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Christiane Klapisch-Zuber

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Christiane Klapisch-Zuber
Christiane Klapisch-Zuber en 2006
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
Nom de naissance
Christiane ZuberVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Distinctions
Liste détaillée
Médaille de bronze du CNRS ()
Officier des Palmes académiques ()
Prix Monseigneur-Marcel ()
Chevalier de l'ordre national du Mérite ()
Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award (d) ()
Docteure honoris causa ()
Prix de la Fondation Pierre-Antoine-Bernheim (d) ()
Chevalier de la Légion d'honneur‎ ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Christiane Klapisch-Zuber, née Christiane Zuber le à Thann (Haut-Rhin) et morte le , est une enseignante-chercheuse et historienne française.

Directrice d'études de l'École des hautes études en sciences sociales de 1981 à 2002, elle est spécialiste d'histoire sociale et d'histoire de la famille.

Christiane Klapisch-Zuber est issue d'une famille protestante, alsacienne et gasconne, installée à Chantilly en 1939[1]. Son arrière-grand-père est le peintre Henri Zuber[1]. Elle a été mariée au physicien Robert Klapisch avec qui elle a eu une fille, Marianne, en 1969[2].

Élève au lycée Lamartine puis en classes préparatoires littéraires au lycée Janson-de-Sailly, elle est reçue à l'École normale supérieure de Sèvres (1955-1960)[3]. Agrégée d'histoire et géographie (1959)[4], elle réalise un DES d'histoire sous la direction de Charles-Edmond Perrin[1]. Durant la guerre d'Algérie, elle milite pour le FLN après sa rencontre avec Assia Djebar, sévrienne elle aussi[2]. Christiane Klapisch-Zuber est arrêtée en 1961 alors qu'elle a prêté sa chambre durant une nuit à un responsable algérien du FLN[5]. Elle reste emprisonnée durant dix mois à la prison de la petite Roquette[5],[6]. Nommée professeure d'histoire au lycée de Compiègne, elle ne peut pas rejoindre son poste et n'est donc pas intégrée dans l'Éducation nationale[5].

Libérée, puis amnistiée sans avoir été ni condamnée ni innocentée[2], elle devient secrétaire de l'avocat du FLN Mourad Oussedik[5].

De 1962 à 1969, elle est chef de travaux à la VIe section de l'École des hautes études en sciences sociales[7], où Robert Philippe et Jacques Le Goff la présentent à Fernand Braudel[5].

En , Christiane Klapisch-Zuber obtient un doctorat en histoire à l'Université de Paris avec une thèse de 3e cycle intitulée Carrare et ses marbres : 1300-1600 et rédigée sous la direction de Jacques Le Goff[8]. Ce travail est publié en 1969 sous le titre Les maîtres du marbre. Carrare 1300-1600.

Elle est ensuite maître-assistante puis maîtresse de conférences à la VIe section de l'EPHE puis à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1969 à 1981. Elle est nommée directrice d'études de l'EHESS en 1981. Elle est membre du Centre de recherches historiques de cet établissement, dont elle assure la direction adjointe de 1978 à 1983, et la co-direction de 1983 à 1985[9].

Elle devient directrice d'études honoraire et membre associée du Centre de recherches historiques en 2002.

Christiane Klapisch-Zuber meurt à l'âge de 87 ans le [10],[9].

Activités scientifiques et éditoriales

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Christiane Klapisch-Zuber est spécialiste de l'histoire de l'Italie pré-moderne, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance[11]. Elle mène ses premières recherches sur l'extraction du marbre de Carrare en Italie médiévale, à laquelle elle a consacré sa thèse, puis s'oriente vers des recherches en histoire démographique et histoire de la famille à Florence, à la fin du Moyen Âge, étudiant plus spécialement des questions liées à la fécondité, la nuptialité et la mortalité, ainsi qu'à la formation des femmes, à la transmission de leur patrimoine et de leurs valeurs culturelles[12].

Elle est membre du comité de rédaction de la revue Clio. Femmes, genre, histoire depuis sa création[13] et membre de l'association Mnémosyne. Elle participe au comité scientifique de la revue Médiévales depuis 1997[9].

Récompenses et distinctions

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Décorations

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Doctorats honoris causa

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Récompenses

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Publications

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  • Les Maîtres du marbre. Carrare : 1300-1600, Paris, SEVPEN, 1969.
  • avec David Herlihy, Les Toscans et leurs familles. Une étude du Catasto Florentin de 1427, Paris, FNSP/EHESS, 1978, 702 p.
  • (co-dir.) avec Arlette Farge, Madame ou mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine XVIIIe – XXe siècles, Paris, Montalba, 1984[20].
  • (co-dir.) avec André Burguière, Martine Segalen et Françoise Zonabend
    • Histoire de la famille. t. 1, Mondes lointains, mondes anciens, Paris, Armand Colin, 1986.
    • Histoire de la famille. t. 2, Le choc des modernités, Paris, Armand Colin, 1986.
  • La Maison et le nom : stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, EHESS, 1990.
  • L'Ombre des ancêtres : essai sur l'imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000.
  • (dir.) Histoire des femmes en Occident, t. 2 : Le Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
  • Retour à la cité : les magnats de Florence, 1340-1440, Paris, EHESS, 2006.
  • (co-dir.) avec Myriam Cottias et Laura Downs, Le Corps, la famille et l'État. Hommage à André Burguière, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
  • Le Voleur de paradis. Le bon larron dans l'art et la société, (XIVe – XVIe siècles), Paris, Alma, 2015 (ISBN 9782362791604). Prix Provins Moyen Age 2016
  • Se faire un nom. Une anthropologie de la célébrité à la Renaissance, Paris, Arkhê, 2019, 160 p. (ISBN 9782918682509).
  • Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe – XVe siècle), Paris, Éditions de l'EHESS/Gallimard/Seuil, coll. « Hautes Études », 2020 216 p. (ISBN 9782021466010)[21].
  • Florence à l’écritoire. Écriture et mémoire dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « EHESS Poche » (vol. 5), 2023, 254 p. (ISBN 9782713229534).

Traductions

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  • Bronisław Geremek, Le salariat dans l'artisanat parisien aux XIIIe – XVe siècles : étude sur le marché de la main-d’œuvre au Moyen Âge, traduit du polonais par Anna Posner et Christiane Klapisch-Zuber, Paris-La Haye, Mouton & Co, 1968 [1962].

Notes et références

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  1. a b et c Lett et Klapisch-Zuber 2017.
  2. a b et c Igounet 2015.
  3. « L'annuaire », sur archicubes.ens.fr (consulté le ).
  4. Service d’histoire de l’éducation, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, [lire en ligne].
  5. a b c d et e Zancarini-Fournel 2014.
  6. Conférence, Institut Émilie du Châtelet (2012).
  7. Page sur le Centre de recherches historiques-EHESS, consultée en ligne le 9 janvier 2015.
  8. Thèse de 3e cycle, notice du Sudoc.
  9. a b et c « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le ).
  10. « Annales. Histoire, Sciences Sociales », sur x.com, (consulté le ).
  11. « Christiane Klapisch-Zuber », sur franceculture.fr (consulté le ).
  12. Présentation, conférence à l'Institut Émilie du Châtelet, 10 mars 2012.
  13. Comité de rédaction de la revue Clio, page consultée en ligne le 9 janvier 2015.
  14. Décret du 31 décembre 2020, Journal officiel, [lire en ligne], consulté le 2 janvier 2020.
  15. Décret du 24 juin 1993 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite, sur Légifrance.
  16. « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le )
  17. « Christiane KLAPISCH-ZUBER / Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  18. Page du Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award.
  19. « Remise du Prix Pierre-Antoine Bernheim 2016 », sur aibl.fr, (consulté le ).
  20. (Compte rendu) Jacques Dupâquier, « Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber. Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine, XVIIIe – XXe siècle, 1984 », Annales de démographie historique, 1985. « Vieillir autrefois ». p. 417-419, [lire en ligne]
  21. [compte rendu] Claire Judde de Larivière, « Christiane Klapisch-Zuber redonne vie aux femmes de la Renaissance », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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  • (Mélanges) La famille, les femmes et le quotidien, XIVe – XVIIIe siècle. Textes offerts à Christiane Klapisch-Zuber et rassemblés par Isabelle Chabot, Jérôme Hayez et Didier Lett, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2006 (ISBN 9782859445393).
  • (Document audiovisuel) Conférence de Christiane Klapisch, Institut Émilie-du-Châtelet, cycle « Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre », 77 min, en ligne.
  • Michelle Zancarini-Fournel, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber - Une communauté de femmes en prison pendant la guerre d’Algérie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39,‎ , p. 219-232 (lire en ligne, consulté le ).
  • Valérie Igounet, « Christiane Klapisch-Zuber au côté des brigands », L'Histoire, no 418,‎ , p. 28-29 (lire en ligne, consulté le ).
  • Didier Lett et Christiane Klapisch-Zuber, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber », Genre & Histoire, no 19,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • André Burguière, « Du marbre de Carrare aux croix du Golgotha : le parcours d’historienne de Christiane Klapisch-Zuber », dans André Burguière et Bernard Vincent (dir.), Un siècle d’historiennes, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, (ISBN 9782721006349), p. 135-150

Liens externes

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