Christiane Klapisch-Zuber
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Distinctions | Liste détaillée Médaille de bronze du CNRS () Officier des Palmes académiques () Prix Monseigneur-Marcel () Chevalier de l'ordre national du Mérite () Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award (d) () Docteure honoris causa () Prix de la Fondation Pierre-Antoine-Bernheim (d) () Chevalier de la Légion d'honneur () |
Christiane Klapisch-Zuber, née Christiane Zuber le à Thann (Haut-Rhin) et morte le , est une enseignante-chercheuse et historienne française.
Directrice d'études de l'École des hautes études en sciences sociales de 1981 à 2002, elle est spécialiste d'histoire sociale et d'histoire de la famille.
Biographie
[modifier | modifier le code]Christiane Klapisch-Zuber est issue d'une famille protestante, alsacienne et gasconne, installée à Chantilly en 1939[1]. Son arrière-grand-père est le peintre Henri Zuber[1]. Elle a été mariée au physicien Robert Klapisch avec qui elle a eu une fille, Marianne, en 1969[2].
Élève au lycée Lamartine puis en classes préparatoires littéraires au lycée Janson-de-Sailly, elle est reçue à l'École normale supérieure de Sèvres (1955-1960)[3]. Agrégée d'histoire et géographie (1959)[4], elle réalise un DES d'histoire sous la direction de Charles-Edmond Perrin[1]. Durant la guerre d'Algérie, elle milite pour le FLN après sa rencontre avec Assia Djebar, sévrienne elle aussi[2]. Christiane Klapisch-Zuber est arrêtée en 1961 alors qu'elle a prêté sa chambre durant une nuit à un responsable algérien du FLN[5]. Elle reste emprisonnée durant dix mois à la prison de la petite Roquette[5],[6]. Nommée professeure d'histoire au lycée de Compiègne, elle ne peut pas rejoindre son poste et n'est donc pas intégrée dans l'Éducation nationale[5].
Libérée, puis amnistiée sans avoir été ni condamnée ni innocentée[2], elle devient secrétaire de l'avocat du FLN Mourad Oussedik[5].
De 1962 à 1969, elle est chef de travaux à la VIe section de l'École des hautes études en sciences sociales[7], où Robert Philippe et Jacques Le Goff la présentent à Fernand Braudel[5].
En , Christiane Klapisch-Zuber obtient un doctorat en histoire à l'Université de Paris avec une thèse de 3e cycle intitulée Carrare et ses marbres : 1300-1600 et rédigée sous la direction de Jacques Le Goff[8]. Ce travail est publié en 1969 sous le titre Les maîtres du marbre. Carrare 1300-1600.
Elle est ensuite maître-assistante puis maîtresse de conférences à la VIe section de l'EPHE puis à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1969 à 1981. Elle est nommée directrice d'études de l'EHESS en 1981. Elle est membre du Centre de recherches historiques de cet établissement, dont elle assure la direction adjointe de 1978 à 1983, et la co-direction de 1983 à 1985[9].
Elle devient directrice d'études honoraire et membre associée du Centre de recherches historiques en 2002.
Christiane Klapisch-Zuber meurt à l'âge de 87 ans le [10],[9].
Activités scientifiques et éditoriales
[modifier | modifier le code]Christiane Klapisch-Zuber est spécialiste de l'histoire de l'Italie pré-moderne, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance[11]. Elle mène ses premières recherches sur l'extraction du marbre de Carrare en Italie médiévale, à laquelle elle a consacré sa thèse, puis s'oriente vers des recherches en histoire démographique et histoire de la famille à Florence, à la fin du Moyen Âge, étudiant plus spécialement des questions liées à la fécondité, la nuptialité et la mortalité, ainsi qu'à la formation des femmes, à la transmission de leur patrimoine et de leurs valeurs culturelles[12].
Elle est membre du comité de rédaction de la revue Clio. Femmes, genre, histoire depuis sa création[13] et membre de l'association Mnémosyne. Elle participe au comité scientifique de la revue Médiévales depuis 1997[9].
Récompenses et distinctions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Chevalière de la Légion d'honneur (2021)[14].
- Chevalière de l'ordre national du Mérite (1993)[15]
- Officière de l'ordre des Palmes académiques (1986)
Doctorats honoris causa
[modifier | modifier le code]- 2004 : docteure honoris causa de l'Institut universitaire européen de Florence.
- 2008 : docteure honoris causa de l’Université de Pise.
Récompenses
[modifier | modifier le code]- 1979 : médaille de bronze du CNRS[16].
- 1991 : prix Monseigneur-Marcel[17].
- 2003 : Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award, de la Renaissance Society of America (RSA)[18].
- 2016 : prix Pierre-Antoine Bernheim[19].
Publications
[modifier | modifier le code]Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Les Maîtres du marbre. Carrare : 1300-1600, Paris, SEVPEN, 1969.
- avec David Herlihy, Les Toscans et leurs familles. Une étude du Catasto Florentin de 1427, Paris, FNSP/EHESS, 1978, 702 p.
- (co-dir.) avec Arlette Farge, Madame ou mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine XVIIIe – XXe siècles, Paris, Montalba, 1984[20].
- (co-dir.) avec André Burguière, Martine Segalen et Françoise Zonabend
- Histoire de la famille. t. 1, Mondes lointains, mondes anciens, Paris, Armand Colin, 1986.
- Histoire de la famille. t. 2, Le choc des modernités, Paris, Armand Colin, 1986.
- La Maison et le nom : stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, EHESS, 1990.
- L'Ombre des ancêtres : essai sur l'imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000.
- (dir.) Histoire des femmes en Occident, t. 2 : Le Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
- Retour à la cité : les magnats de Florence, 1340-1440, Paris, EHESS, 2006.
- (co-dir.) avec Myriam Cottias et Laura Downs, Le Corps, la famille et l'État. Hommage à André Burguière, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
- Le Voleur de paradis. Le bon larron dans l'art et la société, (XIVe – XVIe siècles), Paris, Alma, 2015 (ISBN 9782362791604). Prix Provins Moyen Age 2016
- Se faire un nom. Une anthropologie de la célébrité à la Renaissance, Paris, Arkhê, 2019, 160 p. (ISBN 9782918682509).
- Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe – XVe siècle), Paris, Éditions de l'EHESS/Gallimard/Seuil, coll. « Hautes Études », 2020 216 p. (ISBN 9782021466010)[21].
- Florence à l’écritoire. Écriture et mémoire dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « EHESS Poche » (vol. 5), 2023, 254 p. (ISBN 9782713229534).
Traductions
[modifier | modifier le code]- Bronisław Geremek, Le salariat dans l'artisanat parisien aux XIIIe – XVe siècles : étude sur le marché de la main-d’œuvre au Moyen Âge, traduit du polonais par Anna Posner et Christiane Klapisch-Zuber, Paris-La Haye, Mouton & Co, 1968 [1962].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lett et Klapisch-Zuber 2017.
- Igounet 2015.
- « L'annuaire », sur archicubes.ens.fr (consulté le ).
- Service d’histoire de l’éducation, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, [lire en ligne].
- Zancarini-Fournel 2014.
- Conférence, Institut Émilie du Châtelet (2012).
- Page sur le Centre de recherches historiques-EHESS, consultée en ligne le 9 janvier 2015.
- Thèse de 3e cycle, notice du Sudoc.
- « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le ).
- « Annales. Histoire, Sciences Sociales », sur x.com, (consulté le ).
- « Christiane Klapisch-Zuber », sur franceculture.fr (consulté le ).
- Présentation, conférence à l'Institut Émilie du Châtelet, 10 mars 2012.
- Comité de rédaction de la revue Clio, page consultée en ligne le 9 janvier 2015.
- Décret du 31 décembre 2020, Journal officiel, [lire en ligne], consulté le 2 janvier 2020.
- Décret du 24 juin 1993 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite, sur Légifrance.
- « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le )
- « Christiane KLAPISCH-ZUBER / Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- Page du Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award.
- « Remise du Prix Pierre-Antoine Bernheim 2016 », sur aibl.fr, (consulté le ).
- (Compte rendu) Jacques Dupâquier, « Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber. Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine, XVIIIe – XXe siècle, 1984 », Annales de démographie historique, 1985. « Vieillir autrefois ». p. 417-419, [lire en ligne]
- [compte rendu] Claire Judde de Larivière, « Christiane Klapisch-Zuber redonne vie aux femmes de la Renaissance », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (Mélanges) La famille, les femmes et le quotidien, XIVe – XVIIIe siècle. Textes offerts à Christiane Klapisch-Zuber et rassemblés par Isabelle Chabot, Jérôme Hayez et Didier Lett, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2006 (ISBN 9782859445393).
- (Document audiovisuel) Conférence de Christiane Klapisch, Institut Émilie-du-Châtelet, cycle « Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre », 77 min, en ligne.
- Michelle Zancarini-Fournel, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber - Une communauté de femmes en prison pendant la guerre d’Algérie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39, , p. 219-232 (lire en ligne, consulté le ).
- Valérie Igounet, « Christiane Klapisch-Zuber au côté des brigands », L'Histoire, no 418, , p. 28-29 (lire en ligne, consulté le ).
- Didier Lett et Christiane Klapisch-Zuber, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber », Genre & Histoire, no 19, (lire en ligne, consulté le ).
- André Burguière, « Du marbre de Carrare aux croix du Golgotha : le parcours d’historienne de Christiane Klapisch-Zuber », dans André Burguière et Bernard Vincent (dir.), Un siècle d’historiennes, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, (ISBN 9782721006349), p. 135-150
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Page scientifique, Centre de recherches historiques-EHESS
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- Auteur publié par les éditions Armand Colin
- Auteur publié par les éditions Fayard
- Auteur publié par les éditions Perrin
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