Sens de l'air
Le Sens de l'air correspond aux compétences et connaissances appliquées à la pratique de l'aéronautique. Cela couvre un large éventail de comportements et de capacités attendues chez un aviateur. Il ne s'agit pas simplement d'une mesure de la compétence ou de la technique, mais également d'une mesure de la connaissance qu'a un pilote de son aéronef, de l'environnement dans lequel il évolue et de ses propres capacités.
Définition
[modifier | modifier le code]Le sens de l'air est une qualité qui englobe tous les aspects du vol, allant du contrôle à la navigation, en passant par la conscience situationnelle et la prise de décision.
Le sens de l'air est défini par l'Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne (EASA) comme « La capacité d'agir avec discernement et d'utiliser des compétences et comportements pertinents, ainsi que des connaissances approfondies afin d'atteindre des objectifs de vol. »[1].
La Civil Aviation Authority (CAA) décrit le sens de l'air comme « une expression quelque peu controversée et vague destinée à transmettre une mesure de compréhension, d'expérience ou, plus succinctement, le sens commun de l'aviation. Ce que l'on peut dire, c'est que le « sens de l'air » s'acquiert en étant exposé aux expériences et aux conseils avisés d'autres aviateurs ; en réfléchissant et en comprenant correctement l'application des règles, des procédures et de l'espace aérien, ainsi qu'en faisant preuve d'une bonne dose d'auto-préservation. »[2].
Le sens de l'air est défini par la Federal Aviation Administration (FAA) comme un « terme général qui inclut une solide connaissance et une expérience des principes de vol ; la connaissance, l'expérience et la capacité d'exploiter un aéronef avec compétence et précision à la fois au sol et dans les airs ; et l'application d'un bon jugement qui se traduit par une sécurité et une efficacité opérationnelles optimales. »[3].
Principe
[modifier | modifier le code]Un principe fondamental du savoir-faire aéronautique enseigné aux élèves-pilotes est « Aviate, Navigate, Communicate » (« Piloter, Naviguer, Communiquer »), pour leur rappeler les priorités en cas d'urgence. La priorité la plus élevée est de maintenir l'avion en vol, en évitant la perte de contrôle ou l'Impact sans perte de contrôle. Ensuite, le ou les pilotes doivent vérifier leur position et naviguer vers une destination appropriée. Enfin, la communication avec le contrôle du trafic aérien ou d'autres avions est la priorité la plus basse[4],[5],[6],[7],[8].
Notions fondamentales
[modifier | modifier le code]Parmi les notions fondamentales à posséder et qui caractérisent le sens de l'air, on retrouve des notions de physique telles que celles d'énergie, de pesanteur, de masses et centrage, de mécanique des fluides; en particulier la portance et la traînée, ainsi que de résistance des matériaux qui permettes aux pilotes de posséder une bonne conscience du domaine de vol et des actions du pilotages sur l'attitude et la résistance structurelle d'un aéronef.
L'on retrouve également des notions d'aérologie et de météorologie pour la conscience de l'environnement et qui, couplé à la maitrise de la radiocommunication, de la navigation aérienne et des règles de l'air vont permettre aux pilotes une conscience situationnelle contribuant a la sécurité aérienne. Enfin on terminera par évoquer les notions de facteur humain, de proprioception pour l'automatisation des mouvements et de charge de travail que le pilote doit maitriser au long des vols.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le "miracle de l'hudson" est exemple de sens de l'air.
En effet, le , un Airbus A320 effectuant le vol US Airways 1549 perd ses deux moteurs après l'ingestion de plusieurs volatiles par les turboréacteurs peu de temps après son décollage de l'aéroport LaGuardia de New York. Alors qu'il survolait la ville de New York, aux États-Unis, l'avion piloté par le commandant Chesley Sullenberger et son copilote Jeffrey Skiles, traverse une volée de bernaches du Canada provoquant l'arret des réacteurs. Les pilotes parviennent à amerrir sur le fleuve Hudson, à la hauteur de Manhattan, après seulement cinq minutes et huit secondes de vol, ne faisant aucun mort, ce qui vaut à l'accident le surnom de « miracle de l'Hudson ».
Accidents liés au manque de sens de l'air
[modifier | modifier le code]Aviation générale ou aviation commerciale
[modifier | modifier le code]Aux Etats Unis, Le National Transportation Safety Board (NTSB) cite occasionnellement une mauvaise maîtrise du vol comme facteur contributif dans sa détermination des causes probable dans les accidents aérien, bien que cela soit implicite dans de nombreux rapports. L'Erreur de pilotage est fréquemment pointée. Par exemple, dans son rapport sur l'accident mortel du vol 5719 de Northwest Airlink le 1er décembre 1993, le NTSB a déterminé que « l'incapacité de la direction de l'entreprise à remédier de manière adéquate aux lacunes précédemment identifiées en matière de discipline aéronautique » était un facteur contributif.
Lors d'un accident d'avion d'affaires à l'aéroport de Teterboro, l'enquêteur du NTSB, Steve Demko, a déclaré que déterminer les masses et le centrage d'un avion avant le décollage était une « discipline aéronautique de base »[9]. De même, dans l'accident d'avion de New York en 2006 qui a tué le lanceur des New York Yankees Cory Lidle, le NTSB a cité « un jugement, une planification et une maîtrise aéronautique inadéquats » dans sa détermination des causes probable[10].
References
[modifier | modifier le code]- DGAC DSAC, Sens de l'air hélicoptère, Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (lire en ligne)
- Analysis of Airprox in UK Airspace. Report Number 29, January 2013 – December 2013. [1]
- Federal Aviation Administration, Airplane Flying Handbook, US Department of Transportation (lire en ligne)
- « Fly the Aircraft First », sur faa.gov (consulté le )
- « Setting Priorities - Aviate, Navigate, Communicate », sur iflyamerica.org (consulté le )
- (en) Rich Stowell, Emergency Maneuver Training: Controlling Your Airplane During a Crisis, Rich Stowell, Master CFI-A, (ISBN 978-1-879425-92-7, lire en ligne), p. 192
- (en) Charles E. Billings, Human-centered Aircraft Automation: A Concept and Guidelines, National Aeronautics and Space Administration, Ames Research Center, (lire en ligne), p. 16
- David Collogan, « NTSB Critical Of Failures In Challenger Overrun At TEB » [archive du ], sur aviationweek.com, (consulté le )
- The Associated Press, « Lidle crash was pilot error », sur New York Daily News, (consulté le )