1Au printemps 2024, nous avions eu la joie de publier un dossier thématique consacré à l’Intelligence Artificielle en Afrique. Coordonné par M. Patrice Correa de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal, il proposait un point sur la façon dont les chercheurs africains percevaient « la montée en puissance de l’intelligence artificielle » sur le continent. Les contributions exploraient une diversité de problématiques actuelles et à venir en privilégiant une approche critique, c’est-à-dire distancée, comme il l’est attendu des chercheurs. Pourquoi donc un second dossier sur l’Intelligence Artificielle en Afrique, et quelle en est la particularité ?

2Nous avons voulu ce dossier, préparé en parallèle à celui dont je viens de parler, pour faire valoir un autre point de vue : celui des acteurs de terrain (institutionnels, associatifs, professionnels, décideurs, de développement). Faire dialoguer les chercheurs avec les professionnels sur les sujets que nous traitons est une préoccupation majeure de notre Chaire Unesco. Nos évènements scientifiques prévoient toujours des interventions des professionnels et des acteurs de terrain, afin de favoriser et d’encourager les échanges entre ces derniers. Notre Chaire Unesco développe également, dans la perspective d’une science participative, des partenariats avec divers acteurs. À propos, le présent dossier est le fruit d’une collaboration entre la Chaire Unesco et l'Agence Française de Développement. Notre revue consacre par ailleurs une rubrique à la valorisation des points de vue de ces acteurs. La rubrique Écho des acteurs et des praticiens permet ainsi aux professionnels et acteurs d’un domaine donné de faire écho aux propos des chercheurs et aux données de la recherche scientifique.

3Ce dossier-ci s’inscrit donc tout entier dans cette rubrique. Et même s’il comporte la contribution de plusieurs chercheurs dont les textes respectent parfaitement ce statut, le ton global est celui de l’expert. Il vise à stimuler la réflexion au niveau des chercheurs, mais également des décideurs, sur la manière dont l'IA peut s'inscrire dans un projet de développement durable en Afrique ; et porte particulièrement sur des domaines clés tels que les politiques publiques, l'accès à l'information, l'éducation et l'innovation. Puissent les chercheurs, notre cible principale, trouver dans ces contributions, matière à réflexion et éclairage pour leurs sujets d’étude.