Forces navales françaises libres
Forces navales françaises libres (FNFL) | |
Pavillon de beaupré des bâtiments des FNFL. | |
Dissolution | |
---|---|
Pays | France |
Allégeance | France libre |
Effectif | 12 500 |
Fait partie de | Forces françaises libres |
Composée de | Commandos de marine Aéronavale française libre Régiment Blindé de Fusiliers Marins (RBFM) |
Devise | Honneur, Patrie, Valeur, Discipline |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Commandant | Émile Muselier Georges Thierry d'Argenlieu Philippe Auboyneau Philippe Kieffer |
Commandant historique | Charles de Gaulle |
modifier |
Les Forces navales françaises libres (FNFL) sont les forces de marine militaire de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.
Histoire
[modifier | modifier le code]Les FNFL ont eu successivement trois chefs :
La période Muselier
[modifier | modifier le code]Le vice-amiral Émile Muselier, refusant la capitulation, décide de rejoindre la Grande-Bretagne. Il s'embarque à Marseille sur un navire de commerce à destination de Gibraltar et est reçu par l'amiral North. Il réquisitionne les navires français au mouillage : le chalutier Président-Houduce, le cargo armé Rhin, les cargos Anadyr et Capo-Olmo. Ce sont les premiers bateaux des FNFL[1].
Parti le 29 juin à bord d'un hydravion[2], il rencontre le général de Gaulle le . Il est nommé dès le lendemain chef des forces navales (militaires et civiles), ainsi que provisoirement chef des forces aériennes. Les forces navales sont à ce moment très limitées, essentiellement les marins qui se trouvaient déjà en Angleterre, ceux qui ont participé à l'évacuation de Dunkerque et les quelques ralliés de l'île de Sein et leurs bateaux de pêche.
Le 3 juillet (date de l'opération de Mers-el-Kébir), les navires français réfugiés dans les ports anglais sont saisis par les Anglais, mais assez rapidement placés sous l'autorité de De Gaulle. Par la suite, des navires anglais seront ajoutés à la flotte de la France libre.
En juin 1942, la flotte de guerre compte 40 navires opérationnels (sur 65), 3 600 marins embarqués, ainsi qu'un bataillon de fusiliers marins et une unité de commando (Capitaine de corvette Kieffer). La flotte marchande compte 170 navires, dont 67 opérationnels.
Les FNFL ont leur centre à Londres, mais leur principal lieu opérationnel est Portsmouth où se trouvent une caserne, un navire d'instruction (cuirassé Courbet), les trois navires de l'École navale de la France libre, ou École des cadets (commandants Wietzel et Gayral), où va être formé Philippe de Gaulle parmi 80 aspirants (20 par an), les centres de formation des canonniers, des radios, des électriciens.
Les FNFL ont deux problèmes chroniques : l'insuffisance des équipages (manque d'officiers et de personnel de certaines spécialités), difficulté pour armer ou réarmer les navires, l'industrie navale britannique ne pouvant fournir le matériel approprié. C'est essentiellement pour ces deux raisons que beaucoup de navires d'origine française, parfois récents, ne sont pas réarmés.
Assez rapidement, une certaine tension existe entre Muselier et de Gaulle, ce qui amène le premier à démissionner, contraint et forcé par le second. Le vice-amiral Émile Muselier est remplacé par le contre-amiral Philippe Auboyneau en mars 1942.
Débarquement à Saint-Pierre et Miquelon
[modifier | modifier le code]Le 24 décembre 1941, contre l'avis des Américains, le sous-marin Surcouf et trois corvettes, Mimosa, Aconit et l'Alysse arrivent à Saint-Pierre et Miquelon et s'emparent de l'archipel. Le lendemain un référendum confirme le ralliement du territoire à la France libre. L'opération est menée par l'amiral Muselier sur ordre de De Gaulle.
La période Auboyneau
[modifier | modifier le code]À partir de mars 1942, la marine militaire dirigée par le contre-amiral Auboyneau est séparée de la marine marchande représentant 66 navires[3] qui prend pour chef le capitaine au long cours Bingen, auquel succède le capitaine au long cours Wietzel.
La période d’Argenlieu
[modifier | modifier le code]Le 3 août 1943, le contre-amiral Thierry d’Argenlieu prend la tête des Forces Navales en Grande-Bretagne (FNGB) issues de la fusion des FNFL avec les forces maritimes d’Afrique[4].
Les hommes des Forces navales françaises libres
[modifier | modifier le code]Officiers généraux des FNFL
[modifier | modifier le code]- Georges Thierry d'Argenlieu, capitaine de corvette en février 1940, de frégate en juillet 1940 et de vaisseau en décembre 1941, contre-amiral en juillet 1943 et vice-amiral en décembre 1944.
- Philippe Auboyneau, capitaine de frégate en juin 1940, contre-amiral en avril 1942 et vice-amiral en décembre 1945.
- Émile Muselier, vice-amiral en octobre 1939.
Membres célèbres des FNFL
[modifier | modifier le code]- Le second maître Jean Gabin
- Le lieutenant de vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves
- Le quartier-maître Bernard Anquetil
- Le capitaine de vaisseau Étienne Schlumberger
- Léopold Pascal, correspondant de guerre et peintre de la marine des FNFL.
- L'enseigne de vaisseau de première classe Philippe de Gaulle
- Le capitaine de corvette Philippe Kieffer
- Le capitaine de corvette Claude Frédéric-Armand Schaeffer
- Enseigne de vaisseau Robert Girardon,
- Chanoine Joseph Olphe-Galliard.
Les navires des Forces navales françaises libres
[modifier | modifier le code]Aéronavale des FNFL
[modifier | modifier le code]- Le Groupe de chasse Île-de-France est constituée à partir d'éléments de l'aéronavale et de l'armée de l'air fin 1941[5]
- En décembre 1942, une partie des pilotes est envoyée sur le porte-avions britannique HMS Indomitable[5]
- Flottille 6F, formation d'hydravions Catalina, formée aux États-Unis en 1943 et stationnée au Maroc pour la lutte anti-sous-marine[5].
Unités terrestres
[modifier | modifier le code]- 1er bataillon de fusiliers marins, créé dès juin 1940[5]
- 2e bataillon de fusiliers marins, créé en octobre 1940 et dissout en mars 1943
- 3e bataillon de fusiliers marins, créé en janvier 1942, composé de volontaires espagnols, dissout en mai 1942 à la demande des Britanniques car contraire aux accords Churchill- De Gaulle de 1940[5]
- 1er bataillon de fusiliers marins commandos (commando Kieffer)[5]
- Escadron de marine du Levant constitués de « matelots-cavaliers-gardes-côtes[5] »
Hommages
[modifier | modifier le code]Le , l'administration des PTT émet un timbre-poste pour Wallis et Futuna dans le cadre des « Forces Navales Françaises Libres dans le Pacifique ». La dessinatrice du timbre est Huguette Sainson.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Histoire générale de la résistance française, p. 189
- Histoire générale de la résistance française, p. 190
- « Le rôle des FNLF pendant la Seconde Guerre mondiale », sur /www.cheminsdememoire.gouv.fr/ (consulté le ).
- "LESS FORCES NAVALES FRANçAiSES LiBRES" , page 13 et page 17, consulté le 16 juin 2019
- Michel Bertrand, La Marine française au combat 1939-1945, tome 1, éditions Lavauzelle, mars 1982.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean Mauclère,
- Alerte ! droit devant, Paris, F. Lanore, 1945.
- Sous la flamme de guerre, Paris, F. Lanore, 1946.
- Fusiliers et canonniers marins, Paris, Willeb,1946.
- La Campagne du Bison, Paris, J. de Gigord, 1946.
- Paré… Feu !, Paris, F. Lanore, 1947
- Henri Michel, Histoire de la France libre, Paris, éd. PUF, coll. « Que sais-je ? », , 126 p. (ISBN 978-2-13-036273-9), p. 39-42
- Historique des Forces Navales Françaises Libres, tomes 1 à 5 :
- Vice-amiral d'escadre Émile Chaline et Capitaine de vaisseau Pierre Santarelli, Historique des Forces Navales Françaises Libres : du 18 juin 1940 au 3 août 1943, t. 1, Service historique de la marine, , 461 p. (ISBN 978-2-11-096321-5)
- Émile Chaline et Pierre Santarelli, Historique des Forces Navales Françaises Libres : du 4 août 1943 au 7 mai 1945, t. 2, Service historique de la marine, , IX-580 p.
- Émile Chaline et Pierre Santarelli, Historique des Forces Navales Françaises Libres : annuaire biographique des officiers des FNFL, t. 3, Service historique de la marine, , 640 p. (ISBN 2-11-091147-8 (édité erroné), BNF 37087891)
- Émile Chaline et Pierre Santarelli, Historique des Forces Navales Françaises Libres : la flotte française de la liberté ; la marine marchande FNFL, t. 4, Vincennes, Service historique de la marine, , 221 p. (ISBN 2-11-091851-9)
- Capitaine de vaisseau André Bouchi-Lamontagne, Historique des Forces Navales Françaises Libres : mémorial, t. 5, Service historique de la défense, , 1 094 (ISBN 978-2-11-128957-4)
- François Broche, Georges Caïtucoli et Jean-François Muracciole (préf. Max Gallo), La France au combat : de l'Appel du 18 juin à la victoire, éd. Perrin & scérÉn (CNDP), , 848 p. (ISBN 978-2-262-02530-4)
- François Broche (dir.), Georges Caïtucoli (dir.) et Jean-François Muracciole (dir.) (postface Jean-François Sirinelli), Dictionnaire de la France libre, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XXV-1602 p. (ISBN 978-2-221-11202-1, présentation en ligne).
- Jean-Jacques Gillot, « Les Périgordins dans les forces navales françaises libres », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2011, tome 138, 4e livraison, p. 515-556 (lire en ligne)
- Dominique Lormier, Histoire générale de la résistance française, La Geneytouse, éd. Lucien Souny, , 620 p. (ISBN 978-2-84886-383-2)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, éditions Ouest-France, , 428 p. (ISBN 2-7373-1129-2)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d’Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Luc-Antoine Lenoir, Résister sur les mers, Cerf, 2018.