Étrurie padane
Étrurie padane est une dénomination moderne afin de définir pour une meilleure compréhension les zones archéologiques principales de la civilisation étrusque : Étrurie méridionale, padane et de Campanie. Cette zone correspond à la Plaine padane (Émilie-Romagne, plaine du Pô).
Description
[modifier | modifier le code]L’Étrurie padane est la conséquence de l'expansion des Étrusques à partir du VIe siècle av. J.-C. vers le nord au-delà des Apennins. Dans la plaine padane l'expansion aboutit à la fondation d'une dodécapole étrusque, confédération de douze villes analogue à celle existante en Étrurie méridionale[1].
Cette expansion a dû être probablement assez facile compte tenu de la différence d'équipements militaires entre les Étrusques et des populations certainement moins évoluées et organisées.
Le principal centre Felsina, l'actuelle Bologne, a atteint son apogée au cours du Ve siècle av. J.-C. Les trouvailles archéologiques provenant de la zone concernent exclusivement des sites de tombes surtout « à fosse » situées majoritairement à l'ouest du centre habité.
La région était caractérisée par l'intensité des échanges commerciaux, les Étrusques ayant exporté vers l'Europe centrale et septentrionale des produits artisanaux (buccheri, vases, objets en fer) et agricoles (surtout du vin).
La position de Felsina était stratégique, car elle se trouvait sur les voies d'échanges commerciaux avec Spina, située sur la côte adriatique et qui était un emporium étrusque important entretenant des relations commerciales assidues avec les Grecs.
À partir des premières décennies du IVe siècle av. J.-C., l'arrivée massive des populations celtes provoqua une profonde transformation de la civilisation étrusque qui se concentra dans quelques villes comme Spina et Mantoue. Les dernières manifestations de la civilisation étrusque dans la vallée du Pô disparaissent définitivement avec le processus de la romanisation au cours du IIe siècle av. J.-C.
Les pièces archéologiques les plus importantes sont exposées au Museo Civico Archeologico di Bologna, parmi lesquels se trouve une situle provenant de la nécropole de la Certosa remontant vers 475 av. J.-C., obtenue à partir d'une feuille de bronze avec des décorations embossées représentant des scènes de parade militaire, de culte et de vie quotidienne.
D'autres centres importants étaient Misano, situé dans la vallée du fleuve Reno près de l'actuel Marzabotto, et Spina sur la côte adriatique où dans la première moitié du XXe siècle ont été découvertes des nécropoles de milliers de tombes.
Construite sur un grand canal dévié artificiellement du Pô, Spina est la démonstration de la grande compétence étrusque dans l'ingénierie et l'hydraulique, capable de relier une ville à la mer sur une distance d'environ 15 km, en régularisant le cours du fleuve par dérivation du cours de la Sagis et en prévoyant un canal d'accès au port[2], vers Spina et Adria, avec forçage du courant et digue brise-lames.
Les pièces archéologiques trouvées dans les tombes de Spina sont conservées au Museo Archeologico Nazionale di Ferrara.
Principaux centres
[modifier | modifier le code]- Felsina
- Spina
- Misano
- Adria
- Mantoue
- Rubiera
- Ravenne
- Verucchio
- Melpum
- Plaisance
- Cesena
- Modène
- Forcello di Bagnolo San Vito
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mario Torelli et Giampiero Pianu, élaboration Mauro Morella, Etruria Meridionale: Carta Archeologica (1:190.000), éditions Quasar, 1990, février 1994. (ISBN 9780892362769 et 0892362766)
- Daniela De Angelis, La Ceramica Decorata Di Stile villanoviano in Etruria Meridionale, éditeur Rubbettino, Latium, Italie, 2001. (ISBN 8849800711 et 9788849800715)
- Sante Bargellini, Etruria Meridionale, Istituto Italiano d'Arti Grafiche, Bergame.
- Anna Maria Moretti Sgubini, Scoperte ed Iniziative in Etruria Meridionale, Etruscan Studies: Vol. 9, Article 13,2002.
- Dominique Briquel, Les étrusques, vol. 645, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que-sais-je ? (section : Histoire et Art) », , 128 p. (ISBN 978-2-13-073425-3, lire en ligne)
- Paul Delfosse, « Les remparts de Pérouse : contribution à l'histoire de l'urbanisme préromain », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, Publications de l'École française de Rome, t. 92, no 2, , pages 725 à 820. (DOI 10.3406/mefr.1980.1256, lire en ligne, consulté le )
- Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques : l'antique civilisation toscane, VIIIe – Ier siècle av. J.-C., Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 313), , 212 p. (ISBN 978-2-262-02837-4).
- Maurizio Martinelli, Giulio Paolucci et Anne Bruant, Lieux étrusques, Scala, , 226 p. (ISBN 978-88-8117-158-3, lire en ligne).
- Jean-Noël Robert, Les Étrusques, Paris, Belles Lettres, , 335 p. (ISBN 978-2-251-41027-2).
- Jean-Paul Thuillier, Les Étrusques, Paris, Éditions du Chêne, coll. « Grandes civilisations », , 240 p. (ISBN 2-84277-658-5, présentation en ligne).
- (it) Raffaelle Carlo De Marinis, « Aspetti degli influssi dell'espansione etrusca in val padana verso la civiltà di golasecca », dans Giuseppe M. Della Fina (direction d'ouvrage), La colonizzazione etrusca in Italia : Atti del XV Convegno Internazionale di Studi sulla Storia e l’Archeologia dell’Etruria, Rome, Edizioni Quasar di Severino Tognon (ISBN 978-88-7140-389-2, lire en ligne), pages 115 à 146
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pline, Hist. Nat., III, 19, 130).
- Détails rapportés par Pline l'Ancien, III, 120, p. 96.