Église catholique chaldéenne
Église catholique chaldéenne | |
Sceau du Patriarcat chaldéen | |
Nom local | ܥܕܬܐ ܟܠܕܝܬܐ ܩܬܘܠܝܩܝܬܐ |
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Fondateur(s) | Yohannan Soulaqa |
Union à Rome | 1553, puis 1830 |
Primat actuel | Louis Raphaël Ier Sako |
Siège | Bagdad (Irak) |
Territoire primaire | Irak, Syrie, Turquie, Iran, Liban et en diaspora. |
Rite | Chaldéen |
Langue(s) liturgique(s) | Syriaque oriental, néo-Araméen, soureth |
Population estimée | 200 000 en Irak et environ 536 000 dans le monde (Annuario Pontificio 2013)[1] |
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L'Église catholique chaldéenne ou Église chaldéenne catholique est une des Églises catholiques orientales de tradition syriaque. Le chef de l'Église porte le titre de Catholicos-Patriarche des Chaldéens[2], avec résidence à Bagdad en Irak. Le titulaire actuel est le patriarche Louis Raphaël Ier Sako, élu le [3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Les premiers contacts entre l'Église nestorienne de l'Orient et l'Église de Rome se produisirent au XIIIe siècle au cours des ambassades dominicaine et franciscaine vers les Mongols lancées par Innocent IV[4]. Ils se poursuivirent lors des tentatives de rapprochement diplomatique entre les "Francs" et les Mongols installés au Moyen-Orient. Ainsi, en 1289, le moine assyrien Rabban Bar Sauma, rapporta de sa mission en Occident une lettre du pape Nicolas IV au catholicos Yahballaha III (1281-1317). En 1290, Yahballaha reçoit le dominicain Ricoldo da Monte Croce ; il écrit en 1302 à Boniface VIII.
En 1340, les nestoriens résidant à Chypre entrèrent en communion avec Rome[5]. L'Union fut réitérée au concile de Florence, par le décret Benedictus du . Les nestoriens convertis au catholicisme adoptèrent le nom de "chaldéens".
Au XVIe siècle, des évêques indignés par la transmission héréditaire du patriarcat d'oncle à neveu adoptée en 1450, refusèrent, en 1552, l'autorité du patriarche Simon VII Ishoyahb et élurent, malgré lui, l'abbé Yohannan Soulaqa comme patriarche. Il fut envoyé à Rome pour demander la consécration épiscopale et la communion avec le Saint-Siège. Le pape Jules III l'ordonna évêque et le proclama "Patriarche des assyriens orientaux à la présidence de l'Église catholique de Mossoul en Assyrie". L'Église catholique a par la suite changé le titre patriarcal par "patriarche des chaldéens" en conformité avec les précédents convertis à Chypre un siècle plus tôt.
Le retour de Simon VII en Orient provoqua de vives querelles ; lui-même fut exécuté en 1555 et sa communauté fut en grande partie réintégrée à l'Église assyrienne ; il s'ensuivit une période troublée où catholiques et nestoriens se combattirent avec acharnement.
Ce n'est qu'en 1830 que la situation se stabilisa, avec la confirmation par Pie VIII de Jean Hormizdas comme patriarche de Babylone des Chaldéens, sous le nom de Youhanan VIII Hormez, avec son siège à Mossoul. Les catholiques devinrent largement majoritaires parmi les Assyriens, mais souffrirent lourdement du génocide de 1915, perdant 70 000 fidèles ; il en résulta un mouvement des Chaldéens vers le sud, et le siège patriarcal fut finalement transféré à Bagdad en 1950.
En 1994, Jean-Paul II signa un accord christologique avec le patriarche assyrien Mar Dinkha IV Khanania, mettant fin à la controverse nestorienne, ce qui améliora spectaculairement les relations entre les chaldéens catholiques et l'Église assyrienne, liens resserrés encore par les événements actuels et les violences islamistes qui pèsent sur l'ensemble de la chrétienté irakienne.
Liturgie
[modifier | modifier le code]L'Église chaldéenne utilise la langue liturgique Soureth (ou Néo-araméen, syriaque oriental).
Organisation territoriale
[modifier | modifier le code]- Métropole de Bagdad (siège du patriarcat)
- Métropole de Kirkouk
- Archéparchie d'Erbil (siège : cathédrale Saint-Joseph d'Ankawa)
- Archéparchie de Bassorah
- Archéparchie de Mossoul des Chaldéens
- Éparchie d'Alqosh
- Éparchie d'Amadiyah
- Éparchie d'Aqra
- Éparchie de Sulaimaniya
- Éparchie de Zakho
- Métropole de Téhéran
- Métropole d'Ourmia
- Archéparchie de Ahwaz
- Éparchie de Salmas
Reste du Moyen-Orient
- Archéparchie de Diarbekir, Turquie
- Éparchie d'Alep, Syrie (siège : cathédrale Saint-Joseph d'Alep)
- Éparchie de Beyrouth, Liban
- Éparchie du Caire, Égypte
- Vicariat patriarcal de Jordanie
- Territoire patriarcal de Jérusalem
Reste du monde
- Éparchie Saint-Thomas l'Apôtre de Détroit (États-Unis)
- Éparchie Saint-Pierre Apôtre de San Diego (États-Unis)
- Éparchie Mar Addaï de Toronto (Canada)
- Éparchie Saint-Thomas l'Apôtre de Sydney (Australie)
- Vicariat patriarcal de France
- Vicariat patriarcal de Russie et de la CEI
Les Instituts de vie consacrée et apostolique
[modifier | modifier le code]Un ordre religieux masculin et deux congrégations religieuses féminines :
- l'ordre Antonin Chaldéen de saint Hormizda ;
- la congrégation des Filles chaldéennes de Marie ;
- la congrégation du Sacré-Cœur.
Relations avec les autres Églises
[modifier | modifier le code]L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient et reconnue par le Vatican.
Relations avec les autres Églises de tradition syriaque
[modifier | modifier le code]Depuis 1994, l'Église catholique chaldéenne participe à une série de discussions œcuméniques avec les autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église catholique syriaque, Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite) et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).
Relations avec l'Église apostolique assyrienne de l'Orient.
[modifier | modifier le code]Par la « Déclaration christologique commune » de 1994, signée par le pape Jean-Paul II et le patriarche Mar Dinkha IV, le principal problème dogmatique existant entre l'Église catholique et l'Église assyrienne d'Orient a été résolu. Par conséquent, le rapprochement œcuménique entre l'Église chaldéenne et l'Église assyrienne d'Orient est parvenu à une nouvelle phase de développement.
Le , le patriarche Mar Raphaël Bidawid et le patriarche Mar Dinkha IV signent une liste de propositions communes dans le but de parvenir au rétablissement de la pleine unité ecclésiale entre les deux héritières historiques de l'antique Église de l'Orient.
Le , les synodes des évêques des deux Églises approuvent ce programme et le confirment par un Décret synodal conjoint. Les deux patriarches approuvent, avec l'appui de leurs synodes respectifs, une nouvelle série d'initiatives visant à promouvoir le rétablissement progressif de leur unité ecclésiale.
Le , le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens publie des orientations pour l'admission à l'Eucharistie entre l'Église chaldéenne et l'Église assyrienne d'Orient en reconnaissant la validité de l'Eucharistie célébrée avec l'anaphore de Addaï et Mari.
Louis Raphaël Ier Sako propose en [6], l'unification des trois branches de l'Église de l'Orient, sans succès.
Relations avec le Vatican
[modifier | modifier le code]Le , un pape entre pour la première fois dans une église chaldéenne. Le pape François lors de son voyage en Géorgie se rend dans l'église Saint-Simon-Bar-Sabba de Tbilissi où il rencontre la petite communauté catholique chaldéenne et lit une longue prière [7].
Références
[modifier | modifier le code]- http://www.cnewa.us/source-images/Roberson-eastcath-statistics/eastcatholic-stat13.pdf.
- Mélinée Le Priol, « Le Patriarcat chaldéen supprime la référence à Babylone », La Croix, (lire en ligne , consulté le ).
- Mgr Louis Sako nouveau patriarche des Chaldéens.
- cf. articles André de Longjumeau, Guillaume de Rubrouck.
- DOC p. 163.
- Anne-Bénédicte Hoffner, « Le patriarche Sako propose de réunifier l’antique « Église d’Orient » », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
- Nicolas Senèze, « En Géorgie et en Azerbaïdjan, le pape aux confins des mondes », La Croix, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des primats de l'Église catholique chaldéenne
- Église apostolique assyrienne de l'Orient
- Mission chaldéenne en France
Liens externes
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- Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Nestorienne (Église) dans le Dictionnaire de théologie catholique.
- (fr) Institut Syriaque de Belgique
- (fr) Site libanais
- (en) Catholic-Hierarchy
- (en) Chaldeans on Line
- (en) Éparchie de San Diego (USA)
- (fr) Mission Chaldéenne en France
- (fr) Association des Assyro-Chaldéens de France (AACF)
- (fr) Union des Assyro-Chaldéens de France (UACF)
- (ar) Vicariat patriarcal de Jordanie
- (fr) eucharistiemisericor.free.fr
- (fr) news.catholique.org
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Julius Assfalg, Paul Krüger, Église chaldéenne, in Petit dictionnaire de l'Orient chrétien (DOC), Brepols, 1991.
- Sébastien de Courtois, "Chrétiens d'Orient sur les routes de la soie, dans les pas des Nestoriens", 2007, La Table Ronde, Paris.
- Sébastien de Courtois, "Le nouveau défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad", 2009, Jean-Claude Lattès, Paris.
- Raymond Le Coz, Histoire de l'Église d'Orient (Chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie), Cerf, Paris, 1995 (ISBN 2204051144).
- Herman Teule, Les Assyro-Chaldéens. Chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie, Brepols (col. Fils d'Abraham), Turnhout, 2008 (ISBN 9782503528250).
- Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN 2213030642).
- Joseph Yacoub, Babylone chrétienne : géopolitique de l'Église de Mésopotamie, Desclée de Brouwer, Paris, 1996 (ISBN 222003772X).
- Eugène Tisserant, v. L'Église nestorienne, in Dictionnaire de Théologie Catholique, tome XI, Paris 1931, coll. 157-323.
- Jean Monneret, Le martyre oublié des chrétiens chaldéens, Via Romana, , 154 p. (ISBN 9791090029224).
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Robert Alaux, Les derniers Assyriens, Paris, 2003 (film documentaire de 53 minutes)