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Alamans

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Expansion des Alamans du IIIe siècle au VIe siècle. Les noms indiquent les lieux de batailles, la ligne noire la frontière (limes) nord-est de l'Empire romain.

Les Alamans ou Alémans (du germanique all-mann, litt. « tous les hommes » , « gens de toutes sortes » ou "hommes complets" ; en allemand Alamannen ou Alemannen) étaient une confédération de nations germaines principalement suèves établies d'abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main. Apparaissant pour la première fois dans les textes romains en 213, ils conquirent les Champs Décumates en 260 pour se répandre ensuite sur un territoire couvrant une partie de l’Helvétie (la Suisse), la Décumanie (le pays de Bade) et une partie de la Séquanaise (l’Alsace) où ils contribuèrent à la germanisation de ces régions précédemment romanisées. En 496 (ou 506 selon des révisions récentes), les Alamans furent vaincus par le Franc Clovis lors de la bataille de Tolbiac ; ce dernier annexa leur territoire à son royaume. En 746, la quasi-totalité de la noblesse Alémanienne est massacrée à Cannstatt ce qui renforce le contrôle franc sur le pays. Après le traité de Verdun, ces territoires firent partie de la Francie orientale avant de constituer le duché de Souabe du Xe au XIIIe siècle[N 1].

Origine et évolution du nom

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Les Alamans, au nord de la carte près de la forêt hercynienne, sur la Table de Peutinger (IVe siècle).

La signification précise du nom Alamans (d’abord orthographié Alamanni, puis Alemanni) qui apparaît pour la première fois sous la plume de Dion Cassius en 229 et de leur territoire (Alamania) est incertaine. Il est probablement d’origine germanique signifiant « les hommes dans leur ensemble » ou « tous les hommes (en armes) ». Selon une autre interprétation, celle de l’historien romain Caius Asinius Quadratus qui se réfère à l’auteur Agathias (vers 580), le terme signifierait un regroupement récent d'individus ou de familles et par conséquent, de façon péjorative, sans tradition[1].

Le nom de « Suèves » (en latin Suebi), souvent associé à celui d'Alamans dans les sources latines, devint au début du Moyen Âge synonyme de « Alemannen », et remplaça progressivement ce nom. Il existe deux théories pour expliquer cette double dénomination[2].

Établis en Germanie supérieure, il est possible que les Alamans descendent en grande partie de nations qui se nommaient Suèves. Ce nom est demeuré comme la façon dont ces populations se désignaient elles-mêmes et cette forme aurait, au début du Moyen Âge, remplacé l'appellation d'Alamans qu'utilisaient les autres peuples à leur égard.

Des découvertes archéologiques datant du Ve siècle montrent certaines influences de la région du Danube parmi les Alamans. On pourrait en déduire que des Suèves venus de ce fleuve auraient immigré dans la région et auraient répandu leur nom parmi les Alamans. Il semble certain néanmoins que, jusque vers 500, Alamans et Suèves formaient deux peuples distincts. À partir du VIe siècle, les deux noms eurent tendance à être utilisés indifféremment. Le nom de Suèves s’est toutefois progressivement imposé pour désigner le territoire sur lequel les Alamans s’étaient installés, lequel devint par la suite le duché de Souabe.

Vers la fin du XIIIe siècle l'expression regnum Alamanniae remplaça celle de regnum Theutonicum pour désigner le royaume spécifique des Allemands au sein du Saint-Empire romain germanique. À partir du XIVe siècle ce terme fut traduit dans la langue populaire par « deutsche Lande » et le pays prit le nom, en langue allemande, de Deutschland, alors qu'il demeurait Allemagne en français, Alemanha en portugais, Alemania en espagnol, Almanya en turc, etc.[3].

Les champs Décumates occupés par les Romains avant leur conquête par les Alamans, IIe – IIIe siècle

Déjà au temps du roi Arioviste (entre 75 et 58 av. J.-C.), des bandes suèves quittèrent le territoire de l’Elbe/Saale vers la région du Rhin/Main/Neckar. Après la fin des guerres romano-germaniques, de petits groupes de colons s’installèrent dans la région du haut Rhin entre Mayence et Strasbourg de même que dans le bas Neckar, ceux-ci étant décrits comme Suebi Nicrenses. Alors que ces Suèves établis dans l’empire se romanisèrent avec le temps, de nouveaux groupes germaniques traversèrent le limes au début du IIIe siècle et conduisirent des razzias dans la province romaine. On ne sait avec certitude s’il s’agissait déjà de bandes pouvant être qualifiées d’alamanes, ni si elles s’appliquaient ce nom à elles-mêmes ou si celui-ci leur avait été donné par les Romains pour décrire les nations germaniques établies sur le haut et le moyen Rhin et les distinguer des autres germains [4]. Écrivant à l’époque de Théodose, Ammien Marcellin, mentionne que l’empereur Julien entreprit une expédition punitive contre des Germains qui, alors établis en Alsace, avaient traversé la rivière Main et le Rhin. Au cours de cette expédition l’empereur « fit reconstruire un fort que Trajan (alors gouverneur de la province de Germanie supérieure formée récemment, soit vers 98/99) avait fait construire sur le territoire des Alamans et qu’il avait appelé de son propre nom »[5]. Il est probable que les Alamans, initialement situés au nord de la province de Rhétie, dans une région qu’ils abandonnèrent aux Thuringes, furent contenus par les Romains jusqu’au milieu du IIIe siècle.

Soldats de la Legio II Traiana Fortis, bas-relief de la colonne Trajane, IIe siècle.

Les Alamans sont mentionnés pour la première fois dans le récit que fait Dion Cassius[6] de la campagne de l’empereur Caracalla en 213. Dion trace de ces Alamans un portrait qui en fait les victimes de cet empereur. À leur appel à l’aide, l’empereur répondit en envahissant leur pays, en changeant le nom de leurs villages et en exécutant leurs guerriers. Lorsqu’il tomba malade, les Alamans prétendirent lui avoir jeté un sort que Caracalla tenta de contrer en invoquant les esprits de ses ancêtres[7].

À titre de châtiment, Caracalla envoya contre eux la Legio II Traiana Fortis. Vaincus, les Alamans maintinrent la paix pendant un certain temps. Pour commémorer ce haut fait, cette légion reçut le surnom de Germanica et Caracalla lui-même prit celui de Germanicus[8].

Profitant de l'affaiblissement du limes de Germanie, résultat de l'anarchie militaire qui régnait dans l'Empire romain depuis la fin des Sévères en 235, les Alamans se relevèrent de leur défaite devant Caracalla et franchirent le limes en 259. Ils devinrent ainsi en Germanie supérieure les voisins des Romains avec lesquels ils eurent des relations tantôt de collaboration (de nombreux Alamans entrèrent au service de l’Empire, soit comme mercenaires soit comme paysans-soldats), tantôt de confrontation. Pour se protéger de leurs incursions, les Romains construisirent des fortifications à l’arrière du limes de Rhétie et de Germanie supérieure[9]. Leurs raids frappèrent les imaginations. Grégoire de Tours (décédé vers 594) mentionne ceux du roi Chrocus, notamment à Clermont et du martyre de nombreux chrétiens[10]. Au printemps 259, Gallien les battit près de Milan (bataille de Mediolanum), mais dut leur abandonner les Champs Décumates (approximativement le Bade-Wurtemberg actuel) : les Alamans s’installèrent alors dans cette partie de la frontière qui forme saillie et leur permit de passer facilement le Rhin ou le Danube, menaçant la Gaule de l’Est, la Rhétie et l’Italie du Nord.

En 268, ils lancèrent une invasion majeure dans le Nord de l'Italie, où les Romains avaient été forcés de retirer une grande partie de leurs troupes en réponse à l'invasion des Wisigoths. Au début de l'été, l'empereur Gallien arrêta leur avance en Italie, mais dut ensuite faire face aux Goths. Quand, en septembre, la campagne des Goths se termina par la victoire des Romains à la bataille de Naissus, le successeur de Gallien, Claude le Gothique, retourna dans le Nord pour s'occuper des Alamans qui commençaient à occuper toute l'Italie au nord du .

Après des efforts inutiles pour arriver à une retraite pacifique, en , Claude força les Alamans à se battre lors de la bataille du lac de Garde. Les Alamans furent battus et durent retourner en Germanie ; pendant de nombreuses années, ils ne constituèrent plus une menace pour les Romains.

Le , Mamertin prononça à Trèves un discours à la louange de l’empereur Maximien dans lequel il mentionna spécifiquement les Alamanni. C’est la première mention par un contemporain des Alamans[réf. nécessaire].

C’est aussi à partir de cette période que l’on trouve l’expression Alamania pour décrire le territoire situé au nord du Rhin.

Armes découvertes dans un cimetière alaman près de Fribourg-en-Brisgau.

Les luttes entre les Romains et Alamans s’intensifièrent à partir de 352 lorsque les Alamans passèrent le Rhin en même temps que les Francs et pillèrent les Gaules. Malgré un traité conclu en 354 et la défaite des Alamans sur les cols grisons en 355, ce n’est qu’à la bataille de Strasbourg en 357 que Chnodomarius et six autres rois alamans furent définitivement vaincus par le futur empereur Julien.

Le [11], les Alamans franchirent de nouveau le Rhin en grand nombre afin d'envahir l'Empire romain, mais furent défaits par l’empereur Valentinien Ier à la bataille de Solicinium dans le Sud-Ouest de l’Allemagne. En 374, les Alamans sous la conduite de leur roi Makrian conclurent une paix durable avec l’empereur Valentinien et devinrent des fédérés. L’empereur Gratien remporta contre eux en 378 la bataille d'Argentovaria, dernière expédition de troupes romaines sur la frontière du Rhin.

L’usurpation de Magnus Maximus en Bretagne et la guerre avec les Francs permirent aux Alamans d’entrer en Rhétie que l’empereur Valentinien II ne put défendre qu’avec l’aide des Alains et des Huns. De nouvelles luttes intestines sous l’empereur Théodose II affaiblirent la position des Romains sur le Rhin. Stilicon parvint en 396/398 à renouveler le traité de paix avec les Alamans, mais il dut retirer les troupes romaines de la frontière du Rhin à partir de 401 pour protéger l’Italie contre les Goths. Malgré ce traité, le général romain Flavius Aetius dut repousser une nouvelle attaque du groupe alaman des Juthunges contre la province de Rhétie en 430 et l’empereur Majorien arrêta en 457 des pillards alamans qui avaient passé les cols grisons[9]. Malgré cela, les Alamans continuèrent leur expansion dans toutes les directions jusqu’à ce qu’ils se heurtent aux Burgondes, installés à l’instigation d’Aetius en Sapaudia dès 443[12], et aux Francs dont le roi, Clovis, les soumit définitivement à la bataille de Tolbiac vers 496/497[13]. Certains de leurs chefs se dirigèrent alors vers la haute Italie et la Rhétie où se forma une Alémanie dans le royaume des Ostrogoths que le roi Vitigès remit finalement aux Francs en 536/537[9].

D’abord rattachés à la partie orientale du royaume, les Alamans furent soumis à des ducs francs désignés par les Mérovingiens. Lors du partage de 561, le ducatus Alamannorum fut attribué à l’Austrasie avec comme centre politique la région au sud du haut Rhin et celle du lac de Constance. Comme leurs homologues francs, les ducs cherchèrent à plus d’une occasion à briser leur lien de dépendance face aux rois des Francs. Les maires du palais Pépin de Herstal († 714) et Charles Martel († 741) firent campagne contre Willehari (en) puis contre Lantfrid qui avaient manifesté leur attachement à la prépondérance du roi mérovingien. En 732, Charles Martel défit les Alamans et supprima la charge ducale. À sa mort, son fils aîné, Carloman, reçut l’Austrasie, la Thuringe et l’Alémanie. Après plusieurs révoltes, ils furent vaincus à Cannstatt en 746. L’Alémanie fut ensuite divisée en deux comtés tenus vers 760 par Ruthard et Warin. Le titre ducal tomba alors en désuétude jusqu’à l’apparition du début du Xe siècle du duché de Souabe. Par le traité de Verdun en 843, l’Alémanie devint une province du royaume de Louis le Germanique, puis revint au plus jeune de ses fils, Charles III le Gros, aux partages de 859 et 865. Le duché survécut jusqu’en 1268[14].

Organisation politique

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Reconstitution d'une maison alamane au musée de Vörsteten
Reconstitution d'une maison/écurie au musée des Alémans de Vörstetten (Bade-Würtemberg).

Les Alamans étaient répartis en une série de cantons (pagi) sur la rive droite du Rhin. Le nombre exact et l’étendue de ces pagi sont incertains et ont probablement varié dans le temps. Les pagi étaient regroupés en royaumes (regna), selon toute probabilité permanents et héréditaires. Pour décrire les dirigeants de ces royaumes, Ammianus emploie différents termes : reges excelsiores ante alios (« rois surpassant les autres »), reges proximi (« rois voisins »), reguli (« rois ordinaires ») et regales (« princes »). Il peut s’agir d’une hiérarchie, mais il peut également s’agir de termes vagues ou d’une combinaison des deux[15]. En 357, il semble y avoir eu deux rois surpassant les autres (Chnodomar et Westralp) qui agissaient probablement comme présidents de la confédération et sept autres rois (reges). Leurs territoires étaient restreints et, sauf quelques-uns, s’étendaient le long du Rhin[16]. Il n’est pas impossible que les reguli aient été les souverains des deux pagi existant dans chaque royaume. Sous la classe des rois se trouvaient celle des nobles, appelés optimates par les Romains, et des guerriers, appelés armati. Les guerriers consistaient en professionnels et en hommes libres enrôlés[17]. Chaque noble pouvait enrôler environ cinquante guerriers[18].

Le Pactus Alamannorum (en) et la Lex Alamannorum (cette dernière attribuée au duc Lantfrid et datant des environs de 730), donnent une idée de l’organisation sociale des Alamans quoiqu’elles décrivent une situation plus idéale que réelle. Elles correspondent à une époque où l’on tentait de remplacer les notions de vengeance et de guerre privée par des notions de justice pénale garantie pour tous par le souverain. La Lex Alamannorum se divise en trois parties : questions relatives à l'Église (essentiellement constitution et conservation des biens ecclésiastiques), au duché (structures seigneuriales et préservation de celles-ci), au peuple (tarifs de composition). Cette dernière reflète un ordre socio-juridique basé sur la distinction entre hommes libres, semi-libres et non libres[19].

La bractéate de Pliezhausen
La bractéate de Pliezhausen (VIe ou VIIe siècle). Iconographie typique de la période païenne décrivant un guerrier étendu sur le dos tuant un cheval au galop au-dessus de lui. Scène adaptée de représentations similaires sur divers tombeaux romains de la région.
Guerrier à tête de loup, fourreau d'épée de Gutenstein (Sigmaringen), VIIe s.

Jusqu’au VIIe siècle, les Alamans continuèrent à adorer les anciennes divinités comme Wotan et Thor ou Donar[20]. Une médaille d’or trouvée à Daxlanden (en) montre un être humain, probablement Wotan, se métamorphosant en oiseau ; deux autres médailles montrent une déesse, probablement la déesse-mère Frîja[21].

La christianisation des Alamans se fit progressivement du VIe au VIIIe siècle. Certains historiens soutiennent que l’élite alémane, parmi laquelle le roi Gibuld, aurait pu être convertie à l’arianisme sous l’influence des Wisigoths dès la fin du Ve siècle[22].

Au milieu du VIe siècle, l’historien byzantin Agathias de Myrine note dans le contexte des guerres menées par les Goths et les Francs contre les Byzantins que les Alamans qui combattaient aux côtés du roi franc Theudebald étaient en tous points semblables aux Francs sauf en ce qui avait trait à la religion, puisqu'« ils adorent certains arbres, l’eau des rivières ou fleuves, les collines, les montagnes et les vallées en l’honneur desquelles ils offrent des chevaux, du bétail et de nombreux autres animaux en les décapitant, s’imaginant en le faisant, faire acte de piété[23] ».

L’auteur parle également du caractère impitoyable des Alamans dans leur destruction des sanctuaires chrétiens et dans leur pillage des églises, les opposant aux Francs qui, eux, manifestaient le plus grand respect à l’endroit de ces lieux de culte. Agathias exprime l’espoir qu’au contact des Francs, les Alamans adoptent de meilleures manières, espoir qui, si on en juge par les apparences, s’est effectivement réalisé[24]. Des années 520 aux années 620, on note une recrudescence des inscriptions en vieux futhark (la plus ancienne des écritures runiques). Environ soixante-dix spécimens ont été retrouvés, la moitié d’entre eux sur des fibules, d’autres sur des boucles de ceintures, divers bijoux et parties d’armement. L’utilisation des inscriptions runiques disparut avec l’avancée du christianisme. La fibule de Nordendorf (début du VIIe siècle) porte les noms de divinités païennes. Le terme logaþorewodanwigiþonar peut se comprendre comme « Wodan et Donar sont des magiciens/sorciers », mais pourrait aussi constituer une invocation païenne à la puissance de ces divinités ou une invocation chrétienne contre leur pouvoir magique[25]. Une inscription rune sur une fibule découverte à Bad Ems exprime un sentiment pieux chrétien que confirme la présence d’une croix. Elle se lit : god fura dih deofile ou « Dieu pour/devant toi, Théophile ! ». Datant d’entre 660 et 690, elle marque la fin de la tradition alémanique autochtone de l’écriture rune. Situé dans la Rhénanie-Palatinat, sur la frontière nord-ouest de colonie alémanique, Bad Ems est l’endroit où l’influence franque devait être la plus forte[26].

Diocèses du Rhin supérieur au Moyen Âge.

Saint Colomban et saint Fridolin furent les apôtres des Alamans. Ce dernier fonda un premier couvent au VIIe siècle. Le diocèse de Constance, établi au début du VIe siècle, fut considéré comme celui des Alamans et servit de cadre à leur christianisation. Ses limites semblent fixées en partie sous Dagobert Ier (623-638/639). Il reçut l’appui de Gunzo (en), duc alaman chrétien, et eut des appuis dans le diocèse de Coire. En dépit du zèle de ces missionnaires, les Alamans semblent avoir continué à pratiquer leurs cultes païens, les couvrant d’un mince manteau chrétien. Ce n’est que vers l’an 700 qu’ils renoncèrent à la coutume des offrandes funéraires et commencèrent à inhumer leurs morts à l’intérieur ou à proximité des églises. On trouve également dans l’art le syncrétisme traditionnel germanique allié à un symbolisme chrétien, quoique le symbolisme purement chrétien prenne de plus en plus de place au cours du VIIe siècle. Contrairement à ce qui se produisit chez les Saxons ou les Slaves, le christianisme fut introduit graduellement et volontairement sous la conduite de l’élite mérovingienne[27].

La création d’une Église reconnue officiellement par la puissance temporelle se constate également dans l’histoire juridique. Alors que le Pactus Alamannorum du début du VIIe siècle ne mentionne pratiquement aucun privilège spécial pour l’Église, la Lex Alamannorum d’une vingtaine d’années plus tardive consacre tout un chapitre à ce sujet.

Chronologie

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Liste des souverains alamans

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Rois indépendants

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Ducs sous suzeraineté franque

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Notes et références

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  1. La présente version incorpore des éléments de la version originale française de ce texte ainsi que des éléments des articles éponymes anglais et allemand.

Références

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  1. Pour un résumé de cette question, voir Wolfram (1997), p. 40
  2. D.Geuenich (1997), p. 13 et sq.
  3. Schubert (1979), p. 227-231.
  4. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livres I et V, 30.
  5. Ammien Marcellin, livre 17, 1.11.
  6. Dion Cassius, 78.13.4.
  7. Dion Cassius, 78.15.2.
  8. Histoire Auguste, Vie d'Antoninus Caracalla, 10.5.
  9. a b et c Kaiser (2002), chap. 1.
  10. Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre I, chap. 32.
  11. (en) The Cambridge Medieval History, Camridge University Press, , p. 209.
  12. Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux, 481-888. La France avant la France, Belin, 688 p., p. 53
  13. Grégoire de Tours, livre II, 31.
  14. Kaiser (2002), chap. 2.
  15. Drinkwater (2007), p. 118, 120.
  16. Drinkwater (2007), p. 223 (carte).
  17. Speidel (2004), p. 162.
  18. Drinkwater (2007), p. 120.
  19. Kaiser (2002), chap. 4.
  20. Inscription runique de Nordendorf ; Vita Columbani, c. 1, 27.
  21. Hauck (1998).
  22. Schubert (1909), p. 32.
  23. Agathias, Histoires, livre 1, p. 15.
  24. Keydell (1967), p. 18.
  25. Düwel (1982), p. 78-86.
  26. Jungandreas (1972), p. 84-85.
  27. Kaiser (2002), chap. 5.

Bibliographie

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Sources primaires

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Sources contemporaines

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  • C. Dirlmeier et al., Quellen zur Geschichte der Alemannen, 7 vol., 1976-1987.
  • J.F. Drinkwater, The Alamanni and Rome (213-496). Oxford, Oxford University Press, 2007 (ISBN 978-0-19-929568-5).
  • Klaus Düwel, « Runen und Interpretatio Christiana: Zur Religioneschichtlichen Stellung der Bügelfidel von Dordendorf I » dans Kamp, Norbert & Joachim Wollasch, Tradition als Historische Kraft. Walter de Gruyter, 1982, (ISBN 3-11-008237-3). (Lire en ligne).
  • Dieter Gueuenich, Geschichte der Alemanne. Stuttgar, Kohlhommer, 1997, 2e édition 2005, (ISBN 978-3-17-018227-1).
  • Karl Hauck, « Der Kollilerfund von fünische Gudme… » dans Die Franken und die Alamannen bis zur Schlacht bei Zülpich, Ergänzungsband zum RGA 19, Berlin, 1998.
  • Wolfgang Jungandreas, « God fura dih, deofile » dans Zeitschrift für deutsches Altertum und deutsche Literatur, 101, 1972.
  • Kaiser, Reinhold, « Alamans » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..
  • Harald Kleinschmidt, People on the Move : Attitudes Toward and Perceptions of Migration in Medieval and Modern Europe. Greenwood Publishing Group, 2003, (ISBN 978-0-275-97417-6).
  • Philip Schaff, The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge (Lire en ligne).
  • Ernst Schubert, König und Reich. Studien zur spätmittelatlterlichen deutschen Verfassunggeschichte. (Veröffentlichungen des Max Planck-Instituts für Geschichte 63), Göttingen, 1979.
  • Hans Schubert, Das Älteste Germanische Christentum oder der Sogenannte « Arianismus » des Gerrmanen. Tübingen, 1909.
  • Michael P. Speidel, Ancien Germanic Warriors: Warrior Styles from Trajan’s Column to Icelandic Sagas. Routledge, 2004 (ISBN 0-415-31199-3).
  • Edward Arthur Thompson, Romans & Barbarians, The Decline of the Western Empire. Madison (Wisconsin), The University of Wisconsin Press, 1982, (ISBN 0-299-08700-X).
  • Herwig Wolfram, The Roman Empire and Its Germanic Peoples. Berkeley, University of California Press, 1997, (ISBN 978-0-520-24490-0).

Articles connexes

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Liens externes

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