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mardi 9 janvier 2001

A Libération tout le monde est sympa

L’horreur journalistique, chapitre 4
par Pierre Madrid

Ca ressemble à un parking où il n’y a pas assez de place pour tout le
monde. Les places sont chères. Il y a des embouteillages pour y arriver,
mais quand on a fait trois fois le tour on veut plus en sortir. De
l’extérieur, c’est propret. A l’intérieur c’est moins terrible, mais y a
que ça dans le quartier et tout le monde est persuadé que c’est ce qu’il
y a de mieux, alors dans la fumée, sans savoir où on va on prend son
tour.

Pour s’y faire une place quand on est photographe c’est pareil, faut
s’accrocher. Mais après c’est le « top ». Tout le monde le lit. Ou plutôt
le feuillette. Comme dans tous les services photo du pays c’est la
référence et une source d’agacement à la fois, vaut mieux y être que
pas. Ne pas y publier, c’est ne pas être brillant. Et y publier c’est
sinon être capable du meilleur, du moins être un photographe en
« devenir ».

La journée de reportage est payée 700 francs. La photo en Une 650. Le
quart 390. Si c’est pas mao comme tarif, ça y ressemble. Même l’Huma,
avec 10 fois moins de lecteurs, paye plus. Pourtant la lecture ou le
feuilletage quotidien est une espérance renouvelée, bien souvent trahie.
Quand j’y publie un 1/8 ème de page j’ai dans la semaine qui suit 3-4
phrases du genre : « Ah, j’ai vu une de tes photos dans Libé, vachement
bien ». Vachement bien de publier dans Libé. Alors forcément la photo
qu’ils ont choisie ne peut être que « vachement bien ».

Beaucoup disent du mal des gens du service photo. Pas moi, malgré leurs
pratiques un peu copain-paternaliste. J’ai envie de dire du mal de
« presque » tout le monde dans ce journal, sauf du service photo. En fait
à Libé, il faut que vous le sachiez, tout le monde est sympa, ou l’a
été.

Là aussi les gens sont pressés, dans tous les sens du terme. Les
photographes qui bossent régulièrement pour eux, en revanche, ne sont
pas sympas du tout. Silencieux, le regard noir ou narquois, ils voient
débarquer les nouveaux venus comme des ennemis en puissance, qui
viennent prendre leur boulot.

Pour bosser avec Libé, il faut presque y dormir. Le meilleur moyen
d’avoir des commandes c’est d’y traîner dans un coin, et donc d’y être
bienvenu dans un coin. Les anciens photographes de Libé font en général
le grand chelem.

Ils sont en général bons, très bons le plus souvent, mais aussi très cons
pour la plupart. Après leur période là-bas, ils se recyclent un peu
partout dans les agences photos du désespoir, de la misère ordinaire.
Certains font du portrait (ça, ça marche du tonnerre). D’autres du grand
reportage. D’autres encore des rapports d’activité pour des entreprises.
C’est pas mao du tout mais ça paye mieux. Mais bon la jeunesse n’a qu’un
temps et un jour il faut bien se recycler ou se faire recycler.

J’attends le moment où on s’apercevra qu’il y en a un qui s’est recyclé
dans la photo porno. Ca ne devrait plus tarder.

 
 
Pierre Madrid
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Photographe

11 janvier 2001
 
SPIP
Web indépendant


> A Libération tout le monde est sympa
9 janvier 2001, message de Kodbar
 

Bon, voilà donc un nouveau volet à cette série d’article, et je me pose toujours la question : A quoi servent-ils ?
En dehors du fait qu’ils sont d’une pauvreté informative évidente, ils hésitent entre ragots malcéants et règlement de compte de bas étages. C’est nul.

Par ailleurs, c’est d’un parisianisme franchement loudingue.
Décidemment, je me demande qui trouve un interret à ces papiers, peut être quelqu’un pourrait m’expliquer ici ?

Répondre
echo bouton_block_invisible("message660"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Antoine, 9 janvier 2001
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Bon, voilà donc encore un message d’un « mécontent ».

Tout d’abord, sachez que si une série d’articles ne vous plaît pas, vous n’êtes pas
obligé de lire la suite, ça vous évitera de vous fatiguer à cracher votre bile
dans les forums. Ensuite, si vous voulez de la « richesse informative », vous n’avez
qu’à lire, je ne sais pas moi, 01 Informatique ou Le Nouvel Economiste ou Modélisme Ferroviaire Magazine.
C’est rempli de tas d’informations absolument chiantes et inutiles.

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message662"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Kodbar, 9 janvier 2001
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Je ne fais que donner mon opinion et poser une question, si tu estimes que cela mérite le bucher... Lequel de nous deux est le fielleux ?

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message661"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Sam, 9 janvier 2001
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Réponse à Kodbar et à Antoine :

ma foi, les textes de Madrid manifestent certainement une certaine amertume, qu’on peu au demeurant supposer fondée, mais, en réponse à votre question, je vous confesse que je les trouve plaisants à lire, et j’apprécie leur façon de "remettre les choses à leur place". J’ai en effet longtemps été irrité par l’aura dont bénéficiait le "Nouvel Obs" alors qu’il m’apparaissait déjà clairement qu’il s’agissait pour l’essentiel d’articles baclés sur des sujets racolleurs concoctés par d’insupportables parisiens.

Tout en redoutant que ces publications ne fassent quelque tort à son activité et par suite à ses moyens d’existence, j’espère qu’il continuera à nous faire partager l’ambiance des divers lieux mythiques où son travail lui a permis de pénêtrer.

Sam

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message666"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, nouvelo, 9 janvier 2001
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Cet article de Madrid me rappelle furieusement les belles pages de Balzac, écrites pour Illusions Perdues. Certes le talent n’y est pas le même mais l’actualité elle n’a pas bougé d’un pouce. Etonnant non, à 170 ans de distance...

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message670"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Balzac, Honoré de, 9 janvier 2001
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Ouais, là, faut peut-être pas exagérer. Moi, ça me rappelle plutôt les frères Goncourt...

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message688"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, ricardo, 10 janvier 2001
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j’ai bossé deux ans au service photo de Libé et je crains bien que Pierre n’ait pas tord ! Tant pis pour ceux qui ne savent pas à quoi sert d’avoir un avis, une opinion...

Répondre
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echo bouton_block_invisible("message710"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Roger Auffrand, 12 janvier 2001
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caca-boudin
ET SI QU’ON DIRAIT
QU’ON INNOVERAIT ?

En guise de voeux et chocolats, de la part des apparatchiks - psycho-rigides-et- invertébrés-tous-ensemble-tous-ensemble-tous ! - voici la crotte déposée dans Libé du 3 janvier.
Les "ont été employés pour l’emballer, à défaut d’une police Lotus à sextuple épaisseur disponible au catalogue des caractères.
Une crotte de la même odeur se trouve dans les premières pages du "Monde de l’Education" de janvier.
A feuilleter avec des gants, et du pied gauche, chez votre dépositaire.

"Des pédagogues peu pédagogues
L’innovation à l’école a du mal à s’imposer auprès de l’institution.
Par EMMANUEL DAVIDENKOFF

Le mercredi 3 janvier 2001

« Elle a un côté Allègre. Les enseignants qui innovent se sentent trahis. »
Une amie de la principale Marie-Danielle Pierrelée.

Avant d’« innover », le Conseil national de l’innovation pour la réussite scolaire devra s’entendre très vite sur la définition du mot. Du point de vue de l’institution, cela consiste à améliorer le fonctionnement du système. Mais du point de vue de certains pédagogues, cela constitue un levier... pour changer de système. Etincelles garanties dès la rentrée de janvier dans ce conseil lancé par Jack Lang afin d’« identifier, soutenir, impulser et évaluer les pratiques innovantes » (Libération du 21 novembre 2000).

Cynisme. Ces divergences réveillent en effet un clivage explosif chez les partisans de l’innovation. Elles ont d’ailleurs été soulignées, le jour même du lancement de ce conseil au ministère, par Marie-Danielle Pierrelée rapportant les mésaventures de son projet de collège expérimental, dont on dit alors qu’il doit être lancé au Mans (Sarthe). On
l’écoute : Marie-Danielle Pierrelée est une figure respectée de l’innovation pédagogique.
De son premier poste dans la Loire, au début des années 70, au collège Bollée de Mulsanne (Sarthe) dont elle est actuellement principale, elle n’a cessé de plaider pour une école différente. Alors, quand elle rend compte de l’accueil glacial qui lui a été réservé par l’équipe du collège du Ronceray, au Mans (Sarthe), personne ne s’étonne.

Sauf l’équipe du Ronceray, pour qui « le cynisme de Mme Pierrelée rappelle les pires traditions politiques : celles pour qui la fin justifie les moyens ». Elle dénonce une personnalité gérant des « réseaux d’influence, avec tout ce que cela implique de tractations plus ou moins officielles ». L’inspection académique de la Sarthe fait aussi savoir que les choses ne se sont pas passées de manière aussi manichéenne que l’affirme Marie-Danielle Pierrelée, et défend les capacités d’innovation du collège du Ronceray. Pour autant, l’affaire ne mérite pas d’être rapportée dans le détail. Trop d’invectives, de rumeurs et de sensibilités à fleur de peau dans ces affrontements semblables à ceux qui agiteraient n’importe quel établissement scolaire en pareille situation.

Gaffeuse. Ce feuilleton ressuscite néanmoins de vieux démons. Même ses proches compagnons le disent : Marie-Danielle Pierrelée ne s’est jamais caractérisée par un sens inné de la diplomatie. « Elle a un côté Allègre : quand il attaquait l’absentéisme des profs, il se mettait à dos ceux qui travaillent douze heures par jour. Quand Marie-Danielle dénonce l’absence d’innovation véritable, les enseignants qui innovent se sentent trahis.
Mais ce n’est pas eux qu’elle vise ! », décrypte une amie. « Travailler avec elle ? Certainement pas ! Beaucoup trop autoritaire. Mais je l’estime énormément. C’est une
pédagogue hors pair », assure un supporter, résumant la position de la plupart de ceux qui la soutiennent. Elle éprouverait par ailleurs des difficultés récurrentes à fédérer les équipes en place dans les établissements où elle arrive. On la dit gaffeuse, de surcroît, quand elle accepte d’aller aux Assises du RPR sur l’éducation il y a un mois ou reçoit, à son corps défendant, le soutien d’Alain Madelin, qui clame partout qu’il faudrait créer « mille collèges Pierrelée ».

Cassante. Explication, selon la principale intéressée : « Quand les équipes innovantes existent, elles ne regroupent jamais tous les enseignants d’un établissement. Parfois, cela crée même des clivages très durs entre "pro" et "anti". » C’est pour cela qu’elle préférerait créer un établissement ex nihilo : « Sinon, il y a tellement d’intérêts contradictoires... » Surtout, elle ne croit pas aux transformations partielles - « le consensus produit du vide ». Une politique du « tout ou rien » ? Elle l’assume. Même si c’est ce que lui reprochent tous ceux qui se souviennent d’une réflexion cassante, d’un refus de dialogue ou d’une rupture consécutive à l’expression d’un désaccord, fût-il minime, lors de séances de travail avec elle. Et ce n’est pas la position officielle du
ministère. Jack Lang ne voit pas l’innovation en « divinité à laquelle on érigerait un nouveau culte ». Un peu d’innovation, dans beaucoup d’endroits. Tout l’inverse de la ligne Pierrelée, qui veut beaucoup, fût-ce dans peu d’établissements.

Le cœur du malentendu ? Il s’inscrirait dans l’histoire. « La mise en place de structures alternatives s’est parfois faite sous l’autorité rigide d’un chef qui se muait en tyran pour garantir la liberté... des élèves. Neill s’est coupé de tous ses collaborateurs à Summerhill ; Freinet était pareil, même si on le dit moins, rappelle le pédagogue Philippe Meirieu. Si on regarde trop du côté des pratiques, on déboulonne bien des statues de grands pédagogues. ». "

C’est intéressant.
Dans l’autre crotte, il est question de la présence de Marie-Danièle Pierrelée aux Assises de l’Education du RPR en décembre, et du "soutien" de A. Madelin qui réclame "1000 collèges Pierrelée"... plongeant ses nombreux amis, dont Jack, dans l’embarras, et leur faisant beaucoup de peine. J’en ai moi-même pleuré toute la nuit.

Je m’en voudrais donc d’être en reste.
Toujours soucieux d’apporter ma modeste - mais que
j’espère décisive - contribution au débat national
"L’emmerdeuse Marie-Danièle Pierrelée est-elle une
emmerdeuse ?" (cf édito d’un ancien numéro du Monde de l’Education), je ne vois pas pourquoi on n’ajouterait pas :
- qu’elle n’a même pas de trotinette pour se rendre à son collège,
- qu’elle n’a même pas participé à la dernière Love-Parade,
- qu’elle ne m’a même pas encore souhaité une bonne année, ni même expédié une boîte de chocolats, qui, si ça se trouve, la ringarde, ne seront même pas fourrés au shit.

Ne pourrait-on trouver quelqu’un ayant fait du camping avec M.D.P., au Larzac ou à Taizé, qui pourrait assurer, en toute amitié, qu’elle ronfle et sent des pieds ?

J’essaierai pour ma part de compléter cette liste encore un peu courte.
Mais dès tout de suite, tous-ensemble-tous-ensemble-tous, et sans plus tarder, envoyez vos - amicales - délations
- à la rédaction de Libé,
- à la rédaction du Monde de l’Education,
- au Ministère
qui feront suivre aux commanditaires et bénéficiaires.
MERCI !

Roger Auffrand.
-----------------------------
Prévoir une copie pour :
- Marie-Danièle Pierrelée
et une visite au site du
Manifeste pour une école créatrice d’humanité.

 
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echo bouton_block_invisible("message1229"); ?> > A Libération tout le monde est sympa, Etienne, 27 janvier 2001
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J’ai effectué de Décembre 1998 à Juin 1999 un travail de recherche pour un mémoire de DUT Journalisme intitulé "La politique Photo de Libération". J’ai donc trainé mes guêtres dans "le parking" dont parle Pierre Madrid. Il est clair que Libé jouit d’une bonne réputation en matière de reportages photographiques. Le journal se sert de cette réputation pour tenir en laisse des photographes talentueux. Le chef photo, un tantinet prétentieux, me l’avait même glissé : "pour tous les jeunes, être publié dans Libé, c’est la meilleur carte de visite qui soit."
Du coup, on se permet des "libertés", à Libé. Pas de staff photo, que des pigistes payés au lance pierre : "une plus grande indépendance éditoriale, tu comprends, coco !"
Pourtant TD, photographe "régulier", me l’avait alors assuré : "Libé, c’est comme une histoire d’amour"
Libé, je t’aime, moi non plus ?

Répondre
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