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Editorial Torre

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Editorial Torre est une maison d'édition fondée en 1943 à Valence (Espagne) par Xavier Casp et Miquel Adlert, spécialisée dans la publication d'ouvrages en langue catalane[1].

Active jusqu'en 1966, ses publications constituent de nos jours encore un référent de premier ordre dans la consolidation du valencien littéraire[2],[3].

Présentation et histoire

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Sa fondation fait suite à l'expulsion de Casp et Adlert de Lo Rat Penat en 1939[4]. Spécialisé dans la publication d'ouvrage en langue catalane, le groupe est l'un des principaux représentants du valencianisme culturel de l'après-guerre civile, avec Lo Rat Penat et les valencianistes historiques regroupés autour de la figure de Carles Salvador[5].

Les tertulias de Torre rassembleront des personnalités du valencianisme d'avant-guerre comme Maximilià Thous Llorens, Manuel Sanchis Guarner et Carles Salvador et des futures figures de proue du valencianisme telles qu'Eliseu Climent, Francesc de Paula Burguera et Joan Fuster[6]. Bien que s'étant donné à l'origine la vocation de poursuivre les revendications politiques d'ANV, Torre finit par se restreindre au champ littéraire et culturel[7]. Toutefois ses tertulias ne soient pas exemptes de débats politisés parfois sources de tension — comme en novembre 1950 avec le jeune Fuster autour du concept de « nationalité » —[8]. L'objectif affiché du groupe était de rassembler des « patriotes valenciens », et il se caractérise par sa recherche résolue de l'établissement de liens avec les autres territoires de langue catalane, particulièrement Barcelone et Palma de Majorque[6], en accueillant, lorsqu'ils sont de passage à Valence, des figures comme les Baléares Francesc de Borja Moll et Miquel Dolç (es) ou les Catalans Miquel Batllori (es) et Jaume Vidal Alcover[8].

Parmi d’autres auteurs publiés, on peut citer Jaume Bru i Vidal, Enric Valor, Emili Beüt ou Josep Iborra[1]. Le groupe est également à l'origine de la publication de la revue Esclat à partir de 1948[1],[9],[10]. La plupart des livres publiés par Torre étaient inclus dans la collection L'Espiga, dont le logotype était un épi de riz, plante emblématique de la région.

Bien qu'influencé par la posture catholique et politiquement conservatrice de ses deux fondateurs, le groupe adopte une posture intellectuelle résolument moderniste et avant-gardiste, en opposition avec la vision plus populaire et traditionaliste des courants incarnés par Lo Rat Penat et les valencianistes historiques. Il se distingue également dans sa volonté manifeste d'établir de multiples liens culturels avec les autres territoires de langue catalane, en particulier Barcelone et Majorque.

Dans une lettre à la revue catalane Serra d'or publiée le , Casp et Adlert s'opposent à la dénommination de « pays catalans » car elle met trop l'emphase sur la diversité des territoires qui l'intègrent et lui préfèrent la proposition, plus unitaire, de « communauté catalanique » (« comunitat catalànica »)[11] : « Pour l'ensemble de Valence, Majorque et la Catalogne, nous acceptons la dénomination suggérée par Miquel Adlert de 'Comunitat Catalànica', où le premier mot indique le type le type d'union qui existait et est celui que nous acceptons, et la seconde l'affirme l'unité de la langue et de la culture, tout en donnant un gentilé commun et nouveau pour tous, et ainsi nous conservons les anciens, avec les dénominations de toujours pour nos terres[12],[13].

La dernière tertulia connue du groupe Torre date du [14] et le groupe est formellement dissous en 1966[1]. La raison donnée à sa fermeture est l'entrée en vigueur de la Loi de presse (Ley de prensa) du régime, qui l'oblige à se constituer en entité commerciale[15]. Une partie de la renommée qu'il acquiert a posteriori provient du changement de posture de ses deux fondateurs, qui adoptent un point de vue anticatalaniste lors de la transition démocratique et la bataille de Valence[16].

Notes et références

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  1. a b c et d (ca) Présentation dans la Gran Enciclopèdia Catalana
  2. (ca) Gramàtica normativa valenciana, Valence, Acadèmia Valenciana de la Llengua, (réimpr. 2), 1re éd., 408 p. (ISBN 978-84-482-4422-4), p. 13
  3. (ca) Antoni Ferrando Francés et Miquel Nicolàs Amorós, Història de la llengua catalana, Barcelone, Editorial UOC, , 552 p. (ISBN 978-84-9788-380-1), p. 411
  4. Ripoll Domènech 2010, p. 26.
  5. Ripoll Domènech 2010, p. 12.
  6. a et b Ripoll Domènech 2010, p. 96.
  7. Ripoll Domènech 2010, p. 98.
  8. a et b Ripoll Domènech 2010, p. 96-98.
  9. Ripoll Domènech 2010, p. 112-115.
  10. Ballester 1992, p. 110-120.
  11. Dictamen sobre els principis i criteris per a la defensa de la denominació i l’entitat del valencià, AVL, 2005, reproduit ici, reproduit sur le site de la mairie de Benicarló.
  12. « Per al conjunt de València, Mallorca i Catalunya, acceptem la denominació suggerida per Miquel Adlert de 'Comunitat Catalànica', on la primera paraula indica el tipus d'unió que existia i és el que acceptem, i la segona afirma la unitat de llengua i cultura alhora que es dóna un gentilici comú i nou per a tots, que conservem així els antics, junt amb les denominacions de sempre per a les nostres terres » »
  13. (es) Francesc P. De Burguera, « 'Comunitat Catalànica' », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le ), recueilli dans Burguera 1991, p. 241-242
  14. Ripoll Domènech 2010, p. 99.
  15. Ripoll Domènech 2010, p. 105.
  16. Ripoll Domènech 2010, p. 13.

Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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