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Tintin révolutionnaire

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Tintin révolutionnaire (en anglais The Adventures of Tintin : Breaking Free)[1] ou Les aventures de Tinitin : Vive la Révolution ! dans sa version française est une bande dessinée britannique de J. Daniels publiée en 1988 par l'organisation anarchiste Attack International. Elle détourne les Aventures de Tintin de Hergé en mettant en scène Tintin et le capitaine Haddock dans le Royaume-Uni thatchérien des années 1980. Tous deux ouvriers, ils débutent une grève contre leurs conditions de travail après la mort d'un de leur collègues. La contestation prend de l'ampleur jusqu'à devenir un véritable mouvement révolutionnaire anarchiste et anticapitaliste.

S'inscrivant dans les nombreuses pastiches des Aventures de Tintin[2], l'album s'inspire des dessins de Hergé pour représenter les personnages. Il a été traduit en plusieurs langues (français, espagnol et portugais notamment) et réédité au Royaume-Uni à plusieurs reprises.

Tintin, un jeune ouvrier anglais, se fait renvoyer de son travail après avoir frappé son chef. Il va voir son oncle, le capitaine, qui lui trouve une place dans une entreprise de construction. Peu après, leur collègue Joe Hill décède en raison des mauvaises conditions de sécurité. En réponse, Tintin et Haddock lancent un grand mouvement de grève et de protestation. Peu à peu, la grève sauvage se répand dans tout le pays tandis que les forces de l'ordre cherchent à réprimer le mouvement[3]. En parallèle, Mary, la femme de Haddock, fait connaissance avec la jeune voisine Nicky qui squatte un logement vide. À travers la solidarité et la lutte, Tintin et Haddock remettent en question leur vision de la société et découvrent de nouvelle façons de vivre.

Un plagiat des aventures de Tintin

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Cet album met en scène deux personnages des Aventures de Tintin de Hergé : Tintin, qui est ici un jeune ouvrier anglais, et son oncle, Haddock qui n'est pas capitaine mais ouvrier lui aussi.

Au niveau graphique, l'album s'inspire des dessins des différents personnages d'Hergé. Pour The Guardian, en reprenant les différentes poses et attitudes des personnages dans les différents albums, Tintin révolutionnaire devient un recueil de citations visuelles de l’œuvre d'Hergé[4].

L'auteur, bien qu'il se serve des personnages de Tintin, n'avait pas d'autorisation de la Société Moulinsart.[réf. nécessaire].

Thématiques abordées

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Cet album est une critique du système capitaliste[5], où les contremaîtres ne s'occupent pas des conditions de travail de leurs employés et les traitent comme des esclaves. On y trouve une dénonciation du racisme[3], du sexisme, de l'homophobie, de la précarité, de la gentrification[3] et de la corruption des syndicats et des partis politiques. Cet album est d'ailleurs dédié à « tous ceux qui se battent contre le capitalisme », et l'introduction précise que les droits de cette œuvre sont libres à condition qu'ils ne « servent pas d'intérêts capitalistes »[6]. Tintin Révolutionnaire défend des idées et des valeurs anarchistes[7], plus spécifiquement l'anarcho-syndicalisme[3]. L'album dénonce également la domination masculine, y compris celle des hommes ouvriers comme Haddock avec son épouse Mary[8] : dominés socialement et économiquement au sein du monde du travail, Haddock et Tintin prennent conscience qu'ils peuvent exercer des dominations sexistes et homophobes envers les femmes ouvrières[8].

L'album prend place dans le contexte du Royaume-Uni des années 1980 gouverné par Margaret Thatcher.

Réception et adaptations

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Lors de sa parution au Royaume-Uni, The Adventures of Tintin : Breaking Free suscite la critique de nombreux tabloïds. L'un d'eux écrit « Commie nutters turn Tintin into picket yob! » (« Les cinglés communistes transforment Tintin en loubard gréviste ! »)[4]. The Guardian, en 2007, juge l'album très réussi d'un point de vue visuel, et souligne le côté didactique de l'histoire, qui voit Tintin passer de simple jeune qui fait du vol à l'étalage à un véritable leader révolutionnaire[4].

Traductions

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The Adventures of Tintin : Breaking Free a été réédité à deux reprises, la première fois en 1999[7]. Une édition en espagnol sous le titre Aprendiendo a luchar: Las aventuras de Toñín est publiée en 2005 en Espagne[3]. En 2007, une traduction française est publiée sous le titre Les aventures de Tinitin : Vive la Révolution ![9]. Une autre traduction française est également publiée en ligne sous le titre Tintin révolutionnaire[10]. En 2009, il a été également traduit en portugais et adapté au contexte du Brésil[11] sous le titre Construindo a Liberdade[7] ou Conquistando a Liberdade[12].

  • (en) J. Daniels, The Adventures of Tintin: Breaking Free, Attack International, (ISBN 0-9514261-0-9)
  • (es) J. Daniels, Aprendiendo a luchar. Las aventuras de Toñin, Bilbao, Likiniano Elkartea,
  • J. Daniels, Les Aventures de Tintin : Vive la révolution !, Le nouveau complot anarchiste, (1re éd. 2007) (lire en ligne)
  • J. Daniels, Tintin révolutionnaire (lire en ligne)
  • (pt-BR) J. Daniels, As Aventuras de Tintin : Construindo a Liberdade, Deriva, , 170 p.

Notes et références

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  1. Tintin militant anti-capitaliste ! Le fils de mauvaise famille..., Tintin est vivant !
  2. Jean Stouff, « Bandes-dessinées détournées (1) Pastiches », sur Biblioweb, (consulté le )
  3. a b c d et e (es) Dibujando historias: El cómic más allá de la imagen, Prensas de la Universidad de Zaragoza, (ISBN 978-84-1340-263-5, lire en ligne), p. 276
  4. a b et c (en-GB) Gabriel Coxhead, « Tintin's new adventures », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Fredrik Strömberg, Comic Art Propaganda: A Graphic History, IIex, (ISBN 978-1-905814-70-1, lire en ligne), p. 83
  6. Philippe MAGNERON, « Tintin - Pastiches, parodies & pirates- Vive la Révolution ! », sur www.bedetheque.com (consulté le )
  7. a b et c (pt-BR) PH, « "Construindo a Liberdade", a paródia anarquista de As Aventuras de Tintin. », sur Tu Já Viu, (consulté le )
  8. a et b (ca) « "Aprendiendo a luchar. Las aventuras de Toñin" », Revista CGT Catalunya, no 105,‎ , p. 30 (lire en ligne)
  9. Aurélien Dubuisson, « La bande dessinée comme support de propagande : l’exemple des Groupes d’Action Révolutionnaires Internationalistes (GARI), 1975 », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. 2, no 28,‎ (DOI 10.3917/parl2.028.0086, lire en ligne)
  10. Pavillon Noir, « Tintin révolutionnaire traduit en français | groupe Pavillon Noir », (consulté le )
  11. (pt-BR) Juliana Girardi, « Um manual grevista segundo Tintim », sur Gazeta do Povo, (consulté le )
  12. (pt-BR) « Conquistando a Liberdade – As aventuras de Tintin (HQ) », sur Editora Monstro dos Mares, (consulté le )

Lien externe

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