Alfred Thimmesch
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Résistant, fonctionnaire de police |
Membre de | |
---|---|
Conflit | |
Lieux de détention | |
Distinctions | Liste détaillée |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (AC 21 P 543832) Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 568712) |
Alfred Thimmesch, né le à Metz et mort le au camp de concentration de Mauthausen, est un résistant français et Juste parmi les nations. Grâce à sa fonction de secrétaire de police, il établit des fausses pièces d'identité pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
[modifier | modifier le code]En 1923, il entre dans la police à Strasbourg[1].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est marié et père de trois enfants. Avec sa famille, il est évacué de Strasbourg et affecté à Périgueux puis à Voiron [1].
Après la signature de l'armistice, il refuse de rentrer en Alsace annexée de fait et rejette la germanisation et la nazification de la région. Il adhère à l'organisation Noyautage des Administrations Publiques (NAP) au sein de laquelle il dirige le groupe « Police » de Voiron[1].
Voiron est en zone d'occupation italienne. Elle comprend une importante communauté de réfugiés juifs, car l'Italie est plus tolérante envers eux. Mais, le 8 septembre 1943, à la suite de la signature de l’armistice de Cassibile entre l'Italie et les Alliés, le Troisième Reich prend le contrôle des territoires jusque-là occupés par les Italiens en France. Les Allemands et la milice française, mènent une répression intense contre les résistants et la population juive.
Très actif au sein du Mouvements unis de la Résistance (MUR), Alfred Thimmesch renseigne sur les rafles anti-juives et prévient les familles devant être arrêtées. Il leur fournit de fausses cartes d’identité et de faux certificats de résidence[1],[2],[3].
À la suite d'une dénonciation, le , Alfred Thimmesch est arrêté et interné à la prison Montluc où il subit les interrogatoires musclés de la Gestapo. Le , il est transféré à Compiègne-Royallieu puis déporté, le , au camp de concentration de Mauthausen où il est affecté au Kommando de Melk. Il meurt en déportation le [3].
Son dénonciateur est abattu par la Résistance[4].
Après la guerre, sa veuve revient à Strasbourg, mais rencontre des difficultés, car le traitement de son mari est supprimé depuis et leur ancien logement est occupé[1].
Reconnaissance
[modifier | modifier le code]- Alfred Thimmesch est promu secrétaire de police principal à titre posthume[3].
- Depuis le , une rue porte son nom dans le quartier de La Robertsau à Strasbourg[5].
- Une vidéo sur son action est présentée dans le parcours permanent du Musée Historique de Strasbourg et dans l’exposition en ligne « Ports d’exil – ports d’attache. Destinées juives pendant la Seconde Guerre mondiale »[4].
- Le 24 avril 2023, une Stolpersteine est posée au 11 rue de la Nuée-Bleue à Strasbourg devant l’entrée de l’ancien commissariat central de police où Alfred Thimmesch travaillait[6].
- Le 8 juillet 2024, une rue est inaugurée en son nom à Voiron
Distinctions
[modifier | modifier le code]À titre posthume :
- Il est reconnu « Juste parmi les Nations » le [1],[2],[3].
- Il est déclaré déporté résistant et mort en déportation[2],[3],[7].
Médaille de la Résistance française ()[3],[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Alfred-Thimmesch », sur www.ajpn.org (consulté le )
- Éric Le Normand (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
- « Alfred THIMMESCH », sur Police - Action Solidaire (consulté le )
- Musée de Strasbourg, « Alfred Thimmesch (1921-1944), un Juste parmi les Nations », (consulté le )
- ↑ Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne : 1939-1945, (ISBN 978-2-7468-4334-9 et 2-7468-4334-X, OCLC 1356270846, lire en ligne)
- ↑ « Strasbourg. Une Stolperstein à la mémoire d’un Juste parmi les Nations », sur www.dna.fr (consulté le )
- ↑ « Base des morts en déportation (1939-1945) - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- ↑ « Base des médaillés de la résistance- Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code] : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Alfred Thimmesch », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).
DVD pédagogique
- Limore Yagil, « L'aide aux juifs », dans Désobéir : Des policiers et des gendarmes sous l'occupation 1940-1944, Paris, Nouveau Monde éditions, , 378 p. (ISBN 978-2-36942-655-4), p. 92 et 366
- « Une Stolperstein à la mémoire d'un Juste parmi les Nations », Dernières nouvelles d'Alsace, , p. 30
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative aux militaires :
- [vidéo] Musées de la Ville de Strasbourg, « Alfred Thimmesch (1921-1944), un Juste parmi les Nations », sur YouTube (consulté le )
- « Commissaire de police Alfred Thimmesch », sur police-actionsolidaire.fr (consulté le ).
- « Alfred Thimmesch », sur ajpn.org (consulté le ).
- Laurence Rey, « Policiers exemplaires , Justes parmi les Nations », sur dna.fr, (consulté le )
- Musées de la Ville de Strasbourg et Musée judéo-alsacien de Bouxwiller, « Fuir pour survivre, les Juifs d'Alsace dans la tourmente nazie : Destin 4 : Alfred Thimmesch (1921-1944), un Juste parmi les Nations », sur destinees-juives.expositionsvirtuelles.fr/f (consulté le )
- « Thimmesch Alfred », À partir de la fiche d'Alfred Thimmesch des liens mènent vers des articles sur Compiègne, Mathausen, Melk et le convoi du 6 avril 1944., sur monument-mauthausen.org (consulté le )
- Luc Rudolph, « Des policiers Justes », sur cercle-k2.fr, (consulté le )
- Naissance en mai 1901
- Naissance à Metz
- Décès en juillet 1944
- Décès à Mauthausen
- Décès à 43 ans
- Policier français
- Résistant français
- Résistant alsacien
- Déporté résistant
- Camp de Royallieu
- Personne détenue à la prison Montluc
- Mort en déportation
- Juste parmi les nations français
- Titulaire de la médaille de la Résistance française