Fanjan
l'appellation « fanjan » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
Un fanjan est, à La Réunion, une fougère arborescente. Trois espèces de fanjans indigènes coexistent à la Réunion, toutes appartenant au genre Cyathea. Dans les appellations vernaculaires on distingue le « fanjan mâle » et le « fanjan femelle », mais il n'y a en fait aucun rapport avec la sexualité des fougères.
Utilisation historique
[modifier | modifier le code]Le fanjan est aussi le matériau naturel constitué par la masse enchevêtrée de racines adventives qui se forme à la base de certaines espèces de fougères arborescentes. Ce matériau était traditionnellement taillé et utilisé pour la confection de pots à plantes vertes ou de plaques pour la culture des orchidées. Ce matériau qui présente l'avantage d'être solide et aéré, a cependant l'inconvénient d'être trop acide et de ne pas assez retenir l'eau et les minéraux. Il n'est donc pas idéal pour la culture des orchidées. De plus son prélèvement dans la nature occasionne une dégradation importante des écosystèmes. Les prélèvements éventuels sont strictement réglementés par le code forestier français[1] et généralement non autorisés compte tenu de leur impact négatif.
Espèces indigènes
[modifier | modifier le code]Le « fanjan mâle » est l'espèce Cyathea borbonica, caractérisée par un stipe grêle qui ne produit pas de racines adventives. Les frondes développent des pennes dès leur insertion sur le stipe.
Deux espèces, Cyathea excelsa et Cyathea glauca, se partagent le nom de « fanjan femelle » et le privilège de pouvoir produire en abondance des racines adventives. Chez les individus âgés les plus développés, le cône de fanjan peut dépasser un mètre de diamètre. Chez les deux espèces, la partie basale des frondes est dénudée donnant l'impression d'un long pétiole. Les frondes de Cyathea excelsa sont planes et d'un vert assez clair et ne portent pas de poils près du stipe ; celles de Cyathea glauca sont plutôt gaufrées, d'un vert assez soutenu et l'axe près du stipe porte un léger duvet roux. Il existerait entre les deux espèces des formes intermédiaires ou hybrides.
Les trois espèces indigènes sont caractéristiques des forêts de montagne à climat humide et frais. Cyathea excelsa est l'espèce susceptible d'être rencontrée le plus bas en altitude.
Certaines de ces espèces, comme Cyathea glauca, sont endémiques de l'île.
Espèces introduites
[modifier | modifier le code]Une espèce introduite pour l'ornement est localement appelée « fanjan d'Australie ». Il s'agit de Cyathea cooperi, une fougère arborescente effectivement originaire d'Australie, facile à cultiver, capable de supporter des situations climatiques plus chaudes que ses congénères indigènes mais malheureusement connue pour son caractère envahissant et qui a commencé à diffuser dans les milieux naturels et à les perturber. Elle est facilement reconnaissable à ses longs poils blancs à la base des frondes.
Notes
[modifier | modifier le code]- Article L 363-16 du Code forestier (Décret nº 79-430 du 31 mai 1979)