Le CRDP est heureux de vous annoncer que le 11 mai dernier, Guy Azebové Tetang a soutenu sa thèse de doctorat en droit intitulée L’imaginaire constitutionnel en Afrique subsaharienne, sous la direction des professeurs Jean-François Gaudreault-Desbiens et Pierre Noreau. En sus de ces derniers, le jury était composé de :

Président du jury : Daniel Turp, professeur à la retraite, Faculté de droit, Université de Montréal

Membre du jury : Noura Karazivan, professeure, Faculté de droit, Université de Montréal

Examinateur externe : Bonaventure Mvé Ondo, Professeur de philosophie et recteur émérite, Université Omar Bongo

Représentant de la vice-rectrice adjointe des Études supérieures et postdoctorales : Christian Nadeau, professeur, Département de philosophie, Faculté des arts et des sciences.

Mention obtenue

Le jury après avoir délibéré a attribué au candidat la mention exceptionnelle, en précisant que la qualité de la thèse est telle qu’elle pourrait représenter l’Université de Montréal à des concours de meilleures thèses dans la discipline et que le candidat devrait être considéré dans la liste d’honneur du recteur.

Résumé de la thèse

Le principal dessein de cette recherche consistait à suggérer une nouvelle hypothèse pour rendre intelligible la fabrique des constitutions en Afrique et partant rouvrir l’instance pendante du « procès en mimétisme » dont elle a longtemps été l’objet.

Tout au long de leur histoire, les pays d’Afrique subsaharienne ont été imprégnés de représentations contradictoires du politique, justifiant ainsi le caractère ambivalent des structures politiques actuelles qui d’une certaine façon porte l’empreinte de ce processus de gestation troublée. Le processus de structuration politique de ces États, amorcé depuis la période précoloniale, s’apparente à un « roman à la chaine » dont les chapitres n’ont pas cessé de se faire, de se défaire, voire de se refaire, à plusieurs « mains », locale et occidentale, à l’épreuve de cultures différentes. L’ordre constitutionnel qui en résulte semble s’être installé dans l’hybride à la jonction des orientations inspirées par les États « du Nord » et réinterprétées par ceux qu’on dit « du Sud ». Tout se passe alors comme si le constitutionnalisme de ces pays était pris dans un tourbillon tissé d’imaginaires imbriqués. Il en résulte une tension entre les « standards constitutionnels » occidentaux et « les localismes constitutionnels ». 

La « culture constitutionnelle » libérale en « migration » en Afrique subsaharienne s’accompagne ainsi d’une réappropriation contextuelle. On est donc loin de l’espace de mimesis, ou de celui de « l’isomorphisme constitutionnel » suggéré par certains auteurs comme paradigme explicatif du constitutionnalisme en Afrique. 

Guy Azebové Tetang suggère plutôt l’idée d’un « polymorphisme constitutionnel » propre à chaque environnement socio-politique renfermant des références identitaires distinctes, voire antinomiques, dont le tissage s’opère aujourd’hui à travers une ré-imagination constitutionnelle continue. 

Au demeurant, peu importe le « milieu » constitutionnel, l’on observe, en quelque sorte, un constitutionnalisme qui « se danse », sur un mode fluent, selon un rythme fluctuant, entre commencement, inachèvement, recommencement et évanescence. Cette thèse en fait la démonstration.

Remerciements

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à mes directeurs de thèse, les professeurs Jean-François Gaudreault-Desbiens et Pierre Noreau.  

J’adresse également mes remerciements à la professeure Violaine Lemay qui m’a continuellement encouragé pendant toutes ces années.  

Je témoigne enfin ma reconnaissance à l’ensemble du corps professoral de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, ainsi qu’au CRDP (Centre de Recherche en Droit Public) qui nous a offert un cadre privilégié d’expression de nos différents intérêts de recherches.

Guy Azebové Tetang
Le CRDP félicite Guy Azebové Tetang pour ce bel accomplissement !

Ce contenu a été mis à jour le 1 août 2023 à 20 h 37 min.