Voir la source de Bataille de Hannut

{{Infobox Conflit militaire
 | image           = Panzer Frankreich 1940 (RaBoe).jpg
 | légende         = Char Hotchkiss du {{1er|régiment}} de cuirassiers perdu en mai 1940
 | conflit         = Bataille de Hannut
 | guerre          = [[Seconde Guerre mondiale]], <br /> [[Bataille de France]]
 | date            = [[12 mai|12]]-{{date|14|mai|1940}}
 | lieu            = [[Hannut]], [[Belgique]]
 | issue           = Indécis
 | combattants1    = {{France (1870-1940)}}<br />{{Belgique}}<br />{{Pays-Bas}}<ref group="N">quelques unités d'infanterie néerlandaises battant en retraite depuis les Pays-Bas ainsi que quelques avions de l'[[Armée de l'air royale néerlandaise]]{{ref nec}}.</ref>
 | combattants2    = {{Allemagne (1933)}}
 | commandant1     = {{drapeau|France}} [[René Prioux]]
 | commandant2     = {{drapeau|Allemagne|Nazi}} [[Erich Hoepner]]
 | forces1         = 2 divisions blindées<br />20 800 soldats<br />411 chars,<br /> 147 automitrailleuses,<br /> 104 canons dont <br />40 antichars,<br /> et 12 de [[Lutte antiaérienne|DCA]]
 | forces2         = 2 Panzerdivisions<br />25 927 soldats<br />623 chars,<br /> 112 automitrailleuses,<br /> 397 canons dont <br />159 antichars,<br /> et 72 de DCA<br /> {{8e|corps}} aérien en soutien
 | pertes1         = 105 à 164 chars détruits
Plus de 150 militaires tués / nombreux blessés
 | pertes2         = 50 à 164 chars détruits<br />et 30 à 200 chars endommagés mais réparables
 | batailles       = {{Campagne de France (1940)}}
}}

La '''bataille de Hannut''' se déroule pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] en [[Belgique]], sur une ligne nord-sud de part et d'autre de la commune de [[Hannut]] ; elle oppose du [[12 mai|12]] au {{date|14 mai 1940}} le [[Corps de cavalerie (France)|corps de cavalerie]] français commandé par le général [[René Prioux|Prioux]] au [[16e corps d'armée (Allemagne)|{{16e|corps}} motorisé allemand]] du général [[Erich Hoepner|Hoepner]].

La bataille de Hannut est la 1ère bataille de chars de la [[Seconde Guerre mondiale]].

Il s'agit de la bataille de [[Char de combat|chars]] (contre chars) la plus importante à cette date. Le combat peut être vu comme une victoire française<ref name="2001_Saint-Martin_Page168" /> ou allemande. En effet, pour Robert Frank, le bilan de cette bataille est ambigu. Il s’agit d’une victoire technique et tactique pour la France. Sur le plan technique, la bataille a montré une supériorité des chars français, notamment des Somua que les obus allemands ne réussissent pas à percer. Sur le plan tactique, elle a retardé l’avancée allemande et permis à la {{1re}} armée française de s’installer sur ce qu’elle pensait être alors le front principal. Cependant, d’un point de vue intellectuel et stratégique, il s’agissait d’une défaite, le haut commandement français ayant été leurré par l’appât constitué par le corps blindé du général Hoepner. Cela attirait les meilleures unités françaises et les empêchaient ainsi d’intervenir à Sedan, où se déroulait l’opération décisive<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Alya Aglan et  Robert Frank|titre=Chapitre 5. Juin 1940 : la défaite de la France ou le sens de Vichy » dans Alya Aglan et  Robert Frank  (dir.), 1937-1947, La guerre-monde, tome 1|passage=pp. 261-263|lieu=Paris|éditeur=Collection Folio, Gallimard|date=2015|isbn=9782070442652}}</ref>. Au total 50 (plus 200 endommagés)<ref name="Mas59" /> à 164<ref name=saint277 /> chars allemands sont détruits contre 105<ref name="saint277" />{{,}}<ref name="Schiavon52" /> à 170 français<ref name="Mas58" />.

== Campagne précédant la bataille ==
Dans le cadre du [[plan Dyle]] et dans le cadre plus général de la manœuvre Dyle-Bréda qui vise à atteindre au plus vite les Pays-Bas, le corps de cavalerie du [[René Prioux|général Prioux]] doit couvrir les troupes françaises montant vers le nord en se portant au-devant des Allemands pour combler le vide stratégique autour de [[Hannut]] et de [[Crehen]]. C'est en effet là que les blindés allemands sont supposés passer car il n'y avait pas d'obstacle naturel hormis le ruisseau de la [[Petite Gette]].

Les troupes belges doivent d'abord défendre le [[canal Albert]], puis battre en retraite pour se positionner au nord-ouest du corps de cavalerie, le long de la [[ligne KW]]. Cette ligne, constituée de blockhaus, de barrages routiers et de [[Barrière Cointet|barrières Cointet]], s'étend d'[[Anvers]] à [[Wavre]].

== Forces en présence ==
Le corps de cavalerie français affronte frontalement le {{16e|corps}} allemand.

=== Corps de cavalerie ===
Le corps de cavalerie français comprend deux [[Division légère mécanique|divisions légères mécaniques]] (DLM), regroupant chacune deux brigades légères mécaniques, l’une avec deux régiments de chars (40 chars moyens et 40 chars légers chacun) et l’autre avec un régiment de découverte ([[Classification des automitrailleuses de la cavalerie française (1931-1940)|automitrailleuses]]) et un régiment de dragons portés ([[infanterie motorisée]])<ref name="Saint-Martin169">{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=169 |id=2000 }}.</ref> :
* [[2e division légère mécanique|{{2e}} DLM]] (général [[Gabriel Bougrain|Bougrain]]), subdivisée en deux brigades, la {{3e}} BLM (regroupant les chars) et la {{4e}} BLM (reconnaissance et infanterie) :
**[[13e régiment de dragons parachutistes|{{13e|régiment}} de dragons]] (40 [[SOMUA S35|chars Somua]] et 40 [[Hotchkiss H35|chars Hotchkiss]]) ;
** [[29e régiment de dragons|{{29e|régiment}} de dragons]] (40 chars Somua et 40 chars Hotchkiss) ;
** [[8e régiment de cuirassiers (France)|{{8e|régiment}} de cuirassiers]] (colonel Morio : découverte sur [[Panhard 178|AMD Panhard]]) ;
** [[1er régiment de dragons (France)|{{1er|régiment}} de dragons portés]] (colonel [[Henri Roger Marie Méric de Bellefon|Méric de Bellefon]]<ref>[http://museedesetoiles.fr/piece/general-brigade-meric-bellefon/   Général de brigade Méric de Bellefon]</ref> : infanterie) ;
** [[71e régiment d'artillerie|{{71e|régiment}} d'artillerie tout terrain]] (deux groupes de [[Canon de 75 mm modèle 1897|{{unité|75|mm}}]] et un de [[Canon de 105 court mle 1935 B|{{unité|105|mm}}]]) ;
** {{1018e|batterie}} du [[405e régiment d'artillerie anti-aérienne|{{405e|régiment}} d'artillerie de DCA]]<ref name="Schiavon44"/>
** {{38e|bataillon de sapeurs}}<ref name="Schiavon44"/>
** Groupement de [[groupe de reconnaissance|groupes de reconnaissance]] rattaché à la {{2e|DLM}}<ref name="Mas51">{{harvsp|Mas|2011|p=51}}.</ref>
***[[3e groupe de reconnaissance de corps d'armée|{{3e|groupe}} de reconnaissance de corps d'armée]] ;
***[[95e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{95e|groupe}} de reconnaissance de division d'infanterie]] ;
***[[3e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{3e|groupe}} de reconnaissance de division d'infanterie]].

* [[3e division légère mécanique|{{3e}} DLM]] (général [[Jean-Léon Langlois|Langlois]]) subdivisée en deux brigades, la {{5e}} BLM ([[Pierre Jules André Marie de La Font|général de La Font]], regroupant les chars) et la {{6e}} BLM (colonel des Loges, regroupant reconnaissance et infanterie) :
**[[1er régiment de cuirassiers (France)|{{1er|régiment}} de cuirassiers]] (lieutenant-colonel [[Henri de Vernejoul|de Vernejoul]] : 40 chars Somua et 40 chars Hotchkiss) ;
** [[2e régiment de cuirassiers (France)|{{2e|régiment}} de cuirassiers]] (lieutenant-colonel [[Jean Touzet du Vigier|Touzet du Vigier]] : 40 chars Somua et 40 chars Hotchkiss) ;
** [[12e régiment de cuirassiers (France)|{{12e|régiment}} de cuirassiers]] (colonel [[Roger Leyer|Leyer]], futur chef d’état-major : découverte sur AMD) ;
** [[11e régiment de dragons (France)|{{11e|régiment}} de dragons portés]] (colonel Revouy : infanterie) ;
** [[76e régiment d'artillerie|{{76e|régiment}} d'artillerie tout terrain]] (deux groupes de {{unité|75|mm}} et un de {{unité|105|mm}})<ref>{{harvsp|Saint-Martin|1998|p=326-327}}.</ref>.
** {{1023e|batterie}} du [[405e régiment d'artillerie anti-aérienne|{{405e|régiment}} d'artillerie de DCA]]<ref name="Schiavon44"/>
** {{39e|bataillon de sapeurs}}<ref name="Schiavon44">{{harvsp|Schiavon|2016|p=44}}.</ref>
** Groupement de [[groupe de reconnaissance|groupes de reconnaissance]] rattaché à la {{3e|DLM}} (colonel Soubeyran)<ref name="Mas51"/>
***[[6e groupe de reconnaissance de corps d'armée|{{6e|groupe}} de reconnaissance de corps d'armée]] ;
***[[92e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{92e|groupe}} de reconnaissance de division d'infanterie]] ;
***[[7e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{7e|groupe}} de reconnaissance de division d'infanterie]] ;
*[[54e bataillon de mitrailleurs motorisés|{{54e}}]] et [[56e bataillon de mitrailleurs motorisés|{{56e|bataillons}} de mitrailleurs motorisés]]<ref name="Schiavon41">{{harvsp|Schiavon|2016|p=41}}.</ref> ;
* [[4e groupe de reconnaissance de division d'infanterie|{{4e|groupe}} de reconnaissance de division d'infanterie]], mis à disposition du corps de cavalerie à partir du 13 mai<ref name="Schiavon51">{{harvsp|Schiavon|2016|p=51}}.</ref>.

Ces deux unités, créées en 1937 et 1940, sont puissantes, rapides et bien entraînées. Adaptées au combat moderne, elles sont parmi les meilleures unités de l’armée française<ref name="FCC1940">{{pdf}} {{lien web|langue=en |auteur=David Lehmann |titre=The French Cavalery corps in 1940 |url=http://www.tarrif.net/wwii/pdf/DL%20-%20The%20French%20Cavalry%20Corps%20in%201940.pdf |site=tarrif.net |consulté le=5 avril 2009 }} (WWII technical database).</ref>, bien que manquant de moyens antiaériens. Chaque division dispose en plus de 16 chars de réserve<ref name="FCC1940"/>. Ce corps de cavalerie est envoyé pour couvrir à partir du 10 mai dans la plaine belge le déploiement des forces franco-belgo-britanniques par [[Maurice Gamelin|Gamelin]], généralissime des armées françaises. Sa mission est de retarder jusqu’au matin (jusqu’au soir initialement) du 14 mai l’avancée allemande<ref name="Saint-Martin169"/>.

Les Français combattent initialement avec des [[Armée belge en 1940|soldats belges]] mais leur résistance dans le secteur s'effondre le {{date-|11|5|1940-}} au soir<ref name="Mas50">{{harvsp|Mas|2011|p=50}}.</ref>.

=== ''{{lang|de|XVI. Armee-Korps (mot.)}}'' ===
{{...}}
Le [[16e corps d'armée (Allemagne)|{{16e|corps}} allemand]] (''{{lang|de|XVI. Armee-Korps (mot.)}}'' en allemand) lui est opposé. Il est constitué autour de deux divisions :
* la [[3e Panzerdivision|{{3e}} division blindé]] (''{{lang|de|[[Panzerdivision|Panzerdivisionen]]}}'' ; général {{lien|Horst Stumpff|texte=Stumpff}})
** ''{{lang|de|Panzer-Regiment}} 5'' (chars)<ref name="Mas54">{{harvsp|Mas|2011|p=54}}.</ref>
** ''{{lang|de|Panzer-Regiment}} 6'' (chars)<ref name="Mas54"/>
** ''{{lang|de|Schützen-Regiment}} 3'' (infanterie)<ref name="Mas54"/>
** ''{{lang|de|Aufklärungs-Abteilung}} 3'' (reconnaissance)<ref name="Mas54"/>
** ''{{lang|de|Panzerjäger-Abteilung}} 39'' (combat antichar)<ref name="Mas54"/>
** ''{{lang|de|Artillerie-Regiment}} 75'' (artillerie)<ref name="Mas54"/>
** {{2e|bataillon}} de l'''{{lang|de|Artillerie-Regiment}} 49'' (artillerie, canons [[15-cm schwere Feldhaubitze 18|15 cm sFH 18]])<ref name="Mas54"/>

* la [[4e Panzerdivision|{{4e}} division blindé]] (''{{lang|de|[[Panzerdivision|Panzerdivisionen]]}}'' ; général {{lien|Johann Joachim Stever|texte=Stever}})<ref name="Zaloga43">{{harvsp|Zaloga|2014|p=43}}</ref>
**''{{lang|de|Panzer-Regiment}} 35'' (lieutenant-colonel [[Heinrich Eberbach|Eberbach]] ; chars)
** ''{{lang|de|Panzer-Regiment}} 36'' (colonel [[Kurt Von Jesser|Von Jesser]] ; chars)
** ''{{lang|de|Schützen-Regiment}} 12'' (lieutenant-colonel [[Heinrich von Lüttwitz|Freiherr von Lüttwitz]] ; infanterie mécanisée)
** ''{{lang|de|Schützen-Regiment}} 33'' (colonel [[Gustav Fehn|Fehn]] ; infanterie mécanisée)
** ''{{lang|de|Aufklärungs-Abteilung}} 7'' (reconnaissance)
** ''{{lang|de|Panzerjäger-Abteilung}} 49'' (combat antichar)
** ''{{lang|de|Artillerie-Regiment}} 103'' (artillerie)
** autre unités : ''{{lang|de|Artillerie-Abteilung}}'' 611, {{2e|bataillon}} de l'''{{lang|de|Artillerie-Regiment}} 93''<ref name="Mas52"/>

Bien entraînés, les régiments de chars utilisent au maximum leur matériel, constitué de [[Panzerkampfwagen I|Panzers I]], [[Panzerkampfwagen II|II]], [[Panzerkampfwagen III|III]] et [[Panzerkampfwagen IV|IV]], moins puissants (sauf le Panzer IV) mais plus rapides que les chars français ; le partage des tâches entre les membres de l’équipage de chaque char était aussi beaucoup mieux pensé que dans les chars français<ref>{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=170 et 173 |id=2000 }}.</ref>. Face aux 415 chars français (sans compter les puissantes {{Abréviation|AMD|automitrailleuses de découverte}}), les Allemands engagent 623 chars mais seulement 73 Panzer III et 52 Panzer IV, les seuls utilisables en combat antichars<ref name="Frieser302">{{harvsp|Frieser|1996|p=302}}.</ref>.

Les blindés allemands sont soutenus par le [[VIII. Fliegerkorps|{{8e|corps}} aérien]] (''{{lang|de|Fliegerkorps}}'') du général [[Wolfram von Richthofen|von Richthofen]]<ref name="Mas53">{{harvsp|Mas|2011|p=53}}.</ref>.

La [[20. Panzergrenadier-Division|{{20e|division}} d'infanterie (motorisée)]] reçoit l'ordre soutenir les deux divisions le {{date-|12|5|1940-}}, mais son engagement est retardé à cause de ses difficultés pour franchir la Meuse à [[Maastricht]]<ref name="Mas51"/>{{,}}<ref name="Schiavon46">{{harvsp|Schiavon|2016|p=46}}.</ref>. La [[169e division d'infanterie (Allemagne)|{{169e|division}} d'infanterie]] aura un impact plus important sur la bataille, rejoignant le sud de la zone de combat le 13 au soir<ref name="Mas56">{{harvsp|Mas|2011|p=56}}.</ref>.

== Déroulement ==
La bataille de Hannut et [[bataille de Gembloux (1940)|celle de Gembloux]] sont liées. Elles entrent dans la stratégie visant à arrêter l'offensive allemande en Belgique.

Le général Prioux exploite les coupures de la [[Mehaigne (rivière)|Méhaigne]] et de la [[petite Gette]]. Dès le 11 mai, la retraite des forces belges percées sur le [[canal Albert]] a exposé le flanc gauche du corps français, qui combat en reculant<ref name="FCC1940"/>. Les Belges, positionnés au nord-ouest, couvrent les blindés du général Prioux{{Ref nec||date=12 février 2021}}.
[[File:Flak 8.8cm.jpg|thumb|canon antiaérien 8.8cm allemand]]
Les combats débutent le 12 mai entre la [[3e division légère mécanique|{{3e}} DLM]] et la ''{{lang|de|[[4e Panzerdivision|4. PzD]]}}'' (général Stever) suivie par la ''{{lang|de|[[3e Panzerdivision|3. PzD]]}}'' (général Stumpff)<ref name="FCC1940"/>, soutenue par le ''{{lang|de|[[VIII. Fliegerkorps]]}}'' de [[Wolfram von Richthofen|von Richtofen]]. Le ''{{lang|de|Panzer-Regiment 35}}'' (colonel [[Heinrich Eberbach|Eberbach]]) de la ''{{lang|de|[[4e Panzerdivision|4. Panzer-Division]]}}'' fait reculer le [[12e régiment de cuirassiers (France)|{{12e|cuirassiers}}]], qui s’efface. Le [[11e régiment de dragons (France)|{{11e|dragons}} portés]], soutenu par le [[1er régiment de cuirassiers (France)|{{1er|cuirassiers}}]], résiste alors efficacement, et la [[3e division légère mécanique|{{3e}} DLM]] ne recule, en bon ordre, que le soir, de cinq à sept kilomètres<ref name="Saint-Martin">{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=171 |id=2000 }}.</ref>.

Le 13 mai, la [[2e division légère mécanique|{{2e}} DLM]] attaque la ''{{lang|de|[[3e Panzerdivision|3. PzD]]}}'', mais cette offensive est repoussée par les {{unité|88|mm}} antiaériens allemands, utilisés en antichars<ref name="Saint-Martin"/>. La progression de la ''{{lang|de|[[3e Panzerdivision|3. PzD]]}}'', au nord, menace de tourner la [[3e division légère mécanique|{{3e}} DLM]], qui doit reculer l’après-midi, malgré la résistance des [[1er régiment de cuirassiers (France)|1{{er}}]] et [[2e régiment de cuirassiers (France)|{{2e|cuirassiers}}]]<ref>{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=171-172 |id=2000 }}.</ref>. Le recul est plus important que la veille : 10 à {{unité|15|km}}, Hoepner n’exploitant pas celui-ci à cause de problèmes logistiques de ravitaillement en carburant.

Le 14 mai, les deux divisions françaises continuent leur recul en combattant, sans céder réellement à la pression allemande<ref name="SaintMartin2001-172"/> mais en subissant des pertes importantes<ref name="Mas58"/>. Les Français se replient derrière la ligne [[Dyle]]-[[Namur]], par la [[Bataille de Gembloux (1940)|trouée de Gembloux]], comme prévu dans les plans<ref name="SaintMartin2001-172">{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=172 |id=2000 }}.</ref>.

La totalité des chars allemands participe aux combats ; seuls 239 chars français sont engagés<ref name="FCC1940"/>.

== Bilan de la bataille ==
Bien que forcé au recul et ne pouvant engager toutes ses forces (dans l’ignorance des effectifs face à lui), le corps de cavalerie remplit sa mission retardatrice.

Cette bataille prouve les qualités au combat de chars français comme le Somua S35 face aux ''{{lang|de|Panzers}}'' allemands plus légers<ref name="Mas52">{{harvsp|Mas|2011|p=52}}.</ref>{{,}}<ref name="FCC1940"/>. Les Allemands engageront leurs [[Canon de 88 mm#Les Flak 18, 36, 37 et 41 en artillerie anti-aérienne|canons de {{unité|88|mm}} anti-aériens]] pour stopper les S35<ref name="Schiavon50">{{harvsp|Schiavon|2016|p=50}}.</ref>. Par contre, le canon [[Canon de 37 mm SA 18|SA 18 de {{unité|37|mm}}]] utilisé par la majorité des Hotchkiss H39<ref>{{harvsp|Zaloga|2014|p=59}}.</ref> se révèle impropre au combat antichar<ref name="Mas53"/>. D'après Gérard Saint-Martin, la tactique employée (concentration des chars plutôt que la dispersion) pendant la bataille de Hannut montre une bonne connaissance des nouvelles tactiques d'utilisation des blindés en campagne par le [[René Prioux|général Prioux]], ce qui est une situation exceptionnelle dans la campagne de France<ref name="FCC1940"/>. Toutefois, l'ordre donné par le général Prioux de résister sans se replier le {{date-|11|mai|1940-}} n'est pas conforme aux missions de la cavalerie. De même les réserves blindées françaises sont dispersées linéairement et non regroupées<ref name="Mas59"/>. L'historien allemand [[Karl-Heinz Frieser]] insiste sur le défaut de la tactique française, à savoir une défense en {{Citation|collier de perles}} le long des différents villages, qui permet aux Allemands de concentrer leurs forces pour percer la ligne française en un point précis et ensuite forcer le corps entier à reculer<ref name="Frieser304">{{harvsp|Frieser|1996|p=304}}.</ref>. 

le Lieutenant-colonel [[Georges Hillion]] qui était adjudant au sein de la 1ère DLM du Colonel Touzet du Vigier, est porté disparu le 13 mai 1940 à la bataille de Thisnes. Seul rescapé mais grièvement blessé (26 blessures) il sera rapatrié à [[Hennebont]] en 1941 et sera placé à la tête de la 1ère Compagnie du 7ème Bataillon FFI du Morbihan. 

Avec la [[bataille de Flavion]], au sud-est de la Belgique, menée par les chars du [[Marie Germain Christian Bruneau|général Bruneau]] contre ceux du [[Hermann Hoth|général Hoth]], les batailles de [[Hannut]] et de [[Bataille de Gembloux (1940)|Gembloux]] n'en forment qu'une seule qui démontre la qualité des blindés français {{ref nec|et de leur commandement}}, {{ref nec|malheureusement sans un soutien suffisant des aviations française et anglaise}}{{douteux}} et sans couverture française au sud contre l'offensive allemande consécutive à la [[Percée de Sedan|percée]] de [[Sedan]], qui allait entraîner la retraite générale des armées alliées et leur défaite.

== Notes et références ==
=== Notes===
{{références|group="N"}}

=== Références===
{{références | références=

<ref name="2001_Saint-Martin_Page168">{{harvsp|Saint-Martin|2001|p=168 |id=2000}}.</ref>

<ref name="Mas58">{{harvsp|Mas|2011|p=58}}.</ref>
<ref name="Mas59">{{harvsp|Mas|2011|p=59}}.</ref>

<ref name=saint277>{{harvsp|Saint-Martin|1998|p=277 }}.</ref>

<ref name="Schiavon52">{{harvsp|Schiavon|2016|p=52}}.</ref>

}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Prioux|lien auteur1=René Prioux|titre=Souvenirs de guerre, 1939-1943|éditeur=Flammarion|lieu=Paris|année=1947|pages totales=273|bnf=32546667q}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Karl-Heinz|nom1=Frieser|titre=Blitzkrieg-Legende: der Westfeldzug 1940|éditeur=Walter de Gruyter GmbH|date=1996|isbn=978-3-486-56201-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WMQWAQAAIAAJ|consulté le=2020-06-11}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Saint-Martin |préface=Pierre Messmer |titre=L'arme blindée française |tome=1 |titre volume=Mai-juin 1940 ! Les blindés français dans la tourmente |éditeur=Economica |collection=Campagnes & stratégies |lieu=Paris |numéro dans collection=25 |année=1998 |réimpression=2011 |pages totales=365 |isbn=2-7178-3617-9}}.
* {{chapitre|prénom1=Gérard |nom1=Saint-Martin |titre chapitre=Le corps de cavalerie en Belgique du 10 au 14 mai 1940 |auteur ouvrage=Christine Levisse-Touré (directeur de publication) |titre ouvrage=La campagne de 1940 |sous-titre=actes du colloque du 16 au 18 novembre 2000 |lieu=Paris |éditeur=Tallandier |année=2001 |passage=168-175 |id=2000 }}.
* {{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Maudhuy|titre=Quand les chars français battaient les panzers allemands|sous-titre=la bataille de Hannut, 12-14 mai 1940|éditeur=Les éditions de Gérardmer|année=2002|isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Karl-Heinz|nom1=Frieser|lien auteur1=Karl-Heinz Frieser|traducteur=Nicole Thiers|titre=Le mythe de la guerre-éclair|sous-titre=la campagne de l'Ouest de 1940|titre original=Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940|éditeur=Belin|lieu=Paris|année=2003|pages totales=479|isbn=2-7011-2689-4}}.
* {{article|titre=Histoire – Ces soldats méconnus |périodique=L'Express |lien périodique=L'Express |jour=9 |mois=mai |année=2005 }}.
* {{article|titre=La Bataille de Hannut|périodique=Batailles & Blindés|date=février 2011|numéro=41|issn=1765-0828|éditeur=Caraktère|auteur=Cédric Mas}}.
* {{Ouvrage|auteur=Steve Zaloga|lang=en|titre=Panzer III vs Somua S 35 : Belgium 1940|isbn=978-1-78200-287-1|isbn2=1-78200-287-1|oclc=890394611|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/890394611|date=2014|éditeur=[[Osprey Publishing]]}}.
* {{article|titre=Le premier grand combat de chars de la Seconde Guerre mondiale|périodique=Batailles & Blindés|date=octobre 2016|numéro=75|issn=1765-0828|éditeur=Caraktère|auteur=Max Schiavon|pages=38-52}}.

=== Liens externes ===
* {{lien web|url=http://www.tanaka-world.net/?p=3 |titre=Historique de la {{3e}} DLM |site=tanaka-world.net }}.
* {{lien web|url=http://www.tanaka-world.net/?p=431 |titre=Combat du {{2e}} régiment de cuirassiers en Belgique |site=tanaka-world.net }}.

=== Articles connexes ===
* [[Bataille de Flavion]], autre importante bataille de chars survenue le 15 mai pour la prise de [[Philippeville]] entre les chars du [[Christian Bruneau|général Bruneau]] et du [[Erwin Rommel|général Rommel]].
* [[Liste des unités blindées françaises de la Seconde Guerre mondiale]]
{{Portail|Armée française|Seconde Guerre mondiale|province de Liège|Char de combat}}

{{DEFAULTSORT:Hannut}}

[[Catégorie:Bataille ou opération de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Bataille impliquant la France]]
[[Catégorie:Bataille impliquant l'Allemagne]]
[[Catégorie:Bataille de 1940]]
[[Catégorie:Hannut|Bataille de Hannut]]
[[Catégorie:1940 en Belgique]]
[[Catégorie:Mai 1940]]