Présentation
Ce documentaire sonore découpé en plusieurs fragments propose une immersion dans le parcours subjectif d’une femme qui se questionne sur le choix de vivre seule à Alger, à partir de sa propre expérience et des discussions qu’elle mène sur ce sujet avec d’autres femmes concernées. Le titre est un clin d’œil ironique à la mention récurrente que l’on peut lire sur les annonces de location immobilières réservées à des “femmes sérieuses travailleuses et non fumeuses”.
NB : VO français, arabe algérien, kabyle. Langues parlées non traduites.
Fragment 1
Wellit enguessar m3a el jirane / Je suis revenue discuter avec les voisin.e.s
Lorsque j’habitais dans un petit appartement au centre d’Alger, il m’arrivait de me demander ce que mes voisin.e.s pouvaient bien penser de cette jeune femme qui vivait seule au 3e étage ? J’y suis finalement retournée avec un microphone pour leur poser la question…
Durée : 09’24
Fragment 2
L’offre et la demande
Quand une oppression est systémique, il y en a toujours pour qui cela devient un ressort lucratif. La majorité des propriétaires refusent de louer à des femmes célibataires et dans cette conjoncture tendue, certains en profitent pour imposer des restrictions abusives et pour faire grimper les prix.
Durée : 09’45
Fragment 3
Merci papa, merci maman
Le fait de quitter le foyer familial constitue une étape fondamentale dans l’évolution vers l’émancipation. C’est d’autant plus important pour nous femmes car nous héritons du stigmate culturel de l’éternelle infantilisation. Que ce passage se fasse en douceur ou dans la douleur, il nous met toutes face à la relation que nous entretenons avec nos parents.
Durée : 13’43
Fragment 4
Debza ou dmeg / Becs et ongles
Lorsque je vivais seule à Alger, certaines personnes avaient à cœur de me mettre en garde contre tous les dangers que j’encourais. Puis, lorsque je confiais mes craintes à d’autres personnes, j’avais droit au discours inverse ridiculisant toute appréhension comme autant de signes de paranoïa puérile. En fin de compte, j’ai rencontré des femmes qui avait vécu des expériences violentes et révoltantes mais au lieu de m’inquiéter leurs histoires m’ont rassurées parce qu’elles les avaient toutes surmontées d’une manière ou d’une autre et j’en retenais de belles leçons de combativité, sans dramatisation et sans déni.
Durée : 16’53
Fragment 5
Ki sultana fi darha / Comme une sultane en sa demeure
Ce que j’ai pu constater avec les femmes que j’ai enregistrées, c’est qu’en vivant seules elles ont emporté une victoire sur le standard dominant et ça les a rendues plus fortes, même si le prix à payer a parfois été lourd. Un carcan a été brisé à ce moment-là, quelque soit les choix qui ont été faits par la suite. Après les derniers enregistrements, certaines se sont mariées et ont eu des enfants, certaines ont continué leur train de vie en solo, certaines sont retournées chez leurs parents, certaines sont parties à l’étranger, ou mabrouk aalihom gaa ! Aucun choix n’est définitif, ce qui vaut pour l’une ne vaut pas forcément pour l’autre et tous les choix sont bons du moment qu’ils répondent à des envies et des besoins personnels réels et profonds.
Durée : 18’31
Épilogue
Ça se fait pas
Lydia Saïdi est une jeune photographe algérienne pleine de talent. Le hasard a fait qu’en 2019, une des femmes que j’avais enregistrée m’appela pour me dire qu’une photographe travaillant sur le même thème venait de la solliciter. J’ai alors pris contact avec elle et nous l’avons gardé jusqu’à aujourd’hui. Il me semblait intéressant d’ouvrir un épilogue pour parler de son travail, de nos points communs et de nos différences de point de vue.
Durée : 15’41
RESSOURCES
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