Aller au contenu

Féminisme en Algérie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le féminisme en Algérie concerne le mouvement d'émancipation des femmes en Algérie à partir du début du XXe siècle, marqué par des influences européennes, turques et égyptiennes. Dans les années 1930-1940, plusieurs associations féministes majeures voient le jour en Algérie et les élections législatives françaises de 1958 voient trois femmes de circonscriptions algériennes élues à Assemblée nationale française.

Influence française et européenne

[modifier | modifier le code]

Le féminisme européen est présent en Algérie via les journalistes et écrivaines féministes y vivant, notamment françaises. Les livres Les femmes arabes en Algérie d'Hubertine Auclert en 1900, Nos sœurs musulmanes de Marie Bugéja en 1921 et La Femme chaouia de l'Aurès de Mathéa Gaudry en 1929, témoignent de malentendus instaurés par la colonisation vis-à-vis de la condition des « musulmanes » (terme employé dans ces livres, désignant les femmes d'Algérie n'ayant pas d'origine européenne), considérée par ces trois écrivaines comme patriotique et humanitaire[1].

Influence turque et égyptienne

[modifier | modifier le code]

D'autres influences féministes viennent de Turquie et d'Égypte. La laïcité mise en place par Mustafa Kemal Atatürk (côté turc) et les écrits des deux écrivaines Malak Hifni Nasif (Al-nisa'iyyat en 1909 en deux volumes) et Huda Sharawi sur le voile (côté égyptien) permettent une progression de la condition des femmes au Maghreb[1].

Associations et unions

[modifier | modifier le code]

Union franco-musulmane des femmes d'Algérie

[modifier | modifier le code]

En 1937 se crée à Alger l'Union franco-musulmane des femmes d'Algérie, avec les objectifs de proscrire le prosélytisme religieux et politique, d'instruire les femmes et de rapprocher les Européennes et les femmes dites musulmanes[1].

Union des femmes algériennes

[modifier | modifier le code]

En 1943 se crée à Alger l'Union des femmes algériennes, dont le programme avoisine celui du Parti communiste algérien (égalité salariale, rapprochements Européennes-femmes dites musulmanes ...). L'Union compte comme militantes Baya Allaouchiche-Jurquet (première secrétaire), Alice Sportisse Gomez-Nadal, Lucette Laribère (rédactrice en chef du journal de l'Union) et Abassia Fodhil (secrétaire)[1].

Association des femmes musulmanes algériennes

[modifier | modifier le code]

En 1947 se crée l'Association des femmes musulmanes algériennes grâce à Mamia Chentouf (sa première présidente) et Nafissa Hamoud, liée au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, qui exclut les Européennes et poursuit des objectifs nationalistes via des actions sociales et culturelles[1].

Dans les institutions

[modifier | modifier le code]

La mise en lumière des femmes algériennes dites musulmanes a lieu également dans les institutions françaises. À l'issue des élections législatives françaises de 1958, Nafissa Sid Cara, Kheira Bouabsa et Rebiha Khebtani sont élues à l'Assemblée nationale française[1].

Après l'indépendance

[modifier | modifier le code]

Après l'indépendance, le féminisme continue avec l'Union nationale des femmes algériennes et avec d'autres associations féministes créées dans les années 1980[1].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f et g Christine Bard et Sylvie Chaperon (Notice rédigée par Dalila Morsly), Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 1700 p. (ISBN 978-2-13-078720-4, OCLC 972902161, BNF 45220443, lire en ligne), « Algérie », p. 21 à 24.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]