Falaise des Suicides
Type | |
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Patrimonialité |
Inscrit au NRHP () Propriété contributrice à un district historique () |
Pays | |
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Commune |
San Roque (Saipan) |
Emplacement |
Pidos Kalaho (d) |
Coordonnées |
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La falaise des Suicides (Suicide Cliff en anglais ou スーサイドクリフ en japonais) est une falaise au-dessus de Marpi Point Field, près de la pointe nord de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, qui a acquis une importance historique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant la Bataille de Saipan. Également connu sous le nom de Laderan Banadero, c'est un lieu où, en 1944, des milliers de civils et de soldats de l'armée impériale japonaise se sont suicidés afin d'éviter d'être capturés par les États-Unis
Histoire
[modifier | modifier le code]Afin de pouvoir mener à bien l’attaque du Japon, les îles Mariannes du Nord étaient un point stratégique de la fin de la guerre.
Après plusieurs semaines de combats, de bombardements incessants et près de 24 000 morts[1], les Japonais étaient au bord de la défaite. De peur que les civils ne se rendent aux Américains s'ils les traitaient bien, l'empereur Hirohito leur ordonna le suicide en leur promettant une place dans l'au-delà similaire à celle des soldats morts au combat[1]. Pendant cette période la propagande japonaise soulignait aussi le traitement brutal et inhumain des prisonniers japonais par l'armée américaine tels que la mutilation de leurs morts de guerre. De nombreux Japonais craignaient que les « diables américains violent et dévorent des femmes et des enfants japonais »[2]. Les civils et soldats japonais non aptes au combat allèrent dans deux endroits spécifiques pour se suicider, la falaise des suicides et la Banzai Cliff. C'est entre le 8 et le que la majorité des suicides eurent lieu. À la fin des combats, des 25 000 civils présents sur les îles, 22 000 avaient perdu la vie, presque tous dans des suicides[3].
Le nombre précis de suicides n'est pas connu. Un témoin a déclaré avoir vu « des centaines de corps » en bas de la falaise[4] tandis que d'autres sources citent des milliers[5],[6]. Un correspondant contemporain a même loué leurs actions, le qualifiant du « plus bel acte de la période Shōwa » les décrivant comme « la fierté des femmes japonaises »[7].
Mémoriaux
[modifier | modifier le code]En 1976, un parc et un mémorial de la paix a été inauguré et l'emplacement est devenu une destination de pèlerinage, en particulier pour les visiteurs japonais. Cette année-là, 3,6 hectares du site ont été inscrits au Registre national des lieux historiques des Etats-Unis.
La falaise fait partie, avec l'aérodrome et la Banzai Cliff, une falaise côtière où des suicides ont également eu lieu, des « Landing Beaches; Aslito/Isely Field; & Marpi Point, Saipan Island » inscrites au National Historic Landmark en 1985[5].
Voir également
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en-US) Derek Faraci, « The Horrifying Suicides Of Saipan », sur The 13th Floor, (consulté le ).
- (en) Jennifer F. McKinnon et Toni L. Carrell, Underwater Archaeology of a Pacific Battlefield : The WWII Battle of Saipan, Cham, Springer, (ISBN 978-3-319-16679-7, lire en ligne), p. 23.
- (en) Holly Godbey, « Banzai Cliff was the Site of Hundreds of Suicides at the Battle of Saipan », sur War History Online, (consulté le ).
- (en) Harold J. Goldberg, D-Day in the Pacific : The Battle of Saipan, Bloomington, Indiana University Press, , 296 p. (ISBN 978-0-253-11681-9, lire en ligne), p. 202.
- (en) « NHL nomination for Landing Beaches; Aslito/Isley Field; & Marpi Point, Saipan Island » [PDF], National Park Service (consulté le ).
- (en) Frederick E. LaCroix, The Sky Rained Heroes : A Journey from War to Remembrance, BookPros, LLC, , 245 p. (ISBN 978-0-9821601-3-8, lire en ligne).
- (en) Jeff Kingston, « Battle of Saipan: a brutal invasion that claimed 55,000 lives », sur japantimes.co.jp, (consulté le ).