Ce dossier de la revue Technè s’intéressera à la conservation préventive comme méthode de recherche et outil d’application s’intégrant dans un projet responsable et durable bénéficiant aux biens culturels et aux acteurs qui veillent à leur préservation en contrant les défis contemporains. Ce thème poursuit la réflexion amorcée dans le numéro 34 publié en 2011 et intitulé « La conservation préventive, une démarche évolutive. 1990-2010 ».

Argumentaire

Depuis 1988, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) dresse régulièrement un état des lieux des connaissances scientifiques acquises sur le réchauffement planétaire pour mieux alerter sur ses conséquences et structurer des plans stratégiques nationaux et internationaux d’adaptation au changement climatique. Le patrimoine culturel international doit faire face à l’aggravation et la multiplication des risques ainsi engendrés, qu’ils soient climatiques (feux de forêt, précipitations extrêmes, sécheresses, inondations) comme non climatiques (changement du comportement de nombreuses espèces, érosion de la biodiversité). Ces menaces incitent les professionnels à explorer de nouvelles réflexions et à réviser leur politique institutionnelle et leur fonctionnement afin d’assurer autrement leur mission de conservation des biens culturels.

Ce dossier de la revue Technè s’intéressera à la conservation préventive comme méthode de recherche et outil d’application s’intégrant dans un projet responsable et durable bénéficiant aux biens culturels et aux acteurs qui veillent à leur préservation en contrant les défis contemporains. Ce thème poursuit la réflexion amorcée dans le numéro 34 publié en 2011 et intitulé « La conservation préventive, une démarche évolutive. 1990-2010 ». Trois axes orienteront cette édition :

S’adapter à un monde changeant

Cette séquence s’attache à analyser l’évolution de la considération des menaces qui pèsent sur les biens culturels et à remettre en question les pratiques de conservation préventive.

Les articles pourront aborder le changement de paradigme dans les institutions qui doivent envisager d’adapter leurs habitudes de préservation des collections, la prise en compte des risques majeurs provoqués par le dérèglement climatique, l’activisme environnemental mené par des groupes de réflexions pour formaliser des guides écoresponsables devant concilier transition écologique et préservation des biens culturels, ou encore les actes de vandalisme commis sur les collections pour alerter sur l’urgence climatique et leurs répercussions sur les modalités de préservation.

Réduire l’empreinte carbone

Cette section s’intéresse aux expérimentations et aux applications concrètes pour une gestion raisonnée et contrôlée des ressources naturelles.

Y seront abordés les sujets tels que la révision des recommandations en conservation préventive, des réflexions pour la maîtrise active ou passive des climats intérieurs, et des recherches sur les matériaux biosourcés pour le conditionnement des collections ou l’isolation des espaces abritant des collections.

Construire un monde nouveau

Cette partie replace l’être humain au centre du processus de préservation des collections et questionne sur le patrimoine qu’il souhaitera protéger demain, ce qui est susceptible de modifier et d’élargir le champ de la conservation préventive.

Les articles pourront aborder les actions de sensibilisation à la conservation préventive auprès du grand public, le développement des outils informatiques et des doubles numériques pour archiver la matière menacée de disparition, ou encore engager une réflexion globale sur le process d’acquisition des collections qui conditionne leur conservation (induisant une sélection nécessaire du patrimoine pour un mode de préservation en adéquation avec l’énergie et les moyens infrastructurels comme humains disponibles de façon acceptable). Les articles de cet axe pourront bousculer la notion actuelle de conservation préventive en vue d’ouvrir de nouvelles perspectives pour faire évoluer cette discipline.

Coordination scientifique

Le numéro 61 de la revue Technè présentera un dossier intitulé : « Eco-conservation : la conservation préventive face aux enjeux du changement climatique », coordonné par Estelle De Bruyn (IRPA), Ann Bourgès (C2RMF) et Jocelyn Périllat-Mercerot (C2RMF).

Technè

Créée en 1994 et éditée par le C2RMF sur un rythme semestriel, Technè est une revue scientifique de caractère interdisciplinaire consacrée à l’étude et à la préservation du patrimoine culturel matériel (hors domaine architectural). Elle publie des contributions originales issues de recherches inédites sous forme d’articles richement illustrés, rédigés majoritairement en français ou en anglais. Des contributions en italien, allemand ou espagnol sont acceptées.

Chaque numéro est édité en version numérique, avec une barrière mobile de douze mois, et imprimée.

Modalités de contribution

Si vous souhaitez contribuer à ce dossier, merci de nous adresser dans les meilleurs délais : titre, liste des auteurs, mots clés et résumé

avant le 20 janvier 2025.

Vous serez avertis de l’acceptation ou du refus de votre proposition avant le 27 janvier 2025.

Si acceptation, les contributions complètes (articles) sont à envoyer pour le 8 juillet 2025 au plus tard à [email protected]

Elles seront soumises à une relecture en double aveugle.

Les auteurs dont les articles auront été acceptés seront invités à fournir une version définitive, amendée si besoin des révisions demandées par les relecteurs, selon un calendrier fixé par la rédaction.

Les articles ont un format de 10.000 et 25.000 signes maximum (espaces compris, en incluant résumé, notes et bibliographie) et sont accompagnés de 4 à 7 illustrations (photos couleurs, photos noir et blanc, schémas, graphiques). Ils répondront aux normes éditoriales de la revue détaillées ci-après.

Évaluation

Les propositions de contributions seront sélectionnées sur la base des critères suivants :

• le caractère inédit des travaux : si d’autres publications de l’étude présentée ont déjà eu lieu ou sont prévues, il convient de le signaler. L’auteur s’assurera qu’il a bien l’autorisation de publier le matériel étudié,
• l’interdisciplinarité : priorité sera donnée aux contributions associant les partenaires des travaux réalisés (historiens, conservateurs, chimistes, restaurateurs, etc.),
• le caractère innovant de la méthodologie,
• la qualité de synthèse critique et de mise en perspective des questions abordées dans un contexte (historique, technique, etc.) plus large, et
• la qualité de la rédaction et de l’illustration.

La revue ne fait payer aucun droit de publication et n’exige pas de cession de droits exclusive. Les auteurs gardent le copyright des photographies qu’ils ont réalisées.

La revue est référencée par BibCNRS.