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De casibus virorum illustrium

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De casibus virorum illustrium
Image illustrative de l’article De casibus virorum illustrium
« La roue de la fortune » : enluminure de l'édition de Paris de 1467 (MSS Hunter 371-372, Glasgow University LIbrary).

Auteur Giovanni Boccaccio
Pays Drapeau de la République florentine République de Florence
Genre Récits biographiques
Version originale
Langue latin
Lieu de parution Certaldo
Date de parution 1355-1373
Chronologie

De casibus virorum illustrium est un recueil composé de 56 biographies mythologiques et historiques, commencé vers 1355, révisé en 1373. Rédigées en latin, puis réunies par l'auteur florentin Boccace, elle constitue un ensemble de récits ayant une visée morale.

Structure de l'ouvrage

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De casibus virorum illustrium peut se traduire littéralement par « Des cas vivants illustres » ou « Les difficultés des hommes illustres »[1] : en 1400, Laurent de Premierfait propose une première traduction en moyen français sous le titre Des cas des nobles hommes et femmes. Entre le XVe et le début du XVIIe siècle, on rencontre à travers diverses éditions et adaptations, des titres en français comme Livre de la ruyne des nobles hommes et femmes, Des nobles malheureux, ou même Mésaventures des nobles dames et gentilhommes illustres. De fait, ce recueil ne se limite pas à des biographies de personnes de sexe masculin : on y trouve aussi des femmes de pouvoir, telle par exemple Jocaste.

Cette œuvre est en prose, rédigée en latin, et comprend 174 chapitres regroupés en 9 livres : de ces viris illustribus, Boccace les choisit à partir d'un corpus remontant aux origines de l'humanité, jusqu'à son époque, en conservant plus ou moins une forme de chronologie[2].

La première rédaction s'étend entre 1355 et 1360 ; puis, Boccace, à la fin de sa vie, la reprend et l'augmente, en 1373 : c'est du moins dans cette version du manuscrit qu'il dédie à son ami Mainardo Cavalcanti, que la date apparaît[3].

Analyse du contenu

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Les années de maturité de Boccace sont marquées par un intérêt croissant pour le récit historique et biographique, à mesure qu'il revient vers la lecture des œuvres de classiques grecs et latins. L'influence du De viris illustribus de Pétrarque — auquel il rend hommage à plusieurs reprises dans le texte — n'est bien entendu pas étrangère à cette période d'écriture qui englobe une galerie de portraits d'hommes, laquelle sera suivie, en 1362, par un recueil exclusivement composé de biographies de femmes célèbres.

De casibus virorum illustrium rassemble essentiellement des célébrités historiques tombées en disgrâce : Adam, et sa chute, marque donc tout naturellement l'ouverture de cette anthologie.

Avec ce choix de petites biographies d'hommes déchus et de funestes destinées, Boccace veut donner à son ouvrage une portée morale : son souci, il l'écrit clairement dans l'incipit, est de secouer ses contemporains de la douce torpeur somnolente dans laquelle ils ont tendance à sombrer (“a desidibus sopitis letalis somnus excutiatur, vita reprimantur et extollantur virtutes”). Emblématique, le projet littéraire de Boccace rejoint ici celui de la Divine Comédie de Dante : en effet, chacun des protagonistes apparaît à Boccace sous la forme d'ombre — ou de spectre —, qu'il convoque par le biais d'une vision d'ordre épiphanique, comme pour avoir un entretien explicatif, et que chacune tire les leçons de sa déréliction. Finalement, Boccace questionne la bonne fortune, le destin et la gloire : cette dernière est fugace, et, de fait, jamais acquise.

Une page enluminée du Cas des nobles hommes et femmes par Ètienne Colaud. Paris, vers 1530.

La liste ci-dessous est nécessairement limitative : elle reprend les chapitres d'une longueur significative. De temps en temps, Boccace s'arrête, fait une pause et commente les diverses situations. Puis il reprend son récit, toujours en convoquant des êtres disparus par le biais d'une vision. Certains manuscrits médiévaux, postérieurs à la date finale de rédaction (1374), sont parfois incomplets.

Traductions et publications

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Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Latin casus : « événement fâcheux ».
  2. Notice de la Bibliotheca italiana - Sapienza Università di Roma, en ligne.
  3. (it) « De casibus virorum illustrium », notice de présentation sur internetculturale.it, en ligne.
  4. Reconstitution des chapitres via John Bochas's Fall of princes, vol. VII-IX, trad. de John Lydgate revue par Henry Bergen, Washington, 1923.
  5. Manuscrit en ligne, sur Gallica.
  6. Genève Bibliothèque de Genève Ms. fr. 190 /1, sur Europeana Regia, en ligne.