Dans Le français va très bien, merci (Tracts, Gallimard), dix-huit experts francophones dénoncent des idées reçues autour de la langue française, notamment sur l’usage de mots anglais. Rafraîchissant et déculpabilisant.
Une appli de dating, du slut-shaming, du gaslighting, des spams, des mails, un spoiler… Pour qualifier certaines choses, on préfère parfois l’anglais au français. Certains lecteurs s’en agacent, l’Académie française s’en inquiète. Mais doit-on vraiment s’en empêcher au risque d'appauvrir notre langue ? Eh bien non, répondent Les Linguistes atterrées, un collectif de 18 spécialistes. Dans Le français va très bien, merci (Tracts Gallimard, mai 2023), ils décortiquent des idées reçues autour de la langue française. Et notamment celle que le français serait « envahi », menacé et abîmé par l’anglais selon certains puristes. Dans Speak White, un livre de la même collection, l’écrivain-voyageur Alain Borer s'alarme par exemple de voir sa langue « en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon ». Interrogé dans divers médias, il appelle à résister, à ne pas se soumettre, à défendre sa patrie au travers de sa langue.
Les Linguistes atterrées s’opposent à cette vision, et ils ont des arguments. Premièrement, le franglais, souvent utilisé pour désigner l’emprunt de mots anglais, n’existe pas. Puisqu’il n’y a pas de mélange à proprement parler, comme c’est le cas pour les langues créoles. « En français, il y a des emprunts lexicaux, selon un processus d’appropriation lent, graduel », écrivent les auteurs. Donc calmos sur la notion d’ « effondrement » imminent. Et par une prononciation nouvelle, l’association à un pronom, les francophones en font un mot nouveau, estiment les auteurs. Le week-end est par exemple devenu un nom français avec un genre masculin. Le verbe spoiler se conjugue au premier groupe.
Si on utilise followers, c’est que cela nous apporte quelque chose
Deuxième argument : le français et l’anglais cohabitent depuis le XIème siècle. D’ailleurs les apports se font dans les deux sens. Spoiler typiquement vient du français espoillier, du latin spoliare. Et si nous retenons des mots, c’est qu’ils nous apportent quelque chose, arguent les auteurs. Par exemple, le follower des réseaux sociaux n’a pas l’exacte même définition que l’abonné à un journal. Faire du shopping est différent de faire des courses. Les auteurs s’opposent par ailleurs qu’il y aurait un vainqueur et un vaincu dans le cas de la langue. Les mots rajoutés ne remplacent pas d’anciens mots, ils permettent d’apporter une nuance, un contexte.
Autre argument : les langues sont vivantes et s’enrichissent de mots « par besoin expressif, par jeu, pour faire aux jeunes, aux autres, à l’altérité. » Et parfois des mots sont abandonnés au profit de nouveaux. Et certains anglicismes se font détrôner par des mots bien français. Pour dire « c’est cool », les jeunes disent plutôt « c’est frais » ou « c’est stylé », remarquent les linguistes. Autrement dit : pas de panique, encore une fois, beaucoup de ces emprunts sont éphémères. Tout comme ces tendances en -ing et -core, ne vous inquiétez pas, c'est un peu agaçant, mais ça ne durera pas.
Et la pub alors ?
L’essai de ces linguistes a évidemment échaudé d’autres auteurs et « amoureux de la langue française ». Dans une tribune du Figaro intitulée « Le français ne va pas si bien, hélas », le linguiste Jean Pruvost et une vingtaine de cosignataires, s’agacent du constat fait par les Linguistes atterrées. À propos de l'anglais, ils estiment que les anglicismes sont bien omniprésents. La preuve : dans la publicité, 80 % des messages publicitaires reçus électroniquement passent par un intitulé anglais. Mais les Linguistes atterrées répondaient déjà à cette remarque sur la pub dans leur livre. « Si nos communicants, qui veulent frapper les esprits, souffrent peut-être de jeunisme, cet excès, bien que visible, n’est pas représentatif du français vraiment parlé par la plupart (y compris les jeunes) qui n’incorpore qu’une dose limitée d’emprunts. »
Pour démonter d’autres idées reçues sur le français, c’est par ici.
Quand on voit toutesles fautes sur le site de FranceInfo...
ce matin, je devais aller dans un magasin spécialiste du "clothing" et de l'"underwear". on se fout de notre gueule ( en français!). Bien sur, je suis allé dans un magasin ou on s'exprime en français
Non, l’usage d’un mot anglais ne correspond souvent pas à un besoin : utiliser « implementation » au lieu de « mise en œuvre » n’apporte strictement rien. Et de tels exemples sont pléthoriques. En réalité, ce goût pour les anglicismes trouve parfois son origine dans une certaine paresse intellectuelle (chez ceux que leur profession amène à utiliser à l’anglais fréquemment), mais surtout de la vanité (m’as-tu vu comme je parle bien anglais) et de l’imposture (si c’est anglais, c’est que c’est moderne ou international).
La langue est une richesse, la langue est aussi un pouvoir. Bradons-la ! On pleurera plus tard.
Pour tout dire, je trouve cet article superficiel, déséquilibré et parfois fallacieux.
Bonjour
Ce n'est pas un drapeau du Royaume-uni qu'il convenait de placer en arrière plan de l'article mais un drapeau des États unis d'Amérique car il me semble que l'intrusion de mots anglo-saxons dans le paysage linguistique français vient plus de influence économique de l'empire américain. Prédominance économique qui se traduit par l'usage de plus en plus répandu d'un vocabulaire "globish" vecteur de la globalisation, diffusé par les élites technocratiques, repris et diffusé par les médias. l'utilisation de mots "anglais"de façon martelée et répétitive,alors que l'équivalent français existe ,préférer la langue de Mikey à celle d'Astérix parce que ça fait bien,c'est plus class, plus tendance, est l'indicateur de la soumission culturelle à la langue et donc aux valeurs de l'empire. C'est le renoncement, à une forme de culture autonome c'est couper ses racines culturelles pour être mouliné dans la grande soupe global américaine. Un indicateur de la puissance économique de l'empire c'est justement le versant culturel et médiatique.Il suffit de comptabiliser les heures de diffusions de chansons de variétés anglo-saxones dans les super-marchés français ou sur la radio "nationnale" France inter, en proportion des textes en français ou dans d'autres langue. A propos d'autres langues, les néologismes nécessaires,conséquence de l'évolution de la société, pourraient très bien être puisés dans le vocabulaire d'autres langues que l'américain (japonais, chinois , indien, russe...),mais dans le monde médiatique où les élites sont formatées à l'américaine, l'originalité, l'inventivité ne sont pas de mise,c'est un monde de suiveurs, pardon de folowers. La France,à l’image du petit village d'Astérix aurra rendu les armes à César le jour où les films américains ne seront même plus proposés en version française ...
Bonne journée
Didier HABERT
L'article minable d'une parigot bouffée par le tropisme anglo-saxon et que l'idée de culture nationale révulse au point de préférer se vendre.
En "Live" c'est plus facile à dire qu'en "Direct" ?
j'ai déjà supprimé la TV, je pense que je vais supprimer la radio qui s'ingénie à s'exprimer selon ses différents acteurs, par "sortes" d'anglicismes, par des abréviations de mots incompréhensibles, et je passe outre les expressions qui ne comportent plus que des consonnes
C'est infernal, de ce côté je ne comprends plus le français
Lorsque je sors dans la rue, ou le domaine public, idem je ne comprends pas les expressions qui couvrent les murs, cependant quelquefois je détecte une langue arabe.
Je lis encore le journal régional, et bien sûr de vrais livres sur toutes sortes de sujets
Il y en a qui ont "mal à leur France", pour les copier, ce n'est pas mon habitude, mais peut-être serai-je entendue de cette manière,
j'ai mal à "l'expression de la pensée en langue française".
J.V.
J'aime les langues, je suis capable de lire un roman en VO en anglais, ça ne m'empêche pas d'être contre le globish et les fautes de français qu'on trouve partout. Les journalistes sont des pédants qui se croient plus intelligents parce qu'ils utilisent de l'anglais. C'est quoi du "slug-slaming"??? Jms lu et j'en sais rien. On écoute la radio, on nous parle de "morning" de "battle" même sur Nostalgie, les chansons sont en anglais, on va dans les magasins c'est écrit en anglais. En quoi la langue française se porte bien puisque même Macron parle en anglais lors de la Journée de la Francophonie ou dans des réunions européennes?
Le Français a toujours évolué. Mais, ici, il ne s'agit plus d'une évolution lente , qui intègre des mots en respectant le "génie de la langue", il s'agit de l'adoption d' un anglais-bêche de mer " autrement dit d'un "petit-nègre " (évidemment , on va me traiter de racisme) qui a un but : nous faire penser "anglo-saxon" et nous priver d'une langue claire et riche.. Peut-être pour que nous ne pensions plus.
Au Tour de France, ce n'est plus l'équipe ou la formation, mais le team.Et le top ten obviously...