Noam Chomsky: The nature of any regime it backs in the Arab world is sec­ondary to con­trol. Subjects are ignored until they break their chains

Why do you say the idea of a lib­eral media is a myth?
I don’t. Some of my friends and col­leagues do. My own view is that the media, the major media, the New York Times and so on, tend to be what is called lib­eral. Of course, lib­eral here implies highly sup­portive of state power, state vio­lence and state crimes. I, though, don’t deny that lib­eral means, more or less, being in favour of civil rights, social pro­grammes, roughly what’s called social demo­cratic in much of the world. (...)

Robert Borofsky : Vous écrivez, dans Powers and Prospects, que « la res­pon­sa­bi­lité d’un auteur, parce qu’il exerce une influence morale, est de s’effor­cer de révé­ler la vérité sur des sujets humai­ne­ment signi­fi­ca­tifs à un public capa­ble de s’en saisir ». Généraliseriez-vous ces propos aux intel­lec­tuels et aux uni­ver­si­tai­res ?
Noam Chomsky : Quelqu’un qui choi­sit de ne pas deve­nir auteur, ou ora­teur, fait alors le choix (par défi­ni­tion) de ne pas s’enga­ger dans un effort qui, selon mes propos, consiste à « révé­ler la vérité sur des sujets humai­ne­ment signi­fi­ca­tifs à un public capa­ble de s ’en saisir » si ce n’est, peut-être, dans des cer­cles étroits. (...)

Ces expé­rien­ces, tant la pre­mière expé­rience à l’école pro­gres­siste et la sui­vante à l’école “clas­si­que” un col­lège élitiste, ont été trés ins­truc­ti­ves. Par exem­ple c’est seu­le­ment quand j’ai été au col­lège que j’ai su que j’étais un bon étudiant. Cette ques­tion ne s’était jamais posée. J’ai été trés sur­pris quand je suis allé dans ce col­lège et j’ai décou­vert que je n’avais que des A, et que c’était censé être une grande affaire. Cette ques­tion n’avait jamais été sou­le­vée de toute mon éducation. (...)

Je n’ai pas besoin de dire com­bien je suis ravi et reconnais­sant pour cet hon­neur, qui offre également l’occa­sion de jeter un regard sur les années pas­sées. Ce qui me vient à l’esprit le plus net­te­ment ce sont les der­niè­res années, peut-être parce-que j’y ai beau­coup pensé ces der­niers temps, pour d’autres rai­sons. Elles ont été, bien-sûr, des années très for­ma­tri­ces pour moi per­son­nel­le­ment, mais je crois que leur impor­tance va mal­heu­reu­se­ment bien au-delà. (...)

On Feb. 18, Joe Stack, a 53-year-old com­puter engi­neer, crashed his small plane into a building in Austin, Texas, hit­ting an IRS office, com­mit­ting sui­cide, killing one other person and injuring others.
Stack left an anti-gov­ern­ment man­i­festo explaining his actions. The story begins when he was a teenager living on a pit­tance in Harrisburg, Pa., near the heart of what was once a great indus­trial center. (...)

NOAM CHOMSKY : Je n’ai pas du tout fait de recher­ches sur Smith. Je l’ai juste lu. Il n’y a pas de recher­ches. Je l’ai lu tout sim­ple­ment. Il est pré-capi­ta­liste, c’est une des figu­res des Lumières. Il mépri­se­rait ce que nous appe­lons capi­ta­lisme. Les gens lisent des bribes d’Adam Smith, les quel­ques phra­ses qu’ils ensei­gnent à l’école. Tout le monde lit le pre­mier para­gra­phe de « La Richesse des Nations » où il dit com­bien la divi­sion du tra­vail est mer­veilleuse. Mais peu pour­sui­vent des cen­tai­nes de pages plus loin, où il dit que la divi­sion du tra­vail détruira les êtres humains et trans­for­mera les gens en créa­tu­res aussi stu­pi­des et igno­ran­tes qu’il est pos­si­ble de l’être pour un humain. Et que par consé­quent, dans toute société civi­li­sée, le gou­ver­ne­ment devra pren­dre des mesu­res pour empê­cher la divi­sion du tra­vail d’attein­dre ses extrê­mes. (...)

Les débats sur la Responsabilité de Protéger (Responsability to Protect – R2P), ou sur son cousin « l’inter­ven­tion huma­ni­taire », sont régu­liè­re­ment per­tur­bées par la pré­sence d’un cada­vre dans le pla­card, la ques­tion taboue, à savoir l’his­toire telle qu’elle s’est dérou­lée jusqu’à nos (...)

Il y a quel­ques jours, mon quo­ti­dien pré­féré, le London Financial Times, a iden­ti­fié l’Iran comme le prin­ci­pal pro­blème actuel en matière de poli­ti­que étrangère pour Obama. L’arti­cle a été publié à l’occa­sion de l’échec d’Hillary Clinton à convain­cre le Brésil de se join­dre aux appels des Etats-Unis pour un dur­cis­se­ment des sanc­tions et de l’insis­tance du Président Lula à pro­mou­voir les rela­tions avec l’Iran, des rela­tions com­mer­cia­les, etc, en décla­rant que l’Iran avait le droit d’enri­chir de l’ura­nium pour pro­duire de l’énergie nucléaire, comme tous les signa­tai­res du Traité de Non Prolifération.
Bien entendu, l’arti­cle a aussi pré­senté la posi­tion de Lula comme une sorte d’ano­ma­lie. (...)

Jan. 21, 2010, will go down as a dark day in the his­tory of U.S. democ­racy, and its decline.
On that day the U.S. Supreme Court ruled that the gov­ern­ment may not ban cor­po­ra­tions from polit­ical spending on elec­tions—a deci­sion that pro­foundly affects gov­ern­ment policy, both domestic and inter­na­tional.
The deci­sion her­alds even fur­ther cor­po­rate takeover of the U.S. polit­ical system. (...)

The United States was founded as an “infant empire,” in the words of George Washington. The con­quest of the national ter­ri­tory was a grand impe­rial ven­ture. From the ear­liest days, con­trol over the hemi­sphere was a crit­ical goal. (...)

Quand vous ana­ly­sez la crise que nous tra­ver­sons, com­ment la jaugez-vous en termes d’impor­tance et d’impact par rap­port à d’autres que vous avez connues ?
Mon enfance est celle de la Grande Dépression de 1929, et la crise actuelle n’est pas à la même échelle. En tout cas d’un point de vue économique. Mais d’un point de vue psy­cho­lo­gi­que, ou cultu­rel, je ne sais pas, il y a une dif­fé­rence. Pendant la crise de 1929, les mem­bres de ma famille étaient des tra­vailleurs, tous au chô­mage. Mais ils avaient de l’espoir. (...)

Sur ce que pro­je­tait de dire Obama dans son dis­cours du 4 juin au Caire, en Egypte, CNN titrait : « Obama cher­che à attein­dre l’âme du monde musul­man ».
Peut-être cela résume-t-il bien son propos, mais plus signi­fi­ca­tif est le contenu qui se cache der­rière les tour­nu­res rhé­to­ri­ques, ou plus exac­te­ment, ce qui a été omis.
Si on ne s’en tient qu’à ce qu’il a dit au sujet d’Israël et de la Palestine (il n’y avait rien d’essen­tiel sur tout le reste), Obama a appelé les Arabes et les Israéliens, à ne pas se « mon­trer du doigt » ou « Ã  ne pas consi­dé­rer ce conflit sous un seul angle ». Il y a pour­tant un troi­sième angle, celui des Etats-Unis, qui ont joué un rôle déci­sif en sou­te­nant le conflit actuel. Obama n’a donné aucune indi­ca­tion que leur rôle devait chan­ger. (...)

Toute l’his­toire du mou­ve­ment syn­di­cal nous l’apprend. Et c’est ce que la main-d’œuvre ouvrière de Lowell avait par­fai­te­ment com­pris il y a 150 ans de cela. Il s’agit d’une bataille très impor­tante, car il ne suffit pas sim­ple­ment d’affron­ter des gens qui invo­quent la « Loi sur le droit-de-tra­vailler » – pour briser les grèves. Il faut aussi se battre contre nos cinq heures quo­ti­dien­nes de télé­vi­sion, l’indus­trie ciné­ma­to­gra­phi­que, les manuels et le sys­tème sco­lai­res ainsi que tout le reste. (...)

The Torture Memos, by Noam Chomsky (chomsky.info, May 24, 2009)
The tor­ture memos released by the White House elicited shock, indig­na­tion, and sur­prise. The shock and indig­na­tion are under­stand­able — par­tic­u­larly the tes­ti­mony in the Senate Armed Services Committee report on Cheney-Rumsfeld des­per­a­tion to find links between Iraq and al-Qaeda, links that were later con­cocted as jus­ti­fi­ca­tion for the inva­sion, facts irrel­e­vant. Former Army psy­chi­a­trist Maj. Charles Burney tes­ti­fied that “a large part of the time we were focused on trying to estab­lish a link between Al Qaeda and Iraq. The more frus­trated people got in not being able to estab­lish this link ... there was more and more pres­sure to resort to mea­sures that might pro­duce more imme­diate results”; that is, tor­ture. The McClatchy press reported that a former senior intel­li­gence offi­cial familiar with the inter­ro­ga­tion issue added that "The Bush admin­is­tra­tion applied relent­less pres­sure on inter­roga­tors to use harsh methods on detainees in part to find evi­dence of coop­er­a­tion between al Qaida and the late Iraqi dic­tator Saddam Hussein’s regime ...

a majo­rité des Américains croient aussi que l’Iran a le droit de déve­lop­per l’énergie nucléaire. Mais pres­que per­sonne n’en est cons­cient aux Etats-Unis, y com­pris ceux qui sont sondés, et qui pen­sent sans doute être les seuls à avoir cette opi­nion. On ne publie jamais rien là-dessus. Ce qui appa­raît, cons­tam­ment, dans les médias, c’est que « la com­mu­nauté inter­na­tio­nale » demande à l’Iran d’arrê­ter d’enri­chir de l’ura­nium. On ne sou­li­gne qua­si­ment jamais que l’expres­sion « com­mu­nauté inter­na­tio­nale » est clas­si­que­ment uti­li­sée pour dési­gner Washington et tous ceux qui en vien­nent à s’ali­gner avec elle, pas seu­le­ment sur cette ques­tion, mais d’une manière assez géné­rale. (...)

We speak to Noam Chomsky, pro­lific author and Institute Professor Emeritus at the Massachusetts Institute of Technology. As NATO leaders gather for a six­tieth anniver­sary summit in France, Chomsky says, “The obvious ques­tion is, why bother cel­e­brating NATO at all? In fact, why does it exist?” Chomsky also ana­lyzes the Obama admin­is­tra­tion’s esca­la­tion of the Afghanistan occu­pa­tion and reacts to the new Netanyahu gov­ern­ment in Israel. [includes rush tran­script] (...)

Bretton Woods was the system of global finan­cial man­age­ment set up at the end of the second World War to ensure the inter­ests of cap­ital did not smother wider social con­cerns in post-war democ­ra­cies. It was hated by the US neolib­erals - the very people who cre­ated the banking crisis writes Noam Chomsky (...)

AMY GOODMAN: Leaders from around the world are gath­ering in Annapolis, Maryland today to take part in a US-spon­sored summit on the Middle East. President Bush met sep­a­rately with Israeli Prime (...)

Unsurprisingly, George W. Bush's announce­ment of a "surge" in Iraq came despite the firm oppo­si­tion to any such move of Americans and the even stronger oppo­si­tion of the (thor­oughly irrel­e­vant) (...)

Dennis Ott: In a recent inter­view you quoted Thorstein Veblen, who con­trasted âoesubstantial peo­pleâ and âoeunderlying pop­u­la­tion.â[1] At a share­hold­erâs meeting of Allianz AG, major share­holder (...)

Five cen­turies after the European con­quests, Latin America is reasserting its inde­pen­dence.
In the southern cone espe­cially, from Venezuela to Argentina, the region is rising to over­throw the legacy of external dom­i­na­tion of the past cen­turies and the cruel and destruc­tive social forms that they have helped to estab­lish.
The mech­a­nisms of impe­rial con­trol - vio­lence and eco­nomic war­fare, hardly a dis­tant memory in Latin America - are losing their effec­tive­ness, a sign of the shift toward inde­pen­dence. Washington is now com­pelled to tol­erate gov­ern­ments that in the past would have drawn inter­ven­tion or reprisal. (...)

Steven Durel : Professor Chomsky, for forty years now you have been a leading voice in polit­ical action and social jus­tice. After this near half-cen­tury of par­tic­i­pa­tion in the lib­er­tarian move­ment, how have things changed ?
Noam Chomsky : Change is never linear. It goes for­ward in some respects, back­wards in others. Just to take the pos­i­tive side, there has been a very sub­stan­tial increase in the gen­eral level of civ­i­liza­tion of society, and we see that in dimen­sion after dimen­sion. Concern (...)

In the debate over Social Security, US President Bushâs han­dlers have already won, at least in the short term. Bush and Karl Rove, his deputy chief of staff, have suc­ceeded in con­vincing most of (...)

The offi­cial weblog of Noam Chomsky, including exclu­sive, orig­inal obser­va­tions drawn from per­sonal cor­re­spon­dence, ZNet Sustainer Forums posts, and direct blog entries. Note: Only ZNet (...)