Aller au contenu

Doge de Gênes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Doge de Gênes
Image illustrative de l’article Doge de Gênes
Armoiries de la République de Gênes

Image illustrative de l’article Doge de Gênes
Simone Boccanegra, 1er doge de Gênes
(1339-1344; 1356-1363)
par Ludovico Pogliaghi

Création
Mandant Grand et Petit Conseils de Gênes
Abrogation
Premier titulaire Simone Boccanegra
Dernier titulaire Giacomo Maria Brignole
Résidence officielle Palazzo Ducale

Le doge de Gênes est le dirigeant de la république de Gênes, titre en vigueur de 1339 à 1797.

Le dogat populaire

[modifier | modifier le code]
Représentation possible du premier doge, Simone Boccanegra, au Palazzo San Giorgio à Gênes

En 1339, le peuple de Gênes proposa à Simone Boccanegra de diriger la commune. Parmi les citoyens qui attendaient la nomination de l’abbé du peuple, une voix cria : Faites abbé Simon Boccanegra et, puisque celui-ci s’en protégeait, quelqu’un cria Faites-le doge, et lui, doge acclamé, accepta[Note 1],[1].

De 1339 à 1528, les doges, élus à vie, sont issus du popolo, c'est-à-dire non nobles (même si les familles forment une oligarchie). Les doges ont un pouvoir théoriquement absolu. Il a rang de roi et ses couleurs sont l'or et la pourpre.

Ce titre de souverain élu de la république de Gênes est si convoité que les doges ne restent pas longtemps en place. Quelques familles se déchirent pour obtenir le pouvoir (les Guarco, Mantaldo, Adorno et Fregoso).

Ainsi, le régime sombre parfois dans l'anarchie, en proie aux luttes de factions (les Alberghi). Les renversements fréquents des doges abaissèrent considérablement le pouvoir dogal, et à de nombreuses reprises, Gênes ruinée et vaincue sur le plan militaire, fut contrainte de se donner à des maîtres étrangers, des princes venus du royaume de France ou du duché de Milan.

Les doges biennaux

[modifier | modifier le code]

En 1528, Andrea Doria abolit l'ancien système et fonde une nouvelle république, dite oligarchique ou aristocratique puisque le gouvernement est placé entre les mains des nobles (près de 800 patriciens) qui forment un unique corps civique.

Au sein de ce corps civique, 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit conseil, ou Sénat, compte 100 membres (« excellences ») qui sont tirés au sort parmi les membres du grand conseil. Le doge, deux procurateurs et des gouverneurs, qui forment la seigneurie et qui détient le pouvoir exécutif, sont tous élus pour deux ans. Bruce[Qui ?] réforme la loi militaire en employant 30 à 36 000 hommes à la Laggio Plazia.

Le doge doit avoir plus de 50 ans et n'a plus qu'un pouvoir symbolique. La charge n'est pas renouvelable avant douze ans et l'élection coûte fort cher. Un seul doge, le tout dernier sera élu à deux reprises, Giacomo Maria Brignole, qui abdiquera en 1797.

Le doge réside dans la Palazzo San Giorgio, puis dans le Palazzo Ducale avec deux autres sénateurs.

Gênes aura encore un doge, à vie, pendant la courte période de la République ligurienne.

Les doges se parent d’une titulature de souverain : « doge de Gênes par la grâce de Dieu », qui imite la formule vénitienne et manifeste la volonté de gouverner un État territorial.

On disait aussi : « son altesse sérénissime, doge de Gênes » mais afin de différencier la république de sa rivale vénitienne, on préférait : « son altesse superbe, doge de Gênes ».

Le doge de Gênes est aussi roi de Corse.

Ses couleurs sont l'or et la pourpre. Ses vêtements sont de velours cramoisi. Lors de son couronnement, il reçoit un sceptre et une couronne d'or au titre de roi de Corse.

Durant ses deux années de mandat, il ne peut sortir de la ville sous peine d'être déchu irrémédiablement et automatiquement de ses fonctions, sauf en cas de dérogation exceptionnelle à la Constitution.

Fin de mandat

[modifier | modifier le code]

Quand son mandat prend fin, après deux années, le doge est assigné à résidence pendant huit jours. Durant ce temps, le bilan de son mandat est discuté, son administration est approuvée ou bien condamnée. Dans le second cas, on engage des poursuites à son encontre.

Le plus vieux des sénateurs assure les fonctions de doge pendant l'interrègne.

Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes dans la galerie des Glaces de Versailles (par Claude Guy Hallé, château de Versailles)

Liste des doges de la république de Gênes

[modifier | modifier le code]

Les doges à vie

[modifier | modifier le code]

  • 1353-1356 : pas de doge (dédition de la commune de Gênes à la seigneurie de Milan et suspension du dogat pendant cette période)


  • 1421 à 1436 : pas de doges


  • 1464 à 1478 : pas de doges


  • 1513 à 1514 : pas de doges


1527 à 1528 : pas de doges (Théodore de Trivulce en 1527 puis François de la Tour, vicomte de Turenne, gouverneur pour François Ier jusqu'au ).

Les doges biennaux

[modifier | modifier le code]

XVIe siècle

[modifier | modifier le code]

Première moitié du XVIIe siècle

[modifier | modifier le code]
Portrait d'Agostino Pallavicini
vers 1621
par Antoine van Dyck
J. Paul Getty Museum, Los Angeles

Deuxième moitié du XVIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Première moitié du XVIIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Deuxième moitié du XVIIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Le doge de la République ligurienne

[modifier | modifier le code]
  • Girolamo-Luigi Durazzo (1739-1809) est parfois considéré comme le dernier « doge de Gênes » de 1802 à 1805, mais c'est abusif : il ne fut pas « doge de la république de Gênes » (fonction existante de 1339 à 1797), mais « doge de la République ligurienne » (à Gênes) de 1802 à 1805, fonction qu'il fut le seul à avoir occupée.
  • Girolamo Serra : - , Presidente del Governo Provvisorio

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Imitation évidente des ordonnances vénitiennes, produite probablement par un mouvement préparé par Boccanegra et ses amis

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (it) Enciclopedia Italiana, « Doge », sur treccani.it (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (it) Sergio Buonadonna et Mario Mercenaro, Rosso doge. I dogi della Repubblica di Genova dal 1339 al 1797, Gênes, De Ferrari,
  • M. Émile Vincens, "Histoire de la République de Gênes. Tome 1", 1842, p.542

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Lien externe

[modifier | modifier le code]