41 | 2024
Écoféminismes
Est-il encore possible de ne se penser et de ne se représenter qu'à travers la catégorie d’anthropos, d’humain universel ? Cette catégorie est-elle toujours appropriée face au dérèglement climatique ?
Les écoféministes ont contesté le caractère anthropocentré de l'Anthropocène : qualifier l’homme de force géologique, c’est masquer le fait que tous les humains ne partagent pas la même responsabilité dans le processus. Tout se passe comme si l’homme allait continuer à être seul maître à bord et que rien ne pouvait être attendu du reste du monde vivant. L’Anthropocène semble reconduire les métaphysiques naturalistes organisées dans la binarité nature-culture, en proposant l’idée selon laquelle l’humanité se trouve à nouveau face à la nature et resterait indispensable à la sauvegarde de celle-ci.
Ce numéro soutient qu’une sortie de cette aporie pourrait s’effectuer à partir d’un positionnement écoféministe. Si l’Anthropocène est tant Capitalocène, Eurocène que Plantationocène, il peut aussi certainement être « Androcène ». Les écoféministes, éprouvant le caractère artefactuel de la catégorie « femme », ont engagé une réflexion critique sur « l’homme » comme masculin universel et une théorisation des subjectivités à partir des corps. Leur positionnement épistémologique leur confère dès lors un privilège pour penser les conditions de possibilité de sortie du bouclage ainsi que les nouvelles subjectivités à l’œuvre dans un redéploiement des relations nature-culture.
Notes de la rédaction
Publié avec l’aide financière du Fonds de la recherche scientifique – F.R.S.-FNRS
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Introduction. Le personnel est géologique ! Écoféminismes à l’ère de l’Anthropocène [Texte intégral]Introduction. The personal is geologic! Ecofeminisms in the Anthropocene era
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Partie I. Faire bégayer l’Anthropocène
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Contre(dire) le discours de l’A. [Texte intégral]Object(ing to): A. Discourse
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La nature en guerre contre la vie. Une expérimentation d’écriture cyborg entre Guattari et Haraway [Texte intégral]Nature at war with life. An experiment in cyborg writing between Guattari and Haraway
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Partie II. Politiques écoféministes
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« Le fleuve faisait partie de moi ». Une politisation écoféministe de l’éthique environnementale de John Baird Callicott [Texte intégral]“The river was part of me”: an ecofeminist politicisation of John Baird Callicott’s environmental ethics
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Penser le féminin et le masculin à l’heure de l’effondrement. Lecture croisée des recompositions écoféministes et collapsologiques du monde [Texte intégral]Thinking the feminine and the masculine at a time of collapse: a cross-reading of the ecofeminist and collapsological recompositions of the world
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Stuck in its straight jacket. How legal reasoning eludes intersectionality in the climate-health crisis [Texte intégral]Dans l’étau des catégories juridiques unidimensionnelles : comment les tribunaux perpétuent l’invisibilisation des vulnérabilités croisées dans la crise climatique et sanitaire
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Partie III. Corporéités écoqueers
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Écologies queer. Par-delà l’ordre de la nature, embrasser nos intimités radicales avec les plus-qu’humains [Texte intégral]Queer ecologies: beyond nature, embracing radical intimacies with more-than-humans
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« Le personnel est climatique ». Les corps-météo autistes et le posthumanisme féministe entre météorisation et (dés)acclimatation [Texte intégral]“The personal is climatic”. Autistic Weather-Bodies and Posthuman Feminism Between Weathering and (De)Acclimatisation
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