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Marine brésilienne

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Marine brésilienne
Image illustrative de l’article Marine brésilienne
Drapeau de la marine brésilienne.

Création 1822-Présent
Pays Drapeau du Brésil Brésil
Type Marine militaire
Effectif 80 507
Fait partie de Forces armées brésiliennes
Garnison Brasília
Couleurs Bleu et Or
Équipement ~ 90 navires
Guerres
Batailles Combat du rio Cotegipe, 1822
Combat de los Pozos, 1826
Combat de Maldonado, 1826
Combat de Juncal, 1827
Combat de Carmen de Patagones, 1827
Combats du lac Mirim, 1828
Combat de Barrega, 1828
Bataille de Riachuelo, 1865
Commandant Lula
Amiral Ilques Barbosa Junior
Commandant historique Marquis de Tamandaré
Pavillon
Pavillon de beaupré
Emblème

La Marine brésilienne (portugais : Marinha do Brasil) est la branche navale des forces armées brésiliennes. Avec 48 000 hommes et femmes (dont 3 200 appelés), elle met en œuvre en 2007 environ 90 bateaux. Jusqu'en 2018, la marine brésilienne disposait d'une force aéronavale qui était constituée de 1 150 personnes, organisée autour du NAe São Paulo, et utilisait des Douglas A-4 Skyhawk. Elle dispose d'un corps de fusiliers marins (Fuzileiros Navais) d'environ 24 000 combattants. Son budget de 3,6 milliards de réaux en 2008 est le plus important des trois armes de ce pays[1].

Les origines

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Drapeau du 1er Empire du Brésil.
Une frégate à vapeur brésilienne en 1863.
Le cuirassé de 5 000 t. Riachuelo en 1885.
Croiseur Almirante Barroso en service entre 1880 et 1893.

Créée en même temps que l'indépendance du Brésil en 1822 par Pierre Ier du Brésil, cette alors modeste marine militaire participa aux nombreux conflits de l'Empire brésilien (guerre d'indépendance, rébellions internes et guerres étrangères) au XIXe siècle.

Le vit flotter le drapeau de l'empire du Brésil sur sa première force navale alors commandée par un citoyen des États-Unis[2], puis à partir de par Thomas Cochrane.

Les conflits de la période républicaine seront également nombreux.

Ainsi, alors que la guerre de la Triple Alliance se déroulait au milieu du l'Amérique du Sud, la bataille de Riachuelo sur le Rio Paraná vit une victoire du Brésil sur la marine du Paraguay tandis que la flotte bloquait les ports de l'Uruguay.

La livraison du cuirassé Riachuelo (en) construit en Grande-Bretagne au Brésil en 1883 et l'acquisition d'autres navires de guerre modernes européens par ce dernier permirent à celle-ci d’être quelque temps la plus puissante des Amériques[3].

En 1893 et 1894, une partie de la flotte se révolta contre le gouvernement central dans ce qui est appelé la révolte de l'Armada.

La première moitié du XXe siècle

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Cette flotte commença à se développer avec un programme naval décidé en 1905[4] qui déclencha une course aux dreadnoughts en Amérique du Sud.

Le Brésil entré dans la Première Guerre mondiale le , une escadre est envoyée patrouiller le long de la côte Atlantique de l'Afrique du Nord jusqu'en 1918[5] sous le nom de « Division navale des opérations de guerre » ((pt) : Divisão Naval em Operações de Guerra} . La flotte de 8 navires dont 6 de combat ayant un effectif de 1 515 hommes ayant comme destination la France fut paralysée à Dakar par une épidémie de fièvre jaune et de grippe espagnole[6] faisant 464 morts.

En 1938, la flotte est la deuxième de l'Amérique latine derrière l'Argentine mais ses principaux navires, 2 cuirassés de 19 200 tonnes, 2 croiseurs légers de 3 150 tonnes et 8 destroyers datent des années 1900/1910[7].

Le , à la suite de l'attaque de plusieurs cargos brésiliens par les sous-marins de l'Axe, le président Getúlio Vargas déclare la guerre à celui-ci et reçoit dès lors une importante aide des Alliés, essentiellement des États-Unis qui établissent le long des côtes brésiliennes un chapelet de bases militaires, essentiellement aériennes pour lutter contre les U-Boots lors de la bataille de l'Atlantique et la logistique des forces alliés en Afrique tandis que la marine brésilienne, comptant environ 20 000 hommes, participe à l'effort de guerre en surveillant ses côtes, en participant à l'escorte de convois dans l'Atlantique Sud et les Antilles, au soutien de la force expéditionnaire brésilienne en Italie et perçoit 8 destroyers d'escorte, 8 patrouilleurs côtiers et 8 chasseurs de mines grâce au Lend-lease[8].

Elle perd deux navires de guerre durant ce conflit, le mouilleur de mines Carioca (C6) dans une tempête le et le croiseur léger Bahia (C12) lors d'un accident durant un exercice de tir qui coûta la vie à 294 marins le [9]

La seconde moitié du XXe siècle

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Le croiseur Barroso en service au Brésil de 1951 à 1973.

La Marine brésilienne est, depuis les années 1950, la plus importante d’Amérique latine. Elle est classée comme une Marine littorale.

Organisation

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En 2009, cette arme a un effectif maximum autorisé selon la loi 9519/97 de 59 600 militaires, en tenant compte des 9 500 marins en formation et des appelés.

Le nombre maximum des officiers est de 7 800 dont 6 amiraux d’escadre, 23 vice-amiraux, 51 contre-amiraux, 3 360 officiers supérieurs, 2 060 officiers intermédiaires et 1 700 officiers subalternes, sans tenir compte des effectifs des aspirants de l’École Navale et les élèves du Collège naval qui atteignent 1 500.

En octobre 2009, le parlement brésilien étudie le projet de loi 5916/09, proposé par le pouvoir exécutif, qui autorise la marine brésilienne à augmenter ses effectifs sur une période de 20 ans de 36 % soit à 80 507, et ne tient plus compte des marins en formation et des appelés dans le calcul des effectifs.

Selon le projet, qui restructure également les grades, les marins de plus haut grade, les amiraux d’escadre, seraient désormais appelés généraux. le nombre d’officiers passe à 10 707 dont 87 officiers généraux et 10 620 officiers supérieurs, intermédiaires et subalternes[10].

La Marine brésilienne en 2018

La marine brésilienne met en œuvre en 2007 environ 90 navires de guerre dont un porte-avions (NAe São Paulo), cinq sous-marins, onze frégates, six chasseurs de mines, quatre bâtiments de débarquement et une cinquantaine de patrouilleurs côtiers. Elle dispose également de trois pétroliers ravitailleurs, trois navires-hôpitaux, deux navires océanographiques, un brise-glaces, un bateau-phare.

Renouvellement de la flotte

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Début 2011, 132 bateaux, frégates et autres équipements militaires sont considérés comme « obsolètes » sur un total de 318[11].

Le ministère de la Défense brésilien a demandé en 2009 à la Marine d'élaborer un plan d'équipement à 30 ans (Planos de Equipamento e Articulação da Marinha do Brasil). Évalué à 250 milliards de réals (environ 93 milliards d'euros), il prévoit la construction de deux porte-avions de 40 000 tonnes, de quatre LHD de 20 000 tonnes, de trente bâtiments d’escorte, de 15 sous-marins classiques (SSK), de cinq sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) et de 62 patrouilleurs[12] mais en 2019, il est considéré comme inapplicable.

Le premier site de production de sous-marins du Brésil construit avec l'aide du groupe français DCNS est inauguré le à Itaguaí, dans l'État de Rio de Janeiro. Il doit livrer, entre 2018 et 2023, quatre bateaux dérivés de la classe Scorpène ainsi qu'un sous-marin nucléaire d'attaque a la fin des années 2020. le site comprendra également une base sous-marine pouvant abriter une dizaine de sous-marins[13].

Le TCD Siroco est acheté à la marine française et il est renommé NAM[14] Bahia (G40) lors de son transfert à la marine brésilienne, le [15].

Sous-marin nucléaire d'attaque

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Maquette en 2010 du projet de SNA brésilien. Il a considérablement évolué depuis cette date.

Un programme de recherche visant à l'acquisition de la technologie en vue de la construction de sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) est lancé en 1988, suspendu en 2006 puis relancé en 2007. Il est doté d'un budget de 400 millions d'euros[16] pour la période 2007-2015. Un accord signé avec la France le prévoit l'assistance de cette dernière dans la conception des bâtiments[17],[18]. En 2008, les caractéristiques connues du SNA qui se sera nommé Álvaro Alberto (SN-10) évoquent un déplacement de 2 700 tonnes en plongée, soit le plus compact au monde, équipé d'une chaudière nucléaire électrogène à eau pressurisée RENAP-50 de 48 mégawatts[19]. Fin 2020, la construction n'a pas commencé et la mise à l'eau est espéré, au mieux, en 2029[20].

À l’origine, elle évoquait les caractéristiques suivantes : un déplacement de 6 000 t, une longueur de 100 m, un équipage de 100 personnes et une profondeur de 350 m[21].

Sa mission sera de patrouiller le long des côtes, entre les villes de Santos, le principal port de São Paulo et le plus important du Brésil, et Vitoria dans l’État d’Espirito Santo, une région où ont été découverts les champs pétroliers et de gaz de Tupi[22]. Il sera construit sur le chantier naval d'Itaguaí.

Porte-aéronefs

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Le PHM Atlântico (A-140) en 2018.
Le NAeL São Paulo au mouillage. Il fut le plus grand navire de marine brésilienne.

Son premier porte-avions (Navio-Aeródromo) est le NAeL Minas Gerais (A 11), ex-HMS Vengeance, un bâtiment de 1945 de la classe Colossus, trop petit pour la Royal Navy, qui le confine dans un rôle de porte-hélicoptères d’assaut ASM. Prêté à la Marine australienne au milieu des années 1950, il est acquis par le Brésil en 1956 pour 9 millions de dollars sous la présidence de Juscelino Kubitschek (qui lui donne le nom de sa province d’origine, Minas Gerais) à la fois pour contenter la Marinha do Brasil et la Força Aérea Brasileira. À la suite d'un conflit entre les deux armes, le Minas Gerais (remis en état aux Pays-Bas, où il reçoit un nouvel armement, une catapulte à vapeur, un pont oblique, un nouvel îlot et un radar américain) n’est autorisé qu’à déployer des voilures tournantes, des avions de lutte anti-sous-marine mais pas d’avions de chasse : 4 à 6 Sea King, jusqu’à 5 hélicoptères de transport Puma, Fennec et 6 Grumman S-2 Tracker. Il poursuit donc sa mission de lutte anti-sous-marine, y compris dans les années 1990 après sa refonte de 1976-1981. Limité par ses performances[23], le Minas Gerais (A11) est désarmé le (après une dernière sortie en mer le ), le même jour où la Marinha do Brasil intègre le São Paulo (A12) dans sa flotte (elle ne le commissionne qu’en février 2002). L’ex-Foch, acheté 90 millions de francs français[24] à la Marine nationale française, est alors âgé de 38 ans[25]. Avant l’arrivée du São Paulo ont enfin lieu du 13 au les premiers appontages et catapultages de chasseurs (3 A-4U Skyhawk[26]) sur le pont d’envol du Minas Gerais (exercice Catrapo). Proposé sans succès à cause de son mauvais état à l’Argentine, qui l’a utilisé pour l’entraînement de ses pilotes alors que le ARA Veinticinco de Mayo connaissait des problèmes de moteurs, le navire est, en 2004, toujours à quai à Rio de Janeiro avec 350 hommes à bord, avant d’être démoli à Alang (Inde) à l’âge de 45 ans. Le São Paulo, basé à Porto do Santos et bien que confiné pour des raisons budgétaires à des missions côtières, participe de temps en temps à des missions internationales (telles l’opération ARAEX) et sert à nouveau à l’entraînement des pilotes de la Fuerza Aérea Argentina et de la Força Aérea Brasileira, cette dernière avec son avion d'attaque au sol léger italo-brésilien AF-1. Le bâtiment est retiré du service en .

La Marine brésilienne achète en le HMS Ocean de la Royal Navy[27].

Il entre en service dans la Marine brésilienne le comme Porte-Hélicoptères Polyvalent sous le nom de PHM Atlântico (A-140) et arrive a Rio de Janeiro fin . Il peut emporter jusqu'à 18 hélicoptères EC725 Caracal, S-70B Seahawk et AS350 Écureuil;

L' aéronavale brésilienne s'organise autour de Douglas A-4 Skyhawk et de Sea King, opérant à partir du porte-avions NAe São Paulo avant l'arrêt des opérations en mer de ce dernier.

Principaux aéronefs de la marine brésilienne [Quand ?]
Aéronefs Type Nombre en service
Skyhawk chasseur multirôle 12
KC-2 Turbo Trader Avion de transport et ravitaillement 0 (+ 4)
Sea King hélicoptère multirôle 2
Super Puma hélicoptère de transport 5
Cougar hélicoptère de transport 2
Eurocopter EC-725 hélicoptère de transport 1 (+15)
Lynx hélicoptère de surveillance 12
Esquilo hélicoptère multirôle 18
Fennec hélicoptère multirôle 8
Bell 206 hélicoptère multirôle 17
Sikorsky SH-60 Seahawk hélicoptère multirôle 0 (+ 6)

Infanterie de marine

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Emblème du Corpo de Fuzileiros Navais

Le corps d'infanterie de marine ((pt) : Corpo de Fuzileiros Navais - CFN) a un effectif croissant au cours des décennies :

  • 1950 : environ 4 000 personnes;
  • 1972 : 10 000 personnes;
  • 1985 : 10 850 fusiliers marins[28];
  • 2001 : 15 700 personnes[29].

Ce corps dispose, en 2013, de l'artillerie suivante[30] :

La livraison d'une batterie de défense antiaérienne Pantsir S-1 envisagé en 2013 est abandonné en 2017[31].

Notes et références

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  1. (pt) Brasil em armas, 9 octobre 2008
  2. (en) [PDF] Naval Attaché Service Order, Amiral José Geraldo
  3. Miller 2001, p. 158.
  4. (en) Brazilian Navy, www.battleships-cruisers.co.uk
  5. (en) Bahia class, Uboat.net
  6. Hugo Rogelio Suppo, « Les enjeux français au Brésil pendant l’entre-deux-guerres : la mission militaire », (consulté le ).
  7. Les Marines étrangères, Marc Benoist, 1938
  8. (fr) Le Brésil en guerre, WWW.1939-1945
  9. (en) Allied War Losses, Uboat.net
  10. (pt) « PL-5916/2009 », sur www2.camara.gov.br, Portail de la chambre des députés du Brésil, (consulté le ).
  11. (pt) Eleonora Gosman, « Brasil: revelan que es obsoleta la mitad del equipamiento militar », sur Clarin, Poder Naval, (consulté le ).
  12. (pt) « A nova geopolítica na América do Sul e o PEAMB », sur naval.com.br, Poder Naval (consulté le ).
  13. (en) « Inauguration du nouveau site de production des sous-marins brésiliens », sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le ).
  14. Pour navio amfíbio multipropósito, soit, navire amphibie polyvalent.
  15. (pt) La Marine brésilienne renomme le Siroco en Bahia.
  16. (pt) « Lula garante R$ 1 bilhão para Marinha concluir projeto nuclear para submarinos »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Agência Brasil, (consulté le )
  17. Alain Ruello, « Paris va signer une importante vente d'armes avec Brasilia », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  18. Emmanuel Gaudez, « DCNS remporte un contrat majeur au Brésil », sur dcnsgroup.com, DCNS, (consulté le ).
  19. « Brésil : Report de la mise à l’eau du premier Scorpéne », sur ttu.fr, (consulté le ).
  20. « Scorpène brésiliens : le Riachuelo réalise sa première plongée », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  21. (pt) « Submarino nuclear », sur Centre technologique de la marine de Sao Paulo (consulté le ).
  22. (en) « France to help Brazil build its first nuclear powered submarine »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mercopress.com, MercoPress, (consulté le ).
  23. Le Minas Gerais ne jauge que 20 210 tonnes à pleine charge, mesure 212 mètres de long, 36,4 mètres de large et ne file qu’à 24 nœuds
  24. Soit 15,34 millions d’euros, cours 2006 selon l’avis no 95 de la commission des Affaires étrangères du Sénat français du 23 novembre 2000 [lire en ligne]
  25. La Délégation générale pour l'Armement française a refusé la vente concomitante du Clemenceau, qui aurait pu servir de réserve de pièces de rechange au São Paulo, ce qui aurait évité le périple du démantèlement du Clemenceau
  26. Rachetés au Koweït en 1997
  27. Matthias Espérandieu, « La Royal Navy a officiellement retiré du service le HMS Ocean », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  28. Jean Labayle-Couhat, Les Flottes de combat 1986, Paris, Éditions maritimes et d'outre-mer, , 892 p., p. 157
  29. Bernard Prézelin, Les Flottes de combat 2002, Rennes, Éditions maritimes et d'outre-mer, , 1153 p. (ISBN 2-7373-2887-X), p. 180
  30. (en)Victor Barreira, « Brazil's CFN considers new 155 mm artillery » (consulté le ).
  31. Victor Barreira, « Brazil abandons Pantsir-S1 acquisition » [archive du ], sur Jane's 360, (consulté le ).

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Bibliographie

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  • (en) David M. O. Miller, Illustrated Directory of Warships of the World, New York, Zenith Press, , 480 p. (ISBN 978-0-7603-1127-1)

Liens externes

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