Eugénie Cense
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Jean Cense (d) |
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Françoise Rébillard (d) |
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René Isidore Jules Ferter (d) (de à ) |
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Eugénie Cense, également connue sous le nom d'Eugénie Ferter-Cense (1879, Saint-Judoce- 1955, Saint-Brieuc), est une espérantiste française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Eugénie Françoise Cense est née le 9 avril 1879 à Saint-Judoce (Côtes-d'Armor)[1]. Son père Jean est laboureur ; sa mère Françoise Rébillard est ménagère. Le couple a au moins 4 enfants[2]. Entre 1884 et 1888, ses parents meurent, ainsi que son grand-père maternel qui vivait avec eux[3].
Au début des années 1900, elle habite à Paris. Elle y a sans doute rejoint sa sœur aînée Marie Joseph Françoise, qui se marie le même jour qu'elle et est domiciliée à la même adresse[4]. Eugénie Cense se marie le 29 janvier 1910 dans le 18e arrondissement de Paris[4] avec René Isidore Jules Ferter, également espérantiste[5]. Elle est dite "employée rue Constance". Gabriel Chavet est témoin de mariage des deux sœurs. Le couple Cense-Ferter divorce en 1918[4],[6].
Peu d'informations existent sur sa scolarité : elle aurait fréquenté des cours de l'université de Paris[7]. En 1922, elle est dite élève des cours de slave de l'école des langues orientales[8].
Entre 1919 et 1923 au moins, elle est domiciliée 93 rue Lepic à Paris[9],[10]. Elle réside en Pologne dans les années 1920 et jusqu'en 1937 au moins.
Domiciliée à la fin de sa vie à Langueux (lieu-dit Coquinet)[11], Eugénie Cense meurt à l'hôpital de Saint-Brieuc le 14 mars 1955[11].
Carrière
[modifier | modifier le code]Initialement membre du mouvement volapükiste, Eugénie Cense fait partie des pionniers du mouvement espérantiste français à partir de 1901[12],[13]. Elle est proche d'Hippolyte Sebert (voire sa secrétaire[14]), l'un des dirigeants du mouvement. En 1908, elle est employée de l'Office central espérantiste situé 51 rue de Clichy[15]. Elle y dispense des cours d'espéranto. Eugénie Cense est présente le 15 août 1913 lors de la visite à Paris de Louis-Lazare Zamenhof, fondateur de l'espéranto[16]. En 1922, elle est secrétaire de la Société des amis de l'espéranto (dont le siège est situé à son domicile rue Lepic)[8].
Eugénie Cense participe activement aux actions culturelles espérantistes à Paris, jouant régulièrement dans des pièces de théâtre[17],[18],[19] ou déclamant de la poésie[20]. La qualité de sa prononciation de l'espéranto est souvent félicitée dans le bulletin Paris-Espéranto[21],[22]. Un enregistrement de sa voix déclamant un poème de Louis Lazare Zamenhof est écoutable sur Gallica[23].
En 1919, Eugénie Cense fait partie des personnes fondatrices de la librairie centrale espérantiste[9], aux côtés d'Hippolyte Sebert, Gabrielle Gérard, Ernest Archdeacon, Gabriel Chavet, Albert Dauphin et Paul Durand. Elle est élue membre de la Société de linguistique de Paris en mars 1922[10], parrainée par les professeurs Léon Beaulieux et Paul Boyer[8].
Eugénie Cense entretient de nombreux liens avec le mouvement espérantiste européen. Les instances françaises la délèguent à plusieurs reprises pour les congrès et réunions internationales[7] : Bruxelles (1910 et 1913)[14] ou encore La Haye (1920)[24].
Pendant la Première Guerre mondiale, elle travaille pour la Croix-Rouge. Ses liens avec les espérantistes allemands lui auraient valu d'être surveillée par la police[14],[7],[25].
Elle effectue de nombreux séjours en Pologne[14], avant la Première Guerre mondiale, puis de nouveau après. Dans les années 1920, elle y réside, dispensant des cours hebdomadaires d'espéranto auprès de la Société académique polonaise d'espéranto fondée en août 1924[26],[27]. Elle habite au moins jusqu'en 1937 en Pologne, participant activement à la vie espérantiste[14].
Eugénie Cense se voit décerner une étoile d'or pour ses actions de promotion de la langue lors du 29e congrès international espérantiste en 1937[28].
Ouvrages et traductions
[modifier | modifier le code]- Dette fatale, traduction d'un roman spiritualiste de Lionel Dalsace, Paris, Presses Société Espérantiste, 1910.
- Annuaire mondial de l'espéranto (années 1912, 1913 et 1914), édité avec Hippolyte Sebert et Gabriel Chavet
- Ora libro de la esperanto-movado [Livre d'or du mouvement espérantiste] 1887-1937, édité avec Vilmos Bleier, Varsovie 1937.
- Bretonlando [Bretagne], in The Esperanto Monthly (septembre 1919), consultable sur Wikisource
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives départementales des Côtes-d'Armor, registres d'état civil de Saint-Judoce, en ligne, consulté le 6 janvier 2024.
- Marie Françoise (née en 1873) ; Henri (né en 1875), boulanger à Langueux en 1908 d'après son acte de mariage ; Eugénie Françoise et Victoire (1880-1938). Archives départementales des Côtes-d'Armor, recensement de population de Saint-Judoce en 1886, consultable en ligne.
- Françoise Rébillard meurt le 9 avril 1884 (acte de décès consultable en ligne). René Cense le grand-père décède le 11 décembre 1886 (acte de décès consultable en ligne). Enfin son père Jean Sence (sic) meurt le 27 octobre 1888 (acte de décès consultable en ligne).
- Archives de Paris, registre des mariages du 18e arrondissement, acte no 243, consultable en ligne (page 30).
- « Esperantista geedzigo », Paris-espéranto (bulletin mensuel du Groupe espérantiste de Paris), (lire en ligne)
- Dans son acte de décès en 1955, elle est toujours dite "épouse Ferter", alors que le couple a divorcé en 1918 et que René Ferter s'est remarié.
- E. Wiesenfeld, « Eugénie Cense », Encyclopédie de l'espéranto, (lire en ligne)
- Société de linguistique de Paris, « [Procès-verbal de la] séance du 22 février 1922 », Bulletin de la Société de linguistique de Paris, (lire en ligne)
- « Formation de [la] société [Librairie centrale espérantiste] », La Loi, (lire en ligne)
- Société de linguistique de Paris, « [Liste des membres] », Bulletin de la société de linguistique de Paris, (lire en ligne)
- Mairie de Saint-Brieuc, registre des décès de 1955, acte de décès no 143.
- Universala Esperanto-Asocio (UEA), « Starto de la movado », Esperanto (UEA), no 1055, (lire en ligne)
- « 1879 - Starto de nia movado », Bulgara Esperantisto, , p. 3 (lire en ligne)
- Marielle Giraud, "Pacifisme et antimilitarisme dans le mouvement espérantiste avant la première guerre mondiale" (article en ligne), in Francis McCollum Feeley (dir.), Les mouvements pacifistes américains et français, hier et aujourd'hui : actes du colloque des 5, 6 et 7 avril 2006 à l'Université de Savoie, Université de Savoie, coll. « Collection Sociétés, religions, politiques », (ISBN 978-2-915797-34-3)
- « Informations - Sciigoj », Paris-espéranto (bulletin mensuel du Groupe espérantiste de Paris), (lire en ligne)
- Biblioteko Hippolyte Sebert, « Vizito de Doktoro Zamenhof en la Esperantista Centra Oficejo »
- « La fête du 24 octobre », Paris-espéranto (bulletin mensuel du Groupe espérantiste de Paris), (lire en ligne)
- « Les "Espérantistes" », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)
- « L'espéranto sur la scène et à l'école », L'Aéro, (lire en ligne)
- Groupe espérantiste de Paris, « Nia vespermango », Paris-espéranto (bulletin mensuel du Groupe espérantiste de Paris), (lire en ligne)
- Groupe espérantiste de Paris, « Le Banquet du 18 avril », Paris-espéranto (bulletin mensuel du Groupe espérantiste de Paris), (lire en ligne)
- Groupe espérantiste de Paris, « A la Sorbonne », Paris-Esperanto, (lire en ligne)
- « [Archives de la parole]. La vojo : langue esperanto / G. Chavet. Preĝo sub la verda standardo : langue esperanto / [Madame Ferser-Cense], voix »
- Carlo Minnaja, 'Germanoj kaj japanoj en la unuaj tridek jaroj de la lingvaj institucioj [Présence des Allemands et Japonais dans les trente premières années des institutions linguistiques espérantistes]', sans date, consultable en ligne.
- Il n'y a néanmoins pas de trace d'Eugénie Cense dans les dossiers d'archives de la direction de la Sûreté nationale (Archives nationales).
- Universala Esperanto-Asocio (UEA), « Pollando », Esperanto, no 294, (lire en ligne)
- « Nia VII Congreso », Pola esperantisto (Esperantysta Polski), (lire en ligne)
- Universala Esperanto-Asocio (UEA), « Lasta eho de la Jubilea Kongreso », Esperanto, no 450, (lire en ligne)
Liens externes
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