« Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », affirme la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, adoptée par la première Assemblée constituante d’août 1789.
Force est de constater que ce principe fondateur de la nation française n’est pas respecté plus de deux siècles plus tard. Les inégalités perdurent, progressent et touchent tous les aspects de la vie : l’accès à l’emploi et à un salaire répondant aux besoins, l’éducation et la formation, la santé et le logement, les loisirs, l’accès à la culture et aux sports, le rapport à la justice et à la police. Les chiffres révèlent cette France des inégalités.
5,5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 885 euros par mois. En 20 ans, l’écart entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres a augmenté de 9 367 euros annuels. Depuis 2002, le taux de pauvreté des 18-29 ans est passé de 8,2 % à 12,5 %, témoignant de la dégradation de la situation de la jeunesse.
Les parcours scolaires et orientations sont profondément liés à l’appartenance sociale : on dénombre 24 % d’enfants d’ouvriers au collège, 12 % en licence, 7 % en prépa, 5 % dans les écoles d’ingénieurs, 4 % à l’ENA, aucun à Polytechnique. S’il y a six filles pour quatre garçons à l’université, deux filles sur trois étudiants en médecine ou pharmacie, les jeunes femmes ne représentent qu’un tiers des élèves ingénieurs.
Le taux de chômage des ouvrier·e·s non qualifié·e·s est cinq fois plus élevé que celui des cadres supérieur·e·s. 52,7 % des jeunes de 15 à 24 ans ne disposent que d’un contrat précaire. 29 % des salarié·e·s travaillent au contact de produits dangereux, un·e ouvrier·e sur six subit un accident du travail chaque année. Le chômage touche deux fois plus les immigré·e·s nés hors Union européenne que celles et ceux nés en France. L’espérance de vie des ouvriers est de 77,6 ans, celle des cadres supérieurs de 84 ans.
Mauvaises conditions de travail, bas salaires, retraites misérables et chômage résultent du fonctionnement même du capitalisme, qui s’enrichit par l’exploitation des êtres humains. Ils se conjuguent et aggravent les discriminations liées au sexe, à la nationalité, à l’origine, à la couleur de peau, au lieu d’habitation, à l’âge. Ces discriminations sont elles-mêmes instrumentalisées par les représentants du capital pour diviser la population.
Ces inégalités creusent la fracture sociale et politique. Si elles conduisent des millions de femmes et d’hommes à se détourner de l’action collective et du vote, elles sont aussi à la source de grandes mobilisations pour la conquête de droits nouveaux et effectifs, pour l’émancipation humaine.
Les propositions des précédents chapitres visent à combattre les inégalités de classe. Pour en finir avec toutes les discriminations liées au lieu d’habitation, au handicap, au sexe, au genre, à la couleur de peau, aux origines, au handicap, la même détermination s’impose.
La France des Jours heureux entend protéger et se projeter avec confiance dans l’avenir. C’est celle dans laquelle tou·te·s les enfants pourront grandir libres et égaux en droit. C’est aussi celle qui visera à faire avancer chacune et chacun vers l’émancipation.