Ksar d'Aït-ben-Haddou
Ksar d'Aït-Ben-Haddou *
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Coordonnées | 31° 02′ 50″ nord, 7° 07′ 44″ ouest | |
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Pays | Maroc | |
Subdivision | Province de Ouarzazate | |
Type | Culturel | |
Critères | (iv) (v) | |
Superficie | 3,03 ha | |
Zone tampon | 16 ha | |
Numéro d’identification |
444 | |
Région | États arabes ** | |
Année d’inscription | 1987 (11e session) | |
Géolocalisation sur la carte : Maroc
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Le ksar d'Aït-ben-Haddou (en chleuh : ⴰⵢⵜ ⵃⴰⴷⴷⵓ, en arabe : آيت بن حدّو) est un ksar (Ighrem, en chleuh) au Maroc, situé dans la province de Ouarzazate[1]. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[2].
Pendant le protectorat français, le ksar était surnommé « le Mont-saint-Michel des Chleuhs[3] ».
Situation
[modifier | modifier le code]Aït-ben-Haddou est situé à 30 km de Ouarzazate, dans la vallée de l’Ounila, au sud de Télouet, fief du Glaoui, vallée qui était un point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara[4],[5].
Architecture
[modifier | modifier le code]C’est un exemple frappant de l'architecture du sud marocain traditionnel, sur le flanc d’une colline au sommet de laquelle se trouve un grenier collectif (un agadir).
Le village se présente comme un ensemble de bâtiments de terre entourés de murailles, le ksar, qui est un type d'habitat traditionnel présaharien. Les maisons se regroupent à l'intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours d'angle. Certaines de ses habitations semblent être de petits châteaux avec leurs hautes tours décorées de motifs en brique crue. Les plus anciennes constructions dateraient du XVIIe siècle. Le site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech - on peut encore y voir un fondouk (caravansérail).
Tout autour de ce douar un ensemble de villages se regroupe. Au pied de la colline coule l'oued Maleh, dont le nom signifie « rivière salée ». L'eau est impropre à la consommation car très chargée en sel[6].
Les habitants de ces douars sont pour la plupart des berbères anciennement nomades qui ont ensuite choisi la sédentarité pour des raisons diverses.
Matériaux de construction
[modifier | modifier le code]Les bâtisses du ksar sont entièrement construites en pisé, avec des planchers en bois[2]. Le pisé (en arabe: al-louh اللوح) se présente comme un matériau très pratique et rentable, mais nécessitant un entretien permanent[7]. Il se compose de terre compressée et d'argile, généralement mélangées à d'autres matériaux favorisant l'adhérence.
Site du patrimoine mondial
[modifier | modifier le code]Le ksar d'Aït-ben-Haddou est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987[2]. Son inscription repose sur les criteres (iv) et (v)[2].
Éponyme
[modifier | modifier le code]Amghar Ben Haddou, ancien chef du village et dont l'éponyme fut donné au lieu par la suite, habitait l'emplacement du ksar dès l'époque des Almoravides (XIe siècle) pour le gouverner[8].
Plateau de tournage
[modifier | modifier le code]Plusieurs films y ont été tournés parmi lesquels :
- Lawrence d'Arabie (1962)
- Sodome et Gomorrhe (1962)
- L'Homme qui voulut être roi (1975)
- Le Message (1976)
- Jésus de Nazareth (1977)
- Bandits, bandits (1981)
- Le Diamant du Nil (1985)
- Tuer n'est pas jouer (1987)
- La Dernière Tentation du Christ (1988)
- Un thé au Sahara (1990)
- Kundun (1997)
- La Momie (1999)
- Gladiator (2000)
- Alexandre (2004)
- Kingdom of Heaven (2005)
- Babel (2006)
- Prince of Persia : Les Sables du Temps (2010)
- Game of Thrones (saison 3, 2013)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Patrimoine bâti national » [PDF], sur Ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville (consulté le ), p. 43
- UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Ksar d'Aït-Ben-Haddou », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
- ICOMOS - CIAV, CIAV NEWSLETTER - Quarterly Journal, ICOMOS, (lire en ligne)
- Jean-François Troin, « La Route des Kasbahs [Die Strasse der Kasbahs]de Herbert Popp & Brahim El Fasskaoui », Les Cahiers d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la Méditerranée, no 30, (ISSN 1969-248X, DOI 10.4000/emam.1453, lire en ligne, consulté le )
- Yvonne Samama, « Thami al-Glaoui ou l'émergence d’un pouvoir parallèle fort au Maroc (fin XIXe, milieu XXe siècle) », dans Être notable au Maghreb : Dynamique des configurations notabiliaires, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, coll. « Connaissance du Maghreb », (ISBN 978-2-8218-5041-5, lire en ligne), p. 248–260
- La population locale est ravitaillée en eau par des camions-citernes.
- Michel Berkowicz, « Pisé », sur Futura (consulté le )
- OSTAD.MA, « Ksar d’Aït-Ben-Haddou », sur OSTAD.MA, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire insolite du Maroc - Latéfa Faïz - Édition Cosmopole - Novembre 2011 - ISBN / 978-2-84630-064-3
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'architecture :
- Site officiel.
- Diaporama du sud marocain et d'Ait Ben-Haddou