Édouard Froidure
Naissance | |
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Décès |
(à 72 ans) Watermael-Boitsfort, Belgique |
Nom de naissance |
Édouard Froidure |
Surnom |
L'abbé Froidure |
Nationalité | |
Activité |
Prêtre catholique (à partir du ) |
Distinctions |
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L'abbé Édouard Froidure, né le à Ypres (Belgique) et mort le à Watermael-Boitsfort (Bruxelles), est un prêtre catholique belge, rescapé des camps de concentration d'Esterwegen et Dachau, fondateur d'œuvres sociales dont Les Stations de plein air et Les Petits Riens. En créant cette dernière, en 1937, il devance de douze années la fondation d'Emmaüs par l'abbé Pierre en France.
Biographie
[modifier | modifier le code]Édouard Froidure est le fils d'Édouard Froidure père et Josèphe Terol. Il se destine initialement à une carrière en droit, mais la Première Guerre mondiale bouleverse ses projets. En 1918, Froidure interrompt ses études pour s'engager dans l'armée belge, ayant atteint l'âge légal pour être volontaire. Il passe dans la zone libre tenue par l'armée belge pendant quatre ans et participe aux combats de libération de Poelcappelle.
Il se sent appelé par la prêtrise et est ordonné prêtre à Malines le . Cette année-là, le Collège Cardinal Mercier est inauguré à Braine-l'Alleud, et Froidure y est prêtre professeur. En 1931, il est nommé vicaire à la paroisse Saint-Alène à Forest (Bruxelles). C'est là qu'il organise les premières plaines de jeux, les colonies du jour Les Petits Sapins.
En 1935, il crée l'ASBL Les Stations de plein air et, l'année suivante, il est déchargé de son vicariat pour se consacrer à plein temps aux projets sociaux.
En 1936, il démarre à Molenbeek-Saint-Jean une activité de tri et de distribution d'objets de seconde main pour fournir du travail et un toit aux plus démunis. En 1937, il crée à Ixelles l'association Les Petits Riens. Il devient ainsi un pionnier de l'économie sociale et solidaire.
En 1939, il fonde à Bruxelles un centre de formation d'éducateurs.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est appelé comme aumônier de la Force aérienne, puis entre dans la Résistance. À partir de , il cache des enfants juifs dans ses centres de loisirs. Le , il est arrêté par la Gestapo. Froidure est interné au camp d'Esterwegen, dans le nord-ouest de l'Allemagne. De là, il est transféré en avril 1944 vers une prison à Bayreuth et, en , vers le camp de concentration de Dachau. En , il rentre à Bruxelles, après la libération du camp par les troupes américaines.
Le , il fait visiter des taudis au roi Baudouin, accompagné du ministre Alfred De Taeye[1]. L'écho que cette visite suscite dans la presse aboutit à la promulgation d'une loi pour la liquidation des taudis. Ces activités se déploient ensuite dans d'autres villes de Belgique au service des personnes sans abri et des familles en difficultés.
Dans la soirée du , l'abbé Froidure est fauché par une voiture alors qu'il traversait l'Avenue Delleur, à Watermael-Boitsfort. Le chauffard n'est jamais retrouvé, ce qui laisse place à de nombreuses suppositions quant aux circonstances de l'accident.
Inhumé sur la pelouse d'honneur au cimetière d'Ixelles
Publications
[modifier | modifier le code]- Le Calvaire des malades au bagne d'Esterwegen, Liège, Pax - Bruxelles, Éditions des Stations, 1945.
- Toi qui commences à aimer, Bruxelles, Stations de plein air, 1947.
- Les Sanctions en éducation : Récompenses et châtiments, Bruxelles, Stations de plein air, 1948.
- La Perle du bagne : Suzanne Van Durme[2], Bruxelles, Stations de plein air, 1950.
- Parias 57 : Les Infra-salariés. Les Taudis. Les Enfants moralement abandonnés…, Bruxelles, Stations de plein air, 1957.
- L'Éducation aux valeurs, Bruxelles, Stations de plein air, 1961.
Honneurs
[modifier | modifier le code]- Croix de guerre avec palme,
- Médaille de la résistance
- Chevalier de l'ordre de Léopold II avec palme
- Chevalier de l'ordre de Léopold
- Chevalier de l'ordre de la Couronne
- Médaille commémorative de la guerre
- Chargé de cours émérite à l'Université de Louvain
- La commune d'Uccle (Bruxelles) a donné son nom à une voirie abouchant sur la rue Egide van Ophem
- La commune d'Ixelles (Bruxelles) a donné son nom au Parc Abbé Froidure
- On mentionne parfois qu'il aurait été reconnu Juste parmi les nations mais ce n'est pas le cas[3].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jo Gérard, Interview historique de l'abbé Froidure, [Bruxelles], Direct Social Communications (DSC), 1987, 160 pages.
- Michel Dusart et Marco Venanzi, L'Abbé Froidure (bande dessinée), Durbuy, Coccinelle, 1992, 60 pages (ISBN 2-87353-024-3).
- Michel Dusart, Édouard Froidure, aimer, accueillir un enfant, Fondation Abbé Froidure (FAF), 2004, 181 pages (ISBN 2-87283-002-2).
Notes
[modifier | modifier le code]- Ministre de la Santé publique et de la Famille.
- Suzanne Van Durme était une assistante de l'abbé Froidure. Elle a été arrêtée par la Gestapo en 1943 et mourut au camp de Bergen-Belsen.
- Information obtenue auprès de la Fédération Froidure en janvier 2011.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Andrée Geulen (1921- )
- Catholicisme en Belgique
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Fédération Froidure
- Naissance en avril 1899
- Naissance à Ypres
- Décès en septembre 1971
- Prêtre catholique belge
- Prêtre de rue
- Personnalité liée au secteur de l'aide humanitaire
- Pédagogue belge
- Résistant belge
- Déporté résistant
- Survivant des camps de concentration nazis
- Survivant du camp de concentration de Dachau
- Chevalier de l'ordre de Léopold II
- Chevalier de l'ordre de Léopold
- Titulaire de la croix de guerre belge 1914-1918
- Chevalier de l'ordre de la Couronne
- Décès à Watermael-Boitsfort
- Mort dans un accident de la route en Belgique
- Décès à 72 ans