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Français de France

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Français de France
Pays France
Typologie SVO, flexionnelle, syllabique, accusative, à accent d'intensité
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de la France France
Régi par Académie française
Codes de langue
IETF fr-FR
ISO 639-1 fr[1]
ISO 639-2 fra[1]
ISO 639-3 fra [1]
Linguasphere 51-AAA-i

Le français de France est la variété de la langue française parlée en France métropolitaine, généralement réduite au français de Paris et utilisée de manière presque exclusive par les médias français. La France métropolitaine connaît toutefois de nombreuses variétés régionales du français autres que le français parisien, qui font que le terme « français de France » reste imprécis. Dans la France d'outre-mer, il est plus souvent appelé français de métropole, français métropolitain ou français hexagonal.

Traditionnellement associé au français standard, le français de France est au XXIe siècle parfois considéré comme une variété de français, ce qui implique qu'il comporte un ensemble de registres (familier, neutre, soutenu...), au même titre que d'autres variétés de français (le français du Québec, le français de Suisse, le français de Belgique...). Le terme est souvent employé dans le cadre du débat sur la norme du français québécois, par les linguistes professionnels qui s'intéressent à la variation diatopique des langues. Dans les faits le français courant parlé en France métropolitaine est peu uniforme et de très nombreux éléments de lexique, expressions, tournures du français québécois se retrouvent hors de la région parisienne. De la même manière le français métropolitain parlé près des frontières suisse et belge ne diffère pas de celui parlé en Wallonie et en Suisse romande.

Le français de France étant la variété la mieux décrite dans les ouvrages linguistiques, il est souvent considéré comme le « français de référence » (à ne pas confondre avec « français standard »), les descriptions d'autres variétés de français se faisant souvent en les comparant à cette variété[2].

Un régionalisme[3] propre au français de France est appelé francisme[4], moins souvent hexagonisme[4].

Caractéristiques

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De manière générale, il n'y a aucune distinction entre /ɛ/ et /ɛː/ en France : les paires mettre/maître, faite/fête sont prononcées sans distinction, sauf parfois par des locuteurs âgés ou bien conservateurs (linguistiquement). Cette distinction est en déclin dans le français de France depuis plus d'un siècle, et son existence échappe désormais à la conscience de l'immense majorité des Français, bien que la distinction soit encore nette en français belge et en français canadien[5].

Les voyelles /a/ et /ɑ/ ne sont distinguées que par une minorité (notamment à Paris), les paires patte/pâte, tache/tâche étant prononcées sans distinction. Cela est encore plus vrai lorsque l'orthographe n'indique pas la présence possible d'un a postérieur : sable, cadre, cadavre sont toujours prononcés avec un a antérieur. Les deux éléments du nom Jacques Chirac riment. La majorité des Français sont conscients de l'existence chez certains de cette distinction, qui était encore majoritaire dans les années 1950. De plus en plus, le phonème /œ̃/ est remplacé par /ɛ̃/ (cela n'est pas le cas dans le sud et l'est de la France, tout comme en Belgique, en Suisse et au Canada). Ainsi, les paires brin/brun, empreint/emprunt sont pour certains homophones[6]. Bien que cette distinction soit maintenue par un très grand nombre de Français, ceux qui ne la font pas ne la remarquent souvent pas chez les autres, contrairement au cas de la distinction patte/pâte.

Il existe d'autres fusions phonémiques en France qui ne prédominent pas encore à Paris, dont certaines sont d'origine régionale ou marquées socio-linguistiquement. Les plus répandues sont sans doute illustrées par les paires homophones suivantes :

  • poignée/poignet (très répandue) (seulement en syllabe ouverte). Même chez ceux qui maintiennent cette distinction, pour certains d'entre eux, de nombreux mots en -ai changent de catégorie : prendrai prononcé comme prendrais (c'est-à-dire comme poignet) et j'ai, quai, gai prononcés avec le son /ɛ/ ;
  • jeune/jne (uniquement dans le Sud de la France) (seulement en syllabe fermée) ;
  • pomme/paume (uniquement dans le Sud-Est surtout) (seulement en syllabe fermée) ;
  • déjeuner prononcé comme « déjner », le eu étant considéré comme un e caduc sujet à suppression ;
  • saigner rime avec lainier.

Cette remarque s'étend de plus au e caduc, comme pour le pronom le accentué, prononcé leu /lø/ dans « Fais-le ! ». En réalité, la prononciation ancienne en /lə/ de le accentué, sans arrondissement des lèvres, est actuellement très minoritaire en France, remplacée par /lø/ ou une articulation proche de /lœ/[réf. nécessaire].

À noter également :

  • un affaiblissement de la distinction voyelles /e/ et /ɛ/ à l'intérieur des mots. Par exemple, au Canada, on prononce normalement blesser comme /blɛ.se/, mais en France, on entend plutôt /ble.se/, par assimilation du premier ‹ e › à la qualité du dernier, même chez les locuteurs qui distinguent nettement /e/ et /ɛ/ à la fin des mots ;
  • une tendance à l'insertion d'un e caduc non étymologique pour éviter la création de certains groupes consonantiques, comme dans ours blanc, prononcé /uʁsə.blɒ̃/.

Les prononciations suivantes sont fréquentes mais pas toutes universelles :

  • août, but, scorbut et vingt sont prononcés avec /t/ final. Le /t/ de vingt est parfois prononcé dans le département du Nord ou dans l'est de la France (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est) mais plus rarement dans d'autres régions de France ;
  • ananas, détritus sont prononcés avec /s/ final ;
  • osciller rime avec épiler ;
  • tome rime avec pomme.

Les prononciations des mots provenant de l'anglais :

  • Mickey, hockey, et d'autres mots anglais en ey prononcés /mi.kɛ, /o.kɛ/ etc. (prononciation fondée sur l'orthographe) ;
  • hall, baseball, etc. prononcés /ol/, /bɛz.bol/ etc. (prononciation plus proche de la prononciation britannique).

Lexique (francismes)

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Vie quotidienne

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  • buraliste « marchand d'un bureau de tabac[7] » ;
  • voie express, désignation de routes à chaussées séparées n'ayant pas le statut d’autoroute.
  • petit salé, sorte de lard salé[8] ;
  • petit suisse, « petit fromage frais à la crème » (au Canada, petit suisse désigne plutôt une espèce de tamia)[9] ;
  • noix de pécan, « pacane »[10] au Canada.
  • footing « jogging, course à pied »[11] (aussi utilisés).

Francismes familiers

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  • flemmarder « paresser, flâner »[12] ; variante : glandouiller; un synonyme familier québécois est niaiser.

Anglicismes propres au français de France

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  • Drugstore: la définition archaïque autrefois utilisée au Québec n'est plus d'usage courant. La définition utilisée en France est un régionalisme pour décrire un centre commercial.

Francismes grammaticaux

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Variétés régionales du français en France

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Paris étant la ville où sont installés les principaux médias de France, la prononciation parisienne, diffusée par la radio et la télévision, est répandue et contribuerait à une homogénéisation de la façon de parler le français[14]. Cependant, il existe toujours dans de nombreuses régions françaises des variétés régionales identifiables :

Influence du français de France sur les autres variétés

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Pour des raisons historiques et culturelles, le français de France exerce une influence importante sur les autres variétés du français[15]. Ainsi, il arrive que des francismes entrent souvent relativement facilement dans le lexique du français d'autres pays[15],[16].

En Belgique et en Suisse

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De manière générale, on peut affirmer qu'en Belgique et en Suisse, l'utilisation d'un français proche du français de France standard a tendance à se répandre, aussi bien en ce qui a trait à la phonétique qu'au lexique.[citation nécessaire] En dehors du vocabulaire, par exemple officiel, lié directement aux institutions et aux réalités françaises, il est vraisemblable qu'il existe peu de francismes qui soient catégoriquement absents du français de Belgique et de Suisse.[citation nécessaire]

À l'inverse de l'Europe, il n'y a pratiquement personne ayant grandi au Canada en milieu francophone qui parle spontanément avec un accent proche du français de France, quel que soit son niveau d'instruction ou son statut socio-économique[17]. Quant au lexique, il existe « un nombre impressionnant d'écarts dans l'emploi du vocabulaire »[18], entre le français écrit du Canada et celui de la France. Ces écarts sont peu nombreux en grammaire et en syntaxe[18] même si au niveau familier oral, les écarts s'étendent aussi à la grammaire et à la syntaxe.

Jusqu'aux années 1960, « des interventions sur la langue ont pour but d'épurer le français [du Canada] et de l'aligner sur le français de Paris »[19]. Les années 1960 marquent un certain assouplissement et l’Office québécois de la langue française publie un recueil de Canadianismes de bon aloi en 1969 mais la norme préconisée est toujours celle dite du « français international ». Cependant cette norme n'a jamais correspondu dans les faits à la norme linguistique en vigueur au Canada, hormis les circonstances les plus officielles.

Au XXIe siècle, au Canada, le français écrit et celui des communications orales formelles adhèrent sensiblement moins à la norme française que dans les années 1970. En revanche, le français familier tend de manière croissante à se débarrasser des éléments qui divergent de manière très marquée du français écrit, lequel a toujours été plus proche du français de France. Ainsi, les formes grammaticales non standards (par exemple : que je faise « que je fasse ») s'entendent moins souvent, et le nombre d'anglicismes a tendance à diminuer, très souvent (mais pas toujours) au profit de formes francophones (par exemple wipers, remplacé par essuie-glaces). En ce qui concerne la phonétique, la prononciation [mwe] du mot moi, est en déclin, remplacé par [mwa], une prononciation populaire parisienne qui ne s'est pourtant imposée en « bon français » parisien qu'après la Révolution. Cette dernière prononciation était donc à l'origine un francisme au Canada, mais ne l'est plus maintenant.

De très nombreux mots apparus en France après la Conquête anglaise du Canada en 1760 sont passés en français canadien. Les Canadiens francophones ont de plus en plus souvent une connaissance passive, à travers des médias tels que l'édition et le cinéma, de nombreuses expressions propres au français européen.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b et c code générique
  2. Martel, Pierre et Hélène Cajolet-Laganière, Le français québécois : usages, standard et aménagement, Sainte-Foy, Institut québécois de recherche sur la culture, 1996, p. 69
  3. Le terme « régionalisme » utilisé dans ce sens est rejeté par bon nombre de linguistes du français, qui le réservent aux particularismes des régions à l'intérieur de la France, du Québec, etc. Voir Martel, p. 69-72, citant notamment Hausmann à ce propos.
  4. a et b « francisme », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  5. Mathieu Avanzi, « Qui sont ces francophones qui prononcent l’accent circonflexe? », sur Français de nos régions, (consulté le )
  6. « brin », sur Français de nos régions (consulté le )
  7. Boulanger, Jean-Claude (éd.), Dictionnaire québécois d'aujourd'hui, Saint-Laurent, DicoRobert, 1992, p. 141
  8. Robinson, Sinclair et Donald Smith, NTC's Dictionary of Canadian French, Lincolnwood, National Textbook, 1990, p. 28
  9. Boulanger, p. 868
  10. Boulanger, p. 823
  11. Boulanger, p. 502
  12. Boulanger, p. 496
  13. Pour la définition « assisté », le Grand dictionnaire terminologique donne assisté comme synonyme de bénéficiaire de l'aide sociale. Le Dictionnaire québécois d'aujourd'hui donne : « (Personnes) Qui reçoit une aide ».
  14. L'accent parisen existe-t-il, consulté le 26 octobre 2012.
  15. a et b [1]
  16. Le texte « Oui… au français québécois standard » [2] de Martel et Cajolet-Laganière fait référence au mot week-end, ainsi qu'au genre masculin dans le job et le badge.
  17. On lit par exemple dans Martel, p. 90, au sujet du trait d'affrication des consonnes « d » et « t » devant « i » et « u » : « Un Québécois qui n'utilise pas ce trait lorsqu'il parle est perçu comme d'origine acadienne ou européenne. »
  18. a et b Martel, p. 99
  19. Martel, p. 20