« Le cancer de cette société, c’est le non-respect de l’autorité ». Ainsi s’exprime, à la Une du Parisien, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’heure où une véritable maladie, nommée Covid 19, ravage le pays, à l’heure où l’on atteint 45000 morts, à l’heure où l’impréparation, l’incompétence et les choix irresponsables du gouvernement face à l’épidémie sont mis en causes de toutes parts. Comment dès lors ne pas retourner la question, en se demandant par exemple si le problème n’est pas que les autorités, et plus précisément les plus hautes d’entre elles, et plus précisément celle qui s’exprime dans Le Parisien, ont perdu toute respectabilité…
Source : Les mots sont importants
L’urgence à s’opposer au génocide des Palestiniens, d’une part, celle de combattre la dictature théocratique iranienne d’autre part, ont pour nous valeur d’axiomes. Trop souvent hélas ces deux combats parfaitement compatibles et même solidaires sont mis en concurrence, comme si la prise en compte de l’un mettait en cause la pureté et la radicalité de l’autre.
De mai à juillet 2020, une vague de destructions de statues a eu lieu à Fort-de-France en Martinique. Alors qu’elles ont parfois été présentées comme une version locale de la « vague Black Lives Matter » mondiale, ces destructions ne peuvent pas être comprises ainsi. Elles renvoient plutôt à une série de problèmes spécifiques au contexte postdépartemental de la Martinique et s’inscrivent dans les actions menées par de jeunes « activistes » connus sous le nom de mouvement RVN (Rouge-Vert-Noir, couleurs du drapeau créé par les partisans martiniquais de l’indépendance).
La force de ce film-ovni — Céline et Julie vont en bateau —, qui fête ses 50 ans, aussi enthousiasmant quâexubérant, tient à son féminisme très particulier, que je tenterai dâéclairer à la lumière de son remake hollywoodien â Mulholland Drive de David Lynch â et dâun passionnant documentaire de Delphine Seyrig â Sois belle et tais toi.
« Vous nâarriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour lâextrême droite que ce sont des fascistes », déclarait Macron en 2023, utilisant à dessein le mot « fasciste » pour faire apparaître cette critique comme absurde, outrancière et profondément insultante. Le livre de Félicien Faury a pour vertu de décrire, prendre la mesure et comprendre le racisme des électeurs du RN.
Le centenaire de Charles Aznavour, né à Paris le 22 mai 1924, sera célébré ici par dix fois dix chansons de cet artiste, présentées par ordre chronologique à raison de dix par mois, accompagnées des pensées quâelles inspirent. Les dix premières, que voici, ont été enregistrées entre 1954 et 1958.
En 1975, Hermine Karagheuz jouait Alice Guy, la reÌalisatrice de La FeÌe aux choux, le tout premier film de fiction de lâhistoire du cineÌma. En costume dâeÌpoque et canotier aÌ voilettes, on la voit dire « Jâai inventeÌ le film de fiction » aÌ un vendeur de gaufres. « CâeÌtait sans doute une ideÌe dans lâair, mais je lâai eu la premieÌre », ajoute-tâelle. « Au sucre, hein, la gaufre ! »
à chaque génération, des âmes distinguées hurlent au scandale ou prennent des poses ricanantes quand un·e mal-né·e, mal-baptisé·e et/ou mal-coloré·e (ou les trois ensemble) profane un monument musical national. Que les indignés dâaujourdâhui soient de grands amateurs de Serge Gainsbourg (ou surtout de grands nostalgiques de ses « provocs » salement sexistes à lâheure où « on ne peut plus rien dire »), et que par ailleurs Aya Nakamura incarne une dynamique sociale bien plus engageante ne change pas grand chose au fond de lâaffaire : la racaille Vieille-France fascisante dâaujourdâhui est la digne héritière de celle dâhier.
Il nâest pas compliqué, dès quâon commence à se documenter, de constater que le cinéma dâauteur sâest imposé en France comme un foyer parmi dâautres, mais particulièrement redoutable, dâabus sexuel contre les actrices en général, contre les très jeunes actrices en particulier. Des comédiennes comme Anna Mouglalis ont même pris la peine dâexpliquer, sur Mediapart, pour quelles raisons précises le cinéma dâauteur pouvait constituer un espace plus risqué pour les actrices que les circuits plus « commerciaux ». Alors, la preuve par Céline et Julie ? Voyons voir !
La Shoah a été particulièrement dévastatrice en Grèce. Les historiens estiment que 85% de la communauté juive grecque a été déportée et tuée. Bien sûr, câest un petit pays, mais on parle dâune proportion de disparus aussi terrible quâen Pologne ou en Lituanie. Le drame le plus connu est la déportation de la grande communauté séfarade de Salonique, qui, jusquâà la Première guerre mondiale, était une ville majoritairement juive, avec le judéo-espagnol comme langue usuelle et le samedi comme jour de repos hebdomadaire. Avec la déportation du printemps 1943, câest toute une culture qui a été rayée de la carte.
Les Soulèvements de la Terre sont une grandissante coalition de forces : au fil des mois câest toute une constellation de collectifs dâhabitant.e.s en lutte, dâassociations de défense de lâenvironnement, de fermes, de groupes naturalistes, de cantines populaires, de syndicalistes paysans, de scientifiques en rébellion, de syndicats, de groupes autonomes, de mouvements dâéducation populaire, dâélu.e.s, de personnes de tous âges et de tous horizons, qui se retrouvent et sâorganisent sous la bannière des Soulèvements de la Terre. Et ça, rien nâest en mesure de le dissoudre.
Si les analyses du mouvement des Gilets Jaunes ont été nombreuses, peu ont étudié leur traitement médiatique en profondeur : câest lâapport du travail de Pauline Todesco, qui nous livre ici les résultats dâun mémoire universitaire réalisé à lâIHECS de Bruxelles. Après avoir exposé son projet et sa méthodologie, elle déroule une démonstration implacable, sur la base dâune analyse quantitative et qualitative de discours portant sur trois journaux. Elle apporte ainsi une contribution précieuse à lâanalyse du rôle des médias dans la légitimation du pouvoir, dont les violences sont cachées ou minimisées, tandis que les mobilisations â ici celle des Gilets Jaunes - se voient constamment renvoyées à une « violence » qui, elle, est hyperbolisée.
En 2017, le chill était partout : le classement Billboard Hot 100 était dominé par des chansons comme « Shape of You » dâEd Sheeran, « Despacito » de Luis Fonsi et « Rockstar » de Post Malone. « Le chill, explique l’autrice Alana Massey, est une sinistre refonte de lâinjonction “Calm down !”, aussi révoltante et genrée, qui devient soudainement une attitude digne dâadmiration. » Alison Stevenson, journaliste chez Vice, précise que « la femme chill est lâopposé de lâhystérique ». Le chill serait donc la capacité à maitriser les excès féminins ou féminisés.