Carel Fabritius

peintre hollandais

Carel Fabritius, né en à Middenbeemster[1], et mort à Delft le , est un peintre néerlandais (Provinces-unies) du siècle d’or.

Carel Fabritius
Carel Fabritius, Portrait de l'artiste (vers 1645),
Rotterdam, musée Boijmans Van Beuningen.
Naissance
Décès
(à 32 ans)
Delft
Nom dans la langue maternelle
Carel Pietersz FabritiusVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
néerlandaise
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Activité
Maître
Élève
Lieux de travail
Mouvements
Influencé par
A influencé
Père
Pieter Carelsz. Fabritius (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Œuvres principales

Biographie

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Jeunesse

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Aîné d'une famille nombreuse, Carel Fabritius était le fils de Pieter Carel. Fabritius, qui fut à partir de 1619 maître d’école et sacristain à Beemster, un polder qui n'existait que depuis une décennie, et d’une sage-femme. Son grand-père, originaire de Gand, était pasteur à Purmerend. Deux frères cadets de Carel allaient également devenir peintres : Barent Fabritius, actif à Amsterdam, et Johannes Fabritius, actif à Hoorn. Tout comme pour Barent, on a supposé que Carel Fabritius avait tout d’abord reçu une formation pour devenir menuisier ou charpentier, d’après le mot « fabritius » (du latin faber) qui serait devenu leur nom, ainsi que, rétrospectivement, celui de leur père.

En 1641, alors âgé de 19 ans, il épouse une voisine aisée, la sœur du pasteur de l’endroit, et le couple vient s’établir à Amsterdam, dans la Runstraat. L’année suivante[2], Fabritius entre en apprentissage chez Rembrandt, à l'époque de la conception de sa célèbre Ronde de nuit. Rembrandt avait alors également pour élève Samuel Van Hoogstraten. En 1643, la femme de Fabritius meurt en couches, à la suite de quoi le peintre retourne à Middenbeemster. Il se remarie en 1650 avec Agatha Van Pruyssen, de Delft.

À partir de 1651, il vit à Delft, où il rompt avec l’influence de Rembrandt et développe son propre style. En 1652, il devient membre de la guilde de Saint-Luc locale.

Fabritius réalise alors des portraits comme peintre de cour des princes d’Orange, des scènes de genre et des tableaux historiques.

 
Le Chardonneret (1654), La Haye, Mauritshuis.

Le , Fabritius, sa belle-mère et le sacristain de l’Oude Kerk, dont il était occupé à réaliser le portrait, sont blessés à la suite de l’explosion de la poudrière de Delft. Fabritius, transporté à l’hospice, succombe à ses blessures quelques heures plus tard. On suppose que, lors de l’explosion, un incendie s’est déclaré qui provoqua la destruction de toutes les peintures qui se trouvaient dans son atelier, ce qui expliquerait pourquoi si peu d’œuvres de l’artiste sont arrivées jusqu’à nous.

Style pictural

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De Carel Fabritius, en effet, moins d’une vingtaine d’œuvres ont été conservées, dont deux autoportraits actuellement conservés au musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam et à la National Gallery de Londres. Un troisième autoportrait, présumé, figure parmi les collections de l'Alte Pinakothek de Munich.

Fabritius était sans nul doute doué de grands talents picturaux. Ses premières œuvres témoignent d’un très nette influence du style de Rembrandt. Aussi n’est-il n’est pas étonnant que beaucoup parmi celles-ci furent d’abord attribuées à ce dernier. Fabritius, cependant, parmi les élèves de Rembrandt, est l’un des rares qui soient parvenus au fil du temps à se dégager de son exemple : il abandonna les couleurs sombres et employa progressivement des teintes plus claires et plus chaleureuses. À côté de cela, il se préoccupa surtout de l’harmonie des couleurs et de la perspective.

Ses dernières œuvres, à Delft, montrent une créativité et une recherche exceptionnelles. Il exerça alors une forte influence sur Johannes Vermeer, qui fut probablement son élève, et sur Pieter De Hooch, notamment en ce qui concerne la perspective et la composition ; cependant, c’est surtout son rendu de la lumière qui fascinèrent ces derniers. On ignore comment Fabritius en est arrivé à un changement de style aussi frappant. La force d’attraction de Delft y est sans doute pour beaucoup[réf. nécessaire] : la ville inspira également d’autres peintres talentueux de cette époque, comme Gerard Terborch, Jan Steen et Paulus Potter.

La peinture de Carel Fabritius n'a été redécouverte qu'au XIXe siècle par le travail du critique d'art Théophile Thoré-Bürger.

Mystère Vermeer

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L'imprimeur de la guilde de Saint-Luc de Delft, Arnold Bon, réactive le mystère Vermeer par son quatrain pour la mort de Fabritius :

« Ainsi périt ce phénix pour notre malheur,

Au milieu, au plus haut point de sa gloire,

Mais, par bonheur, ce même feu nous a donné en revanche

Vermeer, qui magistralement suit ses traces. »

Il n'en fallait pas plus pour accréditer l'hypothèse que Vermeer aurait été le disciple de Fabritius.

Œuvres

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Titre Technique Remarques Format Date Collection N° d’inventaire Image
Portrait d'une femme assise avec un mouchoir huile sur toile Autrefois attribué à Rembrandt 124 × 100 cm vers 1644 Musée des beaux-arts de l'Ontario
 
Autoportrait huile sur panneau signé 65 × 49 1645-1650 Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam 1205
 
Autoportrait avec bonnet de fourrure et cuirasse huile sur toile signé 70,5 × 61,5 1654 (daté) National Gallery, Londres 4042
 
Autoportrait avec une barrette et une chemise rouge huile sur toile restes de signature 62,5 × 51 vers 1644-1646 Alte Pinakothek, Munich 2080
 
Le Chardonneret panneau signé 33,5 × 22,8 1654 (daté) Mauritshuis, La Haye 605
 
La Décollation de Jean Baptiste huile sur toile 149 × 121 vers 1640 Rijksmuseum, Amsterdam A 91
Héra se cache pendant le combat entre les dieux et les géants huile sur toile signé 77 × 67 vers 1642-1644 Musée Pouchkine, Moscou
 
Homme casqué huile sur panneau attribué à CF ou cercle de CF 38,5 × 31 vers 1648-1649 Musée de Groningue, Groningue 1931.0103
Jeune Homme debout tenant une corde dessin plume et huile sur papier attribué à CF 29,2 × 18 vers 1640-1649 Rijksmuseum, Amsterdam T 1930-34
Agar et l'ange (Genèse 16,7-16) huile sur toile signé 157,5 × 136 vers 1643-1645 Residenzgalerie, Salzbourg
 
Mercure, Argus et Io huile sur toile signé 73,5 × 104 vers 1645-1647 Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles
Mercure tente de corrompre Aglauros avec de l'or pour qu'il lui donne accès à Hersé huile sur toile signé 72,4 × 91 vers 1645-1647 Museum of Fine Arts, Boston, Massachusetts 03.1143
Portrait d'Abraham De Potter, marchand de soie à Amsterdam huile sur toile signé 69 × 58 1649 (daté) Rijksmuseum, Amsterdam A 1591
 
Portrait d'homme âgé huile sur panneau 24 × 20,7 vers 1646 Musée du Louvre, Paris RF 3834
Portrait d'homme âgé huile sur toile Musée Granet, Aix-en-Provence
 
La Résurrection de Lazare huile sur toile signé 210,5 × 140 vers 1642-1644 Muzeum Narodowe, Varsovie
La Sentinelle huile sur toile signé 68 × 58 1654 (daté) Staatliches Museum, Schwerin
 
Une Fille avec un balai huile sur toile attribué à CF 107,3 × 91,4 cm vers 1646-1651 National Gallery of Art, Washington 1937.1.74
Vue de Delft et l'Échoppe d'un marchand d'instruments huile sur toile collée sur panneau de noyer signé 15,4 × 31,6 1652 (daté) National Gallery, Londres
 
Mercure s'apprêtant à décapiter Argus[3] Plume, pointe de pinceau et encre brune, lavis brun, quelques traces de pierre noire attribué à CF 169 × 219 mm vers 1645 Beaux-Arts de Paris Mas.1930
Observations
  • Le Chardonneret : peut-être son tableau le plus connu, démontre sa maîtrise du trompe-l'œil.
  • La présence de deux tableaux sur des épisodes de la vie de Mercure, de tailles et de conceptions identiques, font penser qu'il s'agit probablement de deux éléments d'une série plus importante.
  • Vue de Delft, petit tableau à la perspective déformée, fut probablement conçu pour être mis dans une boîte optique semi-circulaire, restaurant ainsi les lignes de perspectives.
  • Le Chardonneret a inspiré le roman du même nom (The Goldfinch, 2013) de l'Américaine Donna Tartt, publié en français par les éditions Plon en 2014. La romancière imagine le vol de ce tableau à New York par un jeune garçon au cours d'un attentat terroriste.
  • Mercure s'apprêtant à décapiter Argus des Beaux-Arts de Paris. Cette feuille est attribuée à Fabritius car elle présente plusieurs analogies avec ses dessins, lignes foncées et contours appuyés. Le palmier schématique rappelle les arbres dans Tobias, l'ange et le poisson dans un paysage boisé (marchand Bob Haboldt à Paris), et les palmacées du tableau Mercure et Argus (1645-1647, Los Angeles County Museum of Art). On retrouve d'autres motifs similaires dans différentes esquisses[4].

Notes et références

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  1. Il fut baptisé le (Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD)).
  2. RKD.
  3. « Mercure s'apprêtant à décapiter Argus, Carel Fabritius », sur Cat'zArts
  4. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Rembrandt et son entourage, Carnets d'études 23, Beaux-arts de Paris les éditions, 2012-2014, p. 81-83, Cat. 20

Liens externes

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