Chaque heure qui passe, sans soutien, sans vivre, sans eau, sans hébergement est une heure de trop pour tous les Mahorais et les Comoriens meurtris par le cyclone Chido et toujours sans secours.
4 jours après son passage, il ne reste à Mayotte qu’un champ de ruines. 90% des habitations sont détruites sur cette île surpeuplée de 320 000 habitants.
« Où sont les gens ? » s’interrogent, hébétés, les Mahorais qui découvrent avec horreur la situation, cherchant leurs parents, leurs voisins, leurs amis dans les amas de tôles, les manguiers, les palmiers arrachés, tombés.
Combien y a-t-il de sans-abris ? 100 000, 200 000 ? Des enfants souffrent du manque d’eau, de vivres. Les médecins sont démunis, faute de matériels. Les secours arrivés sur place n’ont même pas d’hébergement et de nourriture. Les habitants enterrent, seuls, leurs proches le long des routes, dans les jardins. Les épidémies menacent, dont le choléra déjà présent sur place avant le passage du cyclone.
Nous devons, collectivement, prendre la mesure du caractère exceptionnel de la force du cyclone. Des milliers de blessés, des dizaines voire des centaines de morts, un territoire, déjà en très grande difficulté, dévasté et des populations démunies plongées dans l’horreur et la peur.
Cette situation appelle à une mobilisation totale de l’Etat français, des collectivités et des associations de solidarité de notre pays ainsi que le recours à l’aide internationale. Des ONG, spécialisées dans les secours d’urgence et l’accueil de réfugiés, ont l’habitude de monter des campements d’urgence. Faisons appel à elles !
L’aide active de La Réunion, qui sert de hub maritime et aérien, ne suffira pas malgré tous les efforts déployés par les collectivités, dont la région avec Huguette Bello, sa présidente.
L’heure n’est pas à la polémique mais à la solidarité et aux actes concrets.
Le Premier ministre doit se rendre immédiatement sur place comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, le chef de l’Etat suivra. La France doit faire de la solidarité avec les Mahorais et Mayotte une cause nationale en n’hésitant pas à demander toute l’aide internationale possible.
Le moment est à sauver les vies. L’urgence est là.
Le PCF appelle ses fédérations, ses militants et ses élus à prendre toutes les initiatives possibles pour amplifier la solidarité avec les populations de Mayotte. Des dizaines, des centaines d’initiatives doivent se concrétiser à l’échelle de l’hexagone. Depuis des décennies avec ses parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale, les communistes alertent sur les grandes difficultés des territoires d’Outre-Mer et notamment de Mayotte. Ces derniers mois par la voix d’André Chassaigne, de Fabien Roussel ou de Cécile Cukierman, nous avons demandé à l’Etat d’agir contre la pollution, la vie chère, l’accès à l’eau potable, pour un habitat digne dans les Outres-Mers et particulièrement à Mayotte.
Avec le Parti communiste réunionnais avec les élus de la Région Réunion, sa présidente, les députés nous portons cette exigence de répondre aux difficultés sociales et aux urgences vitales de Mayotte confrontée à cette catastrophe naturelle d’une ampleur inédite.
Après la crise nous devrons ensemble tirer tous les enseignements. Il faudra notamment tenir compte des propositions faites par l’Assemblée nationale et le Sénat dans le cadre des commissions d’enquête sur la situation explosive des Outre-Mer, en matière de logement, de vie chère ou encore de gestion des risques naturels majeurs.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
Paris le 17 décembre 2024.