais de Westminster, où, pendant trois jours, des milliers de personnes défilent devant la dépouille du roi afin de lui rendre un dernier hommage[124].
Ses funérailles d'État ont lieu le . À 9 h 30, le cercueil quitte Westminster Hall porté par huit soldats des Grenadier Guards, puis placé sur un affût de canon, le même qui servit pour George V). Il est drapé de l'étendard royal, au sommet duquel sont placés la couronne impériale d'apparat, un orbe et un sceptre ainsi qu'une couronne faites de fleurs d'orchidées et de lys. Le cercueil est tiré par un groupe de marins sur les 5,6 km qui séparent New Palace Yard de la gare de Paddington, d’où il part vers Windsor en train. Au cours de la procession dans Londres, plusieurs chefs d'État et membres de familles royales marchent derrière le cercueil, dont le roi de Norvège Haakon VII, le roi de Danemark Frédéric IX, le roi de Suède Gustave VI Adolphe, le roi de Grèce Paul Ier, le président de la République française Vincent Auriol, le prince Albert de Belgique (représentant son frère, le roi Baudouin), le duc de Windsor (frère de George VI, ex-Édouard VIII) ou le duc d'Édimbourg (son gendre)[125].
Lorsque le convoi funèbre arrive à Windsor, le cortège est similaire à celui de Londres, mais de taille réduite. Après une cérémonie religieuse, George VI est inhumé dans le Royal Vault, un caveau situé dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.
Suites (1969-2022)
[modifier | modifier le code]Le , son cercueil est transféré dans le mémorial George VI de la chapelle Saint-George[126].
En 2002, la dépouille de son épouse, la reine mère Elizabeth, et les cendres de la princesse Margaret, sont aussi placées dans cette chapelle.
En 2022, soixante-dix ans après la mort de George VI, c'est le cercueil de la reine Élisabeth II qui est placé dans la même chapelle.
Postérité
[modifier | modifier le code]Selon le travailliste George Hardie, la crise d'abdication de 1936 fit « plus pour le républicanisme que cinquante années de propagande[N 2] ». George VI écrivit à son frère Édouard après son abdication qu'il avait assumé avec réticence « un trône à bascule » (dans le sens de trône dépendant de la stricte succession) et qu'il essayait de « le rendre à nouveau stable[N 3] ». George VI était devenu roi à un moment où le soutien du public à la monarchie était en plein déclin. Durant son règne, les Britanniques endurèrent les difficultés de la guerre et le pouvoir impérial dans les colonies sombra. Cependant, son image d'homme de famille respectueux et son courage personnel restaurèrent la popularité de l'institution monarchique[129],[130]. Il fut le fondateur d'un nouveau Royaume-Uni, privé de ses dominions et d'une Irlande devenue indépendante, mais riche d'un capital humain qui avait fait corps avec la monarchie. L'homme timide s'était révélé un chef dévoué à ses sujets qui le lui rendirent dans leur respect pour sa fille, Élisabeth II. Le roi ou la reine du Royaume-Uni étaient devenus l'âme de la Nation.
La croix de George VI et la médaille de George furent créées à l'initiative du roi pendant la Seconde Guerre mondiale pour récompenser les actes de bravoure des civils[131],[132]. Il l'accorda à l’« île forteresse de Malte » en 1943[133]. Le gouvernement français lui décerna l’ordre de la Libération en 1960 à titre posthume et il devint ainsi le seul allié, avec Churchill, à la recevoir[134].
Le roi a donné son nom à un détroit en Antarctique, une station de métro, une autoroute de Vancouver, un hôpital de Londres, un lac artificiel d'environ 1,4 km2 près de l'aéroport de Heathrow, et à une course de chevaux du Royaume-Uni.
George VI a été interprété à l'écran par :
- Anthony Andrews dans la série Cambridge Spies (2003).
- Mick Rose dans le téléfilm Ike. Opération Overlord (2004).
- Iain Glen dans le téléfilm Into the Storm (2009).
- Colin Firth dans le film Le Discours d'un roi (2010) qui reçut quatre Oscars dont celui du meilleur acteur [135].
- Laurence Fox dans le film W.E. (2011).
- Samuel West dans le film Week-end royal (2012).
- Jared Harris dans la série télévisée The Crown (2016).
- James Purefoy dans le film Churchill (2017).
- Ben Mendelsohn dans le film Les Heures sombres (2017).
Titres et armoiries
[modifier | modifier le code]Titulature
[modifier | modifier le code]- – : Son Altesse le prince Albert d'York
- – : Son Altesse Royale le prince Albert d'York
- – : Son Altesse Royale le prince Albert de Cornouailles et d'York
- – : Son Altesse Royale le prince Albert de Galles
- – : Son Altesse Royale le prince Albert
- – : Son Altesse Royale le duc d'York
- – : Sa Majesté le roi
- – : Sa Majesté Impériale le roi-empereur (par rapport à l'Inde britannique)
George porta de nombreux titres royaux au cours de sa vie, mais sa position de souverain faisait également de lui le commandant en chef des Forces armées du Canada et du Royaume-Uni[136],[137].
Armoiries
[modifier | modifier le code]En tant que duc d'York, Albert portait les armoiries royales du Royaume-Uni différenciées par un lambel de trois points argent dont le central présentait une ancre azur ; cette différence avait été accordée à son père George V lorsqu'il était duc d'York et elle fut également placée sur les armoiries de son petit-fils, le prince Andrew d'York. Lors de son règne, il portait les armoiries royales non différenciées[138].
-
Armoiries du duc Albert d'York.
-
Armoiries de George VI du Royaume-Uni.
-
Armoiries de George VI du Royaume-Uni (en Écosse).
-
Armoiries au Canada.
Distinctions étrangères
[modifier | modifier le code]- Collier de l'ordre suprême du Soleil (royaume d'Afghanistan, 1928).
- Grand cordon de l’ordre de Léopold (Belgique, 1918).
- Chevalier grand-croix de l'ordre des Saints-Cyrille-et-Méthode (royaume de Bulgarie, 1938).
- Chevalier de l’ordre de l'Éléphant (Danemark, 1920).
- Grand-croix avec diamants de l'ordre de Dannebrog (Danemark, 1948).
- Grand cordon de l'ordre de Mohamed Ali (royaume d'Égypte, 1927).
- Commandeur de la Legion of Merit (États-Unis, 1945).
- Grand-croix de l’ordre de l'Étoile de l'Éthiopie (Empire éthiopien, 1924).
- Grand-croix de la Légion d'honneur (France, 1917).
- Compagnon de la Libération (France, à titre posthume par décret du ).
- Grand-croix de l’ordre du Rédempteur (Grèce).
- Grand-croix de l'ordre du Phénix (Grèce).
- Chevalier grand-croix de l'ordre des Saints-Georges-et-Constantin (Grèce, 1938).
- Grand cordon de l'ordre des deux Rivières (royaume d'Irak, 1933).
- Collier de l'ordre des Hachémites (it) (royaume d'Irak, 1943).
- Collier de l'ordre des Pahlavi (État impérial d'Iran, 1948).
- Chevalier grand-croix de l'ordre militaire de Savoie (Italie, 1917).
- Grand cordon de l'ordre du Chrysanthème (Japon, 1937).
- Grand cordon avec collier de l'ordre de Ali ibn Hussein (Jordanie, 1949).
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco, 1937).
- Première classe de l'ordre d'Ojaswi Rajanya (en) (Népal, 1946).
- Grand-croix de l'ordre militaire de Guillaume (Pays-bas).
- Première classe de l'écharpe des trois ordres (en) (Portugal, 1939).
- Grand-croix de l'ordre de Carol Ier (royaume de Roumanie, 1922).
- Quatrième classe de l'ordre de Saint-Vladimir (Empire de Russie, 1917).
- Chevalier grand croix de l'ordre de l'Étoile de Karageorge (royaume de Serbie, 1939).
- Grand-croix de l'ordre de l'Aigle blanc de Serbie (royaume de Serbie, 1918).
- Chevalier de l'ordre des Séraphins (Suède, 1937).
- Chevalier de l'ordre de la Dynastie Chakri (Thaïlande, 1938).
Ascendance
[modifier | modifier le code]Descendance
[modifier | modifier le code]- George VI (1895-1952), roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (1936-1952)
x Elizabeth Bowes-Lyon (1900-2002), reine consort (1936-1952), reine mère (1952-2002)- Élisabeth II (1926-2022), reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande-du-Nord entre 1952 et 2022
x Philip Mountbatten (1921-2021), prince de Grèce et de Danemark (1921-1947), duc d'Édimbourg (1947-2021) - Margaret (1930-2002), comtesse de Snowdon (1961-2002)
x Antony Armstrong-Jones (1930-2017), comte de Snowdon (1961-2017)- David Armstrong-Jones (1961), comte de Snowdon depuis 2017
x Serena Stanhope (1970), comtesse de Snowdon depuis 2017- Charles Armstrong-Jones (1999), vicomte Linley depuis 2017
- Margarita Armstrong-Jones (2002)
- Sarah Armstrong-Jones (1964)
x Daniel Chatto (1957)- Samuel Chatto (1996)
- Arthur Chatto (1999)
- David Armstrong-Jones (1961), comte de Snowdon depuis 2017
- Élisabeth II (1926-2022), reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande-du-Nord entre 1952 et 2022
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ses parrains étaient la reine Victoria (son arrière-grand-mère, qui fut représentée par sa grand-mère, la princesse de Galles), le grand-duc et la grande-duchesse de Mecklembourg (son grand-oncle et sa grand-tante maternels, représentés par le duc de Teck et la princesse Maud de Galles), l'impératrice allemande (sa grand-tante paternelle, représentée par sa tante paternelle, la princesse Victoria), le prince héritier du Danemark (son grand-oncle représenté par le prince de Galles), le duc de Connaught (son grand-oncle), la duchesse de Fife (sa tante paternelle) et Adolphe de Cambridge (son oncle maternel)[8].
- George Hardie à la Chambre des communes britanniques le [127].
- Lettre de George VI au duc de Windsor[128].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « George VI » (voir la liste des auteurs).
- Rhodes James 1998, p. 90.
- Weir 1996, p. 329.
- Weir 1996, p. 322-323, 329.
- Judd 1982, p. 3.
- Townsend 1975, p. 15.
- Wheeler-Bennett 1958, p. 7-8.
- Judd 1982, p. 4-5.
- The Times, , p. 11.
- Judd 1982, p. 6.
- The Duke of Windsor, A King's Story, Londres, Cassell & Co Ltd, , p. 9
- Bradford 1989, p. 2.
- Wheeler-Bennett 1958, p. 17-18.
- H. C. G. Matthew, « George VI (1895-1952) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,
- Bradford 1989, p. 41-45.
- Judd 1982, p. 21-24.
- Rhodes James 1998, p. 91.
- Judd 1982, p. 22-23.
- Judd 1982, p. 26.
- Judd 1982, p. 28.
- Bradford 1989, p. 55-76.
- RAF Cranwell : College History, Royal Air Force (lire en ligne)
- Judd 1982, p. 45.
- Andrew Boyle, Trenchard Man of Vision, St. James's Place, Londres, Collins, , chap. 13, p. 360
- Judd 1982, p. 44.
- Judd 1982, p. 47.
- Wheeler-Bennett 1958, p. 128-131.
- (en) Judd, Denis, George VI, I.B.Tauris, , 288 p. (ISBN 978-1-78076-071-1), p. 49
- Current Biography 1942, p. 280.
- Judd 1982, p. 72.
- Townsend 1975, p. 59.
- Judd 1982, p. 52.
- Judd 1982, p. 77-86.
- Rhodes James 1998, p. 97.
- Rhodes James 1998, p. 94-96.
- Vickers 2006, p. 31 et 44.
- Bradford 1989, p. 106.
- Bradford 1989, p. 77.
- Judd 1982, p. 57-59.
- John Reith, Into the Wind, Londres, Hodder and Stoughton, , p. 94
- Andrew Roberts, The House of Windsor, Londres, Cassell & Co., , 104 p. (ISBN 0-304-35406-6), p. 57-58
- Judd 1982, p. 89-93.
- Judd 1982, p. 49.
- Judd 1982, p. 93-97.
- Judd 1982, p. 98.
- Rhodes James 1998, p. 98.
- Current Biography 1942, p. 294-295.
- Judd 1982, p. 99.
- Judd 1982, p. 106.
- Rhodes James 1998, p. 99.
- Shawcross 2009, p. 273.
- Judd 1982, p. 111, 225, 231.
- Howarth 1987, p. 53.
- Ziegler 1990, p. 199.
- Judd 1982, p. 140.
- Wheeler-Bennett 1958, p. 286.
- Townsend 1975, p. 93.
- Howarth 1987, p. 63.
- Judd 1982, p. 135.
- Howarth 1987, p. 66.
- Judd 1982, p. 141.
- Judd 1982, p. 144.
- Sinclair 1988, p. 224.
- Howarth 1987, p. 143.
- Ziegler 1990, p. 326.
- Bradford 1989, p. 223.
- Bradford 1989, p. 214.
- Vickers 2006, p. 175.
- Bradford 1989, p. 209.
- Bradford 1989, p. 269, 281.
- Sinclair 1988, p. 230.
- Christopher Hitchens, « Mourning will be brief », The Guardian, (lire en ligne)
- Library and Archives Canada, « Biography and People > A Real Companion and Friend > Behind the Diary > Politics, Themes, and Events from King's Life > The Royal Tour of 1939 », Queen's Printer for Canada (consulté le )
- Arthur Bousfield et Garry Toffoli, Royal Spring : The Royal Tour of 1939 and the Queen Mother in Canada, Toronto, Dundurn Press, , 96 p. (ISBN 1-55002-065-X, lire en ligne), p. 60, 66
- Gustave Lanctot, Royal Tour of King George VI and Queen Elizabeth in Canada and the United States of America 1939, Toronto, E.p. Taylor Foundation,
- William Galbraith, « Fiftieth Anniversary of the 1939 Royal Visit », Canadian Parliamentary Review, Ottawa, Commonwealth Parliamentary Association, vol. 12, , p. 7-9 (lire en ligne, consulté le )
- Judd 1982, p. 163-166.
- Rhodes James 1998, p. 154-168.
- Vickers 2006, p. 187.
- Bradford 1989, p. 298-299.
- The Times lundi p. 12 col. A
- Will Swift, The Roosevelts and the Royals : Franklin and Eleanor, the King and Queen of England, and the Friendship that Changed History, John Wiley & Sons,
- Judd 1982, p. 189.
- Rhodes James 1998, p. 344.
- Judd 1982, p. 171-172.
- Townsend 1975, p. 104.
- Jean des Cars, Le Sceptre et le Sang : Rois et reines dans la tourmente des deux guerres mondiales, Paris, Perrin, , 474 p. (ISBN 978-2-262-04110-6), p. 354.
- Judd 1982, p. 183.
- Rhodes James 1998, p. 214.
- Mark Arnold-Forster, The World at War, Londres, Thames Methuen, (1re éd. 1973) (ISBN 0-423-00680-0), p. 303
- (en) Winston Churchill, The Second World War, vol. II, Cassell and Co. Ltd, , p. 334
- Judd 1982, p. 184.
- Rhodes James 1998, p. 211-212.
- Townsend 1975, p. 111.
- (en) Doris Kearns Goodwin, No Ordinary Time : Franklin and Eleanor Roosevelt : The Home Front in World War II, New York, Simon & Schuster, , p. 380
- Judd 1982, p. 187.
- Weir 1996, p. 324.
- Judd 1982, p. 180.
- Rhodes James 1998, p. 195.
- Rhodes James 1998, p. 202-210.
- Judd 1982, p. 176, 201-203, 207-208.
- Judd 1982, p. 170.
- Judd 1982, p. 210.
- Lebecq et al. 2013, p. 759
- Townsend 1975, p. 173.
- Townsend 1975, p. 176.
- Townsend 1975, p. 229-232, 247-265.
- Townsend 1975, p. 267-270.
- Townsend 1975, p. 221-223.
- Judd 1982, p. 223.
- Rhodes James 1998, p. 295.
- Rhodes James 1998, p. 294.
- Shawcross 2009, p. 618.
- « King George VI », Site officiel de la monarchie britannique (consulté le )
- Judd 1982, p. 225.
- Townsend 1975, p. 174.
- Judd 1982, p. 240.
- Rhodes James 1998, p. 314-317.
- Bradford 1989, p. 454.
- Rhodes James 1998, p. 330.
- Rhodes James 1998, p. 331.
- Rhodes James 1998, p. 334.
- Judd 1982, p. 247-248.
- (en) « 'London Bridge is down': the secret plan for the days after the Queen’s death », sur the Guardian, (consulté le )
- « Repose at Sandringham », Life, Time, , p. 38 (ISSN 0024-3019, lire en ligne, consulté le )
- Dominique Bonnet, « La procession funéraire du roi George VI dans Londres a duré plus de trois heures », Paris Match, (lire en ligne).
- « Royal Burials in the Chapel since 1805 », Dean & Canons of Windsor (consulté le )
- Rhodes James 1998, p. 115.
- Rhodes James 1998, p. 127.
- Mike Ashley, British Monarchs, Londres, Robinson, (ISBN 1-84119-096-9), p. 703-704
- Judd 1982, p. 248-249.
- Judd 1982, p. 186.
- Rhodes James 1998, p. 216.
- Townsend 1975, p. 137.
- « List of Companions », Ordre de la Libération (consulté le )
- AMPAS, « Nominees & Winners for the 83rd Academy Awards »
- Parlement du Royaume-Uni, « Constitution Act 1867; III.15 », Ministère de la Justice du Canada, (consulté le )
- « The Queen and the Armed Forces », Site officiel de la monarchie britannique (consulté le )
- François Velde, « Marks of Cadency in the British Royal Family », Heraldica, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Sarah Bradford, King George VI, Londres, Weidenfeld and Nicolson, (ISBN 0-297-79667-4)
- (en) Patrick Howarth, George VI : A New Biography, Hutchinson, , 292 p. (ISBN 0-09-171000-6)
- (en) Denis Judd, King George VI, Londres, Michael Joseph, , 266 p. (ISBN 0-7181-2184-8)
- (en) Robert Rhodes James, A Spirit Undaunted : The Political Role of George VI, Londres, Little, Brown and Co, , 368 p. (ISBN 0-316-64765-9)
- (en) William Shawcross, Queen Elizabeth The Queen Mother : The Official Biography, Londres, Macmillan, , 1096 p. (ISBN 978-1-4050-4859-0)
- (en) David Sinclair, Two Georges : the Making of the Modern Monarchy, Hodder and Staughton, , 310 p. (ISBN 0-340-33240-9)
- (en) Peter Townsend, The Last Emperor, Londres, Weidenfeld and Nicolson, (ISBN 0-297-77031-4)
- (en) Hugo Vickers, Elizabeth : The Queen Mother, Arrow Books/Random House, , 624 p. (ISBN 978-0-09-947662-7)
- (en) Alison Weir, Britain's Royal Families : The Complete Genealogy, Revised Edition, Londres, Random House, , 386 p. (ISBN 0-7126-7448-9)
- (en) Sir John Wheeler-Bennett, King George VI : His Life and Reign, New York, Macmillan,
- (en) Philip Ziegler, King Edward VIII : The Official Biography, Londres, Collins, , 654 p. (ISBN 0-00-215741-1)
- Stéphane Lebecq (dir.), Fabrice Bensimon, Frédérique Lachaud et Joseph Ruggiu, Histoire des îles britanniques, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige Manuels », , 2e éd. (1re éd. 2007), 976 p. (ISBN 978-2-13-061745-7 et 2-13-061745-X)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressources relatives au sport :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia italiana
- Enciclopedia De Agostini
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Munzinger
- Oxford Dictionary of National Biography
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- (en) George VI sur le site officiel de la monarchie britannique
- (en) Vidéo du roi George VI bégayant durant un discours en 1938
- (en) Discours de couronnement de George VI et vidéos de la procession
- (en) Documents photographiques sur le site de la National Portrait Gallery
- George VI
- Monarque du Royaume-Uni du XXe siècle
- Chef du Commonwealth
- Chef d'État ou de gouvernement de la Seconde Guerre mondiale
- Enfant de George V
- Maison Windsor
- Officier de la Royal Navy durant la Première Guerre mondiale
- Admiral of the Fleet (Royal Navy)
- Maréchal britannique
- Duc d'York au XXe siècle
- Seigneur de Man
- Couronné à l'abbaye de Westminster
- Étudiant de Trinity College (Cambridge)
- Chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges
- Chevalier grand-croix de l'ordre royal de Victoria
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération
- Grand cordon de l'ordre de Léopold
- Récipiendaire de l'ordre des Saints-Cyrille-et-Méthode
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles
- Grand-croix de l'ordre du Sauveur
- Grand-croix de l'ordre du Phénix
- Grand commandeur de l'ordre de Dannebrog
- Chevalier de l'ordre du Chardon
- Chevalier de la Jarretière au XXe siècle
- Chevalier de l'ordre de Saint-Patrick
- Chevalier de l'ordre de l'Éléphant
- Récipiendaire de l'ordre du Chrysanthème
- Récipiendaire de l'ordre des Séraphins
- Récipiendaire de l'ordre de Carol Ier
- Récipiendaire de l'ordre d'Aviz
- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Vladimir de 4e classe
- Ordre militaire de Guillaume
- Naissance en décembre 1895
- Naissance dans le Norfolk
- Décès en février 1952
- Décès dans le Norfolk
- Décès à 56 ans
- Personnalité inhumée dans la chapelle Saint-Georges
- Mort d'un cancer au Royaume-Uni
- Mort d'un cancer du poumon
- Monarque d'Australie
- Chef d'État de l'Inde