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Amirdovlat d'Amasée

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Amirdovlat d'Amasée
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Ամիրդովլաթ ԱմասիացիVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Activités
Œuvres principales
Inutile aux ignorants (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Amirdovlat d'Amasée ou Amirdovlat Amasiatsi (en arménien Ամիրդովլաթ Ամասիացի ; ca. 1415/1420-1496) est un médecin arménien du XVe siècle. Il est considéré comme « le dernier brillant représentant [de la médecine classique arménienne][1] » et « le plus célèbre médecin arménien depuis Mekhitar Hératsi[2] ».

Amirdovlat est né vers 1415[3] ou vers 1420[2] à Amasée, en Haute-Arménie[4]. Ayant vraisemblablement reçu son éducation médicale en Perse et à Bagdad[4], il parcourt ensuite le Proche-Orient[2], la Macédoine et les îles de la mer Égée, puis s'établit à Philippopolis vers 1459[4]. Polyglotte, il parle couramment (en plus de l'arménien) l'arabe, le grec, le latin, le persan et le turc[5].

Amirdovlat s'installe ensuite à Constantinople en 1471 ; ayant remédié à la stérilité d'une des épouses du sultan ottoman Mehmed II[4], il devient le médecin personnel de ce dernier[2] ainsi que de son successeur Bayézid II[4].

Il meurt à Brousse en décembre 1496[4].

La dizaine d'œuvres rédigées en arménien moyen par Amirdovlat, afin qu'elles soient accessibles au plus grand public[5], a été comparée à l'ensemble formé par les écrits d'Avicenne et a eu un impact indéniable sur ses successeurs[6].

L'Enseignement de la médecine, de 1459, traite de l'anatomie, de l'hygiène, des diagnostics et de la pharmacologie[7] ; une copie de la main de l'auteur est conservée au Matenadaran d'Erevan (Ms. 8871)[1]. Révisée, l'œuvre paraît dix ans plus tard[7] sous le titre Les bienfaits de la médecine ou L'Utile à la médecine et couvre alors environ 200 maladies ; elle est utilisée jusqu'au XVIIIe siècle[4].

Remontant peut-être également à 1459[7], la Pharmacopée est augmentée en 1480-1481 ; elle s'inspire de sources arabes[4].

L'Inutile aux ignorants (British Library, Ms. 3712) a quant à lui été écrit entre 1478 et 1482[4]. Cette « encyclopédie de la pharmacologie arménienne médiévale[1] » compte 3 754 médicaments décrits jusqu'en sept langues : arménien, grec, latin, arabe, persan, turc et franc[4]. Y sont nommés 1 000 plantes curatives, 250 animaux et 150 minéraux ; ses expérimentations permettent notamment à Amirdovlat d'y mettre en évidence des plantes aux vertus anti-tumorales[1], anti-toxiques ou autres[8].

Des signes de vie et de mort du patient traite notamment de la saignée. La seule copie existante de cette œuvre est préservée à la Bibliothèque nationale de France[9].

Notes et références

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  1. a b c et d Vardanyan 2007, p. 154.
  2. a b c et d Vardanyan 2007, p. 156.
  3. Kouymjian 2007, p. 407.
  4. a b c d e f g h i et j Bellier 1996, p. 31-36.
  5. a et b Hacikyan 2002, p. 702.
  6. Cowe 1997, p. 302.
  7. a b et c Hacikyan 2002, p. 703.
  8. Vardanyan 2007, p. 155.
  9. Hacikyan 2002, p. 703-704.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Paul Bellier, « Médecine et médecins arméniens entre le XIe et le XVe siècle », dans L’Arménie et Byzance : Histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-859-44824-0, lire en ligne), p. 31-36.
  • (en) Peter Cowe, « Medieval Armenian Literary and Cultural Trends (Twelfth-Seventeenth Centuries) », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times, vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (réimpr. 2004) (ISBN 978-1403964212), p. 293-325.
  • (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), The Heritage of Armenian Literature, vol. II : From the Sixth to the Eighteenth Century, Détroit, Wayne State University Press, (ISBN 978-0814330234).
  • Dickran Kouymjian, « Sous le joug des Turcomans et des Turcs ottomans (XVe – XVIe siècle) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 377-411.
  • Stella Vardanyan, « La médecine en Arménie dans l'Antiquité et au Moyen Âge », dans Claude Mutafian (dir.), Arménie, la magie de l'écrit, Paris, Somogy, (ISBN 978-2-7572-0057-5), p. 153-157.

Liens externes

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