Victimisation
La victimisation est le fait de se poser comme victime d'un acte dans le but de susciter un sentiment de pitié ou de culpabilité.
Recherche
[modifier | modifier le code]La recherche en sciences sociales sur la victimisation explore différents aspects :
Stratégies d’influence
[modifier | modifier le code]Certaines études se concentrent sur la manière dont certaines personnes peuvent utiliser la victimisation comme une stratégie de manipulation pour influencer les autres. Cela peut se produire dans des relations personnelles, des interactions professionnelles ou même à des niveaux politiques. Il s’agit d’un positionnement possible dans les rapports entre minorité et majorité[1].
Dynamiques de pouvoir
[modifier | modifier le code]La victimisation peut être étudiée dans le contexte des dynamiques de pouvoir. Par exemple, la recherche peut considérer qu’une personne adopte une position de victime pour inverser les rôles et obtenir du pouvoir ou du contrôle dans une situation donnée[2].
Impact sur les relations sociales
[modifier | modifier le code]Les sciences sociales s'intéressent à l'impact de certaines formes de victimisation sur les relations sociales. Comment cela peut influencer les perceptions des identités minoritaires, voire la dynamique des relations interpersonnelles lorsqu’un individu d’un groupe interagit avec des membres d’un autre groupe, et même la création de soutien ou de rejet au sein d'un groupe[3].
Effets psychologiques
[modifier | modifier le code]L'effet psychologique de la victimisation intentionnelle sur l'individu qui adopte cette posture peut également être exploré. Comment cette identification à un rôle de victime peut affecter l'estime de soi, la perception de soi et le bien-être émotionnel[4].
Réponses sociales et individuelles
[modifier | modifier le code]La recherche peut également aborder comment les individus et la société dans son ensemble réagissent à cette forme de victimisation. Cela peut inclure des réactions empathiques, mais aussi des mécanismes de défense ou de remise en question de la légitimité de cette posture. Ainsi, certains auteurs tels Caroline Fourest critique la «compétition victimaire» et l’interdiction de la Black Face et la Yellow Face qu’elle assimile à une dictature de minorités qui s’imposent à la majorité[5].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Marie Apostolidès, Héroïsme et victimisation : Une histoire de la sensibilité, Lyon, Éditions du Cerf, coll. « L'Histoire à vif », , 385 p. (ISBN 9782204094696).
- Joëlle Bordet, « Héros-victime, une figure d'identification pour les jeunes des quartiers populaires », Topique, vol. 1, no 126, , p. 7-15 (ISSN 0040-9375, e-ISSN 1965-0604, lire en ligne).
- Guillaume Erner, La Société des victimes, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 228 p. (ISBN 9782707147660).
Références
[modifier | modifier le code]- Denise Jodelet, « La victimisation vue sous l’angle de la psychologie sociale : l’apport de Serge Moscovici: », Sociétés, vol. n° 130, no 4, , p. 23–39 (ISSN 0765-3697, DOI 10.3917/soc.130.0023, lire en ligne, consulté le )
- Costa-Lascoux, J. (2001). L'ethnicisation du lien social dans les banlieues françaises. Revue européenne des migrations internationales, 17(2), 123-138.
- Mangeot, P. (1997). Bonnes conduites?/1: Petite histoire du «politiquement correct». Vacarme, 57-59.
- Raymond, G., Blais, M., Bergeron, F. A., & Hébert, M. (2015). Les expériences de victimisation, la santé mentale et le bien-être de jeunes trans au Québec. Santé mentale au Québec, 40(3), 77-92.
- Fourest, C. (2020). Génération offensée: De la police de la culture à la police de la pensée. Grasset.