Économie du Ghana
Économie du Ghana | |
Flotte de pêche à Elmina, près de Cape Coast | |
Monnaie | Cedi |
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Année fiscale | Année calendaire |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 36,4 milliards (2015)[1] |
Produit intérieur brut en PPA | 114,7 milliards $ (2015) |
Croissance du PIB | approx. 3,5 % (2015) |
PIB par habitant en PPA | 4 300 $ (2015) |
PIB par secteur | agriculture : 21 % (2015) industrie : 28 % (2015) services : 52 % (2015) |
Inflation (IPC) | 17,2 % (2015) |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 24 % (2013) |
Indice de développement humain (IDH) | 0,632 (moyen ; 133e) (2021)[2] |
Population active | 11,54 million (2015) |
Population active par secteur | agriculture : 44 % (2015) industrie : 15 % (2015) services : 41 % (2015) |
Taux de chômage | 5,2 % (2013) |
Commerce extérieur | |
Exportations | 10,7 milliards $ (2015) |
Importations | 13,42 milliards $ (2015) |
Finances publiques | |
Dette publique | 76 % (2015) |
Recettes publiques | 8.123 milliards $ (2015) |
Dépenses publiques | 10.83 milliards $ (2015) |
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Le Ghana est un pays riche en matières premières. Son économie est principalement agricole mais le secteur des services s'est beaucoup développé depuis le début des années 2011.
Histoire
[modifier | modifier le code]De 2007 à 2013, l'économie nationale a connu une très forte croissance. Les raisons de cette croissance sont multiples. D'une part, contrairement à la majorité des pays d'Afrique de l'Ouest, le Ghana n'a pas connu de période de conflit ou de tensions intercommunautaires depuis de nombreuses décennies et devient aux yeux des puissances occidentales, un lieu privilégié pour réaliser des investissements sans risque. D'autre part, la gestion de l'économie et de la politique du pays par le pouvoir est considérée comme tout à fait satisfaisante en comparaison des pays environnants, souvent meurtris par la corruption et l'instabilité politique. Enfin, l'attractivité désormais limitée des anciens pays clés de la région comme la Côte d'Ivoire ou le Nigéria (due à une nouvelle montée de violences ou de tensions intercommunautaires dans ces pays) ont convaincu la plupart des investisseurs de transférer leurs capitaux vers les deux nouvelles puissances régionales montantes que sont le Sénégal et le Ghana. Ainsi, le Ghana a été le pays enregistrant la plus forte croissance économique de toute la planète en 2011. Le PIB national a largement progressé en cette seule année (+ 17 %). Ainsi, depuis les années 2000, le Ghana détient, avec la Chine et le Cambodge, les plus hauts taux de croissance du PIB national. Ce sont parmi les seuls à dépasser la barre des 10 % de croissance annuelle autour de 2005.
Cela n'empêche pas l'économie ghanéenne de rester fragile (comme la plupart des économies nationales d'Afrique occidentale), car encore essentiellement orientée vers le secteur primaire, dans une époque mondialisée où l'heure est à l'avènement des productions industrielles standardisées et surtout des services. Les haricots et les denrées dérivées de la noix de coco représentent encore plus d'un tiers de la valeur marchande de la production nationale.
Depuis 2013, en raison d'une politique fiscale trop souple, d'une devise dévaluée, de problèmes électriques récurrents et de la baisse du pétrole, le PIB a diminué de 30 % revenant ainsi au niveau de 2010.
En septembre 2021, un deal pétrolier de 1,4 milliard d'euros met le feu aux poudres au Ghana : le parlement ghanéen autorise en effet le financement via l'emprunt d'une participation à des blocs pétroliers exploités par Aker Energy et AGM, deux sociétés norvégiennes. Jugé irréaliste pour un pays en difficulté, le montant de l'opération est critiqué par l'opposition ghanéenne qui pointe du doigt une mauvaise évaluation de la rentabilité de ces blocs[3].
En novembre 2022, empêtré dans une spirale inflationniste, le gouvernement du Ghana envisage de payer en lingots d'or ses achats de carburant[4]. Une initiative qui vise à préserver les réserves de change du pays qui se situent à un niveau très bas en réduisant la dépréciation de la monnaie nationale[5].
Le 13 décembre 2022, le Ghana obtient du Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 3 milliards de dollars pour lutter contre son endettement, son inflation et la dévaluation de sa monnaie[6].
Secteur primaire
[modifier | modifier le code]Les principales ressources du Ghana sont :
Il faut également y ajouter l'or, le diamant, le minerai de manganèse et pour ce qui est des productions agricoles, la noix de cajou, la noix de coco, le café ou encore l'ananas, qui sont exportés. Les productions destinées à la consommation locales comprennent la banane plantain, le riz, les cacahuètes, le millet, le manioc ou encore le sorgho, l'igname et le maïs. L'élevage de volaille et la pêche complètent également les ressources alimentaires.
Agriculture
[modifier | modifier le code]Le Ghana a produit en 2018:
- 20,8 millions de tonnes de manioc (4e producteur mondial, juste derrière le Nigéria, la Thaïlande et le Congo);
- 7,8 millions de tonnes de igname (2e producteur mondial, deuxième seulement après le Nigéria);
- 4,1 millions de tonnes de Banane plantain (2e producteur mondial, juste derrière le Congo);
- 2,6 millions de tonnes de huile de palme (8e producteur mondial);
- 2,3 millions de tonnes de maïs;
- 1,4 million de tonnes de taro (4e producteur mondial, juste derrière le Nigéria, la Chine et le Cameroun);
- 947 000 tonnes de cacao (2e producteur mondial, juste derrière la Côte d'Ivoire);
- 769 000 tonnes de riz;
- 753 mille tonnes orange (19e producteur mondial);
- 713 000 tonnes de ananas (11e producteur mondial);
- 521 000 tonnes de arachide;
En plus de petites productions d'autres produits agricoles, comme patate douce (151 000 tonnes), caoutchouc naturel (23 000 tonnes) et tabac (2,3 milliers de tonnes)[7].
Énergie
[modifier | modifier le code]Une centrale solaire privée, la Nzema Solar Power Station (en) d'une puissance de 150 Mw, doit entrer en service début 2019[8],[9].
Environ 10 % de la population ghanéenne dépend de la pêche. Le secteur est cependant menacé : le nombre de poissons pêchés au large du pays a diminué de près de moitié en quinze ans, passant de 420 000 tonnes en 1999 à 202 000 tonnes en 2014. En cause, les pratiques des bateaux-usines étrangers, qui dévastent les fonds marins, et certaines techniques de pèche artisanale, telles qu’illuminer les eaux pendant la nuit pour attirer les poissons et les empoisonner avec des produits chimiques, ou les tuer avec de la dynamite. La réduction continuelle des stocks de poisson menace la sécurité alimentaire du pays et réduit le nombre d'emplois[10].
La découverte de ressources pétrolières offshore significatives, dans la région ouest (Cape three point) a été annoncé en 2007 par Tullow Oil et Kosmos Energy. La production a commencé le , et le pays produit 110 kbbl/j en 2015, ce qui fait du Ghana un pays exportateur de pétrole[11],[12],[13]. La compagnie pétrolière nationale est la Ghana National Petroleum Corporation.
En mai 2021, le géant américain ExxonMobil annonce son retrait de ses activités d'exploitation en eaux très profondes au Ghana, ce qui créé une surprise et une inquiétude pour le gouvernement ghanéen[14]. Au-delà de la perte de recettes fiscales pour le Ghana, ce retrait amorce une période de transition énergétique où les principaux groupes pétroliers du monde réduisent considérablement leurs investissements[15].
Industrie
[modifier | modifier le code]L'industrie est relativement développée par rapport aux autres pays africains. Les principales sont la métallurgie, la fabrication de pneumatiques, le raffinage d'hydrocarbures, ou encore la minoterie.
Références
[modifier | modifier le code]- Clémence Vergne, « Ghana, les enjeux de la croissance face à la montée des déséquilibres », in Macrodev, no 15, [lire en ligne]
- Markus Eberhardt et Francis Teal, traduction Isabelle Guinebault, « Le Ghana et la Côte d’Ivoire : une inversion des rôles », in Dossier : Afrique, 50 ans d'indépendance, Revue Évolutions des politiques de développement, , [lire en ligne]
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Perspectives économiques du Ghana (anglais)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Source : CIA
- (en) « Human Development Reports | Specific country data | GHA » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | GHA »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
- « Ghana : polémique autour d’un deal pétrolier de 1,4 milliard de dollars – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Le Ghana envisage de régler ses achats de carburants en lingots d'or », sur RFI, (consulté le )
- « Pétrole : le Ghana de Nana Akufo-Addo prêt à payer en lingots d’or ses carburants – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Le Ghana trouve un accord avec le FMI sur un prêt de 3 milliards de dollars », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Production au Ghana en 2018, par la FAO
- (en) Adam Vaughan, « Africa's largest solar power plant to be built in Ghana », sur theguardian.com, (consulté le ).
- Maimouna Dia, « Ghana : derrière la gigantesque ferme solaire « Blue Power Energy » se cache Salma Okonkwo », sur afrique.latribune.fr, (consulté le ).
- « « Très souvent, quand ils partent en mer, ils n’attrapent rien » : les stocks de poissons fondent au Ghana », Le Monde, (lire en ligne)
- Ghana becomes an oil nation
- Sweet Oil Flows
- Tullow on Track for Jubilee Start Up, Drilling with 100% Success in Africa
- Olivier DE SOUZA, « Ghana : Exxon Mobil se retire de la zone d’exploration en eaux très profondes DCTP », sur Agence Ecofin (consulté le )
- « Pétrole : Exxon quitte le Ghana, un mauvais signe pour les producteurs africains ? – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )