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Jardin d'acclimatation (Paris)

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Jardin d’acclimatation
Image illustrative de l’article Jardin d'acclimatation (Paris)

Ouverture 1860 (Jardin)
1926 (Attractions)[1]
Superficie 19 ha[2]
Pays Drapeau de la France France
Commune Paris, 16e arrondissement
Propriétaire Ville de Paris
Groupe LVMH et Compagnie des Alpes (concession)
Type de parc jardin zoologique
Parc de loisirs et d'agrément
Nombre d'attractions Total : 40[3]
Nb de montagnes russes : 4[4]
Nombre de visiteurs 1,85 million[5] (2018)
Site web jardindacclimatation.fr
Coordonnées 48° 52′ 39″ nord, 2° 15′ 47″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Jardin d’acclimatation

Le Jardin d’acclimatation est un parc de loisirs et d'agrément du 16e arrondissement de Paris, le long du bois de Boulogne.

Situation et accès

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Cet espace vert s'étend sur 19 hectares, entre la porte de Neuilly et la porte des Sablons à la lisière du bois de Boulogne, en longeant le boulevard Maurice-Barrès situé à Neuilly-sur-Seine.

Le parc est ouvert tous les jours de l'année[6]. Il est desservi par la ligne 1 du métro de Paris et la ligne C du RER.

Un jardin pour acclimater les animaux : 1852 - 1870

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La transformation du bois de Boulogne en 1852 a engendré la création d'un jardin d'acclimatation à l'entrée du bois à l'initiative de la Société impériale zoologique d'acclimatation[7], fondée le par le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861). Cette société savante avait pour but de contribuer à l'introduction et à l'acclimatation d'espèces animales exotiques à des fins agricoles, commerciales ou de loisir.

Le , cette société obtient de la ville de Paris la concession d'un espace de quinze hectares à la bordure nord du bois de Boulogne pour y installer un « jardin d'agrément et d'exposition d'animaux utiles de tous pays ». Cette zone était en cours d'aménagement depuis 1855. La société confie en à l'architecte Gabriel Davioud et au paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps la poursuite des travaux. Dans le même temps, le , elle obtient de Napoléon III la concession de quatre hectares supplémentaires[8]. Le jardin est inauguré par Napoléon III le après quinze mois de travaux. Dès son ouverture le , l'exotisme est bien présent : on trouve des ours, une girafe, des chameaux, des kangourous, des bananiers et des bambous[9]. En , un aquarium y est ouvert[10].

En 1866, le jardin compte plus de 110 000 animaux. En 1867 y sont exposés les douze Bœufs Gras du Carnaval de Paris, dont six défilent dans le grand cortège de la promenade du Bœuf Gras[11].

Entre le jardin scientifique et le parc de loisirs : 1870 - 1930

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Bien qu'il s'en soit peu à peu éloigné, le jardin d'acclimatation a longtemps gardé une dimension de loisir scientifique et d'éducation des familles. Dès 1900, on voit s'y tenir des conférences (sur l’hygiène, les voyages, la médecine, l’acclimatation, avec photos projetées sur écran), concerts, épreuves sportives, cinéma en plein air, cirque, en même temps que s'y installent des manèges pour enfants.

Le jardin ferme ses portes au public pendant la guerre de 1870. Le bois, interdit au public, est utilisé pour installer des troupeaux qui serviront à nourrir la population en prévision d'un siège. Du 4 au , certains animaux sont évacués vers des parcs zoologiques à l'étranger mais très vite les moyens de transport sont paralysés et Paris est assiégé. L'hiver est particulièrement rude et le rationnement ne suffit plus : les derniers animaux pensionnaires du jardin sont abattus pour nourrir les Parisiens. À la fin du siège, il ne reste plus un seul animal[12]. Il en ira de même avec la Ménagerie du Jardin des plantes.

Le jardin est complètement restauré en 1872. Grâce aux donations, notamment de deux éléphants offerts par le roi d'Italie, la faune se reconstitue peu à peu. Jusqu'en 1877, les termes de la concession sont globalement respectés : les animaux sont surtout des animaux « utiles ». Les bêtes curieuses, comme les girafes et les éléphants sont néanmoins présentes dès les origines.

Tous les animaux disparaîtront dans les années 1950, sauf des animaux de ferme, quelques oiseaux, un dromadaire et un ours[réf. nécessaire].

Zoo humain : 1877-1931

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Affiche publicitaire pour un village de Kalmoucks (1883).
Les Indiens Kalinas de Guyane, « exposés » en 1892.

L'exposition d'êtres humains présentés comme des « sauvages » est un fait avéré de longue date sur ce site. En 1877, le naturaliste Albert Geoffroy Saint-Hilaire (1835-1919), directeur de 1865 à 1893, y organise un « spectacle ethnologique », présentant une petite troupe de Nubiens, pour attirer le public. Pendant un quart de siècle, ce sont vingt-deux expositions d'êtres humains qui sont organisées[13]. Il s'agit majoritairement d'Africains, même si l'on trouve aussi des Indiens, des Lapons ou des Cosaques. Les troupes présentées le sont parfois en même temps que des animaux issus de la même région. Ces « exhibitions de sauvages » alimentèrent dès le XIXe siècle de vifs débats car les hommes, les femmes, les enfants étaient présentés derrière des barreaux ou des grilles, comme les animaux dans leurs cages voisines[14]. Des Kanaks ont été placés dans la fosse aux ours, désignés comme de dangereux cannibales[15]. Le public payait « pour voir des êtres hors norme »[15]. Trente-deux victimes de ces zoos humains sont mortes de froid au Jardin d'acclimatation, ayant été exhibées à l'extérieur en hiver, presque sans vêtements[15].

Des anthropologues viennent étudier les « spécimens », qui leur inspirent des articles publiés dans les revues scientifiques reconnues de l'époque[15]. Des photographes comme Roland Bonaparte prennent là des images « ethnographiques »[15]. Selon l'historien Pascal Blanchard, « ces articles et ces photos contribuent alors à la propagation de clichés et d’idées reçues sur le “sauvage”. Autant de représentations qui légitiment l’ordre colonial, popularisent la théorie et la hiérarchie des races, le concept de peuples “inférieurs” qu’il convient de faire entrer dans la lumière de la civilisation »[15].

Pendant le quart de siècle qui suit, le rythme de ces exhibitions ralentit : on n'en compte qu'une dizaine entre 1903 et 1931, date de la dernière exposition humaine en marge de l'exposition coloniale internationale. Elles prennent en revanche un tour plus nettement colonial, les tribus exposées étant sélectionnées dans diverses contrées de l'Empire colonial français : Sénégal, Afrique du Nord, Nouvelle-Calédonieetc.[16].

En 2013, une plaque commémorative est posée au Jardin d’acclimatation, évoquant les « zoos humains », « symboles d’une autre époque où l’autre avait été regardé comme un “animal” en Occident »[15].

La reconversion en parc de loisirs : 1930 - 2016

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En 1929, le territoire du Jardin, propriété privée de la ville de Paris, est transféré de la commune de Neuilly-sur-Seine au 16e arrondissement de Paris.

Sous la pression des riverains, la vocation du jardin change profondément dans les années 1950. En 1952, le jardin devient principalement un « parc de promenades, de loisirs de plein air dont les attractions doivent avoir un caractère instructif, sportif et familial. » Un castelet de Guignol est ouvert, les fauves disparaissent et la fête foraine est réduite.

Dans les années 1960, le jardin est réaménagé et le musée national des arts et traditions populaires est implanté en 1969 dans un nouveau bâtiment de type moderne spécialement construit sur son terrain. La petite ferme est ouverte en 1971, le théâtre en 1973, le musée en Herbe en 1975. Le chapiteau de Silvia Monfort s'y installe pour deux ans en 1978.

Les années 2000 voient de nouveaux changements : le jardin s'orientalise en acquérant une maison de thé, un pont laqué de noir, puis un jardin coréen symbolisant l'amitié entre Paris et Séoul.

Le musée national des arts et traditions populaires ferme définitivement ses portes en 2005, et les dernières activités scientifiques disparaissent avec la disparition du musée en herbe, dont les subventions sont supprimées en 2009-2010[17].

En 2006, Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe obtient, dans des conditions contestées[18], l'autorisation de construire le bâtiment de la fondation Louis-Vuitton, dessiné par l'architecte Frank Gehry, sur le site du bowling du jardin d'acclimatation, qui est rasé en 2014[19].

La rénovation du parc : 2017

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Fin 2017, le groupe LVMH engage de très importants travaux de réaménagement du parc, entraînant la fermeture des deux tiers nord, durant huit mois[3]. Dans le dossier de presse édité à l'occasion de ces travaux, il est précisé que le jardin a vu deux millions de promeneurs en 2015 et 2016[3].

Ces travaux visent à moderniser le parc, à l'ancrer dans une thématique steampunk qui marquera esthétiquement toutes les attractions, et ont officiellement pour but de redonner une cohérence architecturale à l’ensemble du parc, de retrouver le tracé historique de Barillet-Deschamps, d'intégrer les attractions dans le paysage, de valoriser l’eau comme élément majeur et d'inventer de nouvelles promenades.

Cette évolution passe par la démolition de tout le bâti précaire, en particulier les bâtiments autour du village des manèges, par la restauration du patrimoine Napoléon III, par une dé-densification du Village des Manèges, avec le déplacement d'un certain nombre de ces manèges, et par la création de nouvelles montagnes russes modernes, et par dix-sept autres nouvelles attractions familiales.

Un parcours santé sur une nouvelle allée Boréale sera également créé[3].

La tarification du parc changera légèrement à cette occasion : en plus de la formule classique comprenant un billet d'entrée et des attractions payantes, sera proposé un forfait comprenant l'entrée et l'accès à toutes les attractions[3].

Le jardin d'acclimatation reçoit 1,85 million de visiteurs en 2018[5] et 1,9 million de visiteurs en 2022[20].

Logotype du jardin d'acclimatation.

Dès les origines, le jardin a connu un système de concessions renouvelées à intervalles à peu près réguliers. Lors de son ouverture, le conseil d'administration du jardin était tenu par la Société impériale zoologique d'acclimatation : Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861) en était le président sous le patronage du prince impérial. Le fils du savant, Albert Geoffroy Saint-Hilaire (1835-1919) était directeur adjoint et assurait l'administration effective. La société conserva sa concession qui fut régulièrement renouvelée jusqu'en 1952.

À cette date, la SARL Maillot Maurice-Barrès qui fait partie du groupe Boussac, obtient de la Ville de Paris la concession du jardin d'acclimatation jusqu'alors dévolue à la Société du jardin zoologique d’acclimatation. Cette concession est accordée en contrepartie d’une redevance et d’un engagement d’investissement de cinquante millions de francs. Selon les termes du contrat, le jardin d'acclimatation doit devenir principalement « un parc de promenades, de loisirs de plein air dont les attractions doivent avoir un caractère instructif, sportif et familial ». Boussac obtient le renouvellement de la concession qu'il conserve jusqu'à sa disparition.

En 1984, le groupe LVMH de Bernard Arnault rachète le groupe Boussac et hérite de la concession. Le jardin est alors un exemple de site récréatif régional à rencontrer le succès[21]. Les visiteurs sont au nombre de 1,4 million en 1991 et d'un million en 1996[22]. En 1995, LVMH obtient la reconduction de la concession pour une durée de vingt ans, moyennant une redevance forfaitaire de 10 000 francs par mois, et réalise un plan d’aménagement renouant avec les principes fondateurs des jardins paysagers du XIXe siècle[23].

De 2007 à 2016, le groupe LVMH investi plus de deux millions d'euros par an dans le parc, totalisant 25 millions d'euros en dix ans. En 2016, la concession est à nouveau reconduite pour 25 ans, jusqu'en 2041. C'est dans le cadre de cette reconduction que LVMH engage les lourds travaux de réaménagement du parc, de à , pour 60 millions d'euros[3].

Les attractions

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Plan du Jardin d'acclimatation, Paris, France.

Le jardin d'acclimatation a la particularité de cumuler des zones animées dédiées aux manèges et aux montagnes russes, des aires de jeux pour familles et enfants, des zones de promenades au calme, etc. Jusqu'en 2017, une vingtaine d'attractions était située dans Le Village des manèges, dont des chaises volantes, autos-tamponneuses, des montagnes russes. Celles-ci sont intégrées dans le plan de rénovation de 2017-2018. Le manège la sauterelle et des manèges enfantins dotés de tapis volant, de voitures, d'avions, de fusées ou de camions de pompier ne sont pas repris[24],[25]. À la suite des grands travaux de réaménagement dans le thème steampunk, se trouvent :

Montagnes russes

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Nom Type Constructeur Année
Le Fils du dragon

(Qui remplace le Dragon chinois, fermé définitivement en 2023)

E-Powered Inconnu 2024
Machine à vapeur[3](Anciennement Tacot Express de 2001 à 2017) E-Powered Soquet 2001
Souris mécaniques (les)[26](Anciennement Les Papillons d'Alice de 2002 à 2017) Tournoyantes junior Reverchon 2002
Speed Rockets[3] Assises / Bobsled Coaster Gerstlauer 2018

Autres attractions

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Plan du petit train.

Notes et références

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  1. a et b Histoire du parc sur le site www.jardindacclimatation.fr
  2. Communiqué de presse de Janvier 2015 sur le site du jardin (Lien direct)
  3. a b c d e f g h et i VERS LE NOUVEAU JARDIN, Conférence de presse, Mardi 29 août 2017, sur le site de la caisse des dépôts
  4. Jardin d'Acclimatation, sur le site Roller Coaster Database (RCDB)
  5. a et b « Le Jardin d'Acclimatation vise les 2,5 millions de visiteurs en 2020 », sur tourmag.com, (consulté le )
  6. Infos pratiques sur le site www.jardindacclimatation.fr
  7. Actuellement Société nationale de protection de la nature (SNPN).
  8. Jean-Michel Bergougniou, Rémi Clignet et Philippe David, Villages noirs et autres visiteurs africains et malgaches en France et en Europe : 1870-1940, Paris, Karthala, , p.52.
  9. Ngimbi Kalumvueziko, Le pygmée congolais exposé dans un zoo américain, Éditions L'Harmattan, , p. 29.
  10. Site du jardin d'acclimatation..
  11. Illustration du Petit Journal, 26 février 1867, p. 2, 1re et 2e colonnes.
  12. Henri Corbel, Petite histoire du bois de Boulogne, Albin Michel, 1931, p. 157-169.
  13. Bergougniou, Clignet et David 2001, p. 54.
  14. Bergougniou, Clignet et David 2001, p. 61.
  15. a b c d e f et g « Dans ce jardin, il y avait un “zoo humain” », sur Télérama, (consulté le )
  16. Bergougniou, Clignet et David 2001, p. 69.
  17. « Ce qui est certain, c’est que le musée a été sommé de déménager dans Paris intra muros il y a plus de trois ans par la mairie, au motif que son public n’était pas assez parisien. Or, affirme Sylvie Girardet, celle-ci ne les a jamais aidés à trouver un nouveau lieu et trouve à redire sur les locaux qu’ils occupent depuis l’année dernière dans le 1er arrondissement. Pire, c’est au moment où le musée s’évertue à répondre "aux demandes de la ville" et à s’adapter à son nouvel environnement tout en poursuivant des activités au jardin d’acclimatation qu’elle reçoit l’estocade. » in « Musée en herbe : 75 000 gamins passent à la trappe », L'Humanité du 20 juillet 2009.
  18. Un soupçon de conflit d'intérêts pèse sur cette autorisation dans la mesure où l'adjoint à la culture de la ville de Paris et le président de la société d'exploitation du jardin sont tous deux des employés de LVMH.
  19. Paul Molga, « Frank Gehry, un écrin pour Vuitton », sur Les Échos, (consulté le )
  20. « Jardin d'acclimatation : le plus vieux parc d'attraction de France entre dans le 21e siècle », sur actu.fr (consulté le )
  21. Ségolène Royal, Pays, paysans, paysages : La réconciliation est-elle possible ?, Paris, Éditions Robert Laffont, , 222 p. (ISBN 978-2221070468 et 2221070461, OCLC 463631619, lire en ligne).
  22. Alain Monferrand et Jean-François Trichard, La fréquentation des lieux culturels et non culturels, en France métropolitaine, en 1991 et en 1996, FeniXX réédition numérique, Observatoire national du tourisme, , 208 p. (ISBN 9782307484400 et 230748440X, lire en ligne), p. 125.
  23. « Audit du jardin d'acclimatation », Rapport de l'Inspection générale de la mairie de Paris, nos 12-11,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  24. Le Village des manèges, sur le site du jardin
  25. « Activités - Attractions », sur jardindacclimatation.fr, (consulté le )
  26. Les papillons d'Alice sur le site Roller Coaster Database (rcdb)

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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