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Un réseau privé au détriment d’un enseignement public

Un réseau privé au détriment d’un enseignement public

En juillet dernier, le Centre d’Action Laïque avait pointé la parfaite adéquation entre les revendications historiques du SeGEC1 et l’accord de gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) en matière d’enseignement2. Comme nous le dénonçons depuis toujours, l’enseignement catholique privé revendique un refinancement qui, vu la situation budgétaire de la FWB, se fait nécessairement au détriment de l’enseignement public. C’est bel et bien ce qui se dessine puisqu’un avant-projet de décret acte une série de mesures au sujet de l’enseignement, et notamment l’augmentation d’ici 10 ans du taux de subventionnement de l’enseignement subventionné à hauteur de 92%, alors que les accords francophones de la Saint-Boniface postulaient un rapport de 75%.

En soi, relever le financement de l’enseignement est une bonne chose. Le problème est que cette augmentation se fait au détriment de l’enseignement public organisé par la FWB. Celle-ci définance donc son propre réseau, qui verra sa dotation diminuer au fur et à mesure des années. En d’autres termes: pour permettre au réseau catholique privé d’augmenter son financement à 92%, on ponctionnera sur le financement d’un réseau public. Cette diminution des moyens alloués à WBE (Wallonie-Bruxelles Enseignement) sera amplifiée par la suppression de l’indexation de la dotation durant toute la législature. Deux poids, deux mesures.

Le poids des économies dans l’enseignement semble donc se reporter uniquement sur l’enseignement public. C’est ce que fait craindre une autre volonté de réforme visant à fusionner les réseaux officiels, alors que les pouvoirs organisateurs du réseau catholique privé devraient également participer aux économies d’échelle.

Rappelons aussi que, contrairement à l’enseignement officiel, le réseau catholique privé possède d’autres sources de financement, comme celles des congrégations religieuses par exemple.

Par ailleurs, si l’égalité de traitement est revendiquée, alors l’égalité doit suivre dans les missions d’enseignement. En l’occurrence, le réseau catholique privé doit par exemple, comme l’enseignement public, dispenser un vrai cours de philosophie et citoyenneté, c’est-à-dire à l’opposé d’un cours (inter)convictionnel, et dont deux heures seraient un minimum.

In fine, l’égalité de traitement revendiquée par le SeGEC depuis des années, au détriment de l’enseignement public, et sans en assumer les missions qui vont avec, résulte d’un traitement favorable et inégal, foulant au pied un slogan qui leur est cher: « un enfant égale un enfant ».


  1. Secrétariat général de l’enseignement catholique ↩︎
  2. https://www.laicite.be/accords-de-gouvernement-francophones-lavenir-ne-seclaire-pas-pour-la-laicite/ ↩︎

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