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Gustav Mahler

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Gustav Mahler
Description de cette image, également commentée ci-après
Gustav Mahler en 1898[1],[N 1].

Naissance
Kaliště (Bohême Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche)
Décès (à 50 ans)
Vienne (Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie)
Activité principale compositeur, chef d'orchestre
Style post-romantique
Activités annexes pianiste
Élèves Bruno Walter et Otto Klemperer
Conjoint Alma Mahler
Signature de Gustav Mahler

Œuvres principales

Gustav Mahler (prononcé [ˈɡʊstaf ˈmaːlɐ] en allemand), né le à Kaliště dans l'empire d'Autriche et mort le à Vienne, est un compositeur et chef d'orchestre autrichien.

Plus célèbre en son temps comme chef d'orchestre, son nom reste attaché aujourd’hui à une œuvre de compositeur dont la dimension orchestrale et l'originalité musicale jettent un pont entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Il est l'auteur de dix symphonies, dont la dernière est inachevée — la réduction est complète, mais seul le premier mouvement est orchestré —, et de plusieurs cycles de lieder.

Gustav Mahler voit le jour le dans une famille juive du village de Kaliště en Bohême[2]. Ses parents, Marie et Bernhard Mahler, de milieu modeste, sont aubergistes. À la fin de la même année, la famille s’établit dans la ville d'Iglau en Moravie, où Gustav passe son enfance au sein d'une fratrie de 14 enfants[N 2].

Formation et influences

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Ses dons musicaux sont découverts très tôt[3]. En 1875, il est admis au conservatoire puis à l'université de Vienne, où il étudie le piano avec Julius Epstein et partage la chambre d’Hans Rott. Il suit parallèlement des conférences données par Anton Bruckner à l’université de Vienne.

Dès sa jeunesse, la musique et le mysticisme catholique attirent beaucoup Mahler, de même que la pensée juive, plus sans doute que les rituels juifs. Alma Mahler rapporte : « Il aimait l'odeur de l'encens et les chants grégoriens et ne pouvait jamais passer devant une église sans y entrer[4]. »

Pour des raisons de convenance professionnelle, il se fait baptiser à Hambourg au début de 1897, mais la question juive le touche de près, notamment lorsque Cosima Wagner tente d'annuler son engagement à Vienne alors qu'il vénère et défend son mari. Selon le peintre et décorateur Alfred Roller, il ne cachera jamais son origine juive, mais ne l'affiche pas ostensiblement. Durant tout son mandat à l'opéra de Vienne, il a souffert de l'antisémitisme plus ou moins déclaré d'une partie du public. Sa musique fut bannie sous le Troisième Reich. L'inspiration chrétienne est apparente dans les Symphonies nº 2 et n° 8. L'élément juif est également présent sous diverses formes, notamment des emprunts à la musique klezmer ou au chant synagogal.

« Je suis trois fois étranger sur la terre ! », dit-il. « Comme natif de Bohême en Autriche, comme Autrichien en Allemagne, comme juif dans le monde entier[4]. »

Gustav Mahler en 1907
(et sa signature).

La première composition importante de Mahler, Das klagende Lied opus 1, qu’il présente au prix Beethoven en 1880 en tant qu’opéra, est un échec. Il la transforme ultérieurement en cantate. Ce revers l'incite à orienter sa carrière vers la direction orchestrale. Il débute à Bad Hall cette même année puis dirige à Ljubljana, Olomouc, Cassel et à l'opéra allemand de Prague où ses interprétations de Mozart, Beethoven et Wagner lui valent ses premiers triomphes.

En 1886, il est engagé à l'opéra de Leipzig comme assistant d'Arthur Nikisch. Après les Lieder eines fahrenden Gesellen, il compose sa Symphonie no 1 et les Lieder Des Knaben Wunderhorn pendant ses vacances d’été à Steinbach-am-Attersee.

Nommé à l'Opéra royal de Budapest en 1888, il y crée sa Première Symphonie en 1889. L'exceptionnelle qualité de ses interprétations est à l'origine de l'enthousiasme de Johannes Brahms, pour qui « un tel niveau est inconcevable à Vienne ».

Nommé premier chef à l’opéra de Hambourg en 1891, il y reste jusqu'en 1897. C'est son premier poste de longue durée.

En 1897 Mahler, avec l'aide de Brahms et du critique Hanslick, devient directeur artistique du prestigieux opéra de Vienne (il s'est converti au catholicisme pour pouvoir obtenir ce poste dont les Juifs étaient alors exclus[5]). Il y débute avec Lohengrin le .

Il passe les dix années suivantes à Vienne et y acquiert une réputation de perfectionniste. Une analyse de ses relations avec les membres de l'orchestre confirme chez Gustav Mahler une tendance à obtenir d'eux le meilleur, jusque dans les plus petits détails. On dit par ailleurs qu'il imposa au public l'obligation d'assister à la représentation des opéras en leur entier sans quitter sa place, ce qui laisse supposer que l'on pouvait ne pas suivre cette règle jusque-là. À la Wiener Hofoper, il s'impose dans les opéras de Mozart, Beethoven et Wagner, entre autres, mais ne dédaigne pas non plus les répertoires italien, français et russe et veille aussi à présenter des œuvres contemporaines. Pendant cette période, il alterne la direction pour neuf mois de l’année et la composition le reste du temps — principalement à Maiernigg, où il possède une petite maison sur le Wörthersee — il y compose ses symphonies de la quatrième à la huitième.

Rencontre avec Alma

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En , Gustav Mahler, alors directeur de l'opéra de Vienne et compositeur déjà célèbre, rencontre Alma Schindler (1879-1964), de dix-neuf ans sa cadette. Alma est la fille du peintre paysagiste Emil Jakob Schindler mort en 1892 ; sa mère s'est remariée avec le peintre Carl Moll, élève de Schindler. Issue d'un milieu cultivé et excellente pianiste, la jeune fille s'intéresse à l'art et étudie la composition avec Alexander von Zemlinsky, beau-frère et ancien professeur d'Arnold Schönberg. Fasciné par sa beauté et son indépendance d'esprit, Mahler l'épouse le à Vienne, veille du jour où sa sœur Justine (1868-1938) se marie avec le violoniste autrichien Arnold Rosé.

Grâce à Alma, le compositeur rencontre des artistes éminents comme le poète dramatique Gerhart Hauptmann, les peintres Gustav Klimt et Koloman Moser ou le chef de file de l'avant-garde musicale viennoise Arnold Schönberg, dont Mahler devient le défenseur et le protecteur. Souvent sacrifiée au travail d'un mari exigeant, et à sa demande, Alma renonce à la composition pour partager la vie intellectuelle et sensible de cet époux qu'elle considère alors « comme l'homme le plus noble, le plus pur »[6] qu'elle ait jamais connu. Deux filles naissent en 1902 et 1904, Maria et Anna. Le , l'aînée, Maria, décède, emportée par la scarlatine ou la diphtérie[7].

Une grave crise éclate dans le couple au cours de l'été 1910 lorsque Alma, lui reprochant de ne pas faire son devoir d'époux, succombe au charme du jeune architecte Walter Gropius. Mahler consulte Sigmund Freud avec lequel il effectue une discussion-promenade de quatre heures[8]. L'entretien semble avoir été bénéfique au compositeur qui écrit à sa femme : « … Suis joyeux. Conversation intéressante… »

Alma accompagne Mahler dans sa quatrième saison aux États-Unis et reste à ses côtés jusqu'à la fin de sa vie.

Dernières années

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En 1907 une maladie de cœur est diagnostiquée. La même année, il démissionne de son poste à Vienne du fait des constantes oppositions qu'il rencontre. Ce double coup du sort, Mahler semble l’avoir involontairement anticipé quelques mois auparavant quand il compose le final de sa Sixième Symphonie. Ce final comporte en effet trois puissants et terribles coups de marteau censés symboliser trois coups du destin frappant fatalement un héros et le précipitant dans un gouffre de désespoir sans fond comme l’exprime la poignante fin de l’œuvre[réf. nécessaire]. Alors que sa Quatrième Symphonie a reçu un accueil assez favorable, il lui faut attendre 1910 pour rencontrer à nouveau un véritable succès public avec la Huitième Symphonie à la création de laquelle assistent, le à Munich, les plus grands artistes et écrivains de l'époque, dont Thomas Mann.

Mahler, victime de constantes attaques antisémites, reçoit une offre pour diriger le Metropolitan Opera à New York. Il y dirige la saison de 1908 mais une compétition s'installe entre Arturo Toscanini, récemment arrivé à New York, et lui. Mahler revient à New York l’année suivante mais pour y diriger l’orchestre philharmonique de New York. De cette période date l’achèvement de Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre) et de sa dernière symphonie achevée, la neuvième.

Durant sa dernière visite aux États-Unis, où il dirige l'orchestre philharmonique de New York, il contracte une infection généralisée le , peut-être favorisée par sa faiblesse cardiaque. Le , il donne son dernier concert (programme de musique italienne)[9]. Gravement malade, il quitte New York pour être traité pendant une semaine à Paris par le professeur Chantemesse. Se sentant condamné, il demande à retourner à Vienne, où il meurt d'une endocardite[10] le (à 50 ans), laissant inachevée sa Dixième Symphonie (seul l'Adagio initial sera achevé). Le dernier mot qu’il prononce, un doigt levé dirigeant un orchestre invisible, est : « Mozart ! » adressé à Alma. Il est enterré dans la capitale autrichienne, au cimetière de Grinzing.

Analyse de l’œuvre et esthétique

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Le Journal de Natalie Bauer-Lechner

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Amie proche et dévouée, compagnon de route de longue date, l'altiste Natalie Bauer-Lechner, garda un journal intime qui dépeint une image unique de la vie privée, professionnelle et créatrice de Mahler. Elle enregistra dans son journal plusieurs des déclarations du compositeur sur la musique, la littérature, la philosophie et sa vie (y compris une explication approfondie de la structure de sa Troisième Symphonie et de ses intentions de compositeur)[11],[12],[13].

La musique de Mahler est ancrée dans la tradition austro-allemande, celle de Jean-Sébastien Bach, de la première école de Vienne de Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven et Franz Schubert et de la génération romantique, Robert Schumann, Johannes Brahms et Felix Mendelssohn, mais surtout de Franz Liszt et d’Anton Bruckner, dont les vastes symphonies à thématiques métaphysico-existentielles anticipent les siennes. Cependant l’influence décisive de son œuvre fut Richard Wagner, le seul, selon lui, dont la musique possédait réellement un « développement » (cf. Forme sonate).

La musique de Mahler combine des influences romantiques — comme le fait de donner des titres à ses symphonies, ou de leur associer des programmes — avec l’utilisation de la musique populaire autrichienne et juive, et l’art contrapuntique, en utilisant les ressources de l’orchestre symphonique. Le résultat de sa recherche pour étendre son univers musical fut qu’il développa la forme symphonique au point d’en faire éclater le moule formel. Une symphonie se devait d’être, dans ses termes, un univers entier. De ce fait, Mahler rencontra des difficultés dans l'accueil de ses œuvres par ses contemporains. De plus, son perfectionnisme extrême le poussa à en réviser sans fin les détails d’orchestration.

L'œuvre symphonique

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On divise généralement ses symphonies selon trois périodes :

  1. La première période, marquée par la lecture et la mise en musique des poèmes du recueil Des Knaben Wunderhorn et parsemée de mélodies provenant de la musique de ces poèmes dans le tissue de ses quatre premières symphonies ;
  2. Dans la deuxième période, comprenant les trois symphonies suivantes, l’expression devient plus sévère, plus tragique, de la musique pure aussi, sans intentions programmatiques déclarées. Elle impressionna le public viennois tout autant qu’elle influença d’autres compositeurs ;
  3. La dernière période est marquée par une importance croissante de la polyphonie et comprend la Symphonie no 8 dite « des mille », la Neuvième Symphonie, la Dixième, inachevée, ainsi que le cycle de lieder avec orchestre Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre) qui est en fait une symphonie mahlérienne qui n'en porte pas le nom.

Mahler était obsédé par l’héritage de Beethoven. Tout en étant terrifié à l’idée d’écrire une symphonie qui portât le numéro neuf, il déclarait que chacune de ses propres symphonies était une « neuvième », avec autant d’impact et d’importance que celle de l'Ode à la joie. Peu de compositeurs ont à ce point mêlé leur vie personnelle et leur œuvre. Le manuscrit de la Dixième Symphonie de Mahler comporte des notes destinées à sa femme, qui avait une liaison avec Walter Gropius, et d’autres références autobiographiques.

Ces aspects conduisirent à considérer sa musique, encore longtemps après sa mort, comme emphatique, voire boursouflée. Claude Debussy, qui avait quitté ostensiblement la salle lors de la première de la Deuxième Symphonie à Paris, avait déclaré : « Ouvrons l’œil (et fermons l’oreille)… Le goût français n’admettra jamais ces géants pneumatiques à d’autre honneur que de servir de réclame à Bibendum. »

Pourtant, quels que soient la durée de ces œuvres ou l’effectif requis pour leur exécution, elles constituent toujours une démonstration d’orchestration magistrale, ce que les détracteurs les plus déterminés de sa musique étaient bien contraints de reconnaître. Même dans des œuvres se contentant d’un orchestre restreint, comme sa Quatrième Symphonie, la délicatesse de l’orchestration, son inventivité, le fait que les timbres soient partie intégrante de la composition font de Mahler l'héritier direct de Berlioz, musicien dont il connaissait très bien les partitions et qui figurait souvent à l'affiche des concerts qu'il donnait comme chef d'orchestre.

Mahler avait toujours cherché à innover et à étendre le genre symphonique, mais il était aussi un artisan minutieux, ce qui se voit dans ses méthodes de travail méticuleuses, dans la planification ordonnée de ses œuvres et dans ses études des maîtres antérieurs.

Mahler, grand maître d’un romantisme crépusculaire qu’il fait entrer dans la modernité, trait d'union entre Bruckner et Schoenberg, est un compositeur qui a synthétisé la leçon de ses maîtres allemands et autrichiens (Beethoven, Wagner, Bruckner), mais aussi de Berlioz, en portant le langage symphonique à un nouveau sommet. Certes les Français des années 1900 n’appréciaient pas son œuvre. C’était peu visionnaire, mais bien caractéristique d’une époque où la musique française et la musique allemande se livraient une guerre ouverte. La Quatrième Symphonie qui comporte une partie vocale fut sifflée lors de sa création en 1901 et ne fut acceptée par le public qu’en 1904, à Amsterdam.

Gustav Mahler laisse 18 œuvres principales à son catalogue.

SYMPHONIES
Titre Surnom Tonalité Composition Création Mouvements Orchestration Durée
Symphonie nº 1 « Titan » Ré majeur 1888-1896 à Budapest 4[N 3] Orchestre 50 minutes environ
Symphonie nº 2 « Résurrection » Do mineur 1888-1894 à Berlin 5 Orchestre, contralto, soprano et chœur 80–85 minutes
Symphonie nº 3 Ré mineur 1893-1896 à Krefeld 6 Orchestre, alto et chœurs 90 minutes environ
Symphonie nº 4 Sol majeur 1899-1900 à Munich 4 Orchestre et soprano 55 minutes environ
Symphonie nº 5 Do dièse mineur 1901-1902 à Cologne 5 Orchestre 70 minutes environ
Symphonie nº 6 « Tragique » La mineur 1903-1904 à Essen 4 Orchestre 75–85 minutes
Symphonie nº 7 « Chant de la nuit » Mi mineur 1904-1905 à Prague 5 Orchestre 80–85 minutes
Symphonie nº 8 « Symphonie des Mille » Mi bémol majeur 1906-1907 à Munich 2 Orchestre, solistes et chœurs 80–85 minutes
Symphonie nº 9 Ré majeur 1909-1910 à Vienne 4 Orchestre 80–85 minutes
Symphonie nº 10 Fa dièse majeur 1910 à Vienne 5[N 4] Orchestre 25 minutes (premier mouvement seul) ou 75–80 minutes (les cinq).
ŒUVRES VOCALES
Titre Traduction Texte Composition Chants Durée
Das klagende Lied La Complainte Gustav Mahler 1878-1880

1896-1899

3 parties 60–70 minutes
Lieder aus der Jugendzeit Chants de jeunesse

Trois Lieder, Cinq Lieder et Neuf premiers Wunderhorn Lieder

Gustav Mahler

Richard Leander

Tirso de Molina

1880-1883 17 40–45 minutes
Lieder eines fahrenden Gesellen Chants d'un compagnon errant Gustav Mahler 1884-1885 4 15–20 minutes
Lieder nach Gedichten aus »Des Knaben Wunderhorn« Lieder sur des poèmes du "Knaben Wunderhorn" 1888-1894 13 55–60 minutes
Rückert-Lieder Rückert-Lieder Friedrich Rückert 1901-1902 5 17–23 minutes
Kindertotenlieder Chants sur la mort des enfants Friedrich Rückert 1901-1904 5 25–30 minutes
Das Lied von der Erde Le Chant de la Terre Li Bai, Meng Haoran, Wang Wei et Qian Qi traduits et adaptés par Hans Bethge 1908-1909 6 65–70 minutes
  • Le Chant de la Terre est considéré par son auteur comme une symphonie en six mouvements. C'est donc autant une œuvre symphonique qu'une œuvre vocale.
  • Die Drei Pintos (en) (Les Trois Pintos). Cet opéra en trois actes et d'une durée de deux heures et demie, sur un livret de Theodor Hell (en) d'après Carl Seidel (de) fut à peine esquissé par Carl Maria von Weber. Soixante ans plus tard, Mahler reconstitua les esquisses, compléta la partition et l'orchestra en 1887.
  • Le Symphonisches Präludium (Prélude symphonique) en do mineur de 1875-1876, souvent attribué à Mahler ou à Rudolf Krzyzanowski, un autre élève de Bruckner, est selon Benjamin-Gunnar Cohrs de la plume de Bruckner. Selon ce musicologue, il ressort clairement de son analyse stylistique que le matériel musical de ce mouvement symphonique en forme d'ouverture est bien de Bruckner, notamment car certaines de ses idées anticipent même des idées de la 9e Symphonie, que personne ne pouvait déjà connaître en 1876[14].

Postérité

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Ses compositions eurent une influence décisive sur les compositeurs Alexander von Zemlinsky, Arnold Schönberg, Alban Berg, Anton Webern, Dmitri Chostakovitch ainsi que sur les chefs d’orchestre Bruno Walter et Otto Klemperer, qu’il a tous les deux aidés dans leur carrière.

Ses mélodies, parfois à la limite de la rupture, son goût des grands intervalles expressifs, ses modulations abruptes, l’utilisation d’accords dissonants sur des points clefs quand le programme le requiert, la conduite des voix bien plus audacieuse que le contrepoint classique, ont rendu possible le passage à l’atonalité[15]. Parmi ses autres innovations, on trouve l’introduction d’instruments inhabituels dans l’orchestre (guitare, mandoline), ainsi que l’extension de la section des percussions.

En tant que chef d’orchestre, sa technique et ses méthodes ont survécu jusqu’à notre époque. Célèbre pour avoir dit que « la tradition, c’[est] de la paresse (ou de la négligence) », il exigeait un intense travail de répétitions avant un concert, ce qui conduisait à des tensions avec les orchestres qu’il dirigeait, quelle que pût être par ailleurs la qualité du résultat final.

« Mon temps viendra », disait Mahler face aux difficultés qu’il rencontrait pour faire accepter ses œuvres et c’est en effet ce qui se produisit vers les années 1960, notamment grâce à Leonard Bernstein, puis, plus tard, en 1971, grâce à l’illustration musicale du film de Luchino Visconti, adaptation de la nouvelle de Thomas Mann Mort à Venise, par l'utilisation de l’Adagietto de la Cinquième Symphonie, qui va engendrer un véritable engouement pour sa musique et sortir définitivement son œuvre tout entière de l'oubli relatif dans lequel elle était tombée depuis sa mort.

En 2011, le musée d'Orsay consacre une exposition à Gustav Mahler grâce à des prêts des archives du Musikverein de Vienne ainsi que de la Médiathèque Musicale Mahler de Paris[16].

L'étoile à son nom, sur le parvis de l'opéra d'État de Vienne.

Dans la littérature

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  • Le Dernier Été de Gustav Mahler, de Laurent Sagalovitsch, Le Cherche midi, 2024. Raconte l'épisode de l'adultère d'Alma Mahler avec Walter Gropius lors de l'été 1910 et l'effondrement moral du musicien qui s'en suivit.
  • L’auteur de romans policiers Bernard Minier utilise Mahler dans sa série Commandant Martin Servaz, le compositeur étant le trait d’union entre Martin Servaz, le personnage principal et récurrent de la série, et le criminel qu’il poursuit, Julian Hirtman.

Mahler au cinéma et sur scène

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En tant que figure de cinéma

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Utilisation de la musique

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Théâtre et ballet

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Exemples musicaux

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Dietrich Fischer-Dieskau chant
Berliner Philharmoniker direction Rudolf Kempe
(1955)
Kindertotenlieder
I. Nun will die Sonn' so hell aufgehn
noicon
Bruno Walter direction
Orchestre philharmonique de Vienne
(1938)
Symphonie n° 9
IV. Adagio. Sehr langsam und noch zurückhaltend
noicon

Notes et références

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  1. Image provenant de la Portrait Collection Friedrich Nicolas Manskopf de la bibliothèque de l'université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main.
  2. Isidor (1858-1859), Ernst (1862-1875), Leopoldine (1863-1889), Karl (1864-1865), Rudolf (1865-1866), Alois (1867-1931), Justine (1868-1938), Arnold (1869-1871), Friedrich (1871-1871), Alfred (1872-1873), Otto (1873-1895), Emma (1875-1933) et Konrad (1879-1881).
  3. Certaines versions comprennent le mouvement Blumine écarté par Mahler.
  4. Les cinq ont été composés par Mahler mais seul le premier est orchestré, les quatre autres mouvements ont été complétés et orchestrés par plusieurs musiciens mais c'est la version de Deryck Cooke qui est plébiscitée.

Références

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  1. Photographie de Josef Székely.
  2. Henry-Louis de La Grange 2007, p. 11.
  3. Henry-Louis de La Grange 2007, p. 13.
  4. a et b Alma Mahler-Werfel (trad. de l'allemand par Alexis Tautou), Journal intime : suites, 1898-1902, Paris, Rivages, , 300 p. (ISBN 978-2-7436-2036-3).
  5. « Gustav Mahler - Le temps advenu de Gustav Mahler », sur espritsnomades.com (consulté le ).
  6. Alma Mahler, Ma vie, Hachette, 1985, , 386 p. (ISBN 978-2-01-011239-3).
  7. Robert Seethaler, Le dernier mouvement, Paris, Sabine Wespieser Editeur, , 122 p. (ISBN 978-2-84805-434-6), p. 29.
  8. « Et si Mahler avait été soigné par Freud? ».
  9. « Mahler’s Last Concert ».
  10. Tofield A, Gustav Mahler’s ‘Maladie Célèbre’: The life of a brilliant composer cut short by endocarditis from recurrent tonsillitis, European Heart Journal, 2019;40:3134–3135
  11. « Souvenirs de Gustav Mahler : Mahleriana - Fiche du livre », sur bibliotheques.cergypontoise.fr (consulté le ).
  12. « Souvenirs de Gustav Mahler : Mahleriana- Notice bibliographique », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  13. (en) Allan Kozinn, « Chaste Ascetic? A Letter Details Mahler’s Love Life », sur nytimes.com, (consulté le ).
  14. Benjamin-Gunnar Cohrs: Symphonisches Präludium – Composed by Anton Bruckner?, 2006/rev.2010 (en).
  15. Le coin du musicien : Mahler.
  16. (fr) Présentation de l'exposition « Gustav Mahler » au musée d'Orsay, sur L'Intermède.com.
  17. « Voici le Stradivarius le plus cher du monde - L'instrument, un violon alto, a pu être évalué 15 millions d'euros. Un disque révèle sa sonorité exceptionnelle. », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  18. « IAU Minor Planet Center », sur minorplanetcenter.net (consulté le ).
  19. « Planetary Names: Crater, craters: Mahler on Mercury », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le ).

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages en français

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Ouvrages en allemand

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  • Wolfgang Johannes Bekh : Gustav Mahler, oder die letzten Dinge, Almathea, 2005.
  • Jens Malte Fischer : Gustav Mahler, der fremde Vertraute, Biografie, Zsolnay, 2003.
  • Constantin Floros : Gustav Mahler, Wiesbaden, 1985.
  • Christian Glanz : Gustav Mahler, Holzhausen Verlag, 2001.
  • Stefan Hanheide : Mahlers Visionen vom Untergang. Interpretationen der Sechsten Symphonie und der Soldatenlieder, Universität Osnabrück, 2004.
  • Erich Wolfgang Partsch et Oska Pausch : Die Ära Gustav Mahler, Böhlau, 1997.
  • Henry-Louis de La Grange et Günther Weiss : Ein Glück ohne Ruh'-Die Briefe Gustav Mahlers an Alma. Siedler Verlag, 1995, 575 p.
  • Ferdinand Pfohl, Gustav Mahler, Eindrücke und Erinnerungen aus den Hamburger Jahren, Éd. Knud Martner, Verlag der Musikalienhandlung Karl Dieter Wagner, Hambourg, 1973.
  • Wolfgang Schreiber, Gustav Mahler, Rowohlt Taschenbuch, Reinbek, 1971.
  • Bruno Walter, Gustav Mahler, Noetzel Florian, 2001 (réédition).

Ouvrages en anglais

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  • Jonathan C. Carr : Gustav Mahler, Overlook TP, 1999.
  • Stuart Feder : Gustav Mahler, a life in crisis, Yale University Press, 2004.
  • Henry-Louis de La Grange :
    • Gustav Mahler (1860-1901), éditions Doubleday, 1973, 982 p. (vol. 1).
    • Vienna, The Years of Challenge (1897-1904), Oxford University Press, 1995, 882 p. (vol. 2).
    • Vienna, Triumph and disillusion (1904-1907), Oxford University Press, 2000, 1000 p. (vol. 3).
    • A New Life Cut Short (1907-1911), Oxford University Press, 2008, 1758 p. (vol. 4).
  • Norman Lebrecht, Mahler Remembered, Faber and Faber, 1987.

Discographie

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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