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Anouk Aimée

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Anouk Aimée
Description de cette image, également commentée ci-après
Anouk Aimée dans Un homme et une femme (1966).
Nom de naissance Nicole Françoise Florence Dreyfus
Naissance
Paris 17e (France)
Nationalité Française
Décès (à 92 ans)
Paris 18e (France)
Profession Actrice
Films notables La dolce vita
Lola
Huit et demi
Un homme et une femme

Anouk Aimée est une actrice française née le à Paris 17e et morte le à Paris 18e.

Elle est révélée par son rôle de la danseuse Lola dans le film du même nom et sa suite du cinéaste Jacques Demy. Elle reçoit pour ce rôle une nomination pour le British Academy Film Award de la meilleure actrice étrangère en 1963 ainsi qu'une Étoile de cristal de la meilleure actrice, en 1961. L'actrice est une des muses du cinéaste avec Catherine Deneuve et Danielle Darrieux.

Elle obtient une reconnaissance internationale pour son rôle d'Anne Gauthier dans la trilogie Un homme et une femme (1966, 1986 et 2019) de Claude Lelouch. Elle reçoit un Golden Globe et une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour le premier volet.

Elle est également nommée au César de la meilleure actrice en 1979 pour Mon premier amour avant de recevoir un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, vingt-trois ans plus tard.

Icône de la Nouvelle Vague, Anouk Aimée tourne sous la direction de nombreux metteurs en scène, dont Claude Lelouch, Jacques Demy, Agnès Varda, Federico Fellini, Charlotte de Turckheim, Philippe de Broca, George Cukor et Robert Altman.

Nicole Françoise Florence Dreyfus[1] naît le dans le 17e arrondissement de Paris[2] de parents comédiens, Henry Dreyfus dit Henry Murray (1907-1984)[3],[4] et Geneviève Marie Thérèse Durand dite Geneviève Soria (1912-2008)[5]. Ses parents divorcent en mars 1939 alors qu'elle n'a que sept ans[6].

Elle grandit entre Paris et Barbezieux-Saint-Hilaire (Charente), où elle est envoyée par sa mère pour fuir les rafles juives à Paris[7]. Pour échapper au port de l'étoile jaune, elle adopte son deuxième prénom et le nom de sa mère, devenant ainsi Françoise Durand[8] (ou Françoise Soreas selon France-Soir)[9]. Inscrite en pensionnat à Morzine, elle y rencontre Roger Vadim[10].

Anouk Aimée est repérée pour sa beauté par Henri Calef, dans un restaurant chinois à Paris où elle dîne avec sa mère ; elle débute au cinéma à l'âge de 14 ans. Il lui donne le rôle d'Anouk dans La Maison sous la mer (1947). Marcel Carné l'engage ensuite pour La Fleur de l'âge (1947). Le film demeure inachevé, mais sur le tournage, elle fait la rencontre de Jacques Prévert, scénariste du film. Elle choisit de prendre pour pseudonyme le prénom de son premier personnage, Anouk, auquel Prévert lui suggère d'ajouter le nom d'Aimée[11].

Après des études secondaires en Angleterre, elle suit des cours d'art dramatique et de danse, le métier qu'elle aurait voulu faire, avec Andrée Bauer-Thérond[12]. Elle joue dans Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte, face à Serge Reggiani, sur un scénario de Jacques Prévert[10] avant de prêter sa voix à la bergère dans la première version du Roi et l'Oiseau (1952) de Paul Grimault, puis tourne dans deux films d'Alexandre Astruc qui achèvent de la lancer.

Sur le tournage de Dangerous Meeting sur la Côte d'Azur, Anouk Aimée fait la rencontre de Nikos Papatakis, le patron du cabaret La Rose rouge à Saint-Germain-des-Prés. Pour la séduire, il lui fait rencontrer Pablo Picasso, Raymond Queneau, Jean Cocteau ou encore Jean Genet, qui écrit pour elle le scénario Les Rêves interdits. Il souhaite réaliser le film lui-même, mais ne trouve pas de financement. Ayant besoin d'argent, il vend son scénario à Tony Richardson qui le met en scène en 1966 sous le titre Mademoiselle avec Jeanne Moreau[10]. Elle participe à des films prestigieux tels Pot-Bouille de Julien Duvivier et Montparnasse 19 de Jacques Becker au côté de Gérard Philipe ainsi qu'au premier film réalisé par Jean-Pierre Mocky. Très tôt, elle travaille en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie. Dans ce pays elle tourne avec les plus grands, Vittorio De Sica, Alberto Lattuada, Alessandro Blasetti, Sergio Leone, Dino Risi, plus tard Marco Bellocchio ou encore Bernardo Bertolucci.

Anouk Aimée dans Huit et demi (1963).

En 1960, Federico Fellini l'engage pour jouer le rôle central de Maddalena dans La dolce vita, puis lui donne le rôle tout aussi important de Luisa dans Huit et demi[10] avec Marcello Mastroianni pour partenaire. À la même période, elle interprète une mythique Lola dans le film homonyme de Jacques Demy — elle retrouve le même personnage en 1969 dans Model Shop tourné en Amérique[10] — et joue dans Le Farceur, une comédie de Philippe de Broca, associée à Jean-Pierre Cassel. En 1966, elle tient le rôle principal aux côtés de Jean-Louis Trintignant dans le film Un homme et une femme, de Claude Lelouch, qui fait un triomphe international, et dans lequel les deux comédiens forment l'un des couples les plus fameux du cinéma français[11]. Son rôle lui vaut un Golden Globe de la meilleure actrice dramatique et une nomination à l'Oscar. Quelques années plus tard, elle est engagée à Hollywood et collabore avec Sidney Lumet et George Cukor.

La pluralité de ses choix de tournage fait d'Anouk Aimée une vedette capable de donner la réplique aux plus grands, tels que Catherine Deneuve et Yves Montand. Son charme énigmatique, salué par les critiques, en fait la « grande sœur » de Dominique Sanda et de Fanny Ardant.

Mariée à Albert Finney de 1970 à 1978, elle fait une pause de sept ans, s'installant à Londres et se consacrant à sa vie familiale[11].

Au théâtre, de 1990 à 2014, Anouk Aimée s'illustre aux côtés de Bruno Cremer, Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret, Jacques Weber, Alain Delon et Gérard Depardieu dans la pièce Love Letters. À la télévision elle tourne notamment Adrienne Mesurat réalisé par Marcel L'Herbier, tiré du roman de Julien Green, avec pour partenaire Alain Cuny (1953), Une page d'amour d'Élie Chouraqui d'après Émile Zola en compagnie de Bruno Cremer (1980), Mon dernier rêve sera pour vous avec Francis Huster en François-René de Chateaubriand (1989), L'Amour maudit de Leisenbohg sous la direction d'Édouard Molinaro d'après Arthur Schnitzler (1991), L'Île bleue de Nadine Trintignant (2001).

Le , sa fille Manuela annonce la mort d'Anouk Aimée survenue le jour même à son domicile, situé impasse Girardon dans le 18e arrondissement de Paris. Ses obsèques se tiennent dans la plus stricte intimité le au cimetière Saint-Vincent de Montmartre, où elle est inhumée dans le caveau familial, en présence de sa fille, de sa petite fille, Galaad Milinaire, et son arrière-petite-fille, Mila Limouse Milinaire, ainsi que certains de ses amis proches, parmi lesquels Claude Lelouch, Nadine Trintignant, Élie Chouraqui, Charlotte Rampling, Richard Berry, Dominique Besnehard et Élisabeth Tanner[13].

Vie privée et engagements

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Anouk Aimée a été mariée quatre fois :

  • avec Édouard Zimmermann du à  ;
  • avec le réalisateur et directeur artistique Nikos Papatakis de 1951 à 1958, avec qui elle a eu une fille, Manuela, née en 1951.
  • avec le chanteur Pierre Barouh, rencontré sur le film Un homme et une femme, de 1966 à 1969[14] ;
  • avec l'acteur britannique Albert Finney de 1970 à 1978[10].

Elle a eu une brève relation avec les acteurs Warren Beatty et Omar Sharif[15], juste avant d'épouser Albert Finney[16]. Elle a également vécu avec le réalisateur Élie Chouraqui[17].

Anouk Aimée s'est engagée pour la protection de la nature et des animaux, étant notamment une amie fidèle du Dr Jane Goodall et membre de l'Institut Jane Goodall France[18].

Filmographie

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Années 1940

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Années 1950

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Années 1960

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Anouk Aimée et Marcello Mastroianni dans La dolce vita (1960).

Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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Années 2000

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Anouk Aimée au festival de Cannes 2007.

Années 2010

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Télévision

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Le , Anouk Aimée fait partie d'un groupe de sept jeunes femmes[20], qui restent cloîtrées volontairement pendant 15 jours dans les grottes de Lacave. Il s'agit d'une étude sur les origines de l'obésité, menée par l'unité de recherche sur les maladies de la nutrition de l'hôpital Bichat[21].

Distinctions

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Décoration

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Récompenses

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Nominations

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Notes et références

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  1. « Anouk Aimée ) », sur L'Encinémathèque (consulté le ).
  2. « Anouk Aimée », sur Les Gens du cinéma (consulté le ).
  3. Marie-Dominique Lelièvre, « Anouk Aimée. Initiales A.A. », Libération,‎ (lire en ligne).
  4. Henry Murray sur Les Gens du cinéma.
  5. « Geneviève Sorya », sur cineartistes.com (consulté le ).
  6. Acte de naissance d'Henri Dreyfus no 25 (vue 28/152), registre des naissances de l'année 1907 pour la Ville de Compiègne sur le site des Archives départementales de l'Oise (avec mentions marginale des unions et divorces). Henri Murray sera marié et divorcera à trois reprises : avec Geneviève Durand de 1931 à 1939, avec Madeleine Romani de 1939 à 1946 et avec Jacqueline Rambaud de 1946 à 1950.
  7. « “Je restais des heures à rêver sous la table” : CL revient sur l’“enfance secrète” d’Anouk Aimée à Barbezieux lorsqu’elle s’appelait Françoise Dreyfus », sur CharenteLibre.fr, (consulté le ).
  8. « Anouk Aimée : son histoire en Charente, son enfance cachée, sa véritable identité », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le ).
  9. « La Fortune lui est venue en dînant », France-soir,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  10. a b c d e et f Michel Ciment et Olivier Curchod, « Entretien avec Anouk Aimée : Au cinéma, je suis chez moi », Positif « 60 ans de comédiens », nos 617-618,‎ .
  11. a b et c « Anouk Aimée, immense actrice française, est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Anouk Aimée », sur Ciné-Ressources (consulté le ).
  13. « Les obsèques d'Anouk Aimée se sont déroulées dans l'intimité à Paris », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Pierre Barouh et Anouk Aimée jouent tous deux dans le film, interprétant les personnages de Pierre Gauthier et de sa veuve, Anne.
  15. « Édouard Zimmermann, Nikos Papatakis, Pierre Barouh, Albert Finney... Des hommes et une femme, Anouk Aimée », sur Le Figaro, (consulté le ).
  16. « Trintignant, Prévert, Lelouch, Fellini… Les hommes de la vie d’Anouk Aimée » Accès payant, sur Le Télégramme, (consulté le ).
  17. Agathe Moreaux, « Mort d’Anouk Aimée : Élie Chouraqui se souvient avec émotion de leur relation amoureuse : “On est restés ensemble 4 ans” », sur Télé-Loisirs, (consulté le ).
  18. « Décès d’Anouk Aimée », sur Paris Presse (consulté le ).
  19. https://www.fichesducinema.com/2009/11/lenfer-des-films-maudits/
  20. « Les Sept Recluses de la grotte, sept jeunes femmes volontaires pour... », sur Getty Images, (consulté le )
  21. DR E.-L, « Les sept jeunes femmes-cobayes sont revenues à la lumière : Des caves du Lot aux causes de l'obésité », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Biographie d'Anouk Aimée (no 6044) sur Who's who in France
  23. « Cinéma : Anouk Aimée fête aujourd’hui ses 90 ans »Sud Ouest, 27 avril 2022

Liens externes

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