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Akademik Lomonosov

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Akademik Lomonosov
illustration de Akademik Lomonosov
Akademik Lomonosov en cours de transport depuis Mourmansk ().

Type Floating nuclear power plant (en)
Classe Centrale nucléaire flottante russe
Histoire
Chantier naval chantier naval de la Baltique, Saint-Pétersbourg
Lancement 2019
Caractéristiques techniques
Longueur 144,4 m
Maître-bau 30 m
Tirant d'eau 5,6 m
Déplacement 21 500 tonnes
Carrière
Pavillon Russie
Port d'attache Pevek, Tchoukotka
MMSI 273381660

L'Akademik Lomonosov (en russe : Академик Ломоносов) est une barge qui porte, en 2019, la première centrale nucléaire flottante russe en exploitation, équipée de deux réacteurs d'une puissance de 35 MW chacun. Le navire est nommé d'après l'académicien russe Mikhaïl Lomonossov. Conçu et exploité par Rosatom, il a été mis en service intégralement en après une mise en service partielle en .

Construction et opérations

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Maquette présentée en 2008 de l'Akademik Lomonosov.

Construction

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Le navire a été construit par le chantier naval de la Baltique à Saint-Pétersbourg en 2006, puis chargé en combustible en 2019 à Mourmansk[1].

Description

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La barge mesure 144 mètres de long et 30 mètres de large[1],[2] et embarque un équipage d'environ 70 personnes[3]. Il est dépourvu de moteur et ne peut donc se déplacer par lui même[4].

La centrale a une puissance électrique de 70 MW[5] grâce à ses deux réacteurs à eau pressurisée de type KLT-40S d'une puissance unitaire de 35 MW[6] (30 MWnet[7],[8]) qui utilisent un combustible nucléaire avec l'uranium faiblement enrichi. Cette centrale génère suffisamment de puissance pour alimenter une ville de 100 000 habitants et permet d'éviter l'émission de 50 000 tonnes de CO2 chaque année[4].

C'est la première centrale commerciale flottante raccordée au réseau électrique[1].

Du au , la barge a fait 5 000 kilomètres pour rejoindre par la mer la ville reculée de Pevek, en Sibérie orientale, où elle a été raccordée au réseau électrique local en [1],[9],[10].

En , Rosatom annonce la mise en service complète de la centrale, qui a déjà produit plus de 47 GWh depuis sa mise en service partielle en . Rosatom la considère comme un projet pilote, qui a certes « coûté cher après de nombreuses études et essais techniques, mais à terme, la production en série permettra de baisser les coûts et de vendre à l'export »[6].

La centrale a permis de relancer les activités minières de la région de la Tchoukotka. Pour les alimenter en énergie, quatre autres barges flottantes similaires doivent suivre le long de la côte de Tchoukotka. Selon Rosatom, cette première réalisation de petits réacteurs modulaires (SMR) est suivie de près par une dizaine de clients potentiels : pays d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique, avec des territoires insulaires et littoraux isolés. Une nouvelle génération, à la fois plus petite et plus puissante, est à l'étude[11].

Le constructeur Rosatom assure que des marges de sécurité importantes ont été prises afin d’éviter tout accident nucléaire notamment vis-a-vis des risques de tsunamis et autres catastrophes naturelles et que la centrale respecte tous les prérequis demandés par l’AIEA[12]. Bien que l'Akademik Lomonosov soit un projet unique en son genre, sa conception est basée sur le retour d'expérience de plus de 400 années-réacteurs d'exploitation de réacteurs similaires qui équipent les brise-glaces russes à propulsion nucléaire[réf. souhaitée].

Inquiétudes et critiques

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Cependant, Greenpeace la qualifie de « Tchernobyl flottant »[13] et demande comment elle réagirait en cas de tsunami[5]. La Bellona Foundation a publié un rapport expliquant pourquoi l'idée d'une centrale flottante serait, selon elle, une très mauvaise idée[14].

Notes et références

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  1. a b c et d « Pourquoi la Russie construit une centrale nucléaire flottante », Le Monde,‎ (lire en ligne [vidéo], consulté le )
  2. « Une inquiétante centrale nucléaire flottante dans l'Arctique russe », francetvinfo.fr, (consulté le ).
  3. (en) Nuclear Threat Initiative, « Akademik Lomonosov »
  4. a et b « Centrale nucléaire flottante russe dans l'Arctique: tout savoir sur le "Tchernobyl sur glace" en quatre questions », RTBF Info, (consulté le )
  5. a et b (en-US) Andrew E. Kramer, « The Nuclear Power Plant of the Future May Be Floating Near Russia », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b « La première centrale nucléaire flottante entre en service à l'extrême Est de la Russie », Les Échos, 26 mai 2020.
  7. AKADEMIK LOMONOSOV-1 PRIS AIEA, 21 septembre 2020
  8. AKADEMIK LOMONOSOV-2 PRIS AIEA, 21 septembre 2020
  9. « La centrale nucléaire flottante russe est arrivée dans l'Arctique », Les Échos, 15 septembre 2019.
  10. « Russia connects floating plant to grid », WNA, 19 décembre 2019.
  11. « Voyage à bord de la première centrale nucléaire flottante au monde », Les Échos, 10 janvier 2022.
  12. Aurélie Barbaux, « On a visité la première centrale nucléaire flottante au monde », L'Usine nouvelle, 26 juin 2019.
  13. (en) Thomas Barnes, « Russia's floating 'nuclear Titanic' sets sail on first controversial voyage », The Independent,‎ (lire en ligne)
  14. (en-US) « Rosatom says it’s hitting schedule targets in prepping its floating nuclear plant », sur Bellona.org, (consulté le )